8- Le SOLEIL, VENDRED! 18 mars 1994

Chronique de l'age d'or

NfoRMATION

See

Ne comptez pas sur mol
pour garder !

I ne faut pas toujours nous prendre pour des gardes
d’enfants ! la nouvelle génération de personnes Agées a
blen d’autres chats a fouetter. :

Nous |’avions proclamé,
comme nos méres avant nous : Ne
comptez pas sur moi pour garder.
Notre génération arrive ala retraite
avec toutes ses dents. Ou presque.
Avec une bonne santé. Avec des
années devant elle pour profiter de
la vie. De lamer, du soleil, du golf.
Et des petits-enfants, 4 dose
modérée. Car nous ne sommes pas
de ces mamas italiennes qui ont
conduit leurs enfants 1’école tout
au long du primaire, et qui sont
prétes a recommencer avec leurs
petits enfants. Nous ne sommes
pas des grands-méres immigrantes
assignées a leur domicile, pendant
que les parents bAtissent la fortune
familiale. L’abnégation, trés peu
pour nous.

Nous avons contribué a la
fortune familiale. Et nous sommes
prétes a la dépenser.

Et pourtant... Regardez-
nous aller.

Jeanne d’ Arc se prépare a
sa Visite américaine annuelle. Sa
fille pourra ainsi partir en tournée
de spectacles, laissant les enfants a
papa et a grand’maman.

Denise passe tous ses
samedis chez son fils. Le jeune
ménage peut rejoindre les deux
bouts en donnant des cours privés.

Ruby me raconte qu’elle
s’est portée volontaire pour
l’équipe de nuit chez sa fille, aprés
la naissance du premier petit-fils.
Pendant trois mois, tous les soirs,
elle quittait la maison pour aller
dormir auprés du bébé, donner le
biberon et laisser la jeune mére se

reposer de ses journées
mouvementées.
Jene suis pas aussi dévouée,

j’ai gardé mes nuits pour dormir.
Mais j’ai passé tout un été en
Angleterre auprés d’un enfant qui
avait six mois quand je suis arrivée,
et neuf mois quand je suis partie.

Qu’est-ce qui nous prend

‘de revenir ainsi sur nos fermes

résolutions ?

C’est quenous avons attrapé
la piqare. Ces enfants-la nous ont
touchés en plein coeur. Nous ne
voulons pas qu’ ils grandissent loin
de nous.

Ce bébé qui bat des pattes
dans son berceau, qui a l’air de
danser de bonheur quand Ruby
arrive, comment voulez-vous
qu’elle y résiste ?

Et ma petite Anglaise, qui
prend un ton d’ adulte a quatre ans,
pour me raconter au téléphone
qu’elle n’en croyait pas ses yeux
quand ses petites cousines lui ont
fait cadeau de lamaison de poupées,
plus haute qu’elle, qui trainait au
grenier.

J’en ai pour des mois a

répéter a tous ceux qui veulent |

l’entendre - et méme a ceux qui
n’ont rien demandé - en imitant le
bel accent britannique de
Christine : J couldn’t believe my
eyes ! :
Le contact quotidien avec
unnouveau-né, ¢a entraine comme
ristourne une relation privilégiée
avec l’enfant qui grandit. Le petit
que lanonna Ruby (elle est Italienne
d’origine) a veillé pendant trois
mois lui parle réguli¢érement au
téléphone et accueille sa visite avec
de grands transports.

- “J ’espere, luia-t-elle dit,
que nous nous aimerons autant
quand tu seras plus grand.”

Scandalisé que sa
grand’mére doute d’une valeur
aussi sire, le petit a répondu:
“Mais tu sais bien, nonna, que toi
et moi c’est pour la vie.”

Avec Fabienne, qui a deux
charmantes petites-filles de huit
ans, je parle des enfants qui
approchent de l’adolescence. Des
pré-ados, comme disent leurs
parents. Ces grands-la ont des
choses plus excitantes dans leur
vie que la visite d’une grand-mére.

- “Je pense, dit Fabienne,
que je ferais des efforts pour les
séduire.”

C’est ce que fait la tante
célibataire, qui ne demande pas
leur avis pour les embrasser, les
cajoler, les mamoucher. Ils
s’opposent, pour défendre leur
dignité, mais ils sontcomme tout le
monde. Ils aiment bien pouvoir
vérifier qu’on les aime.

Moi qui ne suis pas
cajoleuse de nature, je me plais
avec les petits, qui courent a la
boite de jouets et a la boite de
biscuits que je garde pour eux, qui
demandent a se faire lire une
histoire, qui veulent‘aller au parc,
qui sont préts a tout avaler de cette
grand-mére qui veut tout leur

Puisqu’avec les petits, je
suis une magicienne, je ne me
fatigue pas pour les grands qui ont
trop de tout, trop de jeux, trop de
livres, trop d’ adultes autour d’eux

qui veulent leur apprendre trop de

choses.

Un jour ou |’autre, quand
ils auront envie de sortir entre
grands, nous irons ensemble au
cinéma ou aux Ice Capades, nous
prendrons ensemble le train ou
l’avion. Nous causerons.

