Information Chronique La folie de I'heure de pointe au Seabus Tentation Dépéchons-nous de suc- comber a la tentation avant qu’elle s ’éloigne. (Epicure.) Je peux résister a tout, sauf a la tentation. (Oscar Wilde, L’ Eventail de Lady Wintermere.) Tout désir que nous cher- chons a étouffer couve en notre esprit et nous empoisonne. Le seul moyen de se délivrer de la tenta- tion, c’est d’y céder. (Oscar -Wilde, Le portrait de Dorian Gray.) * KK KOK Enfin, la victoire! Chaque matin, je prenais le SeaBus pour faire la traversée de North Vancouver a Vancouver. A l’approche du débarcadére, je trou- vais amusant le spectacle de ces gens qui se levaient et allaient se planter devantles portes, afind’étre les premiers a sortir, et ce, alors que l’on était encore a des centai- nes de métres de l’arrivée. Nevoyaient-ils pas les pan- neaux qui ordonnaient pourtant sans ambiguité de rester assis jus- qu’a l’arrét complet du SeaBus? Dés les portes ouvertes, c’était la ruée, la bousculade, chacun pour Soi, pas de quartier. On croirait le +i Canada Appel d'offres départd’une course, me suis-je dit. Tiens, pourquoi pas? L’idée a fait son chemin dans ma téte, matin aprés matin. Quel réve! Moi qui n’avais jamais gagné une course 4 pied de toute ma vie. Gagner «la course du SeaBus» est devenu pour moi!’ objectif numéro un; rapidement, cet objectif s’est transformé en une véritable obses- sion. vante, j’ai amélioré ma _ perfor- mance en terminant sixiéme. L’avenir était prometteur. Le jour «J» est arrivé. A l’embarcadére, a North Vancouver, j’ai attendu... Non, mettons cela au présent de narration, ce sera plus palpitant; j’attends a la pre- miére porte (celle donnant accés a l’avant du SeaBus) et je vais m’as- cette jeune femme qui met la der- niére touche 4 son mraquillage ou bien ce grand jeune homme, assis en face de moi, qui sommeille paisiblement, les mains jointes sur le ventre? Je me refuse a aller le pre- mier a la porte et je décide d’ atten- dre que trois ou quatre personnes se lévent. Qui se lévera le pre- mier? That is the question. Jai étudié le par- - cours : aprés la sortie du SeaBus un premier virage, suivi d’un bout de couloir, un deuxiéme virage, un bout de couloir plus long, les esca- liers mécaniques et un trés long couloir vitré enjambant les voies ferrées; laligne d’ar- rivée étant a l’extrémité du couloir, 14 ou se trouve I’es- calier mécanique conduisant au SkyTrain. - Moi qui me moquais intérieurement des gens qui se levaient avant’ arrét com- plet, c’est exactement ce que Jean-Claude eae gat Arluison j aicommencéa faire; au bout ° de quelques jours, j’ai franchi une étape importante en arrivant dans les dix premiers (huiti¢me, pour étre précis); 4 ma tentative sui- Travaux publics Public Works Canada A ma grande surprise, c’est le grand jeune homme; il se réveille ensursaut, bondit sur ses pieds et se dirige vers la porte au pas de gymnastique. Je suis sur ses talons. Le SeaBus accoste. Je me prépare psychologiquement a la course de ma vie. Les portess’ouvrent,c’estlaruée. Au premier virage, je suis en huitiéme position. Je me dé- porte sur la droite et accé- lére; en trente métres, je dé- passe cing concurrents. De- vant moi, il n’y a plus que le grand jeune homme et un pe- seoir tout prés de la porte de sortie. Pendant la traversée, qui dure onze minutes, j’observe at- tentivement les passagers, en es- sayant de déterminer quels seront mes adversaires les plus redouta- bles. Cette dame qui lit son horos- — cope dans le quotidien The Pro- vince, cet adolescent plongé dans _un magazine de bandes dessinées, tit homme.. Dans le deuxiéme bout de couloir, je dépasse le petit homme; je parviens au pied de l’escalier mécanique, que le grand jeune homme escalade au pas de course. Le décor s’estompe; le na- vire de croisiére ancré le long du Centre des congrés, leparc Stanley au fond, les montagnes de la rive Nord, tout disparait. Nous som- Les OFFRES SCELLEES, pour les projets et services décrits ci-dessous, adressées A l'Administration et politiques des contrats, région du Pacifi- que/Ouest, bureau 601, 1166 Alberni St., Vancouver (C.-B.) V6E 3W5 seront recues jusqu’a la date et l'heure de cléture spécifiées. On peut se procurer les documents de soumission auprés du ministére des Travaux publics, bureau de Vancouver, sur paiement des droits exigibles. TRAVAUX Appel d'offres no 672C V016: Pour le compte de Transports Canada/ Groupe des aéroports - Installation d'avaloirs de sol dans divers batiments et raccordement au systéme d'égoiit de I'édifice d'East Camp, a I'aéroport de Victoria, Victoria (C.