Le Soleil de Vancouver,page 8,6 juin 1969 Le Conseil de la vie francaise par: Paul-E. Gosselin, prétre Dans les plaines de 1'Quest. US College Saint-Jean, sous 1 direction des Oblats,prit la releve. Le Conseil de la vie frangaise l'ai- da financiérement ‘a quelques repri- ses.Il en fut de méme pour la Colle- ge de Falher,dans le nord de 1'Alber ta, pour ceux de Gravelbourg ere. Prince-Albert, en Saskatchewan, le Conseil vota aussi des subsides aux deux journaux francais de l'Ouest. la Liberté a Saint-Boniface et Ia Survivance a Edmonton,de méme qu'aux associations patriotiques. Rappelons simplement la campagne laborieuse qui aboutit a l1'eétablissement des quatre postes radiophoniques fran- cais de l'Ouest. En mars 1940,le R. P. Breton,o. m.i., alors secrétaire de 1'Associa— tion catholique francco-albertaine, organisa un voyage dans le Quebec dtune quinzaine de laureats des con- ecurs de francais dans les trois provinces de l'Ouest. le Conseil de la vie frangaise apporta sa collabo-= ration. Les echanges se sont milti- plies depuis entre l'est et lLtouest. A 1'époque et lorsque la Liaison frangaise entreprit ses voyages, le depart pour les pays d'en Haut etait un evenement. Clavait éte le cas pour la tournée qutavait effectuée en octo- bre et novembre 1939 le president *fondateur du Conseil de la vie fran- gaise, Mgr Camille Roy, D1 avait as- siste d'tabord au congres des Franco— Albertains, a Edmonton.I1 visita en-! suite 1és groupes francophones de Légal, Morinville, Saint-Paul, puis se rendit & Vancouver et a Maillard— ville,Au retour, il fit halte a Cal- - gary, Regina et Saint-Boniface ou il fut 1'thdéte de ses collégues du Con- seil et de la population frangaise. Depuis lors le Conseil a ete repre- sente a tous les congres de nos com patriotes de l'Ouest et il leur a envoye quelques conferenciers sous les auspicesde son Institut Camil- le-Roy. Une des oeuvres du Conseil est ltenvoi de volumes de lecture fran- gais aux groupes hors du Quebec, TL expedie chaque annee des centaines de livres & travers le Canada et les Etats-Unis. En avril 1947,1l'en- treprise prit des proportions vrai- ment gigantesques, Au retour d'un voyage de la Liaison francaise, des membres de la Jeune Chambre de Com— merce avaient lancé une cueillette de livres dans Montreal, sous les -auspices du Conseil de la vie fran- gaise, Ie secrétaire fut invite a prendre possession du butin, Quel ne fut pas son étonnement, pour ne pas dire son effarement, de se trouver dans un vaste entrepot de la Metro- pole, en presence d'ténviron 125,000 volumes, Comme Cartier a Gaspe, il prit possession! 11 restait a acheminer cette cargaison vers l'Ouest et ala repartir entre les centres francais. Le monceau d'imprimes était forme de tout ce que peut produire le cerveau humain sous forme de volumes, de brochures, d'annuaires, d'almanachs, Avee le concours de dizaines de be- nevoles, on proceda a une premiére épuration qui réduisit le lot a en- viron cent milles volumes, Le séparatisme et le terroris- me ne nuisent pas 4 |‘indus trie touristique du Québec QUEBEC:Le séparatisme et le terroris— me ne nuisent pas a l'irdustrie tou- ristique dans la province. Ctest ce quia déclaré M, Mare Hardy,directeur de 1'0ffice provin- cial du tourisme,. Clest également l'opinion du directeur de 1'0ffice municipal du tourisme,M,Clement Shields. Par ailleurs,selon MM.Hardy et Shields,le tourisme augmenté cette année au Québec."Cette industrie est des plus florissantes" ,ont-ils souli ene. ‘Voici d'tailleurs quelques sta tistiques le prouvant. Si l'on excepte 1967, 'anneé de 1'Exposition universelle, nous constaterons qu'i] y a eu __—s progres dars cette sphere d'tactivite, Selon les chiffres fourni par M, Hardy,en 1966 exactement 329,678 