SL ee ne ms i ves aks: S (ig eg i i ae met IR RT tg, ages Sango 16, Le Soleil de Colombie, 20 Septembre 1974 1974: Année mondiale de la population ¥ Agence canadienne de développement international Ou croissance reflechie? par Alfred Sauvy, professeur au Collége de France. Les dégradations Ce terme est préférable a celui de pollutions, \ui-méme pollué de diverses facons. En simplifiant un peu, nous dirons qu'il y a deux sortes de dégradations: — celles qui n’ont pas une impor- tance considérable et dont on se préoccupe assez vivement; — celles qui ont une portée immense et qui ne retiennent guere l’attention des gouverne- ments et des opinions. Les premiéres sont les degrada- tions Joca/es, intéressant, par exemple, une ville, une riviere, une cote. On peut étre str que chacun finira tot ou tard par ‘‘faire le ménage chez soi."’ Caractéris- tique est l’exemple de Londres: ensoleillement d’hiver doublé en dix ans; 47 espéces de poissons, dans la Tamise, qui était “‘morte”’ en 1958, etc. C’est une question de prix, bien entendu, mais dont le poids est tres supportable. Bien plus graves sont les dégra- dations universelles, parce qu’el- les sont lentes, moins visibles, moins mesurées, et surtout parce qu’aucun pays n’a intérét a faire un pas en avant, a se sacrifier pour les autres. L’eau des mers est menacée, de diverses fagons, mais nous ne connaissons bien ni les seuils vitaux, nile rythme de la dégrada- tion en cours, ni méme les diver- ses réactions chimiques suscep- tibles de changer les prévisions (plutét dans fe sens favorable). Dans /'atmospheére, la proportion de gaz carbonique augmente depuis 30 ans, au rythme de 0.23% par an. Ce rythme est d’autant plus faible ou plutét d’autant moins dangereux que le gaz carbonique n'est pas toxique, mais cette montée réguliére a la valeur d'un test; elle montre que l’équilibre multimillénaire entre les combustions-respirations et la photosynthése est rompu; la rup- ture ne peut évidemment que s’accentuer. Sous quelle influence, sous quelle responsabilité? La population, toujours mise en accusation, ne joue ici presque aucun rdéle, puisque, d’ores et déja, les machines, moteurs et foyers dans le monde, consom- ment 16 fois plus d’oxygeéne que les hommes. C’est dire que, sur ce point vital, c’est |’expansion économique qui est en jeu, du moins telle qu’elle est orientée pour le moment. Le nombre des hommes, si facilement mis en accusation, n’est pas en cause. Vue d’ensemble Cette vue d’ensemble est loin d’étre une synthése, mais permet de mieux préciser et localiser les problemes qui se posent: — les pays pauvres a faible éco- nomie et forte croissance démo- graphique ne sont responsables ni de la dégradation, ni de !’épui- sement des ressources naturel- les; mais certains d’entre eux sont menacés de famine ou de fortes disettes, susceptibles de faire monter leur mortalité; —les pays riches a forte écono- mie et trés faible augmentation démographique sont, par leurs ils venaient de partout: a ees de Haute- La Haute-Volta est située en Afrique occidentale; elle touche al’ouest et au nord le Mali, a’ l’est le Niger, au sud’est le Dahomey, au sud le Togo, le Ghana et la Céte d'Ivoire. Le pays, désertique dans la partie septentrionale, est constitué d’un plateau ondulé avec des collines isolées, plus élevées au sud. La Haute-Volta a un climat tropical avec des tem- pératures élevées et des écarts thermiques saisonniers assez sensibles. Les précipitations, concentrées de juin a octobre, gaspillages, responsables des dommages qui menacent I’huma- nité; citons l’exemple suivant: le . seul papier de la seule publicité d'un seul numéro du dimanche du seul “New York Times’”’ repré- sente une masse qui suffirait a imprimer tous les livres scolaires, pour un an, dans un pays comme le Cameroun, Or, il y a 52 diman- ches dans l'année... C’est pour se disculper et pour couvrir leurs gaspillages que les pays riches s’en prennent a la population des pays pauvres ou font des réves absurbes de sénescence et d’extinction pour eux-mémes. Le taux net de repro- duction des pays d'Europe est déja trés voisin de I'“‘idéal’’: voir les derniers égrotants consom- mer les derniers litres d’essence. C'est une des formes les moins intelligentes du suicide. Volta sont distribuées irrégulierement sur le territoire. La superficie du pays est 274,200 km. c. La Haute-Volta compte 5,050,000 habitants (1967). La population de la Haute-Volta, as- sez homogene, est composée - surtout de Mossis, les plus an- ciens habitants du pays. Un autre groupe important est celui des \Bobos. La langue officielle est le francais auquel s’ajoutent de nombreux dialectes locaux. Les deux (2) principales religions sont l’aninisme et l’islamisme, Ce qu'il faut faire La premiére tache est de faire un véritable inventaire’ scientifi- que. Si étonnant que cela paraisse, les spécialistes sont, sur les points les plus vitaux, trés incertains et leurs recherches ne sont pas toujours orientées du cété nécessaire. En matiére de population, nous sommes relati- vement bien renseignés, mais les lacunes sont importantes en phy- sique, en géologie, en métérolo- gie. La solidarité des pays doit se manifester bien plus encore dans le sens de la culture, moyen spé- cifique de provoquer des baisses de natalitée. La croissance économique des pays riches ne doit pas étre arré- tée, mais infléchie dans le sens nécessaire. Toute notre écono- BM eit Canada Investissements