eT ah wes LE MINI-QUOTIDIEN ) 2 q SS ancoorr rR ie 2 VOL.15 No.43 VENDREDI 4 MARS 1983 DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE B Te eee fee RITANNIQUE COURRIER DE 2éme CLASSE No 0046 SECOND CLASS MAIL 30 cents. Les communautés ethniques de Vancouver (5) - Les Libanais : sur les bancs de 1’ église-mosquée Par Marc Girot L’église, la mongutes la mosquée, I’église. Au Liban, tout tourne autour de ion; les factions politiques sont d'abord religieuses. A Vancouver, I’épine dorsale de la communauté libanaise s'est trouvée étre tout naturellement la . 0 he sirement moins d’un millier de Canadiens- en Colombie britannique, mais 160 familles se retrouvent autour de l’église catholique de rite melkite a Burnaby [1]. Parmi elles, d'autres chrétiens — de rite maronite ou grec-orthodoxe — mais aussi des musulmans Maximos Basha parle fran- cais, comme tant de ses conci- toyens. L’ovale de sa barbi- che souligne des yeux rieurs. Il a Ja foi du missionnaire. Est-il autre chose? Aprés tout, il est le premier prétre arabe a s’étre installé a Vancouver, A & Burnaby plus précisément, en 1976. A notre connaissance, il ' n'y a qu'un seul autre prétre arabe — palestinien - demeu- rant dans la province. “Ilya ‘ peu de Libanais installés de- puis longtemps, explique-t-il. Cependant, dés 1888, les héri- tiers des anciens Phéniciens ‘mettaient le pied a Victoria (cf Tencadré d'Alexandre Spagnolo) . errs Violet Smith est née en C.B. aprés que ses grands- parents y solent venus en 1922. se. souvient arrivants qui, faute d’étre des Saba — les _ propriétaires d'une chaine de magasins au début du siécle — étaient souvent colporteurs, habitant autour de l’église du Sacré- Coeur, rue Campbell. | Violet Stnith est également - secrétaire-exécutive de 1’Asso- ciation canadienne-libanaise de Colombie britannique. Un Talal El-Bakkar, patron du “Dar Lebanon Restaurant"? “un vailles. I] nous était difficile de nous amuser quand 1a- bas...” Violet Smith a recu récemment des nouvelles d'un cousin. La premiére lettre depuis deux ans. La guerre est une plaie ouverte. On. n’y touche qu’avec d’infinies précautions, co grande famille, ouverte aux clients”. club qui ne s’est pas réuni depuis quatre ans. “Il y avait 200 membres, dansant, man- geant ensemble, confie-t-elle. Mais a cause de la guerre civile au pays, nous avons perdu le goft de ces retrou- quand ce n’est pas avec dégott. C'est peu dire que les Libanais de Vancouver sont touchés par les événements qui affectent leur patrie d’ori- gine. Mais ils en parlent du bout des lévres, comme d'un =e mauvais réve. “Je me sens a 100% Liba- nais” confie Joe Fayad, arri- vé au Canada en 1958 et l'un des responsables de 1'“High- land Echo”. Son seul com- mentaire: “J’aimerais voir le Liban libre de toute force étrangére.” “Tout cela est trés poli- tique et touche les gens, alors on essaie de ne pas évoquer le sujet” admet Maximos Basha qui, dans un souffle, avoue qu’au milieu des renverse- ments d’alliance, un chrétien reste chrétien, comme le mu- sulman demeure musulman, a Vancouver comme a Bey- } routh. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, “jai d’excellents musulmans. Il faut nous ; aimer les uns les autres.” L'enseignement _passe-t-il dans les faits? Toujours est-il que la paroisse St Francis de Sales, dont Maximos Basha est le pera accueille aul maro- nites (une vingtaine de famil- les) et grecs-orthodoxes, une trentaine de familles palesti- niennes catholiques, ainsi que - Samir Hamze, — cuisinier musulman au “Dar Lebanon Restaurant”, s'est fait baptiser a St Francis de Sales, avant d'y épouser une chrétienne. L’ Association * canadienne- libanaise étant en sommeil, il ne reste plus que la religion pour unifier la communauté. La religion comprise au sens Suite page 15: _ Jeunes Faites-nous de beaux discours Par Jean-Claude Arluison. Une joute oratoire, en francais, opposera le 17 mars des éléves de 1léme et de 12¢me années. Parrainé par la Fondation Le Soleil de. Colombie, ce concours ora- toire se déroulera seulement & Vancouver. Il s’agit, en fait, cette an- née, d'un projet-pilote. Si l’aventure s’avére concluante, l'année prochaine le concours pourra étre étendu a toute la région de Vancouver, voire méme 8 l'échelle de la provin- ce. Seuls les étudiants des 1léme et 12éme années des ‘écoles de Vancouver qui ont acquis une bonne connaissan- ce de la langue francaise dans le cadre de programmes FSL (francais comme langue se- conde) et qui sont inscrits a un programme de langues dans l’année académique pré- sente, seront admis a parti- ciper a la compétition finale entre les écoles. Cette régle exclut donc: les francophones’ de” naissance, ainsi gue les éléves qui-ont suivi des programmes d'im- Suite page 17 Pour les enfants du programme-cadre de Vancouver Une école rien qu’a eux Par Annie Granger Pour la premitre fois A Vancouver et dans toute la province, une école entiére pour francophones ouvrira a la prochaine rentrée, en septembre prochain. Les éléves du programme-cadre de frangais qui, jusqu’é cette année, fréquentaient I’école Annie Jamieson, auront leur propre école dans l’est de la métropole. Et c'est par une grande nous avons fait une proposi- majorité que les parents de ces éléves ont voté en faveur du déménagement. “On s’y attendait un peu. Car, depuis septembre der- nier, la situation était intena- ble a Jamieson. Les parents et méme les professeurs connais- saient une tension. D’abord parce que l’école, aménagée pour 250 enfants, en compte actuellement 310, et ensuite parce que les parents des 200 enfants anglophones avaient peur devant le nombre crois- sant d’éléves du programme- cadre” explique Jacqueline Rutherford, du comité des » parents. De soixante-quinze l'année derniére, le nombre des éléves francophones est passé a 110. “Nous ne pouvions continuer ainsi, Nous n’avions vraiment plus de place 4 Jamieson.” répond Dante Lupini, surin- tendant a la Commission sco- laire de Vancouver. Alors tion aux parents”. Et c'est mardi 21 février, que les parents ont été mis devant le fait accompli. Une école est proposée : il s'agit de l’annexe Waverley, sur la 48&me ave- nue, au coin Clarendon, prés de la rue Victoria. Ce batiment sert actuelle- ment d’entrepét pour les four- nitures, - approvisionnements et librairie de la commission scolaire. Cette annexe , en trés bon état et batie il y a six ans et fermée depuis a cause de la dénatalité, devra étre réamé- nagée. La nouvelle école plait aux quelques parents et en- fants venus découvrir leur nouveau domaine. D'une capacité de six classes, avec maternelle, bibliothéque et classe d'art, gymnase — qui fera fonction de cafétéria le Suite page 17 Le succés du programme-cadre a déterminé Youverture de la nouvelle école, dont le nom n’a pas encore été choisi. Yves, plongeur sous-marin Par Annie Granger “Elle est folle!” La phrase a fusé au Soleil, lorsque j'ai annoncé l'année passée que je prenais des cours de sous-marine. “Mais ‘est pas dangereux celui qui suit des ties uenesjaiovivas iat tawaiee rupee: Or Sain dele cOtedde Petters de l’Alaska a I’'Orégon, n’ont montré qu'un décés par 104 000 heures de prétre pour le rite ae n’ayant pris aucun ou peu de cours agréés.” explique copain suisse-allemand vont senfoncer dans les eaux de la crique Telegra- phe prés d’Horseshoe Bay. A lencontre des autres qui enfileront leur combinai- son a caractére sec, Yves, lui revétera le costume “wet-suit” (celui que vous — verrez sur les véliplanchis- tes). “Je ne suis pas frileux. D'ailleurs la température de l’eau est & peu de chose prés la méme I’hiver que reteS: Aprés quarante-cing mi- nutes de nage parmi les poissons et les invertébrés (Le magazine “National Geographic” a classé les fonds de notre province parmi les plus beaux du monde - dans la catégorie de la variété de ces der- niers), nos trois homme- -grenouilles remontent, les yeux encore pleins de cette féérie du domaine de Nep- tune. Yves Guais, né au Mans, d’ascendance _ bretonne, plonge depuis trés long- temps. I] a vécu sur tous les continents et a exploré ‘presque toutes les mers. Le métier d’un francophone tiers sont des plongeurs- 1979, dans toute la Il est mécanicien dans une mine de fer a ciel ouvert en Tansmanie, Yves revient en France. Puis immigre au Canada en 1978. Com- me il parle anglais, on l'envoie 4 Edmonton. Puis cest le Québec. “Jy ai perdu ma chemise, on ne me payait pas. Alors je suis revenu en France. A peine sur le sol francais, j'ai trouvé un emploi en Afri- que noire, au Gabon et aprés au Cameroun. Aprés deux ans dans ces pays, Yves Guais retourne a Montréal, y reste deux a trois mois et arrive a Vancouver en 1976. “Je travaillais dans une . compagnie qui importait des voiliers. Je livrais les bateaux, faisais fonction de capitaine...” La com- pagnie en faillite, Yves se lance dans la gérance d’im- meubles. “Je me suis remis sérieu- sement a la plongée. J'ai grimpé les échelons pour Suite page 24 L’Age d’Or mérite mieux ’ Une petite annonce du Vancouver Sun révéle qu'un restaurant est a la recherche d'un employé pour surveiller ses totlettes. Il est. gentiment précisé que cet emplot “convten- _ dratt ad une personne de VAge d'Or... Nos citoyens “moins jeunes” ne mért- tent-iis pas mieux qu'un tel travail =o de trotstéme chasse... pardon, classe? Oncle Archibald