20 - Le Soleil de Colombie, vendredi 6 novembre 1987 = CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE_ Le 5 septembre 1972 aux Jeux Olympiques huit terroristes et neuf otages - se Bain de sang Munich, ville ouverte a tous les raient la coulisse. Pa exploits, 4 tous les records, a toutes les —_ performances; Munich, ville phare sur laquelle la planéte braque quotidienne- ment ses prunelles; Munich, ville universelle, vers laquelle les athlétes de cing continents ont convergé... 3 -Nous sommes en septembre 1972. Depuis une quinzaine de jours, la capitale de la Baviére vit au rythme haletant des Jeux Olympiques , 17@mes du nom . On court; on saute, on crie, on applaudit, on pleure, on vibre, et on se laisse envahir par |’émotion qui berce inévitablement la compétition de haut niveau. En marge des médailles, en marge des podiums, en marge _ des concours, un drame se prépare. par un simple grillage. La, huit hommes. En. survétement. IIs portent un sac de_ sport. S’arrétent. Escaladent la cléture. Les silhouettes gagnent rapide- ment le pavillon 31 ot loge la délégation israélienne. L’opéra- tion Ikrit-et Biraam* débute. Elle s'achévera dans le sang. Le commando fait irruption dans le bungalow et tombe nez a nez avec les sportifs israéliens : ils ont compris. Mais trop tard. Bousculades. Coups de feu. Joseph Romano, haltérophile, est mortellement _blessé. | Moshe Weinberg, entraineur de lutte, git sur le sol, sans vie. Un homme saute en pyjama par la fenétre : Touviah Sokolovsky vient de sauver sa peau. Le commando, qui détient neuf otages, se réclame de Septembre noir*, une organisation palesti- nienne en dissidence contre sa direction. Elle n’en est pas a son coup d’essai l’assassinat du premier ministre jordanien, en novembre 1971 et le détourne- ment d’un avion de la Sabena, en mai 1972, l’ont rendue tristement célébre. Les terroristes exigent la libération d’environ deux cents «prisonniers palestiniens» déte- nus en Israél. L’ultimatum expire commando, se répandent en déclarations. A Bonn, le chancelier Willy Brandt — se déclare favorable a la poursuite des Jeux et demande aux chefs d’Etat arabes de trouver une solution. On ne saurait mieux incarner l’impuissance... Die- trich Genscher, ministre de l'Intérieur, promet aux Palesti- niens un sauf-conduit et une somme d'argent, en échange de la libération des otages. Moha- med Khatib, directeur de la Ligue arabe a Bonn, et Mahmond Mestini, ambassadeur de Tunisie, de passage 4 Munich, sen mélent aussi. A plusieurs reprises, l’ultimatum est repoussé pour finalement expirer 4 17 heures. Certes le gouvernement israé- lien s’est réuni d’urgence dans la matinée, 4 Jérusalem, sous la présidence de Golda Meir. Certes, il a demandé Tlinterrup- tion des Jeux... Mais aucune proposition concréte n’a été formulée. Alors, les terroristes s’énervent et la situation s’enlise. Donner l’assaut? Impossible. Discuter? Les avis sont partagés. On patiente. Pendant ce temps, les autorités allemandes prépa- rent un piége dans lequel les olympique et de partir pour le Caire, avec les’ otages, a bord d'un avion mis 4 disposition. Pourquoi? Nul ne sait. Un responsable égyptien dira que Dietrich Genscher a menti aux terroristes, qu'il leur a assuré qu'Israé] avait accepté d’échan- ger les otages contre les prisonniers arabes. Sottise, répli- quera le ministre de lintérieur allemand. En revanche, une chose est stire : pas donné son accord pour accueillir les Palestiniens et leurs otages. : 21h30. Le soir est tombé sur Munich lorsque trois hélicoptéres se posent a proximité du batiment 31. Une demi-heure s‘écoule, et les dix-sept hommes - le Caire n’avait répartissent dans les appareils qui décollent puis s’€vaporent dans la nuit... Le drame trouvera son €pilogu a une trentaine de kilométres de Munich, sur la _ piste de l’aérodrome militaire de Fiirsten- feldbriick. La, la police déclen- che une série de fusillades. Les neuf otagés, cing terroristes, un pilote d’hélicoptére et un policier périssent. Bilan : seize morts. La vérité ne sera rendue publique qu’a deux heures du matin. Car de tout cela, les centaines de journalistes présents a Munich ne savent rien. Ils ont vu décoller les hélicoptéres, et puis, plus rien. Privés d’informa- tions, concentrés au village olympique, ils n’ont jamais pu vérifier le bien fondé des Trois jours aprés le carnage de Firstenfeldbriick, l’aviation israélienne bombarde dix camps de Palestiniens, au Liban et en Syrie, tuant deux cents person- nes. Commentaire de Abba Eban, ministre israélien des Affaires étrangéres : «L’Objectif principal d'Israél est désormais la lutte contre le terrorisme. La question de la paix est passée au second plan.» C’était il y a plus de quinze ans. C’est toujours d’actualité. fo &-0 * Ikrit et Biraam, noms de deux villages arabes