Les nouvelles Cétait cette semaine ES préparatifs de la Conféren- ce constitutionnelle de Victo- ria. ont eu leurs échos chaque jour, cette semaine, dans les sal- les de nouvelles. A ceci, on peut ajouter, sur le plan national : les élections partielles de lundi, I’ac- quisition, par des intéréts québé- cois, d'un réseau de cGble-TV, la vente de blé & I'URSS, la levée possible des restrictions améri- caines aux importations de pé- trole canadien. Dans le domaine international, la réunion du con- seil de 'OTAN et le terrorisme ‘en Turquie ont retenu I‘attention. La Constitution Une conférence fédérale-provinciale préliminaire 4 celle qui se tiendra a Victoria, le 14 juin, a eu lieu, cette semaine, a Ottawa. Les véunions ‘s‘étant déroulées a huis clos, ce n'est que par bribes qu’ont filte les renseignements. A Vissue de l'une des séances, le ministre fédéral de la Justice, M. Turner, a déclaré que la sécurite so- ciale sera a Vordre du jour, a la con- férence de Victoria qui portera, on le sait, sur la Constitution. Par ailleurs, le premier ministre Bourassa a saisi l’occasion pour s’en- tretenir avec le premier ministre Tru- deau. Entretiens secrets qui ont, sem- ble-t-il, porté, surtout, sur le partage des pouvoirs dans le domaine de la sécurité sociale. L’Ontario semble devoir adopter une ligne dure, plus, peut-€tre, que le Qué- bec. Le premier ministre de lOntario, M. Davis, est allé, cette semaine, jus- qu’a suggérer que soit reportée a plus tard cette conférence. Elections La représentation libérale a la Chambre des Communes s’est appau- vrie d’un siége, a la suite des eélec- tions partielles qui ont eu lieu, lundi, dans quatre circonscriptions canadien- nes. Le siége de Brant, en Ontario, qui avait été remporté par les libéraux, en 1968, est passé au candidat néo-de- mocrate, M. Derek Blackburn. Dans le Québec, les libéraux ont conservé les deux siéges de Chambly (M. Yvon L’Heureux) et Trois-Rivie- res (M. Claude Lajoie). Le siege de Central Nova, en Nou- velle-Ecosse. est resté aux progressis- tes-conservateurs grace a la victoire de M. Elmer McKay. Cablevision La société National Cablevision, qui exploite un réseau dans Est de Montréal, a Sherbrooke, dans les Can- tons de l’Est, au Cap-de-la-Madeleine et a Québec, passera aux mains des Québécois dans une proportion de 60 p. 100. Cette compagnie, dont la CBS de- tient la majorité. des intéréts, sera ac- quise au prix d'une mise de fonds de $6 millions et d’une lettre de credit garantissant un passif de $12 millions par la Caisse de dépat et placement du Québec et six compagnies d’assu- rance quebécoises. Une proposition en ce sens sera sou- mise, le 28 juin, au Conseil de la Ra- dio-Télévision canadienne et il y a licu de croire que le CRTC autorisera la transaction. Vente de blé Le Canada a signe, -ayee 1U- nion soviétique, un contrat pour la vente a celle-ci de 81 millions de bois- seaux de blé canadien au cout de $145 millions. L'URSS, de plus, prendra.livraison de prés de 38! millions de boisseaux de blé canadien aux termes de l’ac- cord canado-soviétique de 1966. USA : le pétrole canadien Dans un message quil a _remis au Congrés pour deéfinir sa politique en matiére d’énergiec, le président Nixon a émis lidée d'une éventuelle Cette mesure, a-t-il ajouté, pourrait étre mise en pratique aussitot que | deux pays se seraient mis d’accord sur les moyens a prendre pour “‘assu: rer la sécurité d’approvisionnement de} ces combustibles’, soit en lespace' dun an. Vers la détente La réunion de deux jours du Consei de I'OTAN gui. s*est terminée ; été marquée par une orientation vers| la détente dans les relations avec | bloc de l'Est. C'est en ce sens qu’‘a été approuvee une recommandation du ministre ca nadien Mitchell Sharp, de nommer ul envoyé spécial de LOTAN a Mosco' pour évaluer les récentes propositions soviétiques d'une détente est-ouest par la réduction mutuelle des effectifs armes. Terrorisme turc La chasse aux terroristes auteurs def lenlévement et de Vassassinat du con- sul d’Israél en Turquie a connu un de- nouement dramatique. Deux des suspects s‘etaient barrica- des, dans une maison de Kartal avec. comme otage, une ado- lescente de 14 ans. Le siége des forces de lVordre a duré 51 heures avant d’aboutir a la capture, les policiers ne voulant pas mettre en danger la vie de la jeune fille. Pendant ce temps, la foule ‘qui s’était rassemblée dans le secteur voulait prendre la maison d’assaut et lyncher Jes ravisseurs. Finalement, - . Je | commandant des forces de sécurité ordonna a ses hommes de passer a Vattaque. Les’ deux terroristes furent pris par sur- prise. L'un deux est mort, Mautre blessé et la jeune Sybel est saine et sauye. ievee de toute restriction quamtirative aux importations de pétrole brut ct de gaz en provenance du Canada. Condamnation PARIS — La Cour de sireté de |'‘Etat a condamné a trois ans