“Bravo pour le Clown!” Cette piéce, intitulée “Piaf, her songs, her loves”, est a lYaffiche au City Stage, 751 Thurlow, a Vancouver, du 15 décembre au 20 janvier, du lundi au samedi, a 20h30. Distribution: Kathy Michael McGlynn, Mel Ericksen, Syl- via Maltby et Hank Stinson. La critique qui suit a paru dans le Franco-Albertain. 19 décembre 1915. Rue de Belleville. Anita Maillard ac- couche d’une petite fille sur le trottoir. Chanteuse “lyri- que’”’, elle lui donne le pré- nom d’une infirmiére britan- nique, Edith, que les Alle- ~ mands viennent de fusiller. Louis Gassion. Pére d’Edith. Acrobate des Rues. Edith Gassion. Eduquée par sa grand-mére paternelle qui tient un bordel. Perd la vue 43 ans. Aveugle durant 3 ans. A l’age de 7 ans, elle repart avec son pére. Un jour, pour sauver un numé- ro déficient, elle chante un couplet de “La Marseillaise”. Cabarets. Succés. Améri- que. Amants. Maladies. Dro- gues. Fin 11 octobre 1963. 26 octobre au 3 décembre 1978. Edmonton. Northern Light Theater. “Piaf, ses chansons ses amours”. Suc- cés inespéré. Pourquoi? Au ventre des spectateurs. Elle rejoint tous et chacun puisqu’elle se situe au point de rencontre de l'amour et de la mort, puisqu’elle s’a- dresse aux ventres des spec- tateurs, ala dynamique de la joie et . de la tristesse qui . anime |’existence de tous les individus, par-dela leur per- sonnalité, leur langue et leur culture. Piaf est un chassé- eroisé entre “l’Hymne a l’A- mour” et “Madame la Mort”. Elle est le clown humain, qui peut aussi étre triste, au point de se revétir des “Blouses Blanches”. Donc, “Bravo! pour le Clown” qu’entraine la foule comme lune de ses parties consti- tuantes. Entre amour et l’'absurde. Ce nest en effet certes pas par hasard, mais plutot par fatalité existentielle, que Kathy McGlynn, interpréte de Edith Piaf, fait son entrée en scéne en tracant un signe de croix. Le signe de la rencontre, du point de ren- contre, donc de tension, entre le coeur et la raison, entre sa personnalité et la société, entre l’amour et la haine, le rire et la tristesse, Vintelligence, la soif de sens et la révolte devant ]’absur- dité. “Il faut chanter ce qui vous touche ou vous fait réver”, dira-t-elle 4 Mon- tand: -Une géométrie humaniste. La géométrie du décor, une réussite de Allan Stich- bury, n’est pas sans appuyer cette communication immé- diate de Piaf avec son audi- toire. Une petite salle qui favorise donc l’intimité. Les spectateurs disposés en cer- cle, dont Piaf constitue le point de fermeture, ce qui établit une réunion de facto entre les spectateurs et l’in- . terpréte; Piaf s’asseoit mé- me avec les spectateurs a plusieurs reprises durant son spectacle, ce qui a pour effet de combler définitive- ment une derniére différen- ce “physique” qui pourrait encore exister. L’atmosphe- re ‘cabaret de Paris” du décor couronne enfin |’im- pression de familiarité de l'ensemble. __L’atmosphére “cabaret” est tellement bien réussie que le spectateur a davantage la conviction d’as- sister 4 un spectacle plutét qu’a une piéce de théatre, ce qui contribue certes a la popularité de la piéce. Une foule de marionnettes. Piaf, bien intégrée dans la foule, manie les spectateurs comme une foule de marion- nettes qui ne demandent qu’a se laisser emporter, ’ méme qu’elles ont payé pour cela! Bien que les specta- teurs ne puissent compren- dre la quasi-totalité des chansons chantées en fran- cais, Piaf rejoint les spec-~ tateurs par l’émotion qui sublime en quelque sorte les paroles de ses chansons. Elle déterre ses joies et ses tristesses les plus intimes pour les pousser, pour les rouler jusque dans sa gorge, ee Mi. ...c est pour vous faire pensera g notre projet d’emplois d’été pour les étudiants. et enfin les projeter dans l’audience a laquelle elles adhérent comme au sein