ae L HEURE FLEURIE spar Roger Dufrene’ ( | Plus loin, toujours plus loin, voila la devise que nous impose la vie moderne. Nous n’avons de cesse que nos bolides piaffants, les pneus brQlants des autorou- tes parcourus, ne nous aient jeté dans quelque recoin nou- veaue Parfois, nous nous ressaisissons. Nous nous di- sons qu’il doit exister, plus’ prés, des recets de verdure inexplorés au passage. Ende. tels jours, nous empruntons encore la voiture, mais sans nous plier 4 sa tyrannie.. Elle nous sert dés lors, tout: bonnement, A nous dépétrer des garages, des panneaux réclames, des relents d’as- - phalte, et A nous conduire dans la verte nature. Existe-t-il plus magnifique oasis aux portes de Vancou- ver que ‘Stanley Park’? J’y suis allé un dimanche matin de juillet. Le ciel, pommelé de gris, dévoilait, : ici et 14, des promesses d’azur. Les maisons som-' meillaient encore au long des avenues. ; Voila que brille le soleil, et que se léve la résille humide qui recouvrait les gazons. La voiture aban- donnée 4 l’entrée du parc, nous traversons la Rose- raie. Mille fleurs pourpres, jaunes ou blanches, s’y ef-: feuillent sous la brise, as- semblée de reines qui ri-: valisent en leurs toilettes et se plaignent l’une a l’au-, tre des jours qui passent.: Nous gagnons, sous les' hauts arbres, un tunnel de, feuillage. La nature, en ses bras de branches, et ses bras de racines, déploie sa force. Ici, elle tend des ar- -cades au-dessus des che-' mins ; 14, elle bande ses muscles et souléve le sol. Si l’homme, avec ses ma- -chines et outils, n’y veil- lait, les allées du parc se- raient bien vite reprises par la sylve. Et je songe que Vancouver, voila cent ans A peine, devait participer de cette marée d’arbres, Van- couver dont j’entrevois, 1a- bas, la forét de bétons. Et voilA que ma piste dé- bouche sur ‘‘Beaver Lake’’. Cet étang doit son nom aux rongeurs A petites mains, assembleurs de ponts et de barrages, qui y faisaient, du temps des biches, leur ha-: re en demi-lune, ceinturée de sapins, s’envase dans l’oubli. D’innombrables né-, nuphars, aux fleurs étoilées, incarnadines ou blanches,-. s’y écrasent. Les canards aux coin-coin déchirants ne savent plus of donner du bec. **Ailez vous ballader ail- leurs !’?? semblent clamer -les fleurs aux oiseaux. Deja nous nous éloignons. Nous sommes trop accoutu- més aux rumeurs de la civi- lisation pour nous attarder dans l’atmosphére 4 demi- morte deg marécages. Au. sortir de l’envoftant do- maine, nous passons sous un pont of mugit une eau noire. _ Un- Et revoici la lumiére. cargo*passe au loinsur l’eau étincelante. Nous coudoyons: la foule hétérogéne des di-' bitat. Aujourd’hui, cettema-: manches, jeunes gens hila-; nesse. long tuyau et d’un Aan ’ bisons fauves, une fle 4 ten- comme un vieux shérif, nous res et chevelus, papas et ma- mans aux chemises bario- lées et trafant leur mar- maille. Le petit train agite, entre les cédres, son blanc pana- che. Il charrie plus d’adul- tes que d’enfants. Devant la gare lilliputienne, meu- blée d’un coffre-fort, d’une lanterne, d’un poéle noir 4 & la bouffarde au bec, la petite locomotive époustou- flante et folichonne, s’ar- réte. On prend d’assaut les baladeuses pour un petit tour 4 ciei ouvert. Et les ima- ges défilent : un parc de loups blancs, un autre de te indienne et poteaux gri- magants. A intervalles, est- ce le