6 Le Soleil de Colombie, Vendredi 26 Aoat 1977 LES FRANCOPHONES DE SASKATCHEWAN , LUTTENT POUR SURVIVRE Par: Léonce GAUDREAULT Les “héritiers de Lord Dur- ham" élévent le ton. On I’a constaté au cours des derniers mois lorsque I'Association des francophones hors Québec a rendu publique une série d’é- tudes démontrant hors de tout doute que cette communauté francophone du Canada était atteinte de la gangréne de lassimilation. On a beaucoup: fait état des luttes menées par les A- cadiens, par les Franco- On- tariens, par les Franco- Ma- nitobains. Aujourd’ hui, c'est au tour de ceux de la Saskat- chewan 4a faire de méme en cherchant & porter au niveau national i’une de leurs nom- breuses luttes qu’ils ménent dans leur province. On avait déja entendu parler des conflits de Gravelbourg, de Willow Bunch, de Debden et de Prud’‘homme. Tous ces conflits scolaires ne sont pas C'est le cas de Prud’ homme, ce petit village d'une centaine de familles dont la majorité sont de langue frangaise. ‘ Depuis plusieurs années, les parents francophones uttent pour avoir I’école francaise pour leurs enfants comme. ils y ont droit depuis une dizai- ne d’années, 4 la suite de mo- difications apportées a la loi scolaire en 1967. UN PASSE A FAIRE OUBLIER Cet amendement n’est pas le “paradis” mais il avait per- mis de faire oublier quelque Cinquiéme d’une série d’ar- ticles parus dans “‘ Le So- leil ” de Québec. Ces _ re- portages sont le reflet d'une réalité francophone hors Québec, telle qu’elle apparait au iournaliste Léonce Gaudreault, Québec. (Le Soleil, 16 juin 1977) de Deux dates importantes sont a retenir pour une meilleure compréhension de la situation. En 19/9, par suite des pressions des loges orangistes, la provin- ce abolissait un article de la loi scolaire qui permettait |’en- seignement du cours élémen- taire en francais. Aux étudiants on ne pouvait plus leur ensei- gner le frangais, comme matié- re qu'une fois par jour. Mais c'est finalement en 1929 avec l’arrivée d'un gouverne- ment appuyé par le Ku Klux Klan, que les droits scolaires furent complétement abolis. Bien plus, ce gouvernement supprima le port ‘es habits religieux et les crucifix dans les écoles. _ La correction de I967 n‘a cependant pas permis aux francophones de retrouver leurs écoles frangaises.Tout au plus, la nouvelle loi scolaire permit la création d’écoles désignées dans lesquelles l’enseignement pouvait se faire en frangais mais a des degrés divers.Gé- néreuse... la province permet- tait que dans les maternelles frangaises,tout se passe en fran- cais, mais en premiere et deux- igme année, seulement 75 o/o de l'enseignement pouvait se faire en francais. Soixante pour cent en 3e et 4e et cinquan- te pour cent de laSealal2e année. Prud’‘homme a obtenu ses classes francaises, mais, en rai- son du faible nombre d’éléves inscrits (soit une quarantaine) Charles Dickens Antique and Modsern & peu les injustices commises a lendroit de cette commu- nauté francophone. A entrée de cet ancien territoire du Nord-OQuest dans la Confédération en 1905, les francophones y avaient en prin- cipe tes mémes droits que les anglophones. Jusqu’ en 1874, les francophones y étaient mé- me majoritaires.Les événements ont cependant renversé com- plétement la situation. “ere bearer ree ne leur permettant de bénéfi- cier que de deux instituteurs, les parents ont constamment cherché a obtenir |’autorisa- tion de faire transporter leurs enfants 4 Vonda, a une dizai- ne de milles de la, afin de faire correspondre la réalité aux principes. Mais les deux commissions scolaires impliquées, toutes a majorité anglophone, refusent, _La résistance: vient: surtout du ER ALHEEY PL Let eited ix tneisiderse sii teint district scolaire de Wakaw a laquelle est maintenant attaché le village de Prud’homme,situé dans le nord de la province a proximité de Saskatoon... La commission scolaire n’au- rait pas 4 payer un seul sou pour le déplacement de ses éléves francophones de I’école de Prud’homme vers Vonda puisque tout cela serait défrayé par des program- mes fédéraux. Les parents fran- cophones se disent méme préts a payer les frais de transport mais la réponse demeure la méme. Réunis depuis deux ans a l‘intérieur d’un comité, ces parents ont méme averti ré- . cemment la commission sco- laire qu’‘ils enverraient tout de