de prison avec sursis M. Pierre Ro- cheron, 40 ans, ancien diplomate, pour ‘intelligencet avec des agents roumains. L’affaire Rocheron débuta en 1969, quand les services francais de la sur- veillance du territoire apprirent que deux membres des services de rensei- gnement roumains (la ‘“Securitate’’), MM. Victor Dorobantu, attaché a Pambassade de Roumanie a Washing- ton, et Ion Tomescu, membre de la délégation roumaine a UNESCO, a Paris, avaient utilisé, a partir de 1969, les services d’un diplomate frangais en poste aux Etats-Unis. Interpelé, M. Pierre Rocheron. qui avait entre-temps quitté la diplomatic pour travailler au bureau de la Ban- que mondiale. a Paris, passa aux aveux. Par la suite, l’ancien diplo- mate atténua ses premieres déclara- tions. L’inculpé avait été contacté par un agent roumain, alors qu'il était en poste 4 Washington. A cette époque, Rocheron, qui a une liaison, connait une situation financiere difficile et ac- cepte de fournir des renseignements pour lesquels il recevra plus de 1.000 doilars. A Paris, il touchera pres de} 400 dotlars d'un autre agent roumain, pour avoir donné des indications sur Ja Banque mondiale. Dans son réquisitvire. Vavocat gene- ral s'est attaché a demonter la culpa- bilité de Vaccusé. Tl Jui a cependant reconnu Ie droit a benéficier de cir- constances atténuantes et a laisse a la Cour le soin de choisir la sanction. Réduction par Claude LORIEUX LISBONNE (AFP) — Les minisires des Affaires étrangéres de ’OTAN ont confirmé '€@ Lisbonne qu’un ac- cord sur Berlin restait la clé d’une conférence sur la sécurité européenne, mais quatorze d’entre eux (la France s'abstenant) sont disposés dés mainte- nant a explorer les chances d’une né- gociation Est-Ouest sur les reductions de forces en Europe. : Le secrétaire d’Etat William Ro- gers, apprend-on de source officielle américaine, est ‘“‘satisfait’’ de cette . session ou Jes quinz@ alliés ont, selon lui donné la preuve de leur unité. La - session ott les quinze alliés ont, selon M. Rogers, se conclut “‘par u: pas en avant significatif et positif’? de ’OTAN sur la question des réductions de for- ces. Les 14 partenaires de Paris, qui de- puis leur réunion de Reykjavik en 1968 demandent l’ouverture de conver- sations sur les réductions de forces, “ont accueilli avec intérét”’ les réac- tions tardives, mais plut6t -positives des dirigeants soviétiques, le mois dernier. Ils envisagent de convoquer a Bruxelles, vraisemblablement cet au- tomne, une réunion des vice-ministres des Affaires étrangéres pour faire le point des réponses du camp socialiste a des demandes “intensifiées’ d’é- claircissements. Ils ‘'veulent notam- ment savoir si le pacte de Varsovie envisage l’ouverture de négociations selon les critéres fixés, en juin 1970 a Rome, par les Occidentaux. La réduc- tion des forces doit notamment etre équilibrée, porter sur les forces “indi- genes” comme sur les forces ‘‘station- nées”. Des procédures de verification doivent étre prévues. Mais les “14” veulent aussi se donner le temps d’étudier plus a fond ce difficile dos- sier. Anglais et Allemands notamment avaient souligné avant Lisbonne les risques de cette négociation. Washing- ton doit présenter en juillet aux alliés des études “‘plus poussées” que celles -menées au siége de l’OTAN a Bruxel- = les. Les. partenaires de la France qui ont “marqué leur intention de passer aux négociations le plus tot possible” envisagent dans une seconde étape de -vdésigner le moment venu un ou des representants” en vue d’entamer des conversations préliminaires pour deé- cider finalement ‘‘du lieu, de la date et de Vordre du jour des négocia- tions”. ; f Le secrétaire d’Etat Rogers qui avait combattu vigoureusement la pro- position Mansfield tendant a rapatrier d’Europe, a, apprend-on, encouragé ses partenaires 4 se montrer ouverts. Le président Nixon n’envisage en effet les rapatriements d’Europe que dans le cadre d’une réduction “mu- tuelle et équilibree”’ des troupes des deux camps. Les 15 Occidentaux n’envisagent pas de préparer activement la conférence sur la sécurité europeenne (que ré- clame Je camp socialiste) avant que les conversations sur Berlin aient abouti. Mis ils ont bon espoir d’obte- nir un tel résultut avant leur pro-}- chaine session, en decembre a Bruxel- les. Sans renoncer formellement au “second préalable” — la poursuite fa- vorable des ‘‘autres conversations’, inter-allemandes notamment —- les mi- “contacts et conversatons en cours”. Il s‘agit, semble-+-il, d'un compromis entre ceux qui souhaitaient soumettre cette conférence a plusieurs conditions et ceux qui désiraient que l’Alliance se montre plus souple, Frangais et Scandinaves notamment. Le langage retenu, n'est pas exactement le meme que celui de décembre dernier, mais il en respecte l’esprit note-t-on cepen- dant de course officielle américaine. LE SOLEIL, 11 JUIN 1971, XV