En attendant, il y a un
purgatoire a passer.

i Déjeuner

11h30 - 14h30

| Mogador

Cuisine Marocaine et Meditérrangenne

Spécialités marocaines, frangaises et espagnoles.
Couscous, tajines et fruits de mer

17h30 - 23h

4A74 West 10th Avenue
Information & Réservations

222-2668

Diner 9

Rencontre avec Martin Gelinas

Un changement —
des plus profitable

Soumls au ballottage par les Nordiques de Québec au mols
de janvier demier, Martin Gélinas fut immédlatement
réclamé parla direction des Canucks de Vancouver. Depuls,
lacarmlére de I’alller gauche semble avolr pris une tournure
des plus intéressante. Le Solell a rencontré, cette semaine,

cet athléte sympathique.

Au début dela présente saison, tout semblait
se dérouler pour le mieux avec les Nordiques
de Québec. Que s’est-il passé par la suite
avec cette Equipe ?

J’ étais trés heureux lorsque j’ai appris que les
Nordiques avaient fait mon acquisition, l’été
dernier, lors d’une transaction avec les Oilers
d’Edmonton. J’entrevoyais alors la nouvelle
saison avec beaucoup d’enthousiasme. Je suis
arrivé au camp d’entrainement en excellente
condition physique. J’ai récolté 10 points au
cours demes2 1 premiéres parties avecl’équipe.
Par la suite, les choses ont commencé a se
détériorer quelque peu. L’équipe s’est mise a
perdre de fagon réguliére, et mon temps de
glace a diminué. De plus, l’entraineur Pierre
Pagé ne faisait pas toujours |’ unanimité auprés
des joueurs, ce qui provoquait a l’occasion de
petites frictions. Pour un joueur francophone,
il est trés difficile d’évoluer au Québec. La pression est énorme. C’est un
autre monde. Je dois cependant avouer que j’ai été trés surpris, et décu,
lorsque j’ai été soumis au ballottage. Mais le hockey est avant tout un
commerce.

Quelle a ététa réaction lorsque tu as appris quetu porterais dorénavant
Puniforme des Canucks de Vancouver ?

Avoir Poccasion de jouer avec une équipe qui aspire sérieusement a la
coupe Stanley est toujours satisfaisant. Dés mon arrivée, l’entraineur Pat
Quinn m’a fait confiance et m’a fait jouer de fagon réguliére. Mais comme
il adécidé, en préparation pour les séries éliminatoires, de faire jouer tout
le monde, je joue un peu moins souvent depuis quelques parties. Je suis
actuellement sur la quatriéme ligne. Je n’ai pas encore de rotation
réguliére, mais j’ai beaucoup plus de temps de glace qu’a Québec.
Parles-nous de ta carriére junior et de tes débuts dans la Ligue
nationale de hockey.

J’aicommencé, al’Age de 17 ans, ajouer pour les Olympiques de Hull dans
Ja ligue junior majeur du Québec. J’ai fait partie de cette équipe pendant
un an et demi. Ensuite, j’ai été repéché en premiére ronde (7*™° choix au
total) par les Kings de Los Angeles. J ai été cédé, le méme été, aux Oilers
d’Edmonton lors de la désormais célébre transaction mettant en jeu le
légendaire Wayne Gretzky. J’ai fait partie de l’organisation des Oilers
pendant 4 ans.

Et ton association avec les Oilers d’Edmonton ?

J’ai connu ma meilleure saison lors de ma premitre année avec cette

Martin Gélinas a'épo-
que des Nordiques.

| équipe. J’ai récolté 40 points en 73 parties, en évoluant au sein de la “Kid

Line”, que je complétais avec Joe Murphy et Adam Graves. Nous avons
remporté cette méme année, contre toute attente, la prestigieuse coupe
Stanley. Cefutlaplus grande sensation dema carriére jusqu’a maintenant.
Les années suivantes furent toutefois plus difficiles. Mon temps de glace
a été réduit et quelques différends avec |’entraineur Glen Sather ont
considérablement affecté ma production offensive. Je n’ai pratiquement
pas joué lors de ma dernitre année avec les Oilers. C’est pourquoi
l’annonce de mon échange au Québec m’avait beaucoup réjoui.
Comment entrevois-tu ton avenir avec les Canucks de Vancouver ?
L’entraineur Pat Quinn semble satisfait de mon travail jusqu’a maintenant.
Comme je suis présentement dans mon année d’option, les prochaines
séries éliminatoires seront importantes pour ma carriére. J’espére bien
signer prochainement un contrat a long terme avec cette équipe. De plus,
le climat et la beauté de cette ville en font l’endroit révé pour jouer au

hockey. Stéphane Maher
3 Martin Gelinas

Age: 23 ans

Taille: Sule

Poids: 195 livres :

Etat civil: _ célibataire .

Naissance: Le 6 mai 1970, a Shawinigan, Québec.

Véhicule: Jeep Grand Cherokee 1993

Domicile: | Un appartement a False Creek, prés du marché
Granville Market

Contrat: _Jetermineactuellementmonannéed’ option. J’espére
signer bientdt un nouveau contrat avec les Canucks.