méme leurs enfants 4 Von- da mais on leur a répondu que l’école ne leur serait pas accessible. Les parents, encouragés par L'Association culturelle des Franco-Canadiens de la Sas- kt vogue la galere! L’ETE DANS LES LAURENTIDES par Claude Lemieux Les visiteurs trouvent juste au nord de Montréal la plus grande concentration de stations de villégiature au Canada. Ces endroits tou- ristiques s‘échelonnent sur une distance de 40 milles. Entre Montréal et la région de Saint-Jovite, il y a prés de 200 hétels et motels contenant.. plus de 4,500 _chambres. Certains sont petits, batis en bois et cachés dans les arbres; d'autres offrent des villégiatures élégantes, comportant la climatisation, des piscines .chauffées, la télévision en couleurs et des Caves a vin réputées. katchewan ,paraissent désor - , mais préts a passer a une nou- velle phase , beaucoup plus bruyante.!] est question qu’ils occupent l’école de Prud’hom- me ou cherchent, par d’autres moyens, a paralyser compléte- ment. son’ fonctionnement. iA - cela, ils cherchent. aussi ase gagner des appuis dans le pu- blic. A exception de recevoir la télévision francaise de Ra- dio-Canada ( sans aucune pro- grammation locale), la popu- lation francaise n’a plus aucun moyen de communication par suite de la mort en décembre dernier de son petit hebdoma- daire (- L’eau vive). Absence d’autant plus dramatique que les quelque 16,000 francopho- nes parlant encore le francais a la maison (représentant 1.5 o/o de la population totale de la province) sont dispersés a travers toute la province. Selon M. Liguory Leblanc, président des commissaires d’é- coles de langue francaise, les Ukrainiens de Wakaw_parais- sent encore plus fanatiques Selon lui, le probléme actuel réside principalement dans le refus du gouvernement provin- cial de s‘imposer... au nom du respect: de l’autonomie des commissaires scolaires. général de l'association provin- ciale, a affirmé au SOLEIL qu‘a la lumiére de ce qui se passe présentement a4 Prud’- homme , la population goiite a la “démocratie anglaise’’.Di- viser pour régner.I! accuse le gouvernement de se retrancher derriére le fallacieux prétexte de |’autonomie de commissions scolaires pour ne pas interve- nir. p Pourtant, a l’école de Prud’- homme, “école désigné’, les enfants ne recoivent qu’a peine 10 o/o de leurs cours en fran- gais. Cela correspond tout simplement au temps qu’on accorde normalement 4a I|'en- seignement d’une langue se- conde. A Vonda, la situation serait nettement meilleure.Bien plus, la venue de ces nouveaux étudiants donnerait sans doute M.Donald Cyr, le directeur: On trouve partout des lacs, de belles plages et des rivigres tumultueuses. La plupart des grands établis- Sements comportent des piscines chauffées. Les amateurs de golf ont le choix parmi environ 20 terrains, les amateurs de tennis entre d’innombrables courts, sans parler des nom- breuses possibilités de canotage, de péche, de ran- données a cheval et d’excur- sions touristiques. En outre, les Laurentides offrent aux visiteurs un aéro-club, des possibilités de sauts en chute libre, des té- lésiéges, des sentiers panora- miques, des safaris en mon- tagnes, des boutiques d’anti- quités et d’artisanat, sans oublier le théatre estival. Quatre- stations peuvent accueillir des congrés, tandis que dix autres ont les ins- _tallations voulues pour l’orga- nisation de banquets et de réunions d’affaires. ristes peuvent visiter l’impor- tante usine de la General Motor (sur rendez-vous seule- ment). De cet endroit, on a une vue de Montréal vraiment exceptionnelle. Saint-Jér6me, dont la popu- lation atteint 30,000 habi- tants et qui se trouve a 30 milles au nord de Montréal, offre d'intéressantes possibili- tés si l’on-veut faire des achats. Piedmont accueille plus de 40,000 personnes chaque année et la région de Sainte- Adéle a 27 hétels et un vil- lage reconstruit de l’ancien temps, qui vaut bien une visite. A Sainte-Thérése, a 20 milles de Montréal, les tou- ' On trouve aussi d’excel- “lents séjours 4 Val Morin et a Sainte-Marguerite-du-Lac- Masson. Val-David est un centre gastronomique trés —réputé. Sainte-Agathe-des-Monts, prés du lac des Sables, est le plus ancien centre de villégiature des Laurentides, remontant a 1850. Les pla- ges sablonneuses du _ lac s‘étendent sur 16 milles; la ville