14 Le Soleil de Colombie, vendredi 7 mars 1980 rencontre avec Gérard Pelletier Ambassadeur du Canada en France, M. Gérard Pelletier, a travers quatre émissions de la série Propos ~ et confidences, les 9, 16, 23 et 30 mars a 13 heures, nous racontera les principaux événements de sa vie de journaliste et de sa carriére politique. Né a Victoriaville en‘1919, dans un milieu, nous dit-il, tres agréable et trés humain, il ne connut pas tout d'abord les _problemes sociaux, lin- guistiques ou, racistes. Aprés nous avoir parlé de |'admira- tion qu'il vouait 4 son pére, et a sa mére qui lui fit découvrir la lecture et la culture, il explique l'impact de la crise économique sur les Québécois d’alors, et nous dit ce que furent ses études aux colléges de Nicolet et de Mont-Laurier. Sa vocation était toute décidée: le journalisme. Mal- gré le peu d’estime dans lequel on tenait cette profession. A \'age de vingt ans, avec quel- ques amis, il décide de militer dans les rangs de la J.E.C. afin de contri- buer a transformer le systeme étu- diant et la vie religieuse du Québec, ace moment inamovible, sclérosée, fossilisée. || s‘agissait de favoriser un ressourcement aux origines du christianisme. Les croyants, selon Gérard Pelletier, ce ne sont pas telle- ment les membres du clergé que l'assemblée des -fidéles. Et ceux-ci Les pluies acides Deja, au début des années soi- xante, les pays européens durent faire face au probleme des pluies acides, que |'Amérique affronte a son tour. Ce phénoméne existait chez nous auparavant; mais peu de personnes s'‘en préoccupaient vrai- ment. Certes, ily aune dizaine d’années, les gens qui vivaient a proximité de certaines usines de «smeltage» et de raffinage, se plaignaient de la pol- ution de lair causée par les vapeurs et les fumées de ces industries. Cependant, |'installation de hau- tes cheminées (celle de IINCO a Sudbury mesure 380 métres) de- vaient momentanément faire taire les protestations. - En revanche, il en est résulté que ce ne sant plus les périphéries des installations industrielles quien souf- frent, le mal étant déja fait, mais, a des centaines de kilometres de 1a, des régions éloignées, des lacs, des sols, des foréts qui agonisent douce- ment dans I'indifférence et |’igno- rance générale. devaient alors tout remettre en cause et tout repenser par eux- mémes. Cette action eut sur lui une in- fluence profonde qui dure encore et elle agit en force sur beaucoup de catholiques. C’est également a cette époque qu'il se lie d’amitié avec Jean Marchand, Pierre Elliott- Trudeau, André Laurendeau, Daniel Johnson, Jean Drapeau, et que la deuxiéme. guerre mondiale éclate. Les Québécois vivent le conflit mo- ral de la conscription et les horreurs se répandent sur le monde. Réformé de l’armée a cause de faiblesse pulmonaire, Gérard Pelle- tier entreprend un voyage au Chili ot il découvre un continent, une culture et la vraie misére humaine. Aprés la guerre, tous les Cana- diens frangais révaient d’aller en France et la rencontre’avec la civilisa- tion européenne, malgré les ruines, lui fut un choc violent et stimulant. II n’en revint pas néanmoins Sans une sorte d'inquiétude, tant le commu- nisme semblait alors s’insinuer par- tout dans le monde et tant il apparais- sait a de nombreux intellectuels que c’était la solution idéale aux maux de la planéte. Installé 4 Genéve pour le compte de I'UNESCO, Gérard Pelletier pen- sait devoir travailler toute sa vie au plan international; mais André Lau- Bre 2, rendeau le convainquit d’entrer au journal Le Devoir. Illy vit la possibilité de lutter, un peua sa fagon, contre le régime Duplessis et la «grande noir- ceur». . Aprés nous avoir fourni maints dé- tails révélateurs surla gréve d'Asbes- tos et l’anti-syndicalisme du gouver- nement, il nous parle de Jean Dra- peau et de Mgr Charbonneau qui dut partir en exil parce que partisan des grévistes. sf : Mais |’'événement majeur de cette époque fut sans doute l'avéne- ment de la télévision. Un peuple brimé, sans possibilité d’ expression, peut en effet parler? s’exprimer, créer! Lui-méme avec /es /dées en marche et René Lévesque avec Point de mire, incitent tout le monde a réagir, 4 penser par soi-méme. Le Québec alors se transforme de fond en comble et se prépare a faire la Révolution tranquille. Cependant, au préalable, une re- vue, Cité Libre, aura aussi contribué 4 secouer les esprits et a ouvrir les consciences a tous les problémes. Ce périodique, ot écrivaient Jean Marchand, Pierre Elliott Trudeau et Gérard Pelletier, n’avait rien de la chapelle et toutes les idées pou- vaient 6tre brassées par tout le- monde. C'est un peu plus tard, en 1959, lors de la gréve de Radio-Canada, que René Lévesque entre en politi- que active et demande a Gérard Pel- letier de faire campagne pour lui dans la circonscription de Laurier. Ensuite, quand on lui offre de de- venir rédacteur en chef de La Presse, «le plus grand quotidien fran- cais d'Amérique», Gérard Pelletier n‘hésite pas un instant et y voit une sorte de