Information Regard sur la politique québécoise Bourassa fera-t-il tout pour gagner? Le premier ministre québécois peut sauver le camp du OUI si Brian Mulroney se retire du débat référendaire au Québec. Cependant, le camp du NON gagne en popula- rité a travers le Canada. Robert Bourassa a-t-il avantage a faire triompher le OUI dans sa province? ommengons sur une note C positive. Bénissons donc le ciel de ce que nos campagnes référendaires ou électorales durent moins qu’autrefois. Je ne sais pas, en tout cas, combien d’entre nous pourraient survivre pendant encore six ou huit semaines a une telle herésie de sophismes et de demi-vérités. Constatons, en deuxiéme lieu, a quel point cette campagne référendaire nous familiarise avec les beautés du paradoxe. Voir, par exemple, Jean Chrétien voler a la rescousse de son “bon ami” Joe Clark, voila qui suscite au moins un sourire amusé, tout comme d’ailleurs le fait de voir Trudeau, Parizeau et Manning parait cependant en s’alimenter les uns les autres en munitions contre l’entente de Charlottetown. Un paradoxe particulier, mais d’un tout autre gabarit, me train de se dessiner. Il Laurent Laplante renverser la vapeur et extraire un OUI de la population québécoise, mais, en méme temps, Robert Bourassa a de moins en moins intérét 4 ce que les Québécois acceptent concerne Robert Bourassa. Le premier ministre québécois est, en effet, entrain de s’installer au creux de la plus belle contradiction qui soit: il peut encore, 4 condition que Brian Mulroney cesse de lui nuire, éditions Prise de parole. Choisissez parmi Amprimoz (poésie), d'albertine Hallé (roman) (lutte francophone). téléphonez au 683-7092. 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V6A 2W3 ou Le tirage au sort des prix dont le voyage 4 Québec aura lieu en avril 1993 lors d'une soirée commérorative YS marquant le 25éme anniversaire du Soleil de Colombie. ow, le projet — de Charlottetown. Regardons cela de plus prés! De fagon a peu prés unanime, les observateurs de la campagne référendaire, telle qu’elle se déroule au Québec, mettent le premier ministre Mulroney au “passif” de V’opération. Plus Mulroney se montre et se déméne, plus il nuit au OUI. Plus le premier ministre canadien branditle tonnerre, plus ilstérélise l’astucieuse campagne publicitaire montée par les ‘stratéges de Robert Bourassa et qui multiplie les demi-teintes. L’unaimeles béliers mécaniques, Vautre présente des bibelots. Visiblement, mieux vauten mettre un sur la touche. Toujours de facon 4 peu prés unanime c’est, on |’aura deviné, Mulroney que 1’équipe québécoise du OUI préférerait rendre moins visible. Sile premier ministre canadien consentait a une éclipse, la machine libérale de Robert Bourassa pourrait en surprendre plusieurs. N’oublions pas que Brian Mulroney doit rencontrer d’ici trés peu l’échéance électorale et qu’il n’a donc aucun désir de se montrer discret. C’est dans ce contexte que Bourassa, qui pourrait donc se _ tailler un succés personnel en réunissant 1a ot Brian Mulroney indispose les gens, entre de plein- pied dans le paradoxe. Robert Bourassa constate depuis quelques jours que la faveur du NON demeure importante dans de larges segments des provinces canadiennes-anglaises. Du coup, il devient de plus en plus probable, a ses yeux comme pour vien des observateurs, que le OUI n’a pas gagné la partie et que, méme si le OUI devait l’emporter pour l’ensemble du. pays, il ne ]’emportera pas dans chacune des provinces. Cette possibilité fait planer d’énormes risques sur la téte de Robert Bourassa. Précisons |’hypothése. Trois ou quatre des provinces anglo-canadiennes rejettent Ventente de Charlottetown et la rendent ainsi politiquement inutilisable. Robert Bourassa doit-il, dans cette hypothése, tout mettre en oeuvre pour obtenir un OUI de la population québécoise? Ce n’est pas évident. Si, eneffet, Charlottetown avorte de la m€me maniére que Meech, Québec et son premier ministre achévent de perdre toute crédibilité si, comme 4 Meech, ils ont dit OUI 4 Charlottetown. Cette legon, ne doutons pas que Robert Bourassa 1’a comprise: dire OUI quand I’autre n’offre plus rien, c’est humiliant et dévastateur. On voit le paradoxe: si quelqu’un peutpermettre au OUI de l’emporter au Québec, c’est Robert Bourassa et non Brian Mulroney. Or, Robert Bourassa court les plus grands risques si, pour la deuxiéme fois, il fait accepter au peuple québécois une proposition que certaines régions du Canada anglais abandonnent a la derniére minute. Mais, me dira-ton, Robert Bourassa ne risque-t-il pas de perdre le pouvoir s’il ne parvient pas a gagner le référendum? Je n’en suis pas si certain. Les Québécois, ne]’oublions pas, ont dit NON a René Lévesque lors du référendum de 1980, mais ils Vont aisément réélu comme premier ministre]’année suivante. Ils pourraient fort bien voter NON dans le cadre du référendum, mais donner un troisiéme mandat a Robert Bourassa dés la premiére occasion. Cela place Robert Bourassa dans son décor favori: il a, en effet, une assez grande marge de manoeuvre. REFERENDUM Oo2 Absent le jour du référendum ? Vous pouvez voter a Pavance dans un bureau spécial de scrutin a. les 22 et 23 octobre, de midi a 20 h. | L’adresse est sur votre avis de recensement. 22-7533 F ELECTIONS CANADA Vendredi 16 octobre 1992 Le Soleil de Colombie