24 — Le Soleil de Colombie, vendredi 23 décembre 1983 AP P.C.F. -FF-C. Pourquoi la crise... Suite de la page 1 et Jaquelin Rutherford ont démissionné du Conseil d’ad- ministration de la Fédération, entre autres 4 cause du retrait de Suzanne Horie. “La parti- cipation de lAPPCF 4a la Fédération a abouti pour nous a la perte de Suzanne Horie. Or, l’Association ne peut pas se permettre de perdre des gens comme elle.” Nick Ardanaz, démission- naire le 7 décembre du comité d’éducation conjoint FFC- APPCF, est beaucoup plus clair. “Suzanne Horie a donné, tout ce qu'elle avait. Or, jai su qu'elle avait été insultée a la Fédération, qu’on lui avait fait des remarques... Pour moi, c’était une raison suffi- sante pour démissionner’”’. Cette affaire du Holiday Inn a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Elle est intervenue dans un domaine particuliérement aigu pour la communauté francophone: Péducation. Mais elle illustre l’éternelle controverse qui op- pose la direction de la FFC et les associations membres. Ces derniéres, jalouses de leur autonomie, ressentent comme ingérences dans leurs affaires toutes les directives venant des bureaux de la FFC. Le réajustement de la F.F.C. A la Fédération on en est tellement conscient qu’on en- visage une réorganisation to- tale de l’administration , dont les détails seront connus en début d’année. “Cette crise avec l’APPCF et les conclu- sions de l’Opération planifi- cation et consultation qui a eu lieu en septembre-octobre vont dans le méme_ sens, explique Catherine’ Lengyel, sous-directrice de la Fédé- ration, les francophones de Colombie britannique expri- ment de plus en plus un besoin de dialogue”. En attendant d’avoir les dé- tails de cette réorganisation, il faut souligner que les emplo- yés “d’éducation” de la Fédé- ration ont agi dans cet esprit- la pour apaiser le conflit avec lAPPCF. Une réunion a eu lieu le 10 décembre entre les employés de la F.F.C. et les membres de l’APPCF. “On a remis les pendules a l’heure, raconte Catherine Lengyel, tout le monde est maintenant d’accord pour travailler main dans la main; pour prendre le téléphone quand quelque chose ne va pas afin de s’expliquer clairement”’. C’est dans cette ambiance de coopération qu’a eu lieu mardi 13 décembre la réunion de préparation pour la visite en janvier du _ Secrétaire d'Etat, Serge Joyal. Reste a savoir si ces bonnes résolu- tions vont pouvoir durer. La F.F.C. ne semble pas avoir le choix. Méme si le feu est €teint pour le moment, Jack Ethier n’en a pas moins déclaré le 14 décembre 4 la Francophonie and You: “Les employés de la F.F.C. doivent comprendre qu'ils sont au service des bénévoles, et non le contraire. S’ils ne l’admettent pas, ce sera la fin de la Fédération”. Ce serait du moins la fin de la participa- tion de | APPCF a la Fédé- ration. Et en ces temps de vache maigre pour le pro- gramme cadre, personne ne le souhaite vraiment. Des chaussons au cheesecake Christian et Pamela Gaudreault Suite de la page 1 de lorganisation. Dans notre cuisine, nous avions le coin boulangerie, le coin chocolat et le coin farine” dit-elle. Les douze genres de gateaux en- thousiasment de plus en plus leurs clients. Il ne se passera pas une seule journée sans que Pamela, qui est a la cuisine, n'invente: gateau aux frai- ses, au whisky, a l’Amaretto, a la poire (excellent!), a la mangue, etc... “Nous avons aujourd'hui vingt-deux recet- tes De jour en jour, la clienté- le sagrandit; trente restau- rants servent a leurs clients les gateaux des Gaudreault: “Nous avons des clients sur Tile de Vancouver qui en- voient toutes les semaines un camion chercher nos: ga- teaux.” Quant a la clien- téle particuliére, elle a démar- ré le jour ow un article d’une pleine page, en aoat dernier, dans l'un des quotidiens de Vancouver, a fait découvrir “Aux Beaux Gateaux “Nous avons alors vu des clients venir de Cloverdale, de Kelowna et méme de Calgary. Nos gateaux s'envolent trés sou- vent vers San Francisco” d’ex- pliquer en souriant Christian. Soulignons que la cuisine des Gaudreault avait été abandonnée pour un local sur la rue Burrard entre la 7éme et la 8éme avenue. Et qu’ils avaient enregistré leur com- “merce sous le nom “Aux Beaux Gateaux, the perfect cheese cake”. Nous vous de- vions de choisir une raison sociale bilingue!”’