4 om | 4 : ; | H i { : ' 4 1 N Information Cette semaine, le nord de I'Ontario Qui sont ces francophones canadiens éparpillés d'un bout a l'autre du pays, ceux qu'on appela jusqu’a tout récemment "les francophones hors Québec"? Qui sont ces enfants du divorce qui pourrait survenir entre le Canada, pére et pourvoyeur de I'aide financiére aux communautés de “langue officielle", et le Québec, la mére patrie? Quels sont leurs attentes, leurs espoirs, et leurs craintes face a l'avenir? Huitiéme d'une série de quatorze articles d'est en ouest: le Nord ontarien. Le Franco-Ontarien du Nord n'est pas un homme invisible Le poéte franco-ontarien Patrice Desbiens écrivait: «L’”homme invisible est Franco- Ontarien». Mais le Franco- Ontarien du Nord a son identité propre. Contrairement a son aspect dans l’est ontarien et dans une certaine mesure dans le sud de la province, la francophonie a un vi- sage a la fois varié et homogéne dans le Nord. Homogéne, parce qu’une bonne partie des franco- phones sont ancrés en Ontario depuis au moins deux générations. Varié, parce que la proportion de francophones varie grandement selon les communautés. A Sud- bury, par exemple, on compte environ 30 pour cent de franco- phones, alors qu’a Sault-Sainte- Marie, on n’en compte que cing pour cent et que la ville de Hearst est, au bas mot, a 85 pour cent francophone. Des quelques 500,000 fran- coon recensés en Ontario, le dencomprendrait un peu plus du tiers. La francophonie est née dans le Nord, principalement a la fin du siécle dernier, autour des postes de traite de la fourrure tout d’abord, et le long des lignes de chemins de fer ensuite. Ces francophones travaillent en grande majorité dans le secteur industriel, surtout celui des mines et de l'exploitation forestiére. Ces francophones tra- vaillent en grande majorité dans le secteur industriel, surtout celui des mines et de 1’exploitation forestiére. Ils ont été et sont en- core dans une certaine mesure trés présents dans des villes comme Timmins (industrie du bois), ou Kapuskasing, ou encore Sturgeon Falls. Mais avec la perte de vi- tesse dans ces deux secteurs, on assiste cependant de plus en plus a la fuite de la jeune main-d’oeu- vre vers le sud de 1’Ontario et donc a un vieillissement de la po- pulation. Quels droits ont-ils acquis? Selon Vhistorien Gaétan Gervais de l’université Lauren- tienne de Sudbury, ces différen- ces de concentration sont la ca- ractéristique principale des Fran- _co-Ontariens du Nord et elles déterminent les forces et les fai- blesses des communautés: «La on les francophones dominent, ils ont réussi @ batir une infrastructure forte dans leur langue; ailleurs ils sont dilués dans la masse an- glophone.» Mais en général, les fran- cophones du Nord ont fait de grands progrés depuis trente ans Le nord de l'Ontario francophone compte de plus en plus de modeéles de réussite. dans leur lutte pour faire recon- naitre leurs droits: «Nous dispo- sons maintenant non seulement de paroisses etd’ écolesd’ expres- sion francaise, mais aussi de tout un réseau de centres culturels, de Journaux, de théatres, d’ entrepri- ses, de gens d’ affaires, d' artistes, bref, d'une vie en francais. Nous avons trop souvent tendance ane penser qu’ aux lacunes, sans voir les acquis. Ce qui ne veut pas dire qu'il n’y a pas du chemin a faire, mais avec la Loi 8 de 1986 sur les services en francais, nous avons obtenu une place officielle dans Garde cétiére canadienne. a | la vie politique et institutionnelle de I’ Ontario.» En effet, le nord de 1’Onta- rio francophone compte de plus en plus de modéles de réussite; des familles comme les Malette (industrie du bois, Timmins) ou les Desmarais (monde des affai- res, Sudbury) sont quelques exem- ples de ces succés bien franco- phones. Et la crise constitutionnelle, alors? Les Franco-Ontariens du Nord s’inquiétent bien sir de la situation politique et la perspec- tive d’un éventuel départ du Québec de la Confédération est un sujet de conversation depuis quelque temps. Mais pour Gaétan Gervais comme pour bien des Franco-Ontariens, le débat reste Pour de nombreuses Ffamilles franco-ontariennes, les liens qui existaient jadis avec une parenté au Québec ont disparu. l’apanage des experts et d’une- certaine élite. Pour eux, la majo- rité de la population s’identifie comme ontarienne et n’envisage pas de quitter l’Ontario. D’ailleurs en parlant 4 des Franco-Ontariens, on entend souvent le commen- taire suivant: «On peut se dé- brouiller sans le Québec.» Pour de nombreuses familles franco- ontariennes, les liens qui exis- taient jadis avec une parenté au phones, droits acquis 4 force de batailles au cours des trente der- niéres années. Le poéte Nord-On- tarien Patrice Desbiens incarne bien ce tiraillement, en évoquant ce qu’il appelle une «schizo- phrénie dans l’identité». Pour lui, la situation était si pénible qu’il a pris la décision de quitter l’Ontario et de s’exiler au Qué- Québec ont dis- SN LEZ paru. Malgré cela, onnoteun | Wy intérét pour le débat constitu- tionnel, mais un intérét plutdt bec, un choix que la plupart des francophones du Nord ne font pas. Mais pour linstant, tout cela demeure un peu lointain. L’im- portant, nous dit-on de Sault- Sainte-Marie 4 Sudbury, c’est de faire reconnaitre les droits des francophones dans la constitution. Malgré tout, cette situation est difficile 4 vivre pour les fran- cophones du Nord, qui ressentent 4 la fois un attachement, aussi lointain soit-il, pour le Québec et ses habitants, mais qui se rendent compte que leurs intéréts linguis- tiques et politiques ne convergent pas forcément avec ceux de leurs voisins québécois. Si le Québec réclame le démantélement des pou- voirs du: fédéral au profit des pro- vinces, cela risque 4 long terme de menacer les droits des franco- vague dans 1’es- prit de ceux qui seront peut-étre "un jour les «enfants ontariens du divorce.» Les Franco-Ontariens du Nord continuent de vivre, de lutter avec vaillance pour préser- ver leur langue dans des condi- tions souvent difficiles, de se re- grouper en assoeiations et grou- pes de pression et de regarder vers l’avenir, un avenir qui, espé- rent-ils, leur fera la place qu’ils méritent. Florence Meney Florence Meney est jour- naliste au journal Le Voyageur, de Sudbury. ‘ % } Canadian Coast Guard perio earn se eter _ Assurez-vous de les ramener tous a bon port. padeatntits La sécurité de son équipage préoccupe tout bon capitaine. Avant de sortir en mer, le capi- taine s’assure que tout le monde a bord sait quoi faire en cas d’urgence. II s’assure aussi que tout l’6quipement de sécurité se trouve a bord, et que tous les membres d’équipage savent s’en servir. Sécurité d’abord et avant tout. La Garde cétiére canadienne peut vous aider, ainsi que votre équipage. Composez sans frais le 1 800 267-6687 et demandez votre exemplaire gratuit du Manuel de sécurité des petits bateaux de péche. Canada - Péchez prudemment. Le Soleil de Colombie Vendredi 6 décembre 1991 VS GOR eG Coe ae ea ig as SN a a ae a a i A i a ae