La cuisine de James Barber Les grands-méres, les pion- niéres et les premieres immigrantes au Canada, ont traversé notre grand pays (de la ville de Québec 4 la cite du Pacifique) ... ¢a fait plus de 5,000 km. II n’y avait pas de supermarché; il était donc impossible de faire les courses journaliéres et elles étaient obligées de pourvoir a tous leurs besoins dés le commencement du voyage. Vous rappelez-vous de votre dernier camping? La quantité de vivres qu’il vous a fallu emporter! Rappelez- vous que s’ils manquaient de provisions en cours de route, ils risquaient de mourir de faim. Ils s’assuraient d’apporter avec eux des ingrédients de base. Tous les pains ont besoin de farine (ou des grains), d’une espéce de levure pour que le produit final ne devienne pas trop lourd, du sel et de temps en temps, pour I’ enrichir, de la graisse. Les pionniers (qui n’avaient pas de frigo) ne pouvaient emporter avec eux du beurre, et ils se servaient généralement de la méme graisse qu’ ils utilisaient pour la lubrification des roues de leurs charettes. Comme levure, ils se servaient des cendres de bois passées au tamis fin, et mélangées d’un peu de vinaigre. C’ était trés simple de faire le BAN- NOCK, et si vous voulez, vous pouvez faire comme eux. Pour faire le BANNOCK, vous aurez besoin seulement d’une poéle a frire. Les grands-méres se sont servies du layon de leur charrette pour mélanger leur BANNOCK, et vous pouvez vous servir de la méme fagon de la table ou du comptoir de cuisine. O.K.! Commengons! Vous prenez deux ou trois grandes poignées de farine, que vous mettez directement sur votre comptoir et vous ajoutez une petite poignée de poudre a pate et du sel. Les grands-méres ont utilisé la paume de leur main pour mesurer le sel, et vous pouvez les imiter. La premiére fois, il faut mesurer le sel avec une vraie cuillére a thé et le verser dans votre paume. Regardez bien comment c’est et vous n’aurez plus jamais besoin d’une cuillére, et vous serez sur la bonne route du cuisinier improvisateur. Ajoutez trois cuilléres 4 thé de poudre a pate (trés facile, juste trois fois la quantité de sel dont vous vous souvenez, a la main) et mélangez bien ensemble. Ajoutez deux noix de beurre ou deux cuilléres 4 soupe d’huile végétale et pétrissez bien. Peu a peu, ajoutez juste assez d’eau, en pétrissant toujours avec les mains pour bien mélanger, jusqu’a ce que vous ayez une boule de pate qui se tient bien ensemble. Pét- rissez la boule vigoureusement deux ou trois minutes et aplatisse-la en galette de 1 ou 1.5 centimétres d’épaisseur. Chauffez la poéle 4 feu et essuyez I’huile qui pourrait avoir avec un papier et mettez la galette dedans. Aprés quatre minutes environ de cuisson, tournez la galette, et faites cuire l’autre cété, encore quatre minutes. Si le BANNOCK est prét, il sonnera creux si vous le frappez avec votre jointure. S’il ne sonne pas creux, faites-le cuire encore quelques minutes, jusqu’a ce qu’il sonne comme un petit tambour. INGRED (ENTS oL poéle a frie . de (@ facine * de la Poudre a pate du sel * du beurre Ow , de Uhuile veqctarte «de Veo Le Jongleur 13 Mangez le BANNOCK immédiatement, avec beaucoup de beurre et partagez-le avec des copains ou méme avec votre mére qui vous a toléré dans la cuisine. Vous pouvez méme faire la cuisson du BANNOCK comme les indigénes qui ont moulé les petites balles (taille d’une noix) autour du bout d’une branche, que l’on cuit dans la flamme directe du feu. Une fois cuit, il se sépare facilement de la branche et puis vous mettez du beurre dedans, et peut-étre de la confiture et c’est en méme temps délicieux et authentique- ment historique. Une fois que les grands- méres se sont trouvées établies, elles ont pu profiter de 1’élevage des vaches et des poulets. Elles se servaient donc de plus grandes quantités de beurre et de lait pour remplacer l’eau. On ajoutait aussi deux ou trois cuilléres de sucre, des raisins secs et finalement, deux ou trois oeufs, Evidemment, ce n’était plus du BAN- NOCK, c’était du gateau. Faites comme vous voulez, mais la premiére fois, faites le simple BAN- NOCK des pionniers. Pour nettoyer les mains, il n’y a rien de mieux que l’eau froide, encore comme les grands-méres.