% tro f S : at a ee Le Soleil de Colombie, vendredi 7 septembre 1984 —11 _ Lettres, arts et spectacles Livres Horreur, l’enfant martyre Lhistoire n’est ni linéaire, ni cyclique mais plutét chaoti- ae et carrément anarchique. ors que le drame des_ en- fants battus a rejoint enfin le petit écran, un professeur de Laval nous rappelle que la plus célébre enfant martyre du Québec mourut au cours de l’hiver 1920. C'est en effet dans la petite paroisse de Sainte-Philoméne de Fortierville, 4 mi-chemin entre Lévis et Drummondville sur la rive-sud du_ Saint- Laurent, que la petit Aurore Gagnon s’éteignit le 12 février 1920, suite aux mauvais trai- tements infligés par sa belle- mére avec la complicité de son pére, Napoléon Gagnon. La suite fait partie de Vhistoire judiciaire et théa- trale du Québec. Le profes- seur Alonzo LeBlanc a recons- titué l’histoire du drame et du mélodrame, les deux étant d’ailleurs 4 peu prés identi- ques. La piéce, qui a fait pleurertant de Québécois et de Québécoises, fut d’ailleurs composée en vitesse dans une chambre d’hétel de Québec, alors que les manchettes des journaux retentissaient encore du célébre procés de la petite Aurore. Procés qui attira les curieux et qui raviva l’éter- nelle querelle de clocher entre Montréal et Québec: les psy- chiatres montréalais témoi- gnant en faveur de l’acquit- tement pour aliénation men- tale, ceux de Québec s’y opposant; La presse de Montréal mettant en doute les procédés de la justice, Le Soleil de Québec les défen- dant avec la derniére vigueur. Tout est étonnant dans cette affaire. La maratre,condam- née 4 la pendaison, obtient un sursis pour donner naissan- ce aux jumeaux qu'elle porte en elle. Présentée plus de 5000 fois depuis 1920, le mélo- drame attire méme comme spectateur le pére de la petite Aurore. Bref, le livre du professeur LeBlanc est un délice pour les curieux, donc pour a peu prés tous les Québécois, qui ont un jour ou l’autre entendu parler de la petite Aurore “qui mangeait du savon pour du pain”. Encore plus, l’oeuvre d’Alonzo LeBlanc permet de jeter un nouveau regard ce qu'il qualifie de “jalon impor- tant de la lente naissance d'une dramaturgie québé- ‘coise”’. Aurore l'enfant martyre, par Léon Petitjean, henri Rollin, présenté par A. LeBlanc, Vlb éditeur, 273 pages, 14,95§, ISBN 2-89005-160-9. La belle Thérése Ceux qui ont lu et aimé “Souvenirs d’un enfant de choeur” de Jean-Pierre Boucher seront peut-étre un peu décus par son dernier livre, Thérése. Non qu'il s’a- gisse d’un mauvais livre, loin de 1a, il est bourré de quali- tés, mais il y manque cette naiveté, ce dépouillement, cette candeur qui faisaient le charme. de son livre précé- dent. A cdté d’éléments abso- ' lument remarquables, comme cette métaphore de la mer et des bateaux qui apparait en filigrane a toutes les étapes de la vie houleuse de cette fem- me, on trouve une foule deffets qui ne passent tout simplement pas la rampe. Par manque de simplicité. Jean- Pierre Boucher est un érudit qui connait son frangais sur le bout des ongles; il sait la beauté du verbe, les possibi- lités infinies de la phrase, mais par moments, il en abuse. Si je me permets cette critique, c'est précisément parce que je considére Boucher comme un bon écri- vain, et son roman comme une oeuvre d’excellente fac- ture. Je l’ai d’ailleurs dévoré d’un seul trait. La vie de Thérése, depuis sa fugue de France a bord d’un chalutier des Grands-Bancs jusqu’a ses frasques de vieille femme qui ne fait aucune concession, est d’autant plus captivante que l’auteur réussit a la juxtaposer a l’évolution du contexte his- torique, social et économique des quartiers populaires de Montréal, a travers deux Guerres et la Grande Dépres- sion. Le monde a changé, mais Thérése est demeurée la méme, originale, intrépide, et farouchement indépendante. Si elle dérange dans les strates de la société établie, elle est Vidole et le modéle de son petit-fils de quatre ans, pur et innocent, sensible a la spon- tanéité comme tous les en- fants. C’est d’ailleurs lui qui présentera une facette de ce personnage imposant, l’autre nous étant présentée au tra- vers des lettres €crites par Thérése au fil des décennies a sa mére et sa soeur, en France. Thérése, par Jean-Pierre Boucher, Libre expression, 183 pages, 12,95$, ISBN 2-89111-117-6. _ Blondeau, Dominique Delay, Florence Ezine, Jean-Louis Francos, Ania Jutras, Jean D’Arc Lapierre, René Poulin, Gabrielle Proulx, Monique Rosset, Gilles Rudder, Orlando Somcynsky, Jean-Francois Therio, Adrien Wilson, John Rowan Yanne, Jean Aron, Raymond Assouline, Pierre Sartre, Jean-Paul Sartre, Jean-Paul Les nouveaux livres de la bibliothéque Les Errantes Riche et légére La chantepleaure Sauve-toi, Lola Delira Cannelle Comme des mannequins Les mensonges d’Isabelle Sans coeur et sans reproche Blanc cassé : La nuit des barbares La frontiére du milieu Marie-Eve, marie-Eve La galerie des glaces La Papal sauvage Mémoires Monsieur Dassault Lettres au castor et a quelques autres. T. 1 1926 - 1939 Lettres au castor et a quelques autres. T. 2 1940 - 1963 Saviez-vous