posséde, un intéres- sant aquarium et un éta- blissement de pisciculture qui fournit aux lacs avoisinants diftérentes espéces de truites. Le sommet le plus haut des Laurentides s’éléve a 3,150 pieds: c'est le Mont-Trem- blant, prés du village, du lac et du pare qui portent son nom. Le Lac Tremblant, mesu- rant dix milles de long, n’est qu'un des dix merveilleux lacs situés 4 proximité du village. Les télésiéges y fonc- tionnent tout (’été et l'alpinisme trouve de nom- breux adeptes. Le parc du Mont-Tremblant consiste en $90 milles carrés de montagnes, lacs et rivie- res, situés 4 85 milles seu- lement de Montréal. C’est un cadre naturel ° d’une exceptionnelle beau- té grace 4 ses 965 lacs et a ses sept principales rivié- res. Les hautes montagnes du parc donnent asile 4 27 es- péces de mammiféres, 114 d'oiseaux, 18 de poissons Les sentiers panoramiques et les cours d'eau navigables qui serpentent a travers le Parc permettent aux- amants de la nature de profiter da- vantage de sa solitude, de sa faune et de sa flore. Demandez 4 votre agent de voyages de vous aider a tracer un itinéraire pour un séjour estival dans les Laurentides. Si vous désirez de. plus amples renseignements au sujet du Canada, veuillez prendre contact avec |’Office de tourisme du Canada, 150, rue Kent, Ottawa, K1A OH6. Hee ae i a HEC He He he ae 246 i 2 9 AC a 2 2 2 2 a 94 2K ah 2c 2h ake 3h ake ake et 407 de plantes différen-- ‘que--toutes les commissions o seh) VOD : WA 4 sia les Anglais _ du district un meilleur environnement cul- 4 | * scolaire de Saskatoon-East a 5 % & ; : turel a ces éléves. & laquelle appartient le village * : de Vonda. Par ailleurs, méme si officiel- Pére de 16 enfants, le culti- jement l'enseignement peut se vateur Liguory Leblanc affir- faire en francais jusqu’a !’éco- me que les chambardements |e secondaire, il n'y a qu'un dans les structures administra- endroit dans la province ow tives ont complétement enlevé cet enseignement est donné, le pouvoir que. les francopho- soit 4 Gravelbourg. nes avaient autrefois dans cer- |) nYexiste au ministére pro- taines commissions “scolaires. vintialades! Education Buoune on a ae ees structure particuliére pour pe ADE de Ae iajontte Bniopno: l‘enseignement francais et,dans ne, M.Leblanc a déclaré, au tout le ministére, seulement cours. d’une conversation té- fonctionnaires. y -travail- léphonique avec le SOLEIL, ds rai ios : scolaires rurales avaient refu- Voila pour un premier por- sé .un..programme. du gouver- trait de fa situation des fran- nement fédéral prévoyant de cophones de la Saskatchewan généreusés subventions pour brossé 4 partir des événements lenseignement du francais. Particuliers de Prud’‘homme. SE AREA A He a HC I ae IA A AE HEA A He He He HEME Ie He ac ae | DE BIEN’ INTERESSANTES TROUVAILLES L’Office de la langue frangaise vient de faire paraitre dans sa collection des Cahiers, le Vocabulaire techni- que des quilles. Il y a dans ce petit livre de bien inté- ressantes trouvailles. J’ai appris que la quille-maitresse pourrait aussi s’appeler en bon frangais la quille-reine, au lieu de king pin. Que la ligne de jeu est le bon équi- valent de la “‘foul line” anglaise, que “l’allée”’ s’appelle: techniquement la piste de jeu. Le coup parfait, c’est- a-dire le fait pour le quilleur d’abattre en un seul lancer toutes les quilles, avec sa premiére boule, s’appelle Vabat. Si vous: jouez aux quilles, évitez de dire que vous bowlez. Un autre anglicisme inacceptable est: traverser la king pin. Si en anglais on dit to cross the king pin, en frangais on dit croiser, pour exprimer le mouvement d’une boule qui, au lieu de frapper la quille-reine du cdté du bras lanceur, la croise pour Yatteindre de flanc du cété opposé. Cessons, nous dit Yauteur de la brochure, de parler de salon de quilles. C’est salle dé quilles qu’il faut employer. Une étude _ du jeu de quilles fort bien faite. Cet espace est acheté par le Secrétariat d’Etat. Les textes quis’y trouvent sont publiés dans les 14 journaux mem- bres de l’Association de la presse francophone hors Québec, APFHQ. cui ai sib ans “ee babs Bwee ste Jom an veliod ai “welie ! yee) cvaw aia1b eup (tiré de la publication “Le mot du jour”, éditée par l'Office de la langue francaise du Québec et préparée. par Louis-Paul Béguin, linguiste), Ngee: 7353 OHTA 3adsuO