14 — Le Soleil de Colombie, vendredi 19 aofat 1983 Par Alexandre Spagnolo’ On sait que le Canada en général et Montréal en par- ticulier ont une trés impor- tante population d'origine li- banaise. Un groupe ayant a sa téte une militante, Thérése Nakhlé, a publié une lettre ouverte dans le Vancouver Sun, du 21 juillet 1982, disant en substance ce qui suit: (traduction de l'anglais) Les Libanais souhaitent la bienvenue aux Israéliens libérateurs. Cessez de les appeler envahisseurs, ce sont des libérateurs de libérateurs. La population libanaise, parce qu'ils ont effectué le sale travail que les dé- mocraties occidentales ont refusé de faire, ces 8 derniéres années. Quand les forces arabes de dissuasion ( incluant celles des Syriens alliés aux Palestiniens _ progressistes perpétraient le génocide du peuple libanais, le monde regardait, sans pro- férer d'indignation, dans un silence complet. Avec la méme hypocri- sie, le monde entier avec les Nations-Unies en téte de liste, condamnait avec véhémence le raid aérien israélien sur _ l’aéroport d’Entebbé, et secrétement, ils l’applaudissait. Vous prétendez blamer le feu qui dévore le Liban quand en méme temps, vous ignorez la main qui l’'a provoqué. L,O.L.P. et ses alliés les Syriens sont entiérement responsables des terribles souffrances de ce Liban quiils voulaient diviser en exclueant des Libanais et annexer sa plus grande partie, si toute, a la Syrie. Notre guerre défensive de libération de l’emprise palestinienne et d’une an- nexion 4 la Syrie est inter- prétée comme une con- frontation religieuse ou une confrontation entre la gauche et la droite. Ce sont des dires gratuits et absurdes. Liinvasion _ israélienne n'est pas le cancer de notre infortune, mais seulement la conséquence. Elle sub- merge notre patrie par un déluge d’armes et de feu, mais nous délivrera peut-étre de ce cancer qui ronge notre corps et notre ames. Cette tragédie ne finira. pas aussi longtemps que ~ les Palestiniens occuperont notre sol. Les média de |’Occident devraient cesser de crier contre cette guerre, cette invasion. La_brutalité, linjustice qui ont prévalu huit années durant, n’ont pas dérangé le paisible sommeil des Occidentaux. Cessez de pointer un doigt accusateur vers les Américains pour avoir fourni des armes, a qui de droit. Rappelez-vous que la libération de _|’- Europe de la botte nazie n'a été due qu’a un. prix excessivement élevé pour la population civile et qu’a- vec ces armes, maintenant, il n'y a pas de rancune. Quelqu’un a demandé pourquoi le monde ne pleure pas pour le Liban, ce petit pays “mouchoir de poche”, affligé encore de plus de 400.000 réfugiés, de 40.000 soldats syriens, 35.000 Is- raéliens et entre 8:12.000 guerilleros. | Enorme. Il pleure pour la Pologne, pour Le Liban, un an aprés |’invasion (Suite) YASSER ARAFAT . l'Irlande, de certains massa- cres en Asie, mais pas trop pour le Liban meurtri par des étrangers. On se dit “Maa-léche” (en arabe, cela n’a pas d'importance). Intervention de la Syrie Cette intervention syrienne avec des blindés, infanterie, aviation, au début de la guerre civile de 1975 peut étre bel et bien nommeée invasion: son entrée a eu un cété dési- rable, parce qu'elle a fait éviter un horrible et inéluc- table bain de sang, au cours duquel les Libanais chrétiens auraient eu d’énormes pertes, presque un génocide, parce que la coalition musulmans progressistes, druzes et alliés palestiniens, mieux préparée, avait une supériorité écrasan- te, ce qui fait que la Syrie a agi en gendarme, séparant les adversaires. Mais aprés? Aprés, on n’arrive pas a la comprendre; elle a recu dans ses lignes de défense libano- syriennes de la frontiére la majeure partie des guérilleros O.L.P. chassés par les forces israéliennes du Liban-Sud, de Beyrouth, non avec des balu- chons, mais bien avec tout leur armement: un _ autre contingent de “chassés’’ s'est replié au nord de Beyrouth, dans la ville de Tripoli, 4 88 kms ow la Syrie a un grand nombre d’hommes, ce qui fait que Beyrouth et sa banlieue sont bloqués par un arc de cercle de soldats et de guer- riers, situation précaire. Liinvasion israélienne est trés loin d’avoir été, a ce jour, un réel succés militaire: en chiffre, 60%, méme moins, donc le probléme demeure encore entier; il risque méme de se compliquer. Pourquoi? La Syrie, aprés l’accord de paix Liban-Israél, considére qu'il met ‘sa sécurité en dan- ger. C'est trés important, celle des autres ne compte pas, son sol, en effet, ne doit pas étre maculé de sang, ni subir des destructions, ce serait dom- mage... En plus, l'accord récompense Israél pour son invasion du 6 septembre 1982, et le comble... il viole la souveraineté du Liban. La Syrie presse les Liba- nais conscients de s'insurger, de constituer une guérilla de harcélement (encore une) contre le Gouvernement liba- nais, comme mesure de repré- sailles pour avoir signé un tel accord, sans consultation des autres pays arabes amis, un accord infamant, une vente du pays a Satan. De qui se moque-t-on? En tout cas, on ne donnerait pas cher