14— Le Soleil de Colombie, vendredi 10 décembre 1982 Les bdatisseurs du Canada Maisonneuve (Paul de Chomedey, sieur de) (1612-1676) Par Mme R.B. McBride Maisonneuve est né a Neuville, petit village d'une vieille province de France, la Champagne, pays de ce bon vin mousseux et pétillant connu dans le monde entier. Le petit Paul de Chomedey recut l'éducation trés soignée des enfants de familles nobles. Ses manus- crits montrent une écriture élégante et fine, une orthographe sire et des idées clairement exprimées. Il apprit la musique et jouait fort bien du luth, cet instrument en vogue au XVIéme siécle qui était pour les jeunes gens de ]’époque ce qu’est la guitare de nos jours. Nouvelle Terre Sainte Sa soeur Jacqueline nous le dépeint, les traits un peu forts, le menton légérement volontaire, les cheveux coupés avec la frange sur le front a la maniére des ecclésiastiques, avec quelque chose de doux et de mystique dans le regard. Dés sa plus tendre enfance il s'‘intéressa aux soldats et a la carriére militaire, ainsi lorsqu’il eut atteint l’age de treize ans s'engagea-t-il dans l'armée pour aller guerroyer en Hollande. Il se battit vaillamment et plusieurs années plus tard il fut nommé colonel. Il avait souvent révé de combattre les Turcs, ces grands ennemis de la Foi chrétienne, mais un jour sa soeur lui fit lire les Relations, écrits passionnants sur la vie en Nouvelle-France, rédigés par les missionnaires jésuites et ses réves prirent une tout autre direction. Ce pays lointain lui apparut comme une nouvelle Terre Sainte. Dés lors, il ne cessa de penser au Canada et y vit tout un champ d'action auquel il pourrait consacrer sa force et son talent. Ile sur le St Laurent Au cours d'un voyage a Paris, Maisonneuve fit la connaissance de Jérome Le Royer sieur de La Dau- versiére. Celui-ci était ala recherche d’un homme instruit et cultivé, appartenant a une famille noble et ayant Vhabitude du commandement, pour assumer le gouver- nement d'une fle située sur le Saint-Laurent. Maisonneu- ve répondait & tous ces critéres, et quelques mois plus tard il s'embarqua pour le Canada. Sauvés de la faillite Aprés un voyage plein de déboires, il atteignit Québec ov de nouvelles difficultés l’attendaient. Le gouverneur de la Nouvelle-France n’était guére en faveur de l’établissement d'une colonie en amont du Saint-Laurent, il prédisait toutes sortes de désastres, néanmoins Maisonneuve finit par le convaincre de la nécessité d'une telle entreprise et le printemps suivant, avec son petit groupe de valeureux pionniers, il remonta le grand fleuve et s'installa en ce lieu qui allait devenir Ville-Marie et plus tard serait Montréal. On se mit aussitét & l’ouvrage. Il fallut abattre les arbres, défricher le sol, construire des habitations, une infirmerie, une chapelle, mais avant tout, de solides palissades et des fossés pour se défendre contre les attaques subites et traftresses des Iroquois, et en méme temps apprendre les rudiments de la langue indienne, a fin de pouvoir communiquer avec les indigenes amis ou ennemis. Maisonneuve n’hésita pas a mettre la main a la pate, tel le plus humble de ses ouvriers et lorsqu’il fallut se battre, il participa a la bataille comme un simple soldat. Les années passérent. Elles furent souvent sanglantes. Les nouveaux Canadiens connurent les luttes épuisantes avec les Iroquois, les massacres qui ne semblaient jamais finir, le froid rigoureux, le manque de vivres et d'argent et méme un horrible tremblement de terre. On fut méme une fois aux bords de la faillite mais sauvés de justesse grace a Vhabileté d'une femme admirable: Jeanne Mance. Cependant on ne désespéra jamais tout a fait tant étaient grands le courage et la Foi de chacun. De nouveaux pionniers arrivérent, Ville-Marie s'agrandit, les attaques sournoises des Iroquois s’espacérent et finale- ment cessérent peu aprés l’arrivée d’un régiment de France venu, enfin, a l'aide des vaillants Canadiens. Aimé et admiré C'est ainsi que fut semée la petite graine qui poussa et se développa a travers les siécles pour devenir aujourd'hui la plus grande, la plus belle ville du Canada. Les derniéres années de Maisonneuve a Montréal ne furent pas trés heureuses. Bien que toujours aimé et admiré de tous ceux avec qui il avait peiné et lutté, il se vit néanmoins dans son vieil Age, en butte au mépris et a la jalousie de certains fonctionnaires récemment arrivés. Aprés vingt-quatre années de dévouement et de sacrifices, Maisonneuve fut destitué de son poste. Sans amertume, sans rancune envers qui que ce soit, il accepta son humiliation et se retira A Paris. Modestement logé, il fut toujours prét a accueillir les voyageurs du Canada