que? Le mot “barbecue” vient de la combinaison de deux mots francais: barbe et queue. Une vieille coutume francaise con- sistait 4 embrocher des procs et des boeufs entienrs, de la téte a la queue, de les faire rétir ensuite sur un gril de pieux placé au-dessus d’un feu de bois de hickory en plein champ. Les chasseurs et les bouca- niers du XVIIle siécle intro- duirent cette méthode de cuisson en Amérique du Nord. Un raton laveur est un animal trés intelligent; il lave sa nourriture avant de la manger; il est aussi trés -adroit. On en a vu ouvrir le _ couvercle d’une boite ou d’un bocal. Une mouche ne peut man- ger que de la nourriture liquide, tels le nectar et le miel. Elle peut battré les ailes 1,000 fois par seconde. Le steak sera tendre et savoureux si, une heure avant la cuisson, il est badigeonné de jus de citron ou de vinaigre, ou encore de sauce Worcestershire. Vancouver East «Pippermint soda» et | «Entre nous » Le Vancouver East Cinéma présente les 12 et 13 septem- bre deux films de Diane Kurys, son premier “Pepper- mint Soda” (Diabolo Men- the) et son troisiéme et der- nier, “Entre nous’: deux longs métrages qui n’ont pas grand chose en commun. “Peppermint Soda” raconte le difficile passage de l’enfance a l’adolescence a travers les aventures d’école secondaire de Anne, 13 ans, et de sa soeur Frédérique qui est de deux ans son ainée. Large- ment inspiré des souvenirs de Diane Kurys elle-méme, “Pep- permint Soda” a connu son heure de gloire un peu par- tout grace a un théme trés populaire dans le cinéma des années soixante-dix Avec “Entre nous”, la réali- satrice s'est attaquée a un sujet adulte. Deux femmes (Miou-Miou et Isabelle Huppert) ayant en commun une certaine indifférence vis- a-vis de leur mari respectif (Guy Marchand et Jean- Pierre Bacri), finissent par réaliser qu’elles peuvent par- tager autre chose que cette expérience: une amitié par exemple. En meats sous-titré en anglats, les 12 et 13 septem- bre au Vancouver East Ciné- ma, 7éme et Commercial, a 19h30. [“Entre nous”] et 21h30 [ “Peppermint Soda”). Concours Encore une chance © pour le Festival de Granby Le Festival de Granby qui a lieu toutes les années en octobre au Québec offre l’oc- casion aux musiciens non- professionnels de s’exprimer et éventuellement de s’épanouir. Théoriquement les auditions visant.a sélectionner quarante candidats dans un premier temps, puis huit pour la grande finale, étaient closes fin aoat. Malgré tout, il reste encore une chance de parti- ciper pour les artistes Franco- Colombiens. En effet, le comi- té de sélection viendra faire un petit tour 4 Vancouver fin septembre lors de la Paciféte 84. Si vous étes intéressés par ce concours, ouvert aux jeunes auteurs--compositeurs-inter- prétes, ou simplement inter- prétes, canadiens de plus de seize ans, vous pouvez toujours vous adresser aA Odette Brassard, 4 la _ F.F.C., (669-5264). Parallélement au concours de scéne, le Festival de Granby offre un concours de la chanson primée, ouvert 4 tous les musiciens amateur ayant composé en francais une chanson totalement iné- dite. Réflexion sur le féminisme “Réflexion sur le féminisme” c'est le théme du Prix Yvette Rousseau 1984. Réparties en tranches d’age (moins de vingt ans, entre 20 et 30 etc...), les femmes canadien- nes peuvent adresser jusqu’au ler novembre un essai (entre 10 et 20 pages): ou un témoignage (entre 5 et 10 pages) sur la question. Elles peuvent y gagner jusqu’a cing cent dollars pour le premier prix dans une des deux caté- gories ou 150 dollars si elles ont écrit le meilleur essai ou le meilleur témoignage dans une des classes d’age. Selon I’inti- tulé de ce concours créé en 1973, “l’expérience vécue, le témoignage authentique (...) ont dans l’optique du prix une trés grande valeur. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir fait de longues études pour y participer”. Renseignements Odette Brassard, au 669-5264 Vidéos au Firehall Le Firehall Theater présente jusqu'au 14 tembre une sélection des meilleurs réalisa- tions du concours national de vidéo “Under 5”. Chacune des ces vidéos dure en moyenne quatre minutes et est réalisée en couleur et en_ stéréo. Toutes les “mentions honora- bles” du. concours sont au rendez-vous, couronnées par le grand prix 1984, “Distance” une ‘vidéo de presque cing minutes réalisée par les Montréalais Luc Bourdon et Francois Girard. Poésie au Bouquineur Un écrivain francophone de Vancouver accueillera _ses amis et le public vendredi le 14 septembre au Bouquineur. A partir de 16 heures ce jour-la, Alexandre Faster pré- sentera son livre de poésie en francais “l’adresse au. fémi- nin” publié aux Editions Naa- man. Il y aura une bréve lecture par M. Faster suivie de signature d’autographes. Vous étes donc invités 4 venir ren- contrer ce poéte francophone a la librairie le Bouquineur 1222 rue Robson, téléphone 687-5936. Dans le cadre de son 10e Anniversaire WG La Troupe de la Seizieme présente 26-27-28-29-30 pearinene tS 2) ee 1 Firehall Theatre 280 Est Cordova Vancouver Un Ouvrage de Dames . Comeédie satirique de Jean-Claude Danaud +