4

Le Soleil de Colombie, vendredi 4 juillet 1980

Le point de vue sur...

L’ Afrique du Sud a encore explosé. Depuis les
révoltes de 1976 et 1977, on n’avait pas connu de telles
violences. La commémoration du 4e anniversaire du
soulévement du ghetto noir de Seweso, le 16 juin 76a
été la cause de manifestations qui ont encore fait un
trop grand nombre de morts et de blessés.

A Johannesbourg, les forces de l’ordre ont employé, a
la place de plomb et de gaz lacrymogénes, de vraies
balles car “les manisfestants n’étaient pas des
étudiants, mais des voyous!” a déclaré la police.

Les gréves ont frappé tous les secteurs, magasins,
restaurants et méme les éléves du secondaire ont,
pendant 2 semaines, séché leurs cours. Ils protestaient
contre les discriminations dont ils sont l'objet a tous les
niveaux dans l’enseignement.

Les usines aussi ont été touchées. L’usine Volkswagen
a fermé ses portes aprés 3 jours de gréve de son
personnel noir qui demandait des hausses de salaires.

- L’Afrique du Sud...
un cul de sac

Jusqu’a présent, limitée aux seules masses noires, la
contestation s'est étendue a l'ensemble des communau-
tés métisses. Contestation qui s’explique par l’amertu-
me et la frustation accumulées depuis plusieurs années.
Bien qu’adouci pour les métis, le systéme d’apartheid

Encouragez |
nos annonceurs |

Ce qui est tragique dans la vie des hommes, c'est moins leurs '
souffrances que leurs échecs.
Thomas CARLYLE

Inscrivez-vous
dés maintenant
au Camp Provincial d'été

1980

par Annie Granger

refuse a ceux-ci l’égalité des droits avec les blancs, leur
impose des lieux de résidence, des salaires inférieurs,
des représentations séparées...

Toute la population non blanche comprend |’amertu-
me des métis et appuie ceux-ci.

Aprés ces révoltes, c’est la remise en question du
systéme de ségrégation raciale. En effet, l’espoir
qu’avaient certains d’assister a l’assimilation de 3
millions de métis 4 la communauté blanche s’est
effondré. ;

Rejetés par les Blancs, les métis ont décidé de faire
cause commune avec ceux qui souffrent des mémes.
injustices et mémes inégalités. Les Indiens ont suiviles
métis dans la révolte, souffrant également de
Tinjustice. ~

Les jeunes métis et indiens s'identifient aujourd’hui
aux Africains.

Contrairement au dénouement heureux de la
colonisation britannique en Rhodésie ov les dirigeants
ont opté pour la modération et la coopération
interraciale, l'Afrique du Sud se retrouve dans un cul
de sac, ayant attendu trop longtemps et n’ayant pas fait
preuve de courage dans ses réformes. .

_ Tout cela a entrainé de la rancoeur, de la haine et l'on

n'est pas prét actuellement a voir une issue a cette
situation.

-La petite pie

La publicité se niche partout. Aprés les murs, les
voitures, les autobus, c’est au tour des cranes
maintenant. En effet, un gars de Vancouver cherche
des cranes, chauves entendons-nous.Pour $150.00 par

, semaine, votre crfine sera décoré et vous vaquerez a
votre travail comme si rien n’était. Aprés tout pourquoi
pas? Et si vous en avez ras le bol et que vous avez besoin
de cet argent, il y a des chapeaux. Et demain, les
ventres? 2 jumeaux pesant chacun 160kg ont présenté
leur bedon pour en faire un panneau. Les biéres
seraient peut-étreintéressées?/oila le tour de taille que
l'on atteint en buvant trop de biére! .

* Un gars de Vancouver, Paul Watson, a décidé de
yescer l'action contre les bateaux pirates qui chassent-
Ja baleine. Et il offre $25,000 de récompense a celui
(celle ou ceux) qui coulera un de ces bateaux-pirates.
Condition: ne pas faire de victime parmi l’équipage et
dans les environs lorsque vous coulerez un des bateayx.
Mission terminée, et bien, écrivez 4 la PO Box 48446 a

donnant les détails de l’expédition et un No de compte
en banque en Suisse oti l’argent vous sera déposé.
Paul Watson a des préférences quant aux bateaux a
couler: l’Astrid, le Mar de Barents et le Mar de
Hispanola, port d’attache, Vigo au nord de |’Espagne.

Il est organisé par la Fédération Jeunesse Colombienne
Lieux et dates

Tle Vancouver

Camp Nol; Sproat Lake - 9 au 15.07.80

Camp No2; Sproat Lake - 17 au 2307.80

Grand Vancouver

Camp No3; Alouette Lake - 30.07.80 au 5.08.80
Camp No4; Alouette Lake - 7.08.80 au 13.08.80
Okanagan-Kamloops

Camp Nod; Echo Lake - 19.08.80 au 25.08.80
Ce camp s’adresse aux jeunes franco-colombiens agés
de 8 a 14 ans.

