Ministere des Affaires Extérieures HISTORIQUE Depuis la Confédération de 1867 jusqu’a 1912, le. Canada avait le statut de colonie au- tonome au sein de l’Empire britannique. Ses relations extérieures Gouvernement impérial de Grande-Bretagne, qui en as- surait la direction par 1’in- - termédiaire du ’Colonial Of- fice’ ou ministéré des Colo- nies et du gouverneur géné- ral. En 1914 cependant, le Canada et les autres domi- nions britanniques acquis en pratique des pou- voirs considérables dans le domaine des relations exté- rieures. En raison de son impor-: tancecroissante sur lascéne internationale et de son dé- sir d’autonomie, qui n’a fait que grandir surtout pendant la Premiére Guerre mon-: diale le Canada a cherché depuis lors 4s’assurer, dans les cadres traditionnels de l’Empire, une maftrise plus compléte de ses rapports a- vec les autres pays. Cette é- volution a atteint son point culminant 4 la Conférence impériale de 1926. Au début du siécle, le Cana- da s’est surtout attaché, en matiére de relations extéri- eures, 4 se doter chez luide meilleurs rouages adminis- tratifs. La premiére propo- sition officielle d’un minis- tére distinct des Affaires ex- | térieures, nitiativegeuvernementale dé- ja prise par l’Australie, a été formulée en 1907 par oa seph Pope, alors sous-se- crétaire d’Etat, qui est de- venue, plus tard, sir Joseph Pope. En mai 1909, le Parlement, ayant été saisi d’un projet de loi présenté par le Gouver- nement de sir Wilfrid Lau- rier, autorisait la création d’un ‘‘ministére des Affai- res extérieures’?Comme son nom l’indique, ce ministére devait s’occuper des rela- tions du Canada avec les divers gouvernements de 1’Empire britannique et avec les nations étrangéres. La loi qui établissait le minis- tére le plagait sous 1’auto- rité du secrétaire d’Etat, lequel était secondé par un sous-secrétaire d’Etat aux Affaires extérieures, faisant fonction de sous-ministre ou sous-chef permanent du mi- nistére. La formation du nouveau ministére n’en- trafma aucun changement d’ ordre constitutionnel. Une loi adoptée en 1912 a soustrait ce ministére 4 l’autorité du secrétaire d’Etat pour le placer direc- tement sous l’autorité du premier ministre. A partir du ler avril 1912; le pre- mier ministre détint donc aussi le porte-feuille de se- crétaire d’Etat aux Affaires extérieures. A diverses re- prises, on a bien songé 4 nommer un ministre distinct qui s’occuperait uniquement: des Affaires extérieures, mais ce n’est qu’en mars 1946 que le Parlement fut saisi d’un projet de loi vi- sant 4 abroger l’article dela ‘loi de 1912 prévoyant que le premier ministre devait étre aussi secrétaire d’Etat aux Affaires exterieures. Le projet de loi a été adopté relevaient du- ‘treint : ‘avaient , dune i-) ens POU ses nontttentee et ee ' le 2 avril. Cinq mois plus tard, soit le 4 septembre 1946, M. Louis Saint-Lau- ‘rent devenait le premier ti- tulaire du nouveau minis- tére ou secrétaire d’Etat aux Affaires extérieures. Débuts du Ministére. Au début, le Ministére avait un personnel plutdt res- le sous-secrétaire d’Etat (Joseph Pope), deux commis principaux et quatre autres commis. En 1912, on y ajouta un sous-secré- taire d’Etat adjoint et, en 1913, un conseiller juridi- que. L’avénement progressif et la reconnaissance de 1’auto- nomie canadienne dans les affaires mondiales ainsi que ‘expansion du rdle du Canada 4 1’étranger ont ren- du inéluctable 1’expansion du Ministére. Aprés 1920, il devint de plus en plus mani- feste que les services diplo- matiques et consulaires bri- tanniques ne pouvaient plus défendre convenablement les intéréts du Canada. Peu 4 peu, le nouveau Ministére s’organisa pour prendre en main la gestion des Affaires extérieures du pays. En 1921, le haut commis- sariat canadien établi a Lon- dres fut placé sous 1’auto- rité du Ministére. En 1925, un conseiller canadien (ap- pelé par la suite représen- oo permanent) a été délé- ep peS 2 0Le T le blées de la Société des Na- tions, et pour tenir le Gou- | vernement du Canada au cou- rant des travaux de la Société ‘et du Bureau international du Travail. L’accord conclu Ala Confé- rence impériale de 1926, aux termes duquel le gouverneur général devenait le repré- sentant personnel du Souve- rain au lieu de continuer A représenter le Gouverne- ment britannique, marqua pour le Ministére une évo- lution trés importante. Cette décision entrafna deux chan- gements : (1) le Gouverne- ment