Arts et Spectacles *une des plus grandes ; expositions de peinture canadienne ancienne ja- mais organisées circule 4 travers le Canada et se tiendra au Musée des beaux-arts de Vancouver (Vancouver Art Gallery) jusqu’au 23 juin prochain. Le premier étage du Mu- sée réunit plus de 200 oeuvres d’artistes canadiens-frangais de l’époque, d’artistes étrangers de passage au Bas-Canada et de ceux qui s’y sont établis. «Le titre de I’ exposition: Nouveaux regards, nouvelles perspectives» explique Mario Béland, le conservateur de 1’ex- position, «rend compte de la pré- sence de nombreux artistes bri- tanniques, francais, italiens,amé- ricains, etc. au Québec durant cette période, des échanges entre ces artistes et les peintres locaux et du séjour de quelques artistes québécois en Europe et aux Etats- Unis (Baillargé, Beaucourt, Plamondon, Hamel, etc.).» «Contrairement ace qu'on a toujours véhiculé au Canada anglais, la société de I’ époque était ouverte sur le monde, sur l étranger, et n’ était pas cette so- ciété avec des oeilléres que dé- peint encore de nos jours des gens comme Mordecai Richler,» ajoute-t-il. i Cette exposition qui a né- La peinture au Quebec 1820-1850 Photo: Marie Michaud. Mario Béland expliquant deux peintures du peintre Robert C. Todd. cessité plus de cing ans de prépa- ration illustre bien la diversité et la qualité de la production des années 1820 et 1850. Des huiles sur toile, des dessins, des aquarelles, des al- bums, des carnets de dessin, des miniatures et des silhouettes se cétoient. Il y a également une grande variété de sujets. Selon le conservateur, les deux principaux champs de pro- duction de la période sont le por- trait et la peinture religieuse, mais on trouve des natures mortes, des scénes de genre (du quotidien) et de belles oeuvres d’artistes mili-- Grille 91 Pt ay 8 VI Vil IX xX CSeTIA mn & B&B NY = a 2. Trait pour annuler. - Cri d'aréne. 3. Enlevés. - Elinée. 4. Fabriquent. - Direction. 5. En dégats. - Guettés. 6. Milieu. - Au bout du doigt. . 7. Existent. - Premier de série. 8. Particule. - Mot de chasse. 9. Ils ont la parole. 10. Issu. - Pronom. - Des io | | Horizontalement Verticalement 1. Faiblesse. I. Fonction. II. Echec. - Bout d'oreille. III. Saisons. - Pont parisien. IV. D'un auxiliaire. - Fin des nuits. V. Au fond du panier. - En épélant. - Charge. VI. Association. - Ex-tradi- tions. VII. Il a une forte voie. VIII. Premier navigateur. - Dans un signe. - Rapé. IX. Eléments de trousseau. - Déchiffre. quatres, il nous fait suer. X. Double en téte. - Etripé. Solution de la semaine derniere en page 19 Vendredi 15 mai 1992 taires britanniques venus en garrison au Bas-Canada qui pei- gnent des paysages topographi- ques pour eux-mémes, comme souvenir. L’exposition est articulée sur douze thémes avec une intro- duction (1790-1820) et une con- clusion (1850-1860). Certains the- mes sont trés riches et bien repré- sentés tels le portrait, le paysage, l’art de la copie. L’historien de |’ art Laurier Lacroix affirme que «la copie jouit d’un statut privilégié a cette épo- que. L’ activité du copiste est va- lorisée et la copie est reconnue comme une oeuvre de mérite et un élément de formation pour I ar- tiste.» Une belle copie d’une co- pie (l’original ayant été détruit en 1944 a St-Malo, en Bretagne) est celle de Jacques Cartier. L’exposition présente par contre quelques lacunes: le peu de tableaux religieux de grand format dont le Québec est siriche et le petit nombre d’oeuvres d’artistes fémini- nes (j’en ai admiré deux!). Il y a pourtant des épouses de soldats et de fonctionnai- res britanniques quiontlaissé des oeuvres remarquables dans certains cas, comme en fait foi le catalogue. Elles _ ont une formation en aqua- relle et comme leurs époux, elless’adonnenta cet art pour conserver un souvenir de leur séjour dans la colonie. Lasous-représentation des paysages et des vues de Montréal par ailleurs s’explique par les nombreuses expositions qui ont lieu pour commémorer le 350e anniversaire de cette “ville. Les autres thémes de 1’exposition portent entre autres sur les Amérindiens, les événements tra- giques (choléra, éboulis, incen- dies), la peinture produite pen- dant la période d’insurrection 1837-1838, les paysagistes