rar E od f L’'Empire est mort; vivent les empires! A peine le congrés du Conseil Canadien de la Coopération (Vancouver, 28 juin au ler juillet 1979).. était-il terminé, nous — cest-a-dire une délégation de la Colombie britannique dont je faisais partie — nous rendions 4 Québec pour par- ticiper 4 la Rencontre des Peuples Francophones. par Roméo PAQUETTE, ~ Conseil de la Coopération de la Colombie britannique, J’ai rapporté de cette manifestation toute la série de discours qui ont été prononcés par des porte-pa- role des divers pays dits francophones, dont les an- ciennes colonies francaises: d’Afrique, des Antilles et d’Amérique. Des expressions venant des anciennes colonies, j’ai été vivement impressionné par l’avertissement qu’elles »»sous-tendent. Elles étaient gracieuseté du Bouquineur! uqu; cae Ney - LIBRAIRIE~ GALERIE FRANGAISE Leivres Di Sques "Magazines Cartes de voeux> Lundi au samedi: 10h00 a 18h00 Jeudi et vendredi: 21h00 Dimanche: 12h00 a 18h00 Le dimanche, venez déguster un bon café, une 1222 ROBSON STREET 4 VANCOUVER, B.C. V6E 1C1 687-5936 le complément de ce que nous avait dit Albert Tévoédjré au déjeuner de cléture du congrés' du C.C.C., quelques jours plus tot. Dans les prochains numé- ros du Soleil, je céderai cette rubrique 4 Albert Tévoédjré dont j’ai transcrit le dis- cours. Plus tard, il me sera permis de faire une excur- sion. dans les textes que j'ai recueillis 4 la Rencontre des Peuples Francophones. Mais, pour le moment, je voudrais développer le sens du titre que je donne a cet article. En effet, si les empi- res coloniaux que se parta- geaient la France, |’Angle- terre et d’autres pays d’Eu- rope sont \ supposément ‘décolonisés’, les empreintes de la colonisation étaient si profondes, avaient causé de telles perturbations chez tous les peuples dominés, déculturés, européanisés, que les nouvelles indépen- dances se sont vite trans- formées en de nouvelles subjugations dont les ancien- nes métropoles sont, sou- vent, les principales bénéfi- ciaires. ‘ En effet, les grands empi- res ont été a la base du’ commerce international en vigueur aujourd’hui. Les métropoles se sont développées grfce a l’exploi- tation des colonies. Riches en matiéres premiéres et en . produits exotiques, ces der- niéres ont constitué un vaste réservoir de ressources et de main-d’oeuvre 4 bon mar- -ché. Jusqu’au milieu du 19iéme siécle, cette main-d’oeuvre était, en grande partie, cons- tituée d’esclaves. Plusieurs des anciennes colonies européennes ont formé des républiques dont la population presque entié- re descend des_ esclaves L’émission, le 3 juillet der- nier, de carnets de $4,25 destinés a la vente au comp- toir dans tout le pays est pratiquement passée inaper- cue en raison du succés qu’a connu l’émission, le méme jour, du timbre commémo- ratif consacré aux Cham- pionnats du monde de canoé- kayak. : Les carnets de $4,25 sont vendus aux comptoirs des bureaux de poste, aux comp- toirs philatéliques et au Ser- vice des commandes posta- les philatéliques, 4 Ottawa. Ils contiennent 25 timbres courants de 17 ¢, a I ’effi- gie de la Reine Elisabeth II et les couvertures des car- nets sont présentées en cing dessins différents montrant — Les mouches s’assemble- ront toujours ot elles trou- veront du miel ; les envieux,- _ ou ils apercevront du méri- te. [La Tour d'Auvergne] d’origine africaine. Exem- ple: Haiti. Ailleurs, les Etats Unis d’Amérique, le Canada, Australie, la Nouvelle Zé- lande, l’Afrique du Sud, la Rhodésie, et quelques autres des anciennes colonies, sont devenis des terres d'immi- gration recherchées par les ‘populations excédentaires de l'Europe... et maintenant d’autres points du globe. Done, a la faveur du colo- nialisme s’est développée une tradition commerciale qui a inventé les interdépen- _ dances. Ces interdépendan- ces se sont structurées de telle facon qu’elles ont favo- risé, a son tour, le multi- nationalisme industriel et commercial. Les grands empires poli- tiques sont tombés, non pas par la mansuétude des mé- tropoles mais par la désué- tude des anciennes formu- les. @ Pourquoi, en effet, conti- nuer a défrayer™ les cofts exhorbitants d’armées colo- niales, pour mater les insur- rections ou les mouvements de libération, alors que les mémes. objectifs pouvaient étre atteints sans les res- ponsabilités morales du colo- nialisme? Les Etats-Unis, premiére grande colonie 4 obtenir son indépendance, ont innové dans plusieurs domaines, particuli¢rement celui de 1é- gitimiser les nouvelles for- mes de servitude au nom de la ‘liberté’. Aprés avoir chas- sé les Espagnols du conti- nent américain, au nom du droit sacré des peuples de déterminer leur propre ave- nir, les fils des colonisa- teurs britanniques qui avaient simplement rapatrié le pouvoir de Londres, a Washington, s’empressérent -d'imposer leur version de la liberté des peuples aux colo- nies européennes présumé- ment libérées par eux, en Philatélie des personnages de bande dessinée encourageant le pu- blic a inscrire le code pos- tal sur ses envois. Les mémes dessins avaient servi pour les carnets de $3,50 émis en novembre dernier. * Les timbres sont dentelés 12 x 1212 tout comme les timbres des carnets de 50 c. émis en mars dernier, mais contrairement aux timbres des feuillets de la méme émission, qui sont dentelés 13. Sept timbres des car- nets sont dentelés sur les quatre cdtés. La British — American Bank Note Com- pany a imprimé ces carnets ainsi que ceux de 50 c. des- tinés aux distributrices émis* en mars derniers. créant les nouvelles “répu- bliques de bananes, de café, de canne a sucre, de mine- rais, d’ananas, ou de tout autre ingrédient dont le commerce mondial pouvait bénéficier”. i Ces républiques forment, en réalité, de grandes sei- gneuries dont le contréle est partagé entre quelques grandes entreprises ou so- ciétés, la plupart du temps intégrées, qui accordent leur appui financier au candidat a, la dictature qui voudra bien leur assurer les plus larges concessions. La formule est maintenant généralisée. Sous le couvert de l'aide au Tiers-Monde, les puis- sances capitalistes assurent - le développement de sec- teurs industriels et d’infra- structures qui assurent aux grands marchés occidentaux un approvisionnement assu- ré de matiéres premiéres et ouvrées; mais surtout des arrivages constants de den- rées exotiques comme le café, les bananes, le cacao, les arachides, les ananas, le sucre de canne, etc. Plus le développement s’effectue, plus s'’étendent les terres consacrées a la moisson de denrées exporta- bles, alors que deviennent insuffisantes les terres qui pourraient nourrir les popu- lations autochtones. Done, des pays qui, en principe, pourraient étre au- to-suffisants, alimentent les tables occidentales contre des revenus_ insuffisants pour pouvoir acheter les céréales et autres denrées quils doivent maintenant importer, faute d’espace sur leurs terres pour faire leur propre production. De plus, cette nouvelle forme de colonialisme est | enrobée par le parachutage, sans transformation, dela ; culture occidentale. Les langues officielles des pays africains sont celles des anciens empires: l'anglais, le frangais, etc., langues qui ne Les clients qui commande- ront les cing carnets au Service des commandes pos- ~ tales philatéliques ($21,25) recevront un assortiment comportant les cing diffé- rents dessins. Les clients qui comman- deront moins de cing carnets he pourront pas choisir les dessins qu’ils désirent. Les clients du Service des com- mandes postales philatéli- ques dont les.commandes n’ont pu étre exécutées peu- vent