vi- siteurs européeens,américains et ca~ nadiens se sont presentés dans les différents centres d'accueil et kics- gues touristiques de la prevince dont les pricipaux sont situés’a Québec et ‘a Montreal. En 1968,on a atteint le chiffre de 435,262 visiteurs soit une augmen- tation de l'ordre de 105,58) sur 1%6 Durert l'année de 1'Expo,les bu- reaux d'accueil et kicsques ont recu 560,564 touristes. Maquette d'une statue de Louis Riel par le sculpteur Hubert Garnier. LES IDEES ET LES LETTRES par, W.J AUBERT. Le Roman Moderne, d'Andre GIDE a Jean-Paul SARTRE, ou une nouvelle image de Lthorme A 1'&ge des fictions. (30) Jean GIONO, ne en 1395, le premier roman de Giono, Le Colline parut en 1929, qui apporta une note nouvelle et fraiche. Les conventions que Giono suivaient furent favorable- ment accueillis par un public de lec- teurs las des subtibilités et complex- ites des roman trop prolifiques des années 1920.Apr=s Proust et Gide,Duha- mel et Romains,Cocteau et Giraudoux, quoi de plus reposant pour l'esprit qu'un univers plein de clarté et de soleil, avec des hommes qui n'avaient pas connaissance d'une analyse psy- chologique,des problémes sociaux,qui ntavaient niéme jamais lu de livres? Dans ce nouveau genre,Giono avait eu un prédécesseur,le romancier suisse Ramuz. Mais Ramiz avait 1'"humeur plus sombre, Il faisait preuve de eins d'optimisme. Pour Giono, le monde de scn imagina- tion a toujours été un refuge, comme pour beaucoup ds ses contemporains. Giono passe son enfance & Manosque,en Provence, ou il fut élevé par son pere, pour qui il a montre toujours une grande affection, Avee lui, aa ck appris trés jeune 2 respecter les so- lides vertus du petit artisan, pauvre mais indépendant.I1 travaille d'tabord comme employé dans une banque, et se met a lire les classiques de 1'anti- ‘quite. 11 Tut Sophocle et Homére, dont iI prétendait trouver une illustra- ‘tion de leurs récits dans sa propre province. Psut-étre du fait que Giono a découvert ces livres par lui-meme, qu'il 4 pu en mieux saisir les in- pressions visuelles, au-dela des- quelles il ne semble pas avoir appro- fondi une oeuvre. Il se tourne vers Homere plutdt que vers Sophocle, Et chez Homere, il préfere 1'Odyssee a 1'Tliade. En 1914, Giono, a 19 ans, part sur le front dans un régiment d'infanterie, ne se faisant aucune idge preconcue de ce qui l'attendait, Quatre ans plus tard, quand il fut démobitise,sa révolte était compléte; il fuyait le monde moderne, et le bannissait de son oeuvre romanesque. Car ses romans sont Ltanbithese de la réalité qu'il avait si durement conmue et experi- mentée, Bientét d'ailleurs il devait confondre la fiction avec la réalite, et adapter ses creations de Ltesprit. selon une ethique ou les souffrances physiques et morales étaient souvent evaluées a sa propre échelle. (a suivre) BEVUES Un jour de séance publique 4 l’Académie francaise, un étranger, dit-on, la voyant prési- dée par Auger, et sachant qu'il était au faite des honneurs académiques, fut tout honteux d@ignorer jusqu’A son nom, et courut chez un libraire lui demander ses ouvrages. Le libraire publiait alors une édition de Moliére, ou Auger avait mis des notes, et il profita de l’occasion d’en placer un exemplaire. Avant de rendre visite a Vacadémicien, l’étranger dévore les volumes, puis il court chez Auger, et s’écrie: «Ah! Monsieur, quels ouvrages! comme yous avez surpris la nature sur le fait! comme vos personnages sont vrais! que de talent, desprit, de génie méme, et que je suis heureux de voir un homme tel que vous! Je veux vous en témoigner ma joie et ma reconnaissance par un petit conseil: c'est celui de faire dispa- raitre les stupides notes qu’a mises a vos chefs- d’ceuvre un Monsieur qui ne vous comprend — seulement pas. > SS SS