pour la peau des signataires tant Li- banais chrétiens que musul- mans modérés. Regard a rebrousse-poil Les massacres, les génoci- des ou les vengeances sanglan- tes, de mémoire d’homme, ont malheureusement existé et probablement existeront en- core. L’histoire de notre hu- -manité est maculée de sang, comment a-t-elle pu |’étre, quand on pense a ce que cette méme humanité a pu réaliser de sublime, de génial, com- ment le bon a-t-il pu cétoyer avec horreur le mal? Cette terrible période que traverse le Liban sera écrite avec des lettres de sang par les futurs historiens, s’ajoutant aux massacres des années 1860, entre les Libanais chré- tiens (Maronites), ces vieux de la vieille, disciples de Saint- Maron du 7e siécle, d’un cété, et les Musulmans et Druzes de Yautre, dont le théatre des affrontements sanglants a été la montagne libanaise et la capitale syrienne, Damas, ow entre 5000 et 10000 victimes périrent. L’Empire Ottoman tutélai- - re de l’époque, dans sa fai- blesse chronique, souvent ap- pelé l’Empire malade, ses troupes indisciplinées, mécon- tentes, mal rétribuées, ne pouvait intervenir efficace- ment. Les Grandes Puissan- ces d'Europe firent la beso- gne avec retard naturelle- ment, en “fabriquant” un ac- cord dénommé “Le Régle- ment”. Ces sanglants événements ont été largement mis en €vi- dence par |’Abbé Jobin, dans son ouvrage “La Syrie en 1860: Lettres et documents formant une histoire compleéte et suivie des massacres du Liban et de Damas — Publié a Lille, 1862” et celui de Francois Lenormant “Les évé- nements de Syrie, une persé- cution du christianisme en 1860” Publié a Paris, 1860. Chicanes d’un voisin Il faut reconnaitre que la Syrie n’a jamais eu dans son coeur le Liban, son voisin, qu'elle juge ne pas étre a son diapason a plusieurs niveaux: si le Liban a une large mosai- que, celle de la Syrie est a peine perceptible. Il y a égale- ment des différences idéolo- giques et elle est fondamen- talement islamique. La Syrie s'est toujours re- fusée de permettre |’établisse- ment de relations diplomati- ques avec le Liban et l’ouver- ture d’ambassades récipro- ques comme deux pays indé- pendants, membres des Na- tions-Unies. Les relations sont sur un plan administratif, greffées de chicanes, de chi- noiseries, de harcélements, de fermetures sporadiques de la frontiére, sans motifs valables. En 1951, soudain refus d’accepter les billets de ban- que émis par la Banque de Syrie et du Liban, laquelle avait hérité a la fin de la Premiére Guerre Mondiale de la Banque Ottomane, le privi- lége de l’émission de la mon- naie libano-syrienne, pas tous, seulement les billets portant une surcharge en caractéres noirs le mot “Liban”, les autres portant “Syrie”, une différenciation simplement comptable de _ 1|’Institut d’Emission. Ce fut une incro- yable panique parmi le public libanais. Il y eut au Liban un Parti Populaire Syrien, le fameux P.P.S. du fanatique et illu- miné Antoine Saadé. II fit du bruit accompagné de quel- ques actes de violence. Consi- déré renégat et _ traitre, condamné a mort et pendu. Au Moyen-Orient, la corde a encore une certaine cote d’amour... On croit que ce parti usant de représailles aurait fait as- sassiner, lors d’une visite au Roi Hussein de Jordanie, a Amman, Riad Solh, Premier Ministre du Gouvernement Libanais, l’architecte, avec le Président de la République, Béchara-Rl-Khoury, du Pacte National, non-écrit, jetant les bases d’un “Modus vivendi” entre les diverses communau- tés religieuses du Liban, dont la base est confessionnelle. Depuis, le parti P.P.S. tomba dans I’oubli. Bien avant 1860, la France montrait ostensiblement ses préférences envers les Liba- nais Maronites, la majorité. L’Angleterre envers les Dru- zes, de rudes guerriers. La Russie des Tsars, par affinité religieuse, envers les Libanais chrétiens _ grecs-orthodoxes. Les Libanais musulmans sun- nites et chiites, qui avaient- ils? A suivre La liberté ne produit rien par elle-méme; elle permet aux germes qui sont déja semés de se développer. Bréal Révélations critiques sont unanimes: insoupconnées et Une jeune femme entre dans une épice- rie qui regorge de légumes et de fruits magnifiques: — Combien les me- lons? — Trente-cing sous piece. — Et les péches? — Quatre - vingts. cents la douzaine. — Et ces jolies ceri- ses? — Soixante-dix cents la livre. La cliente s’en va, réveuse, en murmu- rant: — Si ce n'est pas une honte. de mettre tant de bonnes choses sous les yeux de tout le monde! Du nouveau au Bouquineur LE FAMEUX LIVRE DE Jean-Pierre DESMARAIS, intitulé “Révélations d’un survenant du cinéma” vient d’arriver! En 82 photos, 55 chapitres et 277 pages, ce livre raconte | le Québec des années 1948 aj 1978 enrichissantes. Les Voila un ouvrage sans prétention, “qui se lit avec beaucoup d%ntérét!”. COUPON DE COMMANDE Vous pouvez commander ce livre au prix de $9.95 plus frais de poste en.C.O.D. en remplissant ce coupon: Nom: Adresse : etl’ envoyer a: “LE BOUQUINEUR” 1222 Robson, a Vancouver, C.B. V6E 1C1. 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