méme personnage? Un} héron au long col, digne regarde passer. Coup de sif- flet ! Un paon d’émail vert bat des ailes et saute dans un buisson. Neus revoila en gare, laissant les places A d’autres voyageurs... Ce ne fut gu’une heure, une heure quidoucement, comme les pétales des fleurs roya- les de la Roseraie, est tom- bée sur les ondes de nos mé- moires. Elle tourne noncha- lamment entre les nénuphars | du passé. Et quand on s’y penche on y voit briller le sortiléges de ce qui plus tard s’ajoutera aux miroi- tants souvenirs de notre jeu- LE COIN. DES POETES. Existence Sans que ga m’agace. Des poémes d’amour, Je me vide chaque soir du Débris qui est dans mon coeur. Répondez-moi comme vous voulez j’écris des poémes pour me soulager.- Des poémes qui chicanent, Des poémes de secours, Des poémes de chaque jour. Trouvez-moi une meilleure facon, Chers colons, de m’exprimer _ 3 _ Et je me mettrai a l’oeuvre ; Demain. Pour vous soulager. : Evariste Monsecours IMOTS CROISES Je viens d’écrire treize poémes Mais sans trop de peine. Demain, j’en écrirai encore quatre BILINGUES |SOLUTION DU 4 AOUT. Par A.A. Hards ] ie ee $9101 1/YJE[LILI[O INT Fe Ma 2 Ale OlU[D Me O/O] 1 IN Jel SIR JAINIG |E BNR EIJAIRIN 4ID|I AITIJEIR] 5 IMINIE IMJOINGI G{O} - 61AJEIRTO 7 Ne 7 T My OO IN BS 8 {TIO CIAL ERA mam [JO 9 1e| VIUITIAILIVIZ{El]o}; 10 IRIOISIA BBE TIAIL BRIE 11 MBUINIT [ORME] MiB R] J2/AIRIT TEIN SBE JAIRIN FILMS Une centaine d’étudiants présentent cet eté des films de 1’ONF au grand public, parcourant d’un bout 4 1’au- tre le pays, dans le cadre .d’un programme de 1’Office national du _ film appelé ‘¢ Ciné-Vacances’’. Le programme est divisé en deux projets : l’un appelé *¢ Jeunesse Itinérante ’’ et l’autre ‘*Visionnements Pu- blics’’. Les étudiants se sont fixés pour objectif d’aller vers le public soit dans les hotels, les hOpitaux, les mai- sons pour personnes 4gées,° les centres communautaires ou encore les prisons. Cer- tains d’entre eux ont méme réussi A établir des cinémas fixes. Les. films présentés cou- vrent tous les domaines de la production de 1’ONF, qu’il s’agisse de films d’anima- tion, touristiques, cinéma expérimental, documentai -: res, etc. Chaque groupe d’étudiants regoit une mini- cinémathéque d’une centaine de films qu’il échange pério-. diquement avec les autres: groupes. i Le programme d’une durée et des camps de b&cherons en Colombie - Britannique, projeter des films dans les. indiennes en: ‘Alberta et dans des commu-' nautés. du bord du Lac Su-. réserves périeur. Des projections se- ront également organisées sur le traversier entre la Nouvelle-Ecosse et. 1’lle du Prince Edouard. ‘*A ce jour, la réaction du trés enthousiaste’’ devait di- re le coordonnateur du pro- gramme, Normand Gré- goire, 4gé de 25 ans et étu- diant en sciences politiques A l’Université de Montréal. ‘*Chacun est libre d’agir selon son idée** devait ajou- ter Elizabeth Thompson, 24 ans, autre coordonnateur. **L?unique régle est de mon- trer des films au public’’. + de 13 semaines leur permet-. tra de couvrir le Québec, les Prairies, 1’Ontario, la région de 1*’Atlantique, 1la- Colombie-Britannique et Ot- tawa. ; Au nombre des projets en ‘cours, les étudiants comp-. tent visiter des communes’ : : pein Nene au | public et des étudiants a eté GEMINI PHOTC 1363 $.W. Marine Drive bela 263-4854 NIL LE SOLEIL, 11 AOUT 1972