Joélle Rabu chante les quatre coins du monde n 1990, elle déployait haut dans les airs ce bras légérement fléchi par la force de la vie, sa voix retentissait dans les échos de la nuit, Joélle Rabu chantait Piaf. Absente de la scéne pendant quelque temps, elle présentait, le samedi 28 ~ mars 1998, un concert bénéfice pour la Fondation canadienne du foie, organisme pour lequel elle est devenue la porte-parole il y a tout prés d’un an. Un Canadien sur douze est touché par une maladie du foie qui occupe le quatriéme rang au palmarés du nombre des décés causés par les maladies incu- rables. Sensible & la cause, puisqu’un membre de sa famille ainsi qu’une de ses amies en sont atteints, Joélle Rabu s’est vite laissée convaincre par une bénévole afin de participer activement aux diverses cam- pagnes de financement qui soutiennent les nombreuses re- cherches. « C’est moi qui ai dit : on devrait plutét faire ¢a dans les grass roots level, pour sen- sibiliser le public », souligne Rabu qui considére le Centre culturel de Est de Vancouver (Vancouver East Cultural Cen- ter) comme étant l’endroit idéal pour présenter un tel concert, car il est situé en plein coeur de la communauté. Deux cents personnes en- viron ont pris place sur les bancs ‘de velours rouge de ce petit amphithéatre aux allures pitto- resques qui, jadis, servait de lieu de priéres. Joélle Rabu et ses quatre talentueux musiciens les ont enchantées dés la toute premiére note de piano jusqu’au dernier son de sa voix. Ils ont hypnotisé la foule qui tantét tapait du pied pour suivre la cadence, tant6t chantait en choeur lorsque Rabu leur cédait le micro pour fredonner certains airs de famille. Elle s’esclaffait aussi 4 tout moment devant les commentaires de Mme Rabu qui semblait, pour quelques instants, délaisser les vétements de la chanteuse et rapidement enfiler ceux de la comédienne. Le groupe, qui fait longue route depuis plus de quinze ans, a séduit les spectateurs de tous les Ages grfce & une variété de chansons qui comportent des rythmes musicaux tout a fait diversifiés ; l’accordéon crée une harmonie qui tend _yers. le folklore alors que l’archet se laisse glisser avec souplesse sur les cordes du violon et siffle & Poreille le doux bémol de la musique classique. « C’est la musique autour de nous qui change, elle colore et produit toutes les nuances qui déter- minent éventuellement le style de la chanson », soutient Joélle Rabu. Longtemps elle a joué Piaf, toutefois, elle avoue étre incapable de définir son propre style. Il s’agit d’un mélange de chansons & base d’ingrédients comme le blues, le country : une version plus moderne des cafés- cabarets. Charles Rheault, Bon voyage aM. Charles Rheault Gagnant du concours LA FRANCOPHONIE, CA SE FETE! a CBUF-Bonjour. M. Charles Rheault recoit une paire de billets d’avion pour Ottawa, I’hébergement pendant son séjour lors du Festival franco ontarien et des laissez-passer VIP pour les spectacles! La premiére chaine de la radio de Radio- Canada en Colombie-Britannique félicite M.| l’ambassadeur. de _ notre pevyings au Festival franco-ontarien! Radio-Canada ab CBUF-FM Colombie-Britannique LE sOLzEL Joélle Rabu a, au cours de cette soirée, interprété plusieurs de ses nouvelles compositions qui paraitront sur son prochain album dont le lancement est prévu pour l’automne 1999. Elle a transporté les spectateurs aux quatre coins du monde, de son propre pays, le Canada, a la Bretagne, en Irlande jusqu’en Europe de l’Est. Mme Rabu posséde un sens de |’humour assez raffiné, mais elle est également munie d’une trés grande sensibilité qui donne vie a ses paroles, comme le témoigne ses chansons: « L’Enfant », « Les Gens de la nuit », « All the Animal Breathing... » Elle se confie & son auditoire de fagon trés imagée, il est donc facile de se faire son propre cinéma