-B.). Date limite: le 3 juillet 1992 & 11h (HAP). Dépét: 100$ (remboursable). On pourra consulter les documents de soumissin aux bureaux de l'Amalgamated Construction Assoc. of B.C. a Vancouver et aux bureaux de la Construction Assoc. of Victoria. Visite des lieux: Pritre de communiquer avec le gestionnaire, Soutien aux activités d'exploitation, Transports Canada, aéroport de Victoria, (604) 363-6614. Renseignements techniques: I. Barrie, gestionnaire de projets (604) 666- 5711. Renseignements sur les modalités de soumission: (604) 666-0185. ‘INSTRUCTIONS Le paiement du dépét exigé pour l'obtention des plans et devis doit étre fait par chéque a l'ordre du Receveur général du Canada et sera remboursé sur remise des documents en bon état dans le mois suivant la date d'ouverture des soumissions. Le Ministére ne s'engage a accepter ni oF plus basse ni aucune des soumissions regues. Vendredi 19 juin 1992 ee ee He Soleil, de Colombie _ CINK ta AMERIQUE DU NORD APPEL D'OFFRES CONSTRUCTION DE PLATE-FORME ET STABILISATION, AU POINT MILLIAIRE 11.2 (KM 18.02) DE LA SUBDIVISION TETE JAUNE, COLOMBIE-BRITANNIQUE Nature des travaux: défrichage; déblai et terrassement; déblai et évacuation des matériaux non réutilisables; buses en t6le ondulée et regards de visite; déblai et mise en place de remblai aux buses; fourniture et mise en ne de matériaux granuleux; enrochement. Les personnes intéressées sontinvitées a faire parvenir leur offre avant midi (heure avancée des Montagnes), le jeudi 25 juin 1992 dans | 'enveloppe pré- adressée fournie a cette fin. Acompter du vendredi 12 juin 1992, on pourra se procurer les formules de soumission auprés de I'Agent ingénierie - Contrats, 10004 - 104e Avenue, 16e étage, Edmonton (Alberta); de I'Ingénieur de lavoie, 11717 - 138 Street, 2e étage, Surrey (C.-B.), (604) 589-6556; de'l'Ingénieur de district, 145 - 3rd Avenue, 2e étage, Kamloops (C.-B.) (604) 371-5435; ou I'Ingénieur de district, 602 - 299 rue Victoria, Prince George, C.-B. (604) 565-8290, et ce, contre remise d'un chéque certifié de 50 dollars (non remboursable) libellé au nom de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada. Les soumissions doivent étre accompagnées d'un chéque certifié équivalent 45% del'offre ou d'une caution de soumission équivalent a 10% de I'offre et payable a la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada. Pour tout renseignement complémentaire: - d'ordre technique, communiquer avec M. E.V. Bojda, agent Soutien technique, Kamloops (C.-B.), (604) 371-5414. : - sur les soumissions, communiquer avec Mme Diana L. Novak, agente ingénierie - Contrats, Edmonton (Alberta) au (403) 421-6382. La Compagnie se réserve le droit de rejeter toutes les soumissions et ne s'engage pas a accepter la moins élevée. R.A. Walker Premier vice-président i - Quest canadien Edmonton (Alberta) fun? mes a Barcelone, dans le stade olympique, 60 000 spectateurs en délire, c’estl’arrivée du marathon; les trois. premiers sont 4 moins de 400 m de la ligne d’arrivée. Porteurd’unmaillotafeuille d@’érable, je suis pris en sandwich entre un Australien par devant et un Ethiopien par derriére. Je dois prendre rapidement une décision cruciale : dois-je rester sagement dans la foulée de |’ Australien et essayer de le doubler dans les der- niers cinquante metres? S’il lui reste des réserves, je n’y parvien- drai pas. Ou bien, dois-je tenter le © tout pour le tout? Je choisis la seconde solu- tion. Je me porte sur la gauche de la piste et je fonce. En dépassant 1’Australien, je le regarde du coin __ del’oeil; ilnemesemblepas€puisé. Jetends1’oreille, lebruitde ses pas diminue; je suis en train de creuser Vécart. Mais le petit Ethiopien, od est-il? La question m’inquiéte. Ils sont coriaces, ces Ethiopiens. Va- t-il passer comme un boulet et me ravir la médaille d’or? Je franchis la ligne d’arrivée dans un état se- cond (ce qui ne manque pas d’ori- ginalité lorsque l’on arrive pre- mier). L’Australien remporte la médaille d’argent, et l’Ethiopien, qui avait fait une remontée remar- quable, doit se contenter de la mé- daille de bronze. Toutessoufflé, jem ’écroule sur un siége du SkyTrain et je croise les mains sur ma bedaine de quadragénaire. ok ok Ok Le coup de chapeau Nous le donnons aux pin- gouins du zoo du parc Stanley, qui ont su conserver leur calme et leur flegme tout au long de la crise constitutionnelle. La réforme du Sénat, en particulier, semble les laisser de glace. Il est vrai qu’ils se considérent comme formant une société distincte au sein du zoo. - RK Ok OK La palme de I’humour Nous la décernons au re- gretté comédien francais Louis de Funés. Radio-Canada vient de diffuser le matin des films de la série du gendarme de Saint-Tropez “et de la série Fantomas. ‘Avec un nom pareil, il n’est pas surprenant qu’il soit devenu V’un des grands comiques du ci- néma; est-ce le hasard ou la prédestination qui a voulu que le nom de Funés contienne le mot Nous décernons également — lapalmedel’humouraunmessage — publicitaire télévisé pour la barre — de chocolat O Henry. Iutilise un — bout de film montrant une séance — mémorable aux Nations-Unies, au cours de laquelle Nikita Krouchtchey avait tapé sur son pupitre avec une chaussure. Les petits polissons de l’agence de pu- blicité ont remplacé la chaussure par une barre dechocolat O Henry. —