a, | | | | ) | } | | FS LE AO ee I aa Tees eee os poe aE AS ee ee ene a , a i gala ee Le a eee ee ey Seer eee ~ 7 R a j Le Soleil de Vancouver,page 4,le 3 Janvier,1969 LES IDEES ETLES LETTRES Par W.J. AUBERT LE ROMAN MODERNE, D'tANDRE GIDE A JEAN-PAUL SARTRE, ou_une nouvelle image de ithomme a l'age des fictions (9) _ Le roman des Faux-Monnayeurs campe egalement des caracteres forts et dia- metralement opposés, Qu'ils s'agissent de bonne ou de mauvaise foi,ces perso- nnages sont convaincus du bien fondé de leur attitude,de leur responsabil- ite vis-a-vis dela collectivité, Ce sont des "faux-monnayeurs"qui ont une idée préconcue de ce que la vie devr- ait étre, et qui en fait ne font pren- ve d'aucun realisme psychologique, Il y a le Reverend Azais, aveugle A tout ce qui ne correspond pas a un monde range selon les lois de la morale chretienne, en quelque sorte corrup- teur par son attitude negative, par ignorance,une ignorance basee sur 1'é= goisme: ses enfants poursuivent une dégradation de la vie en elle-méme, par négation,désillusion,dispersion. Strouvilhou est corrupteur per le choix et la perversion, Il connatt le fossé qui existe entre ce que son ide éal devrait €tre et ce qu'il est. Du fait de cette contradiction, il con- coit une forme d'idéalisme selon un. renversement des valeurs qui ne fait place qu'a l'aspect destructif des . choses.I] en vient a détester la vie, qu'il va jusquta assimiler a un vice, une aberration, t Les Faux-Monnayeurs peuvent etre assimilés A une progression montrant les tentatives spirituelles de jeunes hommes qui confrontent l'ambiguite ethique de la vie, Gide,l'un des premiers romanciers a avoir consideré les problémes ethi- ques et esthétiques & partir d'une conception de la vie non-chretienne , semble avoir exercé une influence pro- fonde sur le roman contemporain, En effets,les problemes de la liberté, de la valeur humaine dans le monde exte- rieur ont ete ensuite evoqués chez A,MALRAUX,J.P.SARTRE et A.CAMUS, Selon des processus qui font penser aux ca~ racteres gidiens, Gide concoit la destinee de ses personnages én plei-~ ne, evolution, élaborant a partir du present toujours precaire un futur imprevisible, Ctest pourquoi nous retiendrons que le roman de Gide, apparait tou- jours comme le récit d'une aventu- re dont le dénouement ne peut étre determiné a 1'avance, La vision du monde par Gide est essentiellement optimiste,Lla vie avec toutes ses luttes et ses souffrances lui semble une source inemisable de fiction. Et c'est ce qui le distingue des romanciers de la nouvelle généra- tion , (A SUIVRE ) EAAHNIKON EXTIATOPION ( ioeseeehemmeemnemeneeeeee ee nee ime eR gs e . ~* oe Re ee as Avec autorisation de Mgr,P-E.Gosselin, Le Soleil commence aujourd'hui la pub- lication d'extraits de l'historique, "Le Conseil de la vie francaise’ publié en 1967 pour célébréd le trentiéme anniversaire du "Conseil de la vie fran caise en Amérique, eo fe e (8 On” Oe ahs ae oe @ @ 0) On Oe 9 Fe) Ne . L'tannée 1902 vit naitre & Québec la Société du Parler francais au Cana- da.Les vingt membres fondateurs s'ét- aient assigné pour objet"L'étude, la conservation,le perfectionnement de la langue frangaise,écrite et parlde, au Canada" .Quelques mois aprés sa fon dation,le groupement comptait plus de deux cents membres,Ceux-ci dépass- aient le millier en 1912, l'crsque la Société résolut: d'organiser le pre- mier Congres de langue frangaise. Ces mémorables assises eurent lieu a Québec,du 2/ au 30 juin 1912.Le pré- sident du Congres,le regretté Mgr Paul Eugene Roy,alors auxiliaire et plus tard archevéque de Québec, avait déefi- ni dans les termes suivants les objec- tifs de ce Congrés:Le Congrés est convoqué pour l1'étude,la défense et L'illustration de la langue et des lettres francaises au Canada,Il] avait termine par ces mots son Appel au public: "Ensemble,nous étudierons la sit- uation de la langue francaise chez nous; nous nous demanderons quelles