page 10 LE JOURNAL De nos jours ot Von parle librement d’an- ticonception et méme d’avortement sans plus de conscience que s’il s’agissait de contréler la population des rats, nous trouvons opportun d@adapter un texte paru en 1962, traduit d’une lettre pastorale publiée en Pologne, qu’une de nos lectrices, Mme Wilfrid Marenger, de Mail- lardville, nous a fait parvenir. La vie étant quelque chose de sacré et de mystérieux tout a la fois, il n’est pas encore donné a l’homme d’en déterminer les bornes de la conscience. Ce court journal, attribué sym- boliquement & un foetus, du moment de sa conception jusqu’a ce qu’il fusse dénaturément étoufté, est susceptible de faire réfléchir: le 5 octobre: Aujourd’hui, ma vie commence. Mes _ pa- rents ne le savent pas encore. Je suis si petite. Pas plus grosse qu’un pépin de pomme, mais, je suis déja moi! Ht je suis une fille. J’aurai des cheveux blonds et des yeux bleus. Tout est prévu déja, méme le fait que j’aimerai les fleurs. OR nrrnnmnnmrnmnmrmnmnmnwmrmnnnmnmnnnnnr GERRY WHITE Assurances Vie — Accident Maladie North American Life Agent bilingue 1701 W. Broadway, Vancouver 9 Bur. 736-6556 Rés. 291-2607 A000 0000000020011 rrnnmnmnnmnrmmmnnmnmnmnnmn LA CAISSE POPULAIRE DE MAILLARDVILLE PRENDRA UN ESSOR NOUVEAU Vous avez vu ce bel édifice en cons- truction sur la rue Brunette, entre Nelson et Lebleu? Cet édifice, c’est votre édifice a vous, les sociétaires de la Caisse Popu- laire de Maillardville. Les années de pro- grés, grace 4 votre esprit d’épargne col- lective, vous a mis sur la voie du 2éme million d’actif. Les locaux modestes qui vous ont abrités et vous ont rendu de si grands services sont devenus désuets. LE PROGRES APPELLE LE PROGRES C’est un truisme. L’avenir est pro- metteur pour votre caisse populaire. De plus grands bureaux, un personnel plus complet, un outillage plus moderne, se- ront a Vavant-garde des seules valeurs qui comptent vraiment dans la société complexe d’aujourd’hui: les valeurs col- lectives. C’est la fonction des caisses populaires depuis plus d’un demi siécle. La votre est entrée definitivement dans cette phalange. LA CAISSE POPULAIRE DE MAILLARDVILLE 1013 rue Brunette, Maillardville Tel.: LA 1-1358 L’APPEL Novembre 1967 D'UN FOETUS le 19 octobre: J’ai grandi un peu, mais, je suis encore trop petite pour étre active. C’est ma mére qui fait tout pour moi. Le plus drole e’est qu’elle ne sait encore rien; elle ne sait méme pas qu’elle me porte sous son coeur et qu’elle me nourrit de son propre sang. Elle est si bonne. Il y en a qui disent que je ne suis pas encore une person- ne, que seule ma maman existe. Mais, je suis une vraie personne; comme une miette de pain est vraiment du pain. Ma mére est. Et, je suis. le 23 octobre: Ma bouche vient a peine de s’ouvrir. Pen- sez donc, dans un an on m’entendra rire, et plus tard je parlerai. Je sais que mon premier mot sera — maman. le 25 octobre: Mon petit coeur a commencé a battre de luiméme, aujourd’hui. Il battra maintenant pour le reste de ma vie. Sans s’arréter pour se reposer! Et, aprés bien des années, il se fati- guera, il s’arrétera, et je mourrai. le 2 novembre: Je me développe un peu tous les jours. Mes bras, mes Jambes commencent a prendre forme. Mais, je dois encore attendre longtemps avant que ces petites jambes m’élévent vers les bras de maman; avant que ces petits bras puissent cueillir des fleurs et embrasser mon papa. le 12 novembre: Des petits doigts poussent au bout de mes mains. Qwils sont petits! Je pourrai, avec eux, caresser les cheveux de maman. le 20 novembre: Ce n’est qu’aujourd’hui que le docteur a annoncé la nouvelle 4 maman. Qu’elle doit étre heureuse! Etes-vous heureuse, maman? je 25 novembre: Mon pére et ma mére doivent pourtant me chercher un nom. Mais, ils ne savent pas encore que je serai une fille. Ils m’appellent peut-étre Jeannot quand ils devraient m’appeler Cathe- rine. Je suis si grande déja. le 10 décembre: Mes cheveux poussent. Ils sont doux, lui- sants et humides. Je me demande quelle sorte de coiffure porte ma mére? le 13 décembre: Je pourrais presque voir s’il ne faisait si noir ici. Quand maman me mettra au monde, il y aura du soleil et des fleurs. Je n’ai jamais vu de fleurs, vous savez. Mais, ce que je veux voir le plus au monde ¢’est maman. Est-ce que je vous ressemble, maman? le 24 décembre: Je me demande si maman entend les batte- ments de mon coeur? Il y a des enfants qui naissent un peu malades. Et puis, le docteur fait des miracles avec ses doigts et ils revien- nent a la santé. Mais, mon coeur est fort et en santé. Il bat réguliérement. Vous aurez un enfant en santé, maman! le 28 décembre: Aujourd’hui, maman m’a tuée...... !