Arts et Spectacles 11 Agression Quand I'art devient conscience sociale «Notre nouvelle exposition «Agression» se veut une tribune sur l’agression sous toutes ses formes,» explique Liane Davison, conservatrice du Musée de Surrey. «Notre objectif est d’ engendrer une discussion, un dialogue pu- blic.» En effet, cette exposition vous interpelle et vous con- damne a voir et a réfléchir a certains problémes sociaux de notre temps. Les oeuvres de Ter- ryl Atkins, Clint Atkinson, Pa- trick Mahon et Barbara Todd ne choquent pas. dans leur présen- tation, mais les vérités suggé- rées vous laissent plut6t mal a Daise. Entre autres, les fusains sur papier de trés grandes dimensions de Clint Atkinson vous assaillent et vous déroutent tout a la fois. Les sujets sont aujourd’hui mal- heureusement trop familiers: in- ceste, enfants de la rue, gang, viol... Né aux Etats-Unis, et vi- vant présentement a Nelson, C.- B., Atkinson a vécu plusieurs années, 4 Vancouver, la vie d’un travailleur social et ses immenses dessins illustrent bien la grande vulnérabilité des femmes et des enfants dans notre société. Barbara Todd par contre juxtapose deux concepts bien différents: la forme de 1’édredon fait 4 la main avec tout ce qu’il évoque de douceur, chaleur et sécurité et ses motifs -de bombes et missiles fabriqués a partir de tissus pour complets, icdnes de la dominance masculine. Pour cette artiste de Banff, l’art s’avére un puissant véhicule pour dénoncer nos valeurs humaines et le pou- voir des hommes ainsi que leurs machines de guerre. «Les artistes du 20e siécle veulent s’ exprimer de facon sen- sible,» déclare Patrick Mahon, peintre des Prairies, qui vit a Vancouver depuis 1988. «Mes tableaux sont le miroir de la classe moyenne.» Effectivement on se croit transporté dans le salond’un voisin en regardant ses dessins et peintures accrochés dans la pé- nombre, éclairés uniquement par la lumiére clignotante de deux téléviseurs placés discrétement face aux tableaux. Festival de musique de chambre "Le firmament des etoiles montantes" Festival estival vieux de cinq ans (Expo 86), le Festival de musique de chambre a comme but secondaire, de présenter de jeunes talents aux vrais méloma- nes. Souvent membres d’orches- tres symphoniques, ils peuvent ainsi étre entendus, en soliste ou en petit groupe, dans une am- biance chaleureuse et sympa- thique. Il faut s’abonner a ce festival... si ce n’est que pour entendre des oeuvres rares et des étoiles montantes. Je suis un des rares 4 avoir entendu le K.617 de Mozart, 1’ Adagio- Rondo en do mineur pour harmonica de verre, flite, hautbois, viole, violoncelle; dans un musée frangais il y a longtemps; on sortait ce joujou le temps d’un concert... Mais 460 amateurs |’ont entendu, ra- vis, mardi 30 juillet, joué au célesta par la jeune Albertaine Angela Cheng, étoile de la série bicentenaire du CBC Vancouver Orchestra; par Kathleen Rudolph a la fliite chantante, limpide, infi- niment délicate; par Shauna Roll- ston, qui sera la violoncelliste canadienne du 21e siécle... Programme original donc, varié, savant mélange chaque soir d’oeuvres rares des «Grands» et du moderne inconnu... La pre- miére soirée, lundi, comportait aussi bien une Oeuvre du pire Janacek - il parait que certains aiment ce compositeur atone, ala mode - que du Mozart, du Debus- sy, du Brahms. «J’ avais demandé au Quatuor Ridge de me choisir une oeuvre-choc, de nature a fracasser les habitudes,» a décla- ré la sympathique Leila Getz, ame du Festival. Or, ce quatuor a fait son choix et nous avons eu droit 4 des horreurs incohérentes, bruyan- tes. Dire que le charmant