au son d’une voix qui ne laisse personne indifférent. Mme Rabu est l’image parfaite de l'enfant née de ce pays qui porte l’empreinte de la dualité linguistique, et elle est méme trés fiére de l’affirmer : « Je me sens ni francophone, ni anglophone, je me sens en réalité trés canadienne. » Elle chante dans les deux langues, et ” selon la facgon dont elle sent la musique en elle, elle peut composer le refrain en anglais et la mélodie lui murmurera le reste en francais. Le lancement de son pro- chain disque, ainsi que la tournée, profiteront a la campagne de levée de fonds pour la Fondation canadienne du foie : « C’est trois choses en méme temps, le disque, le concert et la sensibilisation du public. » MANON POULIOT Le vendredi 3 avril 1998 15 Une fin de saison dans la ( sloche )) Michel Tremblay, un des plus grands écrivains canadiens francophones, a publié Ie sixiéme tome de ses « Chro- niques du Plateau Mont-Royal », intitulé Un objet de beauté. Les lecteurs accoutumés & sa prose y découvriront la continuation de V’histoire qui est devenue la saga littéraire d’un quartier de Montréal. es personnages féti- ches du romancier y sont fidélement pré- sents avec un réalisme toujours entiérement dénudé. Thérése, Marcel, Albertine et Nana nous laissent apercevoir une tranche de leur vie en cette fin du mois de mars 1963, en pleine transition angoissante. Les scénes sont présentées sous Poptique de Marcel, affecté paradoxalement de strabisme. Elles sont décrites dans la couleur de la neige fondante mélée de tous les résidus de Vhiver qui a trop longtemps duré. Dans ce paysage appa- remment immobile, une tension s’accroit autour de Marcel, le jeune frére de Thérése. Cest un jeune homme de 23 ans souffrant d’une_ déficience intellectuelle. Pourtant, une grande sensibilité connue de lui seul l"habite et le martyrise par son incohérence entre ce qu'il ressent et ce qu'il vit. Albertine, sa mére, rustique, brusque et accablée par de trop grands malheurs, n’a j jamais su mon- trer son affection & personne. L’enfant dans un corps d’un homme «se réfugie dans un monde de vision imaginaire chaque fois ow la réalité cruelle le frappe avec une force insurmontable. Alors, en cette fin de l’hiver, il découvre que sa tante Nana, l’étre le plus cher & son coeur, attend la mort. Comment dk be: aLite pourra-til surmonter une si grande peine ? La folie de Marcel Vincite & préparer une vision reméde digne de son désarroi... Les anecdotes de Thérése, Simone, Gérard et celles de la concierge Mme Saint-Aubin décorent le roman avec les aspects tragi-comiques de la petite vie des résidants du Plateau. Excellent observateur et conteur de ce milieu, Michel Tremblay nous apporte un souffle d’air de fin de neige sur un quartier de Montréal grouillant de miséres. Le langage romanesque se caractérise par la particularité du dialecte local. La transcrip- tion des prononciations du lan- gage parlé de ses protagonistes rend plus authentique leur vie qui compose ces « Chroniques du Plateau Mont-Royal ». Kyeonc-Mi Ku Un objet de beauté de Michel Tremblay (Leméac/Actes Sud, 1997) est disponible a Ia librairie Manhattan, 1089, rue Robson a Vancouver. La banque d. informe tion par excellence des commanaatés culturelles de ba Colonbie-Britannique http -/ ww. culturalexpress. com/news ae Cultural Services Ltd.. CulturaleXpress offre un service spécialisé en commercialisation et en communications pour les communautés culturelles. Téléphone: (604) 327-9686 Télécopieur: (604) 325-3802 LISEL las artioles chaivie de Soleil de Cabonbic, on francais RENSEIONEZ-VOUS eur lee tvénenente, et las ressources diponibles de la commanaaté francophone et aatres, DECOUVREZ des faite intivescante eur lee rebgioes, Ls caltares et différente patrinoires, VSITEL be cite CabtaraleXprece Les organications Cabaralerprese,