couronnement de sa car- riére de journaliste. Et cette période, bouillonnante d’idées, contribue ainsi a faire rattrapper 20 ans de re- tard et de stagnation au Québec. Entre temps, deux fois par se- maine, Trudeau, Marchand, Léves- que et Laurendeau se réunissaient chez Gérard Pelletier pour discuter et faire bouger encore plus les cho- ses s'il était possible... Levesque et Trudeau s'entendaient sur l’essen- tiel mais divergeaient sur les modali- tés: ilen est sorti deux grands hom- mes politiques dans des camps opposés, et l’entrée en politique ac- tive de Gérard Pelletier. Réalisation: Jean Faucher. Assistante: Céline Hallée. R.H. Les Jeux du Québec Cette année les Jeux du Qué- bec célébrent leur dixiéme anniver- ’ saire et ils peuvent porter a leur compte un millign de participants impliquant 18 régions dans 49 disci- plines. Comme |'écrivait Michelle Gendron dans Perspectives le 16 fé- vrier 1980: «Des jeux populaires, des jeux ot la participation prendrait le pas sur |'élitisme, des jeux pour tous les Québécois. Cette idée, longtemps mijotée dans la téte des partisans de |‘activité physique pour tous, prenait vie é |'eété 70 sous le nom de Jeux du Québec. Un grand projet collectif était lancé et ce sont ces dix ans de participation enthou- siaste et massive que tout le Qué- bec célebre cette année et que les finales d’hiver a Thetford-Mines sou- ligneront de fagon plus particuliére du 29 février au 9 mars». L’émission du 9 mars sur les Jeux d’hiver du Québec sera réalisée par Jacques Viau. Les Grands Films | «Le Chasseur de chez Maxim's» Les Grands Films proposent aux téléspectateurs de Radio-Canada, le jeudi 13 mars 4 20h30, une comédie du cinéaste frangais Claude Vital inti- tulée /e Chasseur de chez Maxim’s. Ce film inspiré d'une piéce de bou- levard met en vedette une pleiade d‘excellents comédiens frangais tels que Michel Galabru, Francis Perrin, Marie-Héléne Breillat, Claude Gen- sac, Jean Lefebvre, Sabine Azéma, Alfred Adam et Robert Dalman. Le décor? Le célébre restaurant de la rue’ Royale, a Paris évidem- ment, rendez-vous de toutes les cé- lébrités et des tétes couronnées... au temps ou |’Europe en comptait beaucoup plus qu’aujourd’hui. Le héros? (si on peut dire) M. Julien, premier chasseur chez Maxim's, qui méne un train de vie fastueux a cause des fabuleux pourboires qu’il se fait en rendant des tas de servi- ces aux riches clients de la maison. M. Julien fait croire a sa femme et a sa famille qu’il est industriel. Comment peut-il arriver a mener double vie, a entretenir une jeune maitresse et a faire éduquer sa fille en Angleterre sans que personne ne. perce son secret? Mystére et boule de gomme de film de boulevard. Mais le pauvre Julien sera entrainé dans des aventures invraisembla- bles quand un marquis ruiné son- gera a redorer son blason en épou- sant une riche héritiére qui n'est au- tre que la fille de M. Julien. ‘ Les Arrivants... Sept drames documentaires: authentiques fresques de notre histoire Cette grande production a été réa- lisée par la Compagnie pétroliére Impériale pour célébrer son cen- tiéme anniversaire. Radio-Canada diffusera les sept épisodes de cette série a compter du 14 mars 220h30. Cet audacieux projet qui constitue sans doute le plus grand défi relevé par une entreprise privée, a été congu de maniére a nous restituer les véritables facettes de la vie de ces arrivants, premiers habitants de notre pays. Loin de s‘attarder a I’his- toire politique du Canada, ces films nous présentent la vie des immi- _ grants dans leur quotidien en nous: : relatant les événements marquants. de leur vie et en nous faisant décou- - vrir ce qui les caractérise. Qu’il s‘agisse de leurs us et coutumes, du. décor dans lequel ils vivaient ou de leur maniére de faire telle ou telle — chose, la série les Arrivants nous offre une reconstitution aussi minu- tieuse que possible de la vie de ces" personnages. » Produite en anglais et en frangais, cette série est le fruit d’un travail ‘d'équipe considérable. Cing assis- tants ala recherche ont été chargés d'étudier sept périodes de |’histoire du Canada et ont ensuite travaillé : avec les écrivains responsables des scénarios. Soulignons que onze his- toriens ont supervise ce travail pour en vérifier l'exactitude historique: Car sices films constituent des Geu- vres dramatiques d‘importance ils n’en demeurent- pas moins de pré- cieux outils didactiques puisqu’ils nous felatent des faits véridiques s'appuyant sur une.recherche des plus minutieuses. 2 Parmi les auteurs auxquels on a fait. appel, on retrouve des noms ‘comme: Charles Israel, l'auteur du “premier épisode; ainsi que Alice Monro, Al Purdy; George Riga et Guy Fournier. Les téléspectateurs se passionne- -* ront pour cette série qui représente un document de grande qualité sur l'histoire de l'immigration et de la colonisation, histoire qui a été déter- minante dans |'évolution de notre pays. : «Génies en Herbe» Les écoles Vancouver Est et Centennial se ren- contreront le 14 mars. : } } } '