. Le magasin a été décoré par Pamela. Murs blancs et par- terre. de carreaux noirs et blancs, plantes vertes 4 volon- té, on se croirait dans une oasis — ou une galerie d’art — si ce n‘était le comptoir réfrigéré et la machine a café expresso. Car les murs blancs ont été décorés d'une vingtai- ne d’aquarelles. “Nous expo- sons les travaux d’un ou d’une artiste pendant quatre mois. Si des artistes francophones sont intéressés, qu’ils me télé- phonent au 738-6813. Si leur travaux nous plaisent, nous les accrocherons ‘dans notre magasin”’. Dans cette boutique que Christian aimerait bien voir dans le-sud de la_ rue Granville, ils vivent douze heures par jour. La cuisine en arriére est simple et prati- que. Il a fallu, pour l’équiper acheter deux congélateurs, un frigidaire et de nombreux bat- teurs. Investissement qu’ils ont réalisé avec précaution. “Nous avions calculé les coits et aujourd’hui tout est pour ainsi dire payé, Je peux dire que tout va trés bien. Notre clientéle vient et revient” sou- ligne Christian. “Vous savez, nous n’employons aucun agent conservateur et nos alcools ne sont pas versés avec parcimonie”’ explique-t-il. Inutile de demander a Christian s'il est — content d’avoir quitté le “plancher” du restaurant. “Oui, car il ne fait pas bon vivre dans la res- tauration de nos jours; les restaurants €prouvent des pro- blémes.” Pamela, de son cété, espére rechausser ses pointes pour s’amuser, faire de l’exer- cice mais surtout pour s’éva- der des trémes et des blancs doeufs. “On en a marre quelque- fois. En janvier on prend des vacances; mais on ne quittera pas de sitét les gateaux, car au moins nous sommes nos pro-. pres patrons!” Etudiants en France Les étudiants de premiére année désireux de s’inscrire dans une université francaise a la rentrée 1984, quelle que soit la discipline choisie, peuvent retirer des dossiers jusqu’au 15 janvier prochain au Service Culturel Francais, 1207 - 736, Granville, Vancouver, tél. 681-5875. [centre de la France]. yage est a votre charge. [domicile]. Peinture en France Paul et Babette Deggan, professeurs au Capilano College, organisent des stages de peinture en France en juin-juillet prochain. Ce séjour prévoit une semaine a Paris [visites de musées] plus trois semaines de stage pratique dans un petit village d’Auvergne Ces cours s’adressent aussi bien aux peintres confirmés qu’aux débutants. Si vous étes intéres- sé, il vous en cofitera 750 dollars pour les cours. L’hébergement et la nourriture sont compris en Auvergne, mais pas a Paris. En outre, le vo- Pour tous renseignements, contacter Paul ou Babette Deggan au 988-5424 [bureau] ou au 986-0082 Expo 86 Le CN fait du cinéma Vancouver — La participa- tion du Canadien National a Expo 86 se présentera sous la forme d'un cinéma de 500 places ou l'on projettera le premier film “IMAX” en trois dimensions au monde. Le cout du cinéma, qui sera connu sous le nom de “Ciné- ma CN 4a Canada Place”, sera assumé par le Canadien Na- tional et la_ corporation Canada Harbour Place. La salle sera située a Canada Place, le pavillon du gouver- nement du Canada a Expo 86. Maurice LeClair, prési- dent-directeur général du CN, a déclaré que le cinéma demeurera comme centre d'intérét touristique, une fois Expo 86 terminée. M. LeClair a dit que le CN avait confié 4 l’Office national du film le soin de produire le film. “En collaboration avec IMAX, le nom commercial d’un style et d’une technique de projection cinématogra- phique spectaculaires qui pla- cent le Canada 4 l’avant-gar- de de la cinématique, a précisé M. LeClair, nous cro- yons que l’ONF peut réaliser un film a la fois éducatif et divertissant qui saura étendre la réputation du Canada dans ce domaine innovateur.” Le théme du film du CN sera le transport des choses. Il est des plus appropriés, car il décrit une entreprise qui est a la fois “le plus grand chemin de fer marchandises en Amé- rique du Nord, un grand transporteur routier a l’échel- fe du Canada, le principal exploitant de traversiers de la céte atlantique, qui joue aussi un réle de premier plan dans les communications électroni- ques au pays, a expliqué M. LeClair. Le simple fait de transporter des choses de 1a ot elles sont vers les lieux ot on en a besoin cadre bien dans le théme des autres participa- tions 4 Canada Place, a-t-il ajouté, ainsi que dans le ‘théme général d’Expo 86 méme’”. Pablo Keselman, voyageur Suite de la page 1 Etats-Unis, se souvient-il, javais toujours les yeux tournés vers le vieux mon- de, l'Europe... A Hawai, jairencontré beaucoup de Japonais; leur mode de vie et leur culture m’ont intri- gué, J’avais envie de sa- voir.” Aussit6t dit, aussitét fait. En 1978, il part pour Tokyo ot il travaille pour la maison de disques RCA. Son activité: organiser des tournées et faire la promo- tion d’artistes sous