qui apportaient des nouvelles d'un pays qui lui était toujours cher. Sa mort n’eut pas beaucoup de retentissement. C’était pourtant un grand homme, un fondateur émérite, un héros. assumer - v.t., se charger de critére - n.m., principe qui permet de juger, de classer débotre - n.m., désagrément mettre la main a la pate; travailler soi-méme de justesse: de fort peu étre en butte a: étre exposé a Connaissons notre pays Ecrivez sur la carte les noms des provinces et Territoires. Marquez d'un point oi sont situées les aanaiVv.t Y LOW NAG PUBL ‘aay ‘org ‘o41eg La géographie du Canada EXERCICES DECOMPREHENSION . Qui était Maisonneuve? Oi est-il né? Quel genre d’éducation avait-il recue? Faites son portrait physique d'aprés les renseignements de sa soeur. En quelques phrases caractérisez sa personnalité. Pourquoi désira-t-il venir au Canada? Qu’est-ce qui l’attendait en arrivant 4 Québec? Décrivez la vie des pionniers au XVléme siécle. Comment furent les derniéres années de Maisonneuve? LANGUE Un groupe de mots issus d'une racine commune forment une famille de mots. Les mots suivants: écrire, écrit, écritoire, écriture, écrivain, écriteau, manuscrit sont des mots de la méme famille. Complétez les phrases suivantes avec un des mots ci-dessus. EX: Les Relations étaient des écrits rédigés par les Jésuites. Un est un homme ou une femme qui compose des livres. Un : est un ouvrage écrit a la main. Maisonneuve avait une belle élégante et distinguée. Un est un petit coffret parfois en forme de pupitre avec tout ce qu'il faut pour écrire. Pour louer une maison on met un devant la porte. On apprend 4 lire et a va a l’école. dés qu’on Le fédéralisme au-Ganada et dans le monde Au vingtiéme siécle, 14 pays ont adopté le régime fédératif. © En 1867, Napoléon III, en France, souhaitait «l’union des Etats d’Europe en une seule confédération». En Inde, un Etat fédéral, on parle 14 langues principales et 200 langues secondaires. Plus de 50 pour cent de la population mondiale vit dans un régime fédératif. “oN capitales et inscrivez leurs noms. Quelle est la population de chaque province? Les Territoires du Nord- Ouest ont une superficie de § 379 698 kilométres carrés, ce qui en fait le plus grand terri- toire du Canada. Le Canada mesure 5 186 kilométres de l’est a l’ouest et 4 626 kilométres de la calotte glaciaire a son point le plus au sud. Le Canada est le pays qui le le plus long littoral au monde, soit 243 791 kilomé- tres, y compris le périme- tre de 52 494 tles en eau salée. L'tle Manitoulin, dans la Baie Georgienne, en Ontario, est la plus grande terre en- tourée d’eau douce au monde. Les eaux douces du Canada recouvrent 755 168 kilomé- tres carrés, ce qui représen- te un septiéme de toute l’eau douce au monde. Le Canada, le deuxiéme plus grand pays du monde, pourrait contenir 18 fois la France et 40 fois la Grande- Bretagne. ; d’un mot a !’autre Va de PORC & LARD en ne changeant ligne et en formant des mots correspon — Espace vert ‘une lettre & chaque int 4 ces définitions : — Défaut -— Contraire de tét PORC Synonymes Abatssement, n.m. (aus. pr. et au 8. fig.). — Action de diminuer en importance, en hauteur. — Amoin- drissement, diminution. Abasourdir, verb. a.t. — Enlever momentanément tout esprit. — Abétir, abrutir, hébéter. Abattement, n.m. — Diminution de l’énergie. — Accablement, affaissement (au s. fig.) , anéantissement (au 8. fig.), découragement, dépression, inertie (au s. fig.), prostration, torpeur (au s. fig.) . ‘Abbaye, n. f. — Ensemble de batiments habi- tés par des religieux ou religieuses. — Béguinage, cloftre, couvent, laure, monastére, moutier, prieuré. Bavardage, n.m. — Superfluité de paroles. — Babil, babillage, babillement, babillerie, caquet, caquetage,. caqueterie, jabotage, jacasserie, jaserie, loquacité, papotage, prolixité, verbiage, verbosité. Conférence, n.f. — Réunion de personnes assemblées pour discuter en commun certaines questions. —_ Colloque, conciliabule, consultation, palabre, pourpar- — lers. - Les inventions canadiennes C'est a Saint-Jean, Terre-Neuve, que Guglielmo Marconi a capté, en 1901, le premier message outre- atlantique par télégraphie sans fil. Le Pablum, qui est devenu trés rapidement !’aliment de base de millions de bébés 4 travers le monde, a été inventé, en 1980, par les docteurs Alan Brown, T.G.H. Drake et F.F. Tisdall de Toronto. Le basket-ball a été inventé en 1891 par John Naismith, d’Almonte en Ontario. Roland Galarneau, de Hull au Québec, presque aveugle de naissance, a mis au point, en 197% un ordinateur qui transpose en braille tout texte imprimé. Morse Robb, de Belleville en Ontario, a inventé, en 1927, le premier. orgue électronique au monde.