maternel retrouvé. Piaf dé- passe ses chansons en les surplombant par leur subs- tratum émotionnel, auquel aucun individu ne peut donc échapper. Non pas par ha- sard que les paroles de ses chansons gravitent autour de l’amour et de la tristesse, du bonheur et des amants, du petit cirque social et de son clown, quel qu’il soit, autour de la foule...qu’elle maudit. Un mouvement biologique. Mais le plus important est peut-étre que Piaf exploite a fond le mouvement biologi- que de ces courants émotion- nels. Elle pleure puis elle sourit, sans prévenir! Elle parle au public, puis elle chante, sans avertissement! Elle se donne et se retire, tout a coup. Elle s’arréte! Puis repart! Piaf, Madame l'amour - la Mort! Madame tout ¢a. L’Un-ique. L’inexpli- cable parce que totale. Infa- tigable, victime d’elle-méme. Du monde. Biographie partielle. Le travail des étudiants, occupons-nous-en! \ le 2 février 1979 est la date limite pour la présentation des projets , Jeunesse-Canada au travail. S < a aly ~ Emploi et Employment and Immigration Canada Immigration Canada Bud Cullen, Ministre Bud Cullen, Minister Le Soleil de Colombie, Vendredi 15 décembre 1978 15 par Gaetan Tremblay Piaf, le clown, le drdéle et le triste, Piaf le mime, la comédienne, l’actrice. Scott Swan se devait de briller des" étapes dans la biographie de Piaf, mais il a commis des bévues structurelles en évi- tant la carriére de comé- dienne et d’actrice de l’héroi- ne. Sans parler des anachro- nismes tel que Charles Azna- vour que Piaf rencontre au début de sa carriére dans la piéce. Sans noter aussi les déformations des voix de Aznavour et de Montand qui s’assimilent avec celles de Tino Rossi dans la piéce. Toutefois il faut souligner les touches amicales et fami- liéres du piano et de l’accor- déon qui ajoutent a la cha- leur de l'ensemble. Kathy — A space time machine. Nous citons “Piaf” depuis le début par ce que Kathy McGlynn nous donne totale- ment l’impression qu'elle s'est entiérement donnée a ce personnage avec lequel elle s’est fondue, a sa manié- re certes, pour nous I’offrir en le faisant revivre parmi nous, 4 Edmonton, en 1978. Un voyage dans les entrail- les déchirantes de l’individu, dans la différence ontologi- que de |’étre humain, mais ’ aussi un voyage dans I’espa- ce et dans le temps. Kathy McGlynn une machine char- mante a voyager dans le temps! Une goutte d’existentialisme Piaf? Beaucoup d’amour. Autant de solitude. Une larme du spleen de Paris et une goutte de |’existentialis- me francais. Plus les Miséra- bles de Victor Hugo avec leur “American Dream” con- séquent. Le résultat? “Bravo pour le Clown!” “Bravo!” s’exclame la foule de clowns. Done surtout pas un défi lancé a cette foule. Ancien rédacteur du Franco- Albertain, Gaetan Tremblay travaille actuellement pour la Société Radio-Canada, a Edmonton. > Cinéma pour enfants MATINEE ENFANTINE, au Théatre Métro, 1370, Marine Drive Sud-Ouest, Vancouver. A 14h00. Samedi 16 décembre “Te Roi des Distraits” Un professeur de chimie dans un petit village, est tellement original et distrait, que ses éléves l’ont surnommé “Neddie the Nut”. Pour la troisiéme fois, absorbé par une expérience de chimie, il a oublié le jour fixé de son mariage. Sa fiancée ne veut plus le voir. Sa derniére découverte va pourtant le rendre célébre. Va-t-il reconquérir le coeur de sa dulcinée? [| Entrée: enfants: $1.00 - adultes: $1.50 Tout projet présenté par un organisme reconnu est pris en considération quand: e il crée au moins 3 emplois; e il dure de 6 a 18 semaines; e il est relié au plan de carriére des étudiants; e il représente un apport au bénéfice de la collectivité. Obtenez plus de détails dans les Centres de Main-d’oeuvre du Canada, les Centres d’Em- -ploi du Canada ou a un bureau local de la Direction de la création d’emplois.