contrat avec RCA. Tant au Japon qu’en Espagne. Et ¢a mar- che bien. En effet, Pablo Castelman a en plus des voyages un autre démon qui le ronge: la culture. Il aime la musique, les lan- gues, l’art sous toutes ses formes. “Je ne peux pas retourner en Argentine, dit-il, car j'ai refusé de faire mon service militaire. Aussi, j'ai fait une croix sur mon pays. Mais la seule chose que je garderai de lui, c’est sa musique, sa peinture et sa cuisine. Le reste, j'aime autant l’ou- blier”. Aprés Tokyo, l’Espagne. Mais entre les deux, Pablo soffre un interméde de taille: un an 4 travers l’Asie. “RCA me proposait un nouveau travail en Espagne, mais j'avais un an a meu- bler avant de prendre mon poste”. Alors, Pablo est parti. Il visite Taiwan, Hong-Kong, la Thailande, la Malaisie, le. Pakistan, l’Inde... Son meilleur sou- venir: le Népal. “C’est un voyage a travers le temps, décrit-il, la-bas on vit en- core au rythme d’un Mo- yen-Agé en sursis. Il faut se dépécher car les 747 pleins de touristes commencent a tout gacher.” Aprés ces mille et un détours, il finit par se mettre au travail. En Es- pagne, il devient le direc- teur de tournée d’Ana- Maria Drack , la Judy Collins espagnole. (Elle a été la premiére interpréte a traduire Georges Brassens en espagnol). Pendant un an, il lui organise ses concerts, prend ses rendez- VOUS... Mais, l’Argentine et |’Espa- gne ayant des accords bila- téraux, il doit faire son service militaire en Espa- gne. Pas question. Et puis, il commence 4a étouffer. “L’Espagne a des années de retard de démocratie a rattraper, dit-il, c'est un pays vieux jeu et plein de tabous. Ca lui prendra longtemps pour refaire son handicap et moi je n’avais . pas le temps d’attendre.” Alors, Pablo refait ses valises et débarque 4a Vancouver en 1980. La, il décide de se stabiliser et de tenter l’expérience d’un travail fixe. Il entre a la direction duB.W..° Motor Inn. Mais le travail de bureau ne l’emballe pas. “Quand: on est salarié a plein temps, regrette-t-il, on -sennuie, on gagne de explique-t-il, largent pour les autres et on perd toute créativité.” Pablo tient tout de méme plus de deux ans avant de — sen aller encore. Cette fois au Québec. “Ce voyage me paraissait indispensable pour comprendre mon nouveau pays (il a main- tenant la nationalité cana- dienne) , explique-t-il; si le Canada était seulement anglophone, il perdrait tout intérét pour moi. Il n’y aurait alors plus de dif- férence avec les Etats- Unis”. Au Québec, il parfait son niveau de frangais, qui devient véritablement sa troisiéme corde vocale. En effet, s'il aime le japonais et litalien, l'anglais, 1’es- pagnol et le francais res- tent ses trois langues de base au Canada. Et il ne les place pas sur le méme plan. “L’anglais, c’est la langue du travail, de l’effi- cacité, explique-t-il; l’es- pagnol, celle de la déten- te et le francais celle de la sensibilité”. Aucune hié- rarchie dans tout ¢a. Il en fait simplement un usage différent. De toute facon, il a besoin des trois. Depuis son arrivée 4 Vancouver, il en a bralé de lefficacité, du plaisir et de la sensibilité.._ En plus de son travail au ‘S Motor Inn, il a vendu aux télévisions américaines dés—~ cassettes diartistes espa- gnols, . participé = avec Radio-Canada a un _pro- gramme sur Expo 86 (“Expo 86, trois ans avant’), organisé le spec- _ tacle de Nina Simone en Colombie britannique, etc: Prochainement, il envi- sage de promouvoir des dessins animés éducatifs en espagnol. “D’abord aux Etats-Unis, prévoit-il, mais si ce programme marche bien la-bas auprés de la communauté ‘espagnole’, on pourrait le traduire en anglais et en frangais et le passer ici”. Autre projet, _réaliser des vidéos sur les progrés d’Expo 86 et les vendre 4 la télévision. En- fin, il aimerait organiser une tournée au Québec de Susana Rinaldi, une des grandes vedettes du tango argentin. “C'est trés diffi- cile, explique-t-il, car il n’est pas certain qu'il y ait la-bas un public pour el- oe : Difficile ou non, Pablo ‘Keselman aimerait bien essayer. Ce serait pour lui un peu l'occasion de bou- cler sa propre boucle: faire connaitre au Québec une grande artiste argen- tine qui a beaucoup de succés en Europe. Et le Japon dans tout ¢a? Pablo ne l’oublie pas. Il envisage d’y retourner pro- chainement; dans ‘son pays d’adoption”, comme il dit. bord, il a aussi écrit France et Brésil. Il ne sait pas encore quand il ira, mais il ira.- “Car~-,s1 Pablo ‘Keselmam est un homme de projets, c’est-avant tout un homme de voyage. Et - un vrai voyageur a toujours des projets. Sur son carnet de