britannique, n’ayant plus de représentant au Canada, nommait en 1928 un haut commissaire 4 Ottawa ; (2) a partir du ler juillet 1927, la correspon- dance en provenance du Bu- reau des Dominions 4 Lon- dres et des gouvernements étrangers fut adressée au secrétaire d’Etat aux Affai- res extérieures, et non plus au gouverneur général. Représentation a 1’étranger. Avant la création du Minis- tére, le Canada était repré- senté 4 Londres (depuis 1880) par un haut commis- saire et 4 Paris (depuis 1882) par un agent général. Toutefois, ces deux fonction- naires ne jouissaient pas du Statut diplomatique. En ou- tre, vers la fin du dix-neu- viéme siécle, le Canada se’ faisait représenter A 17é- tranger par des fonctionnai- res du Commerce et de 1’Im- migration, nommés par les ministéres canadiens, mais n’ayant pas la qualité de diplomates. Le ministére des Affaires étrangéres de Grande-Bre- tagne ou Foreign Office s’oc- cupait des négociations avec les étrangers, tandis que le ministére des Colonies ou Colonial Office, traitait de nos affaires avec les autres pays de 1l’Empire britanni- que. Ces deux ministéres invitaient souvent des re- présentants canadiens 4a prendre part aux négocia- tions. C’était les services diplomatiques et consulai- res britanniques qui veil- laient aux interéts du Cana- da 4 1’étranger. Au cours de ces années, toutes les com- munications que le Canada échangeait avec les autres gouvernements relevaient du gouverneur général. Jusqu’en 1920, le Canada n’avait donc pas de repré- sentants diplomatiques auto- ‘nomes 4 1’étranger. Dés cet- te année-1a, cependant, il fut convenu entre les Gouverne- ments de la Grande-Breta- gne et du Commonwealth et le Gouvernement des Etats- Unis qu’on pourrait nommer un ministre canadien a Washington. La nomination n’eut lieu qu’en 1926 et, au début de l’année 1927, le Canada ouvrait sa premiére légation & Washington. En 1928, on nommait ministre canadien auprés de la France celui qui était jusque - 1a commissaire général du Ca- nada A Paris et, en 1929, une légation canadienne ou- vrait ses portes a Tokyo. A laméme époque, les Etats- ee a. erence et le Japon = : iss t ‘S légations | in La crise économique des années 1930 a ralenti 1’ex- pansion du Service exté- rieur. Ces trois années de progrés rapides, de 1926 4 1929, ont été suivies par une période de consolidation d’une dizaine d’années. L’arrivée A Ottawa en 1937 d’un ministre belge a remis en branle le mouvement d’é- change de représentants di- plomatiques avec d’autres pays. En janvier 1939, le Canada établissait des léga- tions en Belgique et aux Pays-Bas. Dés le début de la Seconde Guerre mondiale, il devenait impérieux pour le Canada de nouer des relations plus étroites et plus directes avec les autres gouvernements du Commonwealth, avec les gouvernements alliés et avec . d’autres gouvernements étrangers. Au lendemain de sa déclaration de guerre du 10 septembre 1939, le Gou- vernement du Canada annon- ¢a qu’il enverrait des hauts commissaires en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et en Irlande. Les gouvernements de ces pays firent de méme en re- tour.-La nomination d’un haut commissaire canadien 4a Terre-Neuve, en 1941, sou- lignait 1’importance que pre- nait ce territoire du point de vue de la défense du Canada. L’ampleur croissante de V’effort de guerre du Canada et de ses obligations inter- nationales entrafna un ac- croissement rapide de ses échanges diplomatiques avec les pays étrangers. En 1942, | en vertu d’un accord de ré- ciprocité, le Canada nomma des ministres en URSS et un seul ministre canadien était accrédité auprés de plusieurs gouvernements al- liés alors établis 4 Londres ou au Caire, soit ceux de la Belgique, des Pays-Bas, de la Tchécoslovaquie, de la Gréce, de la Norvége, de la Pologne et de la Yougo- slavie (chacun de ces gou- vernements avait son minis- tre au Canada.) Aprés la libération de la France, le ministre canadien passa une premiére période a Alger comme représentant du Ca- nada auprés du Comité fran- gais de la libération natio- nale, puis revint 4 Paris 4 titre d’ambassadeur.Le ‘Canada a maintenant des missions diplomatiques dis- tinctes dans les capitales de tous ces pays. Les relations diploma- tiques que le Canada entre- tient avec 1’Amérique latine datent aussi du dernier con- flit mondial. En 1941, le Canada ouvrait des légations au Brésil et en Argentine (notre représentant en