petit «Entr’acte» d’Ibert, que la «So- nate» de Debussy, étaient joués par Kathleen Rudolph et Rita Sharon Kam. Costanzi, professeur vancouvé- rois de la harpe, suffit aux avertis. La clarté toujours lyrique, la brillance chaude du jeu en ont ému plus qu’un. Par contre, le jeune Scott St-John, viole qui les a rejoints pour le Debussy, a semblé un bon technicien un peu froid. Les «Six métamorphoses», petit jeu d’esprit brillant de Britten, interprété par le jeune Douglas Boyd d’Ecosse me plaisent tou- jours: c’est ironique, gai, char- mant - et trés difficile; mais le jeune Ecossais s’en est tiré avec virtuosité et humour. Quant au «Trio en mi» de Brahms, j’étais tout enchanté d’entendre, pour une fois, la ta- lentueuse Rena Sharon, dont le métier est d’accompagner les autres. Son piano romantique, en vrai amateur de Brahms, est pour- tant intimement sensible a toutes les possibilités techniques. Vive- ment une soliste nommée Rena Sharon! Je n’étais pas trop im- pressionné par Carmit Zori, jeune Israélienne, que j’aime- rais entendre dans d’autres oeu- vres. Par contre, le jeune cor- niste Torontois James Somer- ville s’est acquitté d’une parti- tion archi-difficile avec suavi- té et un sens clair des inten- tions du compositeur. L’auditoire de connaisseurs attendait avec impatience |’évé- nement musical que constituait le «Quintette» de Prokofiev, qui mettait en évidence |’im- mense talent de la toute jeune clarinettiste Israélienne Sharon Kam. Son jeu est subtil, atten- uf ala coloration acidulée de la partition, sa tonalité est ronde, sonore, en un mot cette virtuose technique se double d’une vraie musicienne d’une maturité éton- nante. Ajouter a cela les jolies sonorités du brillant Wilmer Fawcett, au basse-double, et on appréciera le régal musical de cette -ravissante musique, joyeuse comme un petit enfant... Mercredi, le 7 aoiit, vous pourrez entendre Sharon Kam en soliste et James Somerville (Rei- necke), puis vendredi le 9 aoiit, M. Fawcett et encore Shauna Rolston (Coulthard). ; Nigel Barbour Pour information, 736- 6034 et voir autre texte en page 12. Le Soleil de Colombie Dans une autre piéce, la photographie de Terry] Atkins est un commentaire artistique sur 1’in- ceste et sur l’aspect séduisant du mariage, d’une part,et sur son cété servile, d’autre part. Ces images, comme celles des trois autres ar- tistes, explorent la condition humaine et ses souffrances. I] n’est pas toujours renta- ble pour! ’artisted’assumer lerdle de critique social, les ouvrages polémiques étant souvent condam- nés a l’oubli, alors on ne peut qu’ admirer ceux qui osentse faire notre conscience sociale. Marie-Agnés Michaud Musée d’Art de Surrey, 13750 - 88th Avenue, jusqu’au 25 aout. En regardant attentivement ce fusain de Clint Atkinson, on peut voir quatre personnages, a vous de les trouver. interglobe Travel 2128 Kingsway Vancouver, V6N 2T8 Tél.: 439-0080 Téléc: 439-0822 Du méme producteur que Jean de Florette et Manon des Sources MARCEL PAGNOL _LA GLOIRE _ DE MON PERE Premiere Vendredi . 16 aou PRODUCTIONS DE LA GUEVILLE -TFI PRODUCTION Gs UN FILM DE Yves ROBERT . Based on the work of MARCEL PAGNOL ct the Academie Francaise with PHILLIPPE CAUBERE NATHALJE ROUSSEL THERESE LIOTARD DIDIER PAIN Music by VLADIMIR COSMA Executive Producer ALAIN POIRE Produced by GAUMONT in collaboration with GAUMONT PRODUCTION Original Soundtrack available on DRG Compact Discs and Cavteties. Cn An BRIO Fowase PARK ET 3440 CAMBIE (At 18th Ave.) 876-2747 ROYALCTR. & LOWER MALL ROYAL CTR. 1055 W. GEORGIA ST. 669-9791 ‘© 1991 ORION PICTURES CORP. Vendredi 9 aout 1991 ee a ae