A 6, Le Solef! de Colombie, 12 Mars 1976 LES BESOINS DU CANADA EN ENERGIE: ROLE DE LA RECHERCHE EXPERIMENTALE ET DU DEVELOPPEMENT Les difficultés. OTTAWA— Un des objec- tifs principaux du gouver- nement canadien est d’assu- rer notre indépendance en matiére d’énergie. Dans ce but, il faut non seulement accroitre nos disponibilités en sources d’énergie cou- rantes mais aussi insister sur la conservation de l’énergie et le développement de sources de remplacement. Le Canada est riche en res- sources d’énergie non dé- couvertes suffisant aux be- soins nationaux jusqu’au 2le siécle d’aprés les taux d’expansion relevés dernié- rement, mais il est de plus en plus net que nous allons devoir découvrir de nouvel- les réserves dans des régions isolées et a un prix beau- coup plus élevé pour l’éco- nomie en énergie, provo- quées par la brusque inter- tuption des_ importations et l’épuisement progressif des ressources nationales disponibles, surtout en pé- trole et en gaz, forcent a sintéresser .davantage aux programmes de _ conserva- tion de Vénergie pour pro- longer efficacement, écono- miquement et sans trop de risques. nos ressources ac- tuelles. Cependant, l’amé- lioration continuelle des programmes d’approvision- nement en énergie pour le maintien d’une capacité suffisant aux besoins prévus est tout aussi importante. Dans le cadre d’une telle stratégie, la recherche et le développement doivent jouer un role important du coté besoins et du cdté ap- provisionnements de l’équa- tion de énergie. De nou- veau travaux de recherche ne peuvent atteindre ins- tantanément ces objectifs. Méme avec les subventions considérables et continues qu’elle a reques depuis 25 ans, dans le monde entier, Pénergie nucléaire commen- ce seulement a combler une part relativement importan- te des besoins en énergie. Il faudra demander des dé- calages plus courts pour Pexploitation de technolo- gies et de concepts nou- veaux venant de |’étranger. D’autres travaux de recher- che expérimentale ne peu- vent étre faits qu’au Canada comme, par exemple, !’éva- luation de notre base de ressources en énergie et la mise au point d’une techno- logie particuliére a notre climat, notre géographie et nos conditions sociales. La formation d’un personnel qualifié de recherche expé- rimentale dans le domaine de l’énergie est trés longue. Il faut donc indubitable- ment réagir immédiatement pour mettre en oeuvre un nouveau programme solide de recherche expérimentale en énergie pour le Canada. Réactions du gouvernement canadien. Le gouvernement cana- diep reget a cette Ss en préparant de nouveaux programmes de _ recherche et de développement de conservation de énergie, en accélérant la production a partir des ressources na- tionales d’énergie non re- nouvelables comme le char- bon, en cherchant a rempla- cer le pétrole et le gaz par d’autres sources d’énergie, en continuant la mise au point de loption nucléaire orientée sur le réacteur ca- nadien CANDU, en exploi- tant les ressources d’éner- gie renouvelables et en amé- liorant les systémes d’ache- minement et de transport de lénergie. On continue a mettre Yaccent sur les travaux de recherche expérimentale d’amélioration du réacteur nucléaire CANDU. Toute- fois, il ressort plus nette- ment qu’il faut maintenant pousser davantage les tra- vaux de recherche et de dé- veloppement pour I’accrois- sement de l’approvisionne- ment et lamélioration du transport du charbon, la gazéification et la liquéfac- tion du charbon, Il’accrois- sement du rendement d’uti- lisation de |’énergie et l’uti- lisation des ressources re- nouvelables. Role de la recherche expéri- mentale dans la conserva- tion de lénergie. Le Canada, grand pays industrialisé au climat froid et A faible population trés dispersée, est l'un des plus gros consommateurs d’éner- gie par habitant au monde. Si les tendances actuelles continuent, une:augmenta- tion importante de la de- mande d’énergie par habi- tant est prévue d'ici l’an 2000. Il va falloir insister davantage sur la réduction de la croissance de la con- sommation d’énergie et sur laugmentation de l’efficaci- té économique et technique du systéme d’énergie afin de faire mieux ressortir qu’auparavant les coits et les avantages relatifs glo- baux (compte tenu des con- sidérations sociales) « des augmentations d’utilisation de énergie prévues. A cet effet, on peut envisager Papplication d’un systéme de tarification et de contro- les administratifs, la mise sur pied d’organismes nou- veaux et la mise au point de technologies nouvelles ou une amélioration de la ges- tion de ce qui existe déja. Pour choisir parmi ces pos- sibilités, on doit s’appuyer sur une bonne connaissan- ce des frais et des avantages directs et indirects qu’elles offrent. I] faut donc pour- suivre la recherche sur les effets, sur la consommation d’énergie, des options de programmes possibles_ et des hausses de prix. Paral- lélement, il faut entrepren- dre la collecte d’une base de données complétes sur la consommation d’énergie. La préparation de structu- res de remplacement du systéme d’énergie et |’ana- lyse