privés et publics au Canada, perspectives de 1974, revue de la mi-année On estime 4 $31.6 milliards le montant des dépenses de capital dans tous les secteurs de l’économie canadienne en 1974, ce qui représente une augmentation de 21 % par rapport aux $26.1 milliards dépensés en 1973 pour des immeubles, des machines et du matériel neufs. (estimation est exprimée en dollars courants, avant ajustement en fonction de la hausse des prix. Elle est fondée sur des enquetes sur les investissements prévus en mai, juin et .au début de juillet et con- stitue une mise 4 jour des estimations précédentes qui étaient fondées sur une enquéte menée en janvier dernier.) En 1974, on s’attend a ce que les dépenses au titre de la construction neuve augmentent de prés de 20 % pour attein- dre $20.3 milliards. On prévoit que celles consacrées a4 la construction non résidentielle se chiffreront 4 $13.6 mil- liards, soit une augmentation de prés de 24% par rapport au total de l’année derniére. Pour ce qui est de la valeur des nouveaux logements, on s’attend a ce qu’elle atteigne $6.7 milliards, soit une progression de prés de 13 % par rapport a la valeur enregistrée en 1973. Les dépenses prévues d’acquisition de machines et de matériel neufs augmente- ront 4 un rythme accéléré — soit une hausse de 23 % — pour atteindre un total de $11.3 milliards. Les dépenses prévues dans le secteur commercial (sauf le logement), d’une valeur de $19.5 milliards, constituent une progression de 25% par rapport aux $15.6 milliards dépensés en 1973. Pour cette année, on s’attend 4 une augmenta- tion importante des dépenses d’investis- sement (environ 38 %) dans le secteur de la fabrication; cette hausse fait suite 4 une augmentation de 19 %en 1973. On s’attend 4 ce que les dépenses des ministéres du gouvernement soient supéri- eures de 21% 4 celles de 1973. On prévoit que les dépenses des institutions progresseront de 2% seulement. Toutes les régions devraient voir leurs dépenses de capital augmenter en 1974. Voici les gains prévus par rapport a 1973: @ Nouveau-Brunswick, 50%; Saskatche- wan, 26%; Alberta, 24%; Québec, 22%; Colombie-Britannique, 21 %; _ Ontario, 19 %; Manitoba, 18 %; Yukon et Territoires du Nord-Ouest, 15 %; Nouvelle-Ecosse, 12%; Terre-Neuve, 9 %; fle-du-Prince-Edouard, 3 %. Pour plus de renseignements, commander Investissements privés et publics au Canada, perspectives de 1974, revue de la mi-année (61-206, 50c.). Statistiques de l'industrie du téléphone . Les réseaux téléphoniques du Canada ont déclaré des recettes nettes d’exploitation de $66.5 millions en juin, ce qui repré- sente une augmentation de 10.6% par rapport 4 juin 1973. Les recettes brutes d’exploitation des treize principales sociétés de téléphone se sont élevées A $194.5 millions en juin, soit une augmentation de 13.7%; les dépenses d’exploitation ont augmenté de 15.4% et se sont chiffrées 4 $128.0 millions. : : Les, dépenses de construction sont passées en juin 4 $116.7 millions, soit une augmentation de 71.4 % par rapport 4 la période correspondante de 1973. Pour plus de renseignements, commander le Bulletin de service Communications (56-001, $1.40 par année), vol. 4, n° 15, Statistiques mensuelles du téléphone, juin 1974. avec une minorité de chrétiens. La capitale est Ouagadougou (80,000 h.) et les villes principales Bobo-Dioulasso et Ouahigouya. Les produits agricoles sont destinés en grande partie a la consommation locale. L’élevage est prépondérant: il est pratiqué par des pasteurs nomades et constitue 50% des exportations. L’industrie extractive se concen- tre actuellement a l’exploitation de gisements d’or assez considé- rables. mie est assise sur des fautes de comptabilité et, par conséquent, sur de fausses rentabilités. II faut modifier tous nos comptes, en y — faisant entrer |’'amortissement de — la nature, dans son sens le plus général. Des calculs matriciels, — déja amorcés, permettent de montrer le sens des déviations a attendre. D’ores et déja nous pouvons penser que les activités — consommant directement beau- coup de nature, et d’énergie - notamment, devront céder quel- que peu la place a d’autres, telles que les activités culturelles, par exemple, comme le préyoyait déja Stuart Mill. Que I’humanité ait pris cons- cience des dangers auxquels la vouait son insouciance est déja un pas important. Malheureuse- ment, sur cette question, scienti- fique au premier chef, l’igno- rance, |’affectivité, la prétention, les intéréts privés ou personnels ont joué un réle profondéement regrettable. Tout probleme humain est soluble, puisque la solution est-en nous. Mais il faut avant tout le bien poser.O M. Alfred Sauvy, professeur au Collége de France, est un spécialiste universellement réputé non seulement en démographie mais également en économie. La rigueur avec laquelle il éclaire les unes par les autres les recherches dans ces deux disciplines scientifi- ques lui confére depuis long- temps une autorité particuliére en matiére de population. Directeur, avant la derniére guerre mondiale, de |'Institut francais de conjoncture, il a dirigé, aprés, |Institut national d'études démographiques: depuis la création de celui-ci jusqu'en 1962. La France la désigné comme son représen- tant a la Commission de la population de l’ONU. II est auteur de nombreux ouvra- ges, dont une ‘Théorie Géné- rale de la Population’ (1963) et ‘Croissance Zéro” (1973). ABONNEZ-VOUS © AU “SOLEIL” $7.00 par an