OT ge ep pe pe a 10 - Le Soleil de Colombie, vendredi 23 juin 1989 INFORMATION: ee t Wt at Tt at St Discours de Brian Mulroney, intervention du Commissaire D'|berville Fortier La Loi sur les Langues Officielles a vingt ans | OTTAWA (APF): Le premier ministre canadien, Brian Mulro- ney, a profité de la célébration soulignant le quart de siécle de la Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme et le 20iéme anniversaire de la Loi sur les langues officielles, pour demander a nouveau au Nouveau-Brunswick et au Mani- toba de ratifier |’accord du lac Meech, qui reconnait que le Québec forme une société distincte. Devant une brochette d’invités de marque, dont plusieurs ayant oeuvré de prés ou de loin a l’édification d’un pays bilingue, M. Mulroney a soutenu que l'accord du lac Meech concréti- sait le concept de société distincte pour le Québec tel que contenu dans les travaux de la Commission Laurendeau-Dun- ton (la Commission sur le bilinguisme et le biculturalis- me). M. Mulroney a reconnu dans son discours que la route vers égalité linguistique avait été jalonnée «de victoires encoura- geantes, mais aussi d’échecs décevants». Le premier ministre a admis que |’égalité linguisti- que au Canada ne sera jamais acquise définitivement, et qu’il faudra encore dela vigilance, de la patience et de la détermina- tion. L’égalité linguistique, a conclu le premier ministre, «est le ciment de I/unité cana- dienne». Le Commissaire aux langues Officielles s'est réjoui de constater que la majorité des provinces, malgré certains accrocs a-t-il pris soin de souligner, s’engagent dans la reconnaissance accrue des droits des communautés mino- titaires. Ceci dit, D'lberville Fortier n’a pas manqué de déplorer «/insondable lenteur dans plusieurs provinces a appliquer les droits a | ‘instruc- tion dans la langue de la minorité reconnus dans la Charte». Le critique libéral en matiére de langues officielles et ardent défenseur des droits de la minorité francophone garde les pieds sur terre. «Réjouissez- vous», a-t-il lancé au quelque 200 invités venus saluer les progres du bilinguisme cana- dien... «mais pas trop», a-t-il t6t fait d’ajouter. Pour Jean-Robert Gauthier, il est difficile d’ou- blier qu’on enregistre des reculs dans certains endroits du pays, nommément en Alberta, en. Saskatchewan et méme au Québec. «L’Alberta, la Colom- bie-Britannique et Terre-Neuve ne reconnaissent toujours pas le droit pour un accusé a un procés dans sa langue». En éducation, six provinces sont présentement devant les tribu- naux, et trois seulement offrent Société Nationale des Acadiens - F.F.h.Q.: ‘Vers une solution du conflit MONT-CARMEL (APF): La Société nationale des Acadiens redeviendra le seul porte-parole des Acadiens del’Atlantique sur le plan international, a condi- tion que les membres de la. FFhQ adoptent la solution de compromis proposée, lors de leur assemblée générale annu- elle, en fin de semaine prochaine, a Ottawa. Les membres de la SNA, réunis en assemblée annuelle a Mont-Carmel lle-du-Prince- Edouard, le 17 juin dernier ont en effet ratifié, par un vote sans opposition, une proposition adoptée la veille au soir par leur conseil d’administration. ll s'agit d’une solution de compromis entre la SNA et la FFhQ dont le texte s’inspire fortement des recommanda- tions contenues dans |’étude sur les relations internationales des deux organismes, effectuée par Jean-Guy Vienneau et dont le rapport final a été remis aux deux associations au mois de mai. Cette étude avait été comman- dée conjointement par les deux Organismes afin de régler le litige existant entre les deux partis. On se souviendra que la FFhQ s’était approprié le droit, allant ainsi a l’encontre de la volonté de ses associations membres de l’est du pays, de représenter les francophones hors Québec, en France, et d'y entreprendre des négociations avec la France, au nom de tous les francophones canadiens, y compris les Acadiens. Or, La Société nationale des Acadiens, assumait déja le fdle de porte-parole des Acadiens surla scéne internationale et avait, a ce titre, négocié des ententes tres avantageuses pour les Acadiens avec la France et la communauté frangaise de Bel- gique. Pourcouronnerle tout, le Secrétariat d’Etat, qui n’avait jamais reconnu le mandat de la SNA, avait accordé une subven- tion de prés de 100 000,00$ ala FFhQ, pour établir des relations avec les autres pays francais et communautés de langue fran- ¢aise aunom des francophones hors Québec. La proposition se lit comme suit: 1- La SNA est la repré- sentante exclusive et privilégiée des associations acadiennes de |’Atlantique sur le plan interna- tional ; 2- La FFhQ maintien son réle d’intervenant auprés des instan- ces fédérales sur les questions intéressant ses membres; 3- La FFhQ n’entretiendra pas de relations bilatérales sur le plan international ; 4- Les deux parties s’entendent pour créer un comité conjoint paritaire afin de traiter toutes les autres questions sur le plan international (financement, mouvement associatif, lobby- ing, le Sommet, |'Agence de coopération culturelle et techni- que (ACCT), échange d’informa- tions et de documentations et. autres). Il va sans dire que les termes de cette entente ont suscité plusieurs commentaires de la part des membres de la SNA, mais dans l’ensemble, ils se sont dits satisfaits, tout en gardant al’esprit qu’il s'agissait: d'un compromis. M. Michel