Pour toutes informations supplémentaires, écrire a:

Martine

Camp-FJC 1980

103 — 853 Richards St.
Vancouver, C.B. V6B 4K5

Loin du monde,
De ses plaisirs,
De ses miséres,
Nous virons autour de la terre.

Qu’elle est belle notre sphére
Avec ses montagnes,

Ses plaines

Et ses mers miroitantes!

Tournons le jour,

Tournons la nuit

Jusqu’a ce que meurent jours et nuits

Et que ne régne plus qu'une boule ardente
Que nous suivons des yeux

Loin des aimants,

Loin des murs du vent,

Dans notre course folle.

Et tout ainsi la terre vole.

S’éteignent les rumeurs des villes,

Les champs piqués de bleuets,

Les écureuils

Qui lisent l’avenir sur le revers des feuilles,
Les moineaux dans les guérets.

Et nous nous morfondons

Tandis que nous tournons, tournons,

Sans espoir peut-étre de retour,

Loin de la terre qui sans nous

Continue ses travaux et poursuit ses amours.

Roger Dufrane

qui donne a nos plantes
une résistance aux mala-
dies est un héritage qui
nous vient de dizaines de
milliers d’années d’agri-
culture. C’est en Asie, en
Afrique et en Amérique
latine que se trouvent les
plus anciens «centre
d'agriculture », oU pous-
sent plusieurs espéces de
plantes ayant chacune
des caractéristiques
génétiques trés variées.
Traditionnellement,
cette richesse était pro-
tégée par les cultivateurs
de ces régions qui
d’année en année repro-
duisaient ces plantes en
semant les graines. de la
derniére récolte. Aujour-
d’hui ces mémes fermiers
(comme ceux de chez
nous) adoptent de plus en
plus les semences a haut
rendement qui ont été
exportées dans leur pays
depuis 1960. Ainsi, ils
cessent de perpétuer les
variétés anciennes et éli-
minent de nombreuses
variétés porteuses d'une
grande diversité de carac-
téristiques généntiques.

Les cultivateurs n'ont
pas le choix : pour pou-
voir survivre ils doivent
augmenter leur produc-
tion a l’aide des nouvelles
semences. Mais plusieurs
de ces nouvelles se-
mences ont souvent une
seule souche génétique.
En plus,
variétés qui se veulent le
plus souvent universelles,
ne sont pas adaptées au
climat, insectes et parti-
cularités d’un environne-
ment local.

On assiste alors @ un
appauvrissement géné-
tique mondial et a une
uniformisation des se-
mences qui rendent les
cultures trés vulnérables
aux fléaux et menacent la
survie alimentaires des
peuples.

Au Canada, le gouver-
nement a adopté en
deuxiéme lecture une loi
qui reconnait aux obten-
teurs de nouvelles va-
riétés le droit d’exclusivité

les nouvelles —

Piisloiue avec be Monde —sucoet ALA

Le marche des
semences

La diversité génétique.

et celui de vendre leurs
variétés au prix qu’ils
décideront durant une
quinzaine d’années.

Plusieurs personnes
et organismes concernés
de prés parta loi semblent
en ignorer l’existence.
Mais, parmi ceux qui se
sont prononcés sur la
question, bon nombre ne
peuvent envisager le
passage au secteur privé
de quelque chose d’aussi
fondamental et vital que
les semences.

En Grande Bretagne,
dans la semaine qui a
suivil’adoption d’unetelle
loi, une transnationale a
acheté, a elle seule, 84
petites entreprises de
semences. En outre, dans
une entrevue pour Qué-
bec-Science, Pat Moon-
ey, un des principaux
opposants a la loi de-
mande si les compagnies
pétrochimiques qui dé-
montrent un appétit
glouton pour les compa-
gnies de semences,
n'auront pas intérét a
offrir des semences irré-
médiablement esclaves
des fertilisants qu’elles
vendent. Quant aux com-
pagnies pharmaceuti-
ques «ne seraient-elles
pas logiques avec elles-
mémes en maintenant la
forte dépendance des
hybrides. a l’égard des
pesticides de toutes
sortes ?

_Nombreux sont ceux
qui craignent que les
compagnies trouvent
plus rentable de mettre
sur le marché des variétés
universelles plut6t que de
favoriser le dévelop-

pement d’une diversité

génétique.

D'une génération a l'autre, les cultivateurs des Andes
préservaient la diversité des semences locales. Aujourd’hui,
existence d’un marché mondial de semences universelles
oR met en danger cette richesse génétique.

moque de la morale.
PASCAL

‘La vraie éloquence se moque de!’éloquence, la vraie morale se