vidés de leurs habitants en 1948. ¥ Appellation choisie pour rappeler les massacre des L’Episode Munichois détient sans conteste la palme de Vhorreur. A jamais, espérons- le. Mais Histoire des Jeux Olympiques est émaillée de ces incidents a caractére politique venus perturber le bon déroulement des rendez-vous sportifs. Ainsi, en 1936, aux Jeux de Berlin, Hitler quitte le stade. en froncant méchamment les sourcils, visiblement agacé par les performances d’un athléte noir physiquement peu en rapport avec le prototype Aryen dont réve le fas- ciste moyen. L’ homme en question s'appelle Jesse Owens et collectionne les: médailles Le jeune homme, yeux Tu iras éternellement--le joi -Maman, Maman a ét€ Ft encore ils se battent * - ur: -Maman, Maman, Je ne sais eat bonnes de larmes, S’est couché silencieusement par le seulement un écho Les yeux rouges, sont gonflés av ires et deux croix réalité : aoe leur guerre continuellement. oi je dois aller, ec larmes, un mémoire Sabina Metk Pourquoi est-ce Je ne sais pas. Peut-étre tout le m tombeau de son pére-f Dans une ndre éternellement. Est-ce que le pense qu’il fa Je ne sais pas Mais je sais Alors je te d quill y a des guerres? Président du Pays ; it quelque chose de bon? que je n’aime e€mande: ourquoi est- i quol est-ce gu’il y a des guerres? Nadia Dalla Zanna Pas de guerre. ; Mais qui s’en soucie? Qui? a 9 heures. terroristes ont sombrer avec Jumeurs, tantét angoissantes, Palestiniens par l’armée jorda- ( Cing heures du matin, le 5 S’engagent alors les tractations | armes et otages. : tantét apaisantes, qui parcou- nienne en septembre 1970. septembre. Le jour se léve d’usage. Tour 4 tour, hommes Aprés_ plusieurs refus, le r timidement sur le village _politiqueset négociateursentous commando accepte en _ fin ° eae olympique, séparé de l’extérieur genres s’adressent au chef du d’aprés-midi de quitter le village incursions politiques Mexico, deux athlétes noirs montent sur le podium et recoivent leur médaille. Pen- dant que la fanfare de service exécute l’hymne américain, les deux hommes baissent la téte et lévent leur poing ganté de noir, histoire de faire savoir au _ | thonde que le racisme est une réalité au pays de l’oncle Sam. En 1980, les Jeux Olympi- ques de Moscou se déroulent . sans les athlétes américains et ouest allemands. Les politi- ques en ont décidé ainsi... En 1984, l'Union soviétique et quelques autres, boycottent les Jeux de Los Angeles. Bref, c’est la réponse du Berger de Vest 4 la Bergére de l’ouest. Le soldat s’est a La guerre finirait ; homme, yeux rou Ce) : et il n’étai i ee, par le tombeau de son pére. Je ne pense pas, nde aime les guerres? a est allé chez lui, mn était pas mort. 2 is te battre ta guerre pour paix. a vu sa famille, poo De ang euctte beaucoup d’enfants d = ont pleuré aussi parce qu’il était nan, ow jirai? ans une guerre j _ ants doivent m Ivant aujourd’hui -Maman, Maman, 00 } rouges, sont gonflés avec larmes, ¥ Dans une oe aes Jamais de solei] ourir yourd’hui. Il a combattu pou Il a combattu rs La guerre n’est pas La guerre vient de ppuyé et il n’a pas pleuré, Pour son honn Il a combattu pour le _ Voyons aujourd’hui, Meo maintenant et 0 us combattons pour ce qui est a nous d’or comme d’autres les Mais le troupeau, dans les ps timbres. Un vrai crime de lése _tribunes, n’apprécie pas tou- Au revoj fiirher! ‘jours. i ar En 1968, aux Jeux de P.R. Tu dois te battre pour la Paix J 24 ? Son A Mate était jeune I ae ; n Tér 1 5) _Maman, Maman, ow va Papa flés de larmes 3 © Pierre est allé | re : , a a ine ie eS ay ee st ree deveny un ho 112 guerre ack a le soir est long A embrass¢ dans les bras : qe Marc V’a regarde Quand le jour ¢st Se il est -Il va se battre la guerre. Les semi Partir Long, long, que c'est long, : IN€s ont assé ; + it froid = -Maman, Maman, pourquol va ae ee os enfin, Pas Toor — MOIS, et puis un an oe ear boit. L’enfant, yeux rouges, sont gon re ee eee dette exictien On devient vieux. Anes se emis °€ qui est fait de lui a On est vivant mais no é -Tl va nous sauver de nos enn . Mat = 5 vie, Le pays, c’est ov on est ité. : alt vie us vert . apa? t 3 _ ©UX, est zon est p ' -Maman, Maman, combien de ne co sap ead il était Je een un homme Satine Latact Le garcon, yeux rouges, sont se fat cs aut sa téte recrutement On ne peut pas adorer ee iar ae éternel evolr a sa mére, j] lae Le soleil, quion ne voit plus. Il ira éternellement--le Ciel es : mbrassée On doit faire la guerre? e ae t comm : je dois aller. Marcha P Pourquoi cest fou" ss et aussi hier. | -Maman, Maman, maintenant, J€ er «hui est demain € bandelo Le jeune homme, yeux rouges, sont gonflés de larmes Les guerres —t | Avjourets e Amparo S. 14 A tenu sa mére dans son bras. : : : -Tu dois te battre ta guerre. La Qere : T son pays, Pays que nous finie, commencer, Alison O’Hara iis iii