sous Lord Dalhousie, les chevaux, etc. Le dernier théme touche l’émergence de la photographie, car le daguerréotype fait son ap- parition au Québec vers 1840. Cette exposition synthése couvre un total de 70 années et de nom- breux grands noms du Québec: Hamel, Plamondon, Joseph Légaré, Cornelier Krieghoff, Témoignage d'une socieéte distincte James Duncan, Cockburn, etc. Deux remarquables por- traitistes qui ont également réa- lisé une grande quantité de ta- bleaux religieux pour orner les innombrables religieuses, occu- pent le haut du pavé: Théophile Hamel et Antoine Plamondon (25 et 23 oeuvres respectivement). D’aprés Paul Bourassa, adjoint au conservateur, les con- ditions sociales, économiques et politiques entre 1820 et 1850 sont particuliérement favorables au phénoméne du portrait a cause de la montée de la bourgeoisie. Le portrait devient donc une manifestation visant a affir- mer la position politique ou so- ciale du bourgeois, de sa famille ou de ses filles entrées enreligion. Malheureusement, il y a peu de portraits de paysans ou d’"habitants" comme les appe- laient les anglophones de la colo- nie* ~-avec==une- certaine condescendance, sinon des sté- réotypes comme ceux peints par Krieghoff, qu’onretrouve sur nos cartes de Noél. Ces Québécois représentaient pourtant la grande majorité de la population, trés ru- rale a l’époque. Cette exposition d’enver- gure est un vrai régal pour l’oeil, grace au travail. de Mario Béland Baillargé, et de son équipe scientifique. monte Marie Michaud Visite guidée en frangais, le 24 mai, au Vancouver Art Gallery, 750 Hornby (coin Robson). Ballet Kirov La merveille soviétique a Vancouver e Kirov de _ Saint- ; Pétersbourg commence sa grande tournée nord- américaine de trois mois, a Vancouver, avec deux magnifiques histoires d’amour: Roméo et Juliette et la Bayadere. La premiére, la célébre tragédie de William Shakespeare, présente l'intrigue entre Les Capulets et les Montagues, deux familles ennemies de Vérone (Italie) qui s’opposent au mariage de leurs enfants Juliette Capulet et Roméo Montague. La deuxiéme, /a Bayadere, un conte romantique du chorégraphe marseillais Marius Petipa, situe un triangle tragique d’amoureux dans 1’Inde antique. Une danseuse sacrée du temple la bayadére Nikiya et une princesse indienne Gamzatti rivalisent pour l’amour du prince Solor. Mais au-dela de ces deux grandes histoires d’amour, il y a d’abord celle des balletomanes du monde entier avec le Kirov qui Le Soleil de Colombie incarne pour eux, avec le Bolshoi, la quintessence du ballet classique russe. Fondé a Saint-Pétersbourg, il y a plus de 200 ans sous le régne de l’impératrice Catherine II de Russie, la compagnie de ballet Saint-Pétersbourg est rebaptisée le Kirov en 1935, aprés l’assassinat du politicien Kirov. Cette troupe nous a donné de grands artistes comme Nijinsky, Balanchine, Pavlova et Nureyev. Aprés celle de 1’ Opéra de Paris, le Kirovestladeuxiéme plus ancienne compagnie de ballet au monde. Les Frangais peuvent se flatter d’étre al’ origine du ballet en Russie. Ses débuts remontent a 1738, avec la création d’une premitre école de ballet par le maitre de ballet francais Jean- Baptiste Lande. Charles Louis Didelot devient le véritable architecte des ballets Saint-Pétersbourg au début du XIXe siécle, mais ce ne sera pas avant l’arrivée en Russie, en 1848, du Francais Jules Perrot, ce chorégraphe talentueux du ballet romantique, suivi dix ans plus tard par un autre maitre de ballet francais renommé, Arthur St-Léon, que la compagnie prendra son caractére particulier. En 1847, a ’age de 29 ans, un danseur et chorégraphe marseillais arrive 4 Saint- Pétersbourg. Marius Petipa travaille d’abord avec Perrot, puis devient second maitre de ballet sous St- Léon. Il est nommé premier maitre deballeten 1869, poste qu’iloccupe pendant 34 ans. Sous sa direction, le Kirov obtient enfin ses lettres de noblesse avec des chefs-d’ oeuvre comme /a Belle au bois dorman t et la Bayadére. C’est une de ses créations que nous aurons le privilege d’admirer le 17 mai, présentée par cette compagnie méme a laquelle il a consacré une grande partie de sa vie. Marie Michaud Au théatre Queen Elizabeth (du 14 au 17 mai). Téléphone: 280-3311. -