les passer de nouveau. A noter que ni les enve- loppes Premier jour officiel- les ni le service d’oblitéra- tion ne. seront offerts a Yoccasion du lancement de ce carnet. Encouragez_ nos annonceurs! Le Soleil de Colombie, vendredi 10 aot 1979 7 Economie axée sur l'homme: le coopératisme_ ARTICLE NO.8 sont pas parlées par la masse des populations, et qui servent de facon efficace le maintien au pouvoir des élites formées 4 la pensée des anciennes métropoles. Ce qui se détache, trés clairement, des propos des porte-parole du_ Tiers- Monde, a quelque chose a nous servir de lecon, nous, Francophones minoritaires, au Canada. Aprés les années d’eupho- rie qui ont suivi la décolo- nisation, les autochtones, ou populations enracinées sur les territoires envahis par la colonisation, se sont rendus compte de l’évidence qui pourrait se résumer en deux temps: t 1—IIn’y ad’avenir, pour les peuples, qu’a partir de ce qu’ils sont et du territoire qu'ils occupent. Le départ, vers cet avenir, n’est possible que s’ils font le -bilan de leurs ressources, surtout humaines, ce qui veut dire qu’une langue, méme créolisée ou tribale, si c’est encore le véhicule de communication _populaire, doit se substituer a la langue ° hégémonique; sinon, c’est la . prolongation d'une agonie qui se terminera par |’alié- nation globale. 2 — Cet avenir doit étre fondé sur des politiques visant 4 un maximum d’auto- suffisance. C’est-a-dire que les civilisations occidentales ‘ doivent faire le sacrifice de leur pause-café, si les pays exportateurs de café.sentent que leurs terres doivent d’abord produire le mais, le riz ou les autres produc- tions, riches en protéines, qui satisferont les besoins, en nourriture, de leurs popu- lations. Autrement dit, non seule- ment faut-il que soient abolis les empires coloniaux, mais aussi les républiques de ba- nanes. Plus radicalement encore, il faut cesser de considé- rer le commerce internatio- nal comme un objectif en soi. Les échanges doivent étre vus dans un contexte de solidarité entre les peuples. Les fortunes colossales qui se sont construites au cours des deux derniers sié- cles, sur le dos des escla- ves et au détriment de la grande majorité des popu- lations mondiales, doivent étre vues comme le butin accumulé au cours d’une guerre injuste. Ces propos peuvent sem- bler radicaux, puisqu’ils condamnent, rétrospective- ment, toute une époque et ses fruits. -Je me demande, toutefois, s'il y a un autre moyen, a la disposition de la civilisation occidentale, pour se racheter de son péché originel. Par ailleurs, si elle ne repense pas ses perspectives par rapport a un juste partage des ressources de la terre, plutét que par rapport a leur exploitation au profit des plus puissants, c’est le désastre qui s’ensuivra, non seulement pour les popula- tions exploitées mais aussi pour les sociétés d’abondan- ce matérielle, qui ne com- prendront pas pourquoi il faudra toujours payer un prix plus élevé pour des marchandises, en principe de luxe,-qu’elles sont habi- tuées a considérer comme nécessaires et légitimes. Pour les prochaines semai- nes, je céde la place a l’un des principaux porte-parole d'un monde en quéte de justice, Albert Tévoédjré. A. D. P. MACADAMS litiges civils — droit familial langues: francais et anglais CUMMING, RICHARDS UNDERHILL, FRASER, SKILLINGS Avocats — Notaires TELEPHONE 604/682-3664 TELEX 04-54467 600 BANK OF CANADA BUILDING 900 WEST HASTINGS STREET ' VANCOUVER, B.C. V6C IG! LUNDI 8 18h30 MARDI a 19h00 MARDI a 20h00 MERCREDI a 19h30 Un rendez-vous hebdomadaire | au canal 10 LA FRANCOPHONIE - AND YOU Fait reléche pendant Coquitlam, Maillardville, l’été: Haney, Mission, Maple Ridge, __ Reprise a Vancouver le samedi 4 17h00 Courtenay Williams Lake Vancouver, Kamloops. Pitt Meadows Powell River ™- te