des effets réciproques entre leurs éléments sont tout aussi importantes pour Yidentification des possibi- lités de conservation. La raison d’étre des tenta- tives de conservation 4 plus long terme ne réside pas uniquement dans les pro- blémes d’approvisionne- ment ou les frais d’investis- sement mais dans une série de questions aussi différen- tes que la protection de Yenvironnement et les rap- ports économiques interna- tionaux. I] ne fait pas de doute que nos programmes d’énergie, y compris ceux relatifs 4 la conservation, auront des conséquences lointaines sur la détermina- tion du caractére futur de la société canadienne. Par conséquent, alors que les questions 4 court terme, orientées surtout vers |’ effi- cacité économique ou technologique, peuvent se poser en l’absence de prio- rités, il en est autrement des questions 4 plus long terme. Suivant les déci- sions que nous prendrons sur la conservation de 1’é- nergie, la consommation annuelle d’énergie au Cana- da peut atteindre, d’ici l’an 2000, entre 7,000 et 32, 000 milliards de BTU. A Pheure actuelle, elle s’élée- ve a 6,000 milliards de BTU. -plus gros .d’énergie. La recherche économique et technologique doit s’em- ployer 4 améliorer |’effica- cité globale du systéme d’énergie et plus particulié- rement des éléments de ce systéme qui deviendront les consommateurs dénergie ou qui offriront les meilleures _ possibilités d’amélioration, y compris les secteurs de la produc- tion, du transport et de l’emmagasinage de l’énergie ainsi que les consomma- teurs finals et industriels La recherche est également nécessaire 4 la ré- cupération et a lutilisation d’une énergie qui serait au- trement gaspillée (sous for- me de chaleur ou de maté- riaux contenant de léner- gie, y compris les déchets municipaux et industriels). On espére aussi que les tra- vaux de recherche vont améliorer les'cOtés environ- nement et sécurité du systé- me d’énergie et réduire les dépenses totales en énergie. A la longue, ils peuvent aussi arriver 4 concevoir des collectivités rurales et ur- baines offrant des condi- tions de vie équivalentes a celles que nous connaissons aujourd’hui, ou meilleures. Le gouvernement fédéral a défini douze programmes séparés pour satisfaire les objectifs d’ensemble de la recherche et de développe- ment dans la conservation de énergie. Ces program- -municipaux et mes couvrent les domaines suivants: 1) systémes de transport; 2) procédés in- dustriels; 3) rendement de la transformation et de V’emmagasinage de _ l’éner- gie; 4) emplacement et for- mes urbaines; 5) immeubles commerciaux; 6) déchets industriels; 7) habitations résidentiel- les; 8) systémes d’approvi- sionnement alimentaire; 9) modes de vie; 10) rdle des pouvoirs publics; 11) production et analyse des données et 12) mise en vigueur des programmes d’énergie. Les buts princi- paux de ces programmes sont: 1) dorienter l’activité de la recherche et du développe- ment vers la conservation de lénergie en diminuant le rythme de croissance de la consommation et en aug- mentant l’efficacité d’utili- sation, tout en maintenant des normes acceptables de vie et d’environnement; 2) de préparer des projets tenant des autres types de besoins et: d’approvisionne- ments en énergie, paralléle- ment & des ensembles logi- ques de programmes et de lignes de conduite de re- cherche et de développe- ment pour la gestion systé- matique du systéme d’éner- gie convenant a4 chaque pro- jet; de mettre au point et de tenir a jour un fichier central technique et socio- économique concernant tous les aspects du systéme d’énergie; d’arriver 4 com- prendre les rapports exis- tant. entre la consommation de lénergie et les variables économiques; d’identifier et d’évaluer les obstacles sociaux a la conservation ~ et les autres objectifs du gouvernement et de mettre au point des normes d’éva- luation des programmes et des projets:de recherche et de développement en éner- gie. Conclusion. La recherche expérimen- tale dans le domaine de la conservation de _ Jl énergie est .d’importance capitale; elle fait partie de l’ensem- ble global de recherche et de développement actuelle- ment organisé par le gou- vernement fédéral. Comme nous l’avons déja dit, d’au- tres idées importantes sont aussi en cours de réalisation comme la recherche expéri- mentale sur les combusti- bles nucléaires et fossiles et les sources d’énergie re- nouvelables (objet de tra- vaux intenses) de facon a fournir une base de recher- che expérimentale permet- tant au gouvernement fédé- tal de continuer a assumer ses responsabilités d’appro- visionnements suffisants en énergie a des prix raisonna- bles pour satisfaire une de- mande raisonnable des usa- gers canadiens. Un chercheur étudie la flamme d’un braleur 4 mazout pour déterminer les polluants dégagés Ce four-tunnel a été mis au point au Centre de recherche de la Direction par la combustion. des mines. Les travaux ont abouti a un braleur a flamme bleue qui, grace a bustion, dégage moins. de polluants et économise Je combustible. teenies ase ne ee ee eee eee a l’efficacité de Ja com- —sctiags