Doucet, président de la Société des Acadiens et des Acadiennes. du Nouveau-Brunswick a émis la réserve quand au mot «exclusif» contenu dans |’item 1 dela proposition. Le gouvernement de sa province, par l’entremise de la ministre des Affaires extérieu- res, Mme _ Aldéa_ Landry, entretien déja des relations avantageuses avec d'autres pays. Il ne voudrait pas que cette «double représentation» soit source d’un autre conflit. II a été rassuré sur ce point par M. Jean-Marie Nadeau, secrétaire général de la SNA, qui a expliqué que la Société ne représentait pds les gouverne- ments, mais bien les organis- mes non-gouvernementaux. Le président de la SNA, M. Pierre Arsenault, a été trés clair au sujet des relations bilatéra- les. La SNA ne s’oppose pas a ce que les francophones des provinces de l’ouest, !’Ontario et les Territoires entreprennent des_ relations sur le plan international, mais si |’énoncé est accenté, ils ne le feront pas par l’entremise dela FFhQ. «On ne peut cependant pas empé- cher la FFhQ dintervenir au fédéral sur des questions internationales» a dit le prési- dent. Le président de la FFhQ, M. Guy Matte, présent lors de la discussion, s’est dit confiant que les autres membres de la FFhQ accepteront cette solu- tion et que lui-méme, ne voyait pas d’objections majeures a son adoption. Les membres de la SNA étaient toutefois con- scients que la partie n’était pas gagnée pour autant. «On compte sur | ‘appui du président I i ty AC aa la possibilité a la minorité de langue officielle d’éduquer ses enfants dans la langue de son choix, a souligné le député Gauthier. «Réjouissons-nous un peu, mais noublions pas quil reste un bon bout de chemin a _ parcourirm a-t-il conclu, en souhaitant que la province. de l'Ontario accepte officiellement le bilinguisme. Enfin, le député néo-démocra- te, Sven Robinson, a rappelé que son parti avait toujours soutenu les principes fonda- mentaux contenus dans la Loi sur les langues officielles. La Librairie du Soleil 980, rue Main. Les ‘Pour recevoir Rayon Jeunesse abonnez-vous au Soleil Canada 1 an 20,00$ Etranger 1 an 25,00$ ou abonnez-vous a Rayon Jeunesse ' «Canada 10 numéros 10,00$ . Etranger 10 numéros 12,00$ Prix spécial de groupe écoles, associations et collectivités peuvent ‘recevoir Rayon Jeunesse a demi-tarif a partir d'une commande minimum de 30 abonnements soit 150$ pour 300 Rayon Jeunesse par an en 10 livraisons. Code Postal Tel de la FFhQ et sur les votes des associations de |’Atlantique, mais il pourrait nous manquer quelques votes». Les Acadiens se proposent donc d’entrepren- dre un lobbying efficace auprés du Conseil des présidents de la FFhQ. Le président de la SNA, M. Pierre Arsenault, s’est dit trés soulagé d’entrevoir un dénoue- ment ace conflit, qui aminéles énergies du personnel et du conseil d’administration de la SNA pendant prés d’un an. Mais M. Arsenault, qui a été reportéa la barre dela SNA pour un autre mandat, avait une autre raison d’étre. Pour la premiére fois cette année, d’Etat reconnait la raison d’étre de la SNA: les relations internationales. M. Gerry Wei- ner aen effet écrit une lettre trés 6logieuse au président, souli- gnant l’importance de maintenir 6 Wen dma ee la coopération avec les pays européens et les communautés de langue frangaise. Pour le président, cela pourrait vouloir dire qu’en cette année du 20e anniveraisre de la relance de la Coopération France-Acadie, la SNA entrerait dans une ére nouvelle et pourrait acquérir une place enviée au sein de la francophonie mondiale. La SNA recoit depuis plu- sieurs années une subvention de 40 000,00$ du ministére des Affaires extérieures pour orga- niser des missions en France et dans la communauté francaise de Belgique, sans pouvoir toutefois attacher un employé a ce dossier. Cette année, la SNA a déposé une demande de subvention substantielle au Secrétariat d'état, qui lui permettrait d’embaucher une personne qui deviendrait une sorte d’agent des relations le Secrétariat . internationales. Selon M. Arse- nault, le nombre des missions en serait augmenté de beau- coup, et les résultats, décuplés. L’étude de cette demande par le S.E. a été ralentie car on attendait, du c6été du SE, que le conflit FFhQ SNA soit réglé. En respect avec le theme de cette assemblée annuelle, «L’Acadie dans la francophonie mondiale», les membres ont eu ase livrer 4 un exercice, dont le but était d’évaluer ce que la SNA fait déja sur la scéne internatio- nale et d’annoncer de nouvelles avenues, balises dela SNA vers l'avenir. Régle générale, les délégués des associations-membres de la SNA ont tendu vers la consolidation et la fortification des relations aveclaFranceet la communauté francaise de Bel- gique et |’exploration d'autres domaines de coopération avec ‘ces mémes pays, avant d’entre- prendre des relations réguliéres avec d'autres pays, par peur de diluer les effectifs et d’éparpiller les 6nergies et les fonds. | Les domaines de coopération exploités actuellement par la SNA _ sont l'éducation, la culture, la promotion de la langue frangaise, les communi- cations et les arts de la scéne. Selon le président de la SNA, cet organisme n’a pas encore exploré toutes les possibilités d’échange avec la France. Dans Vannée qui vient, la SNA entreprendra probablement une mission en France sur le tourisme. Les collaborations avec les autres communautés francophones comme la Loui- siane et la francophonie du Suite page 19