ce dernier pays fut aussi accré- dité auprés du Chilien 1942). De leur cOté, ces pays envo- yérent pour la premiére fois des représentants 4 Ottawa. Des agents diplomatiques fu-_ rent nommés au Mexique et au Pérou en 1944 et a Cuba en 1945. Si le Canada .décida d’ouvrir des missions diplomatiques en Amérique latine, ce n’est pas seule- ment parce que le commerce essor considérable, mais plutot parce que plusieurs pays latino - américains étaient devenus les alliés du Canada et que pour ré- soudre les problémes qui nous étaient communs pen- dant la guerre, il fallait établir des rapports plus étroits avec ces pays. Le Canada entretient mainte- nant des relations diploma- tiques avec la plupart des pays de 1l’Amérique latine. En 1960, en raison méme des liens plus étroits qui existent entre ces pays et’ le Canada, le Ministére s’est doté d’une Direction des af- faires d’Amérique latine. L’expansion des services diplomatiques du Canada s’est poursuivie aprés la guerre. Des ambassades ont eté établies dans plusieurs pays et, A partir de 1947, des hauts commissaires ont été accrédités auprés de 1’ Inde et du Pakistan et, par la suite, auprés de la plu- part des nouveaux pays membres du Commonwealth. Durant et aprés la guerre, la Canada suivit la tendance générale et éleva ses léga- tions au rang d’ambassades.., Dés 1943, la plupart des grandes missions canadien- nes 4 l’étranger devenaient des ambassades. Depuis lors, certaines des nouvelles missions dont il est fait mention plus haut ont été établies comme ambassa- des, tandis que d’autres, par exemple celles de la Suisse et de l’Italie, n’ont été éle- vées que plus tard au rang d’ambassades. ‘En devenant membre des Nations Unies, le Canada a accru ses responsabilités Outre frontiéres et il a da se faire représenter au sein des divers organes de 1’Or-. | ganisation des Nations Unies, mise sur pied 4 San Francisco en 1945. Aprés son élection au Conseil de sécurité (mandat d’une pé- riode de deux ans), en sep- tembre 1947, le Canada se dota - A partir de janvier 1948 - d’une délégation per- manente au siége des Na- tions Unies 4 New York et, la méme année, d’un petit bureau 4 Genéve, siége euro- péen de 1’ONU. Depuis lors, en raison des responsabili- tés de plus en plus lourdes que le Canada a assumées au service de 1’ONU : sur- veillance de la tréve en Pa- lestine, membre du groupe d’observateurs militaires de 17ONU en Inde et au Pakis-. tan, participation 4 la Force d’urgence au Moyen-Orient, aux opérations de 1’ONU au Congo, etc, ces deux bu- reaux ont pris de l’ampleur et sont devenus des mis- sions permanentes. Membre fondateur de 1’Or- ganisation du Traité de1’At- lantique Nord en 1949, le | — Canada a joué un role trés actif au sein de cette Orga- nisation. Dés la création du Conseil de 1’Atlantique Nord en mai 1952, le Canada ins- talla 4 Paris sa délégation permanente qui défendrait ses intéréts auprés de 1’ OTAN. En octobre 1967, lorsque le Conseil de 1?At- lantique Nord dut transpor- |: son Le néricain prenait aie ieee esti Nelle a gation canadienne s’y trans- porta également. Le Canada entretient aussi une déléga- tion permanente auprés de | l’Organisation de Coopeéra- tion et de Développement économiques A Paris. En plus de représenter le Ca- nada auprés de ces diverses organisations internationa- les permanentes et de leurs commissions ou comités, les fonctionnaires du ministére | des Affaires extérieures ont fait partie des délégations | — canadiennes Aplusieurs con- férences internationales au] cours des derniéres années. Le Canada entretient au- jourd’hui des relations di- plomatiques avec quelque 115 pays. Fonctions du Ministre: Le Ministére a pour fonc- tions principales : a) la direction des relations du Canada avec les autres] | pays ; la représentation du Canada au sein des organis-| _ mes internationaux ; la pro- | tection des intéréts cana- diens 4 1’étranger ; b) le rassemblement et 1? analyse de renseignements sur les événements qui peu- vent influer sur les rela- tions internationales du Canada :; c) la correspondance avec les gouvernements étran- gers et leurs représentants | _ au Canada ; d) la négociation et la con- clusion de traités et d’ac- = cords internationaux ; e) la représentation dusj=e Canada dans les capitales étrangéres et aux conféren- ces internationales. A SUIVRE. VI, LE SOLEIL DE VANCOUVER. en Chine. Durant la guerre, es & hone Ric ae eae oS” bo ee