conditions meilleures on pourrait lui faire,et par quels moyens, "Ensemble,nous affirmerons notre attachement aux saines traditions des ‘lettres frangaises,Ensemble,nous enve- rrons 4 la mere patrie, A la vieille - France,l'hommage de notre filiale aff- ection et de notre reconnaissance pour l'héritage qu'elle nous a laisse,Ens- emble,nous prierons Dieu de bénir, sur nos lévres canadiennes, les sylla- bes de la France", Les manifestations publiques ef les séances d'études du Congres soule- vérent l'enthousiasme des milliers de congressistes qui y prirent parts, Ils étaient venus de toutes les parties du Canada et de» Etats-Unis ainsi que de la France, Parmis les nombreux voeux qui furent adoptés en séance générale, le 28 et le 29 juin 1912,on peut lire celui-ci,dans la section de la propa- gande, sous-section A;- ; "Et le Premier Congrés de la lan- - gue frangaise du Canada émet le voeu: 1. Que les associations nationales soient partout encouragées de préfé— rence aux autres; : 2. Que tout en fortifiant leur auton- omie locale, puis régionale, et- sans fusion,les associations canadienne - frangaise ou acadiennes du Canada et des Etats-Unis s'unissent de mieux en mieux,en maintenant entre elles, par un Comité permanent du Congres de la langue francaise et par un Secreta riat général du Parler frangais, l'un- ion demandée par presque tous les rapp orteurs des travaux Congres... Et,considerant que pour rendre éffi- cace et féconde l'union des différents groupes de langue frangaise dans 1'A présentés au mérique du Nord,il importe de fournir - au Comité Permanent les moyens néces- saires a la réalisation des voeux du Congrés:Le Premier Congrés de la Lan- gue frangaise au Canada autorise le Comité Permanent & prélever les fonds nécessaires, & se créer des sources de revenus stables,soit par la formation d'une société accessible au pauvre comme au riche,soit par des contribu- tions paroissiales ou individuelles, soit par d'autres moyens au choix du Comite afin que celui-ci puisse mieux ‘stemployer a la fondation, & la déf— ense, a la conservation, au développe ment de nos oeuvres,et & la protection de nos droits", Ge voeu fut aussitot mis a exdeus tion.En effet,le 29 juin 1912, & dix heures du matin,les congressistes éta~ blissaient un "Comité Permanent du Con grées de la langue frangaise au Canada" sur la proposition de MM,J,-B.lagacé, . de Montréal,et Adjutor Rivard,de Qué- _ bec.I1s en désignaient les membres , Nous y relevons les noms de S,Exc,Mgr Paul-Eugéne Roy; de sir Joseph Dubuc de Winnipeg:de l'honarable juge P.-A, Prud'homme ,de Saint-Boniface au Mani- toba:également de l'honorable juge PaA Landry,du Nouveau Brunswick; du séna- teur N.-A.Belcourt,d'ottawa; de 1'hon- orable Thomas Chapais,de Québec; des honorables J.-O Rhéaume et Alphonse Turgeon,ministre en Ontario et en Saska tchewan;de l'honorable A.-E Arse~ naultd, premier ministre de l'ile du Prince~Edouard;de l'honerable Henri T.ledoux de la Nouvelle-Angleterre; ‘des RR,PP.A,-F, Auclair,Charles Charle- bois,Oblats;des abbés S.-A.lortie, le grand organisateur du Congrés de isn le Camille Roy, qui devait présider le Congres de 1937, Ce prestigieux aréopage ge réunit le 30 juin 1912 dans les bureaux de la Société du Parler frangais,& 1'Univer- site laval.Mgr Paul-Eugtne Roy fut élu president et M.Adjutor Rivard seerét- aire,Le nombre fut fixé a quarcnte’ et, un bureau de cing officiers fut charge de veiller 4 la bonne marche du Comite, pat semble qu'on ait realise des le début l'impossibilite de réunir ce fin ape en eee Comite régulierement:ses membres étaient a la fois trop dispersés et trop occu- pes.le bureau y suppléa par un syste-~ me plus ingénieux que vraiment éffi- cace:celui des réunions par correspon- dance.En fait le fardeau retonba > peu prés complétement sur les épaules: des administrateurs élus lors de la premiére assemblée générale, . ( A SUIVRE ) SELL hl a A Rl NI Rtn EM A a | | | | | - |