Mot de | ‘equipe pene EST Eo ee ema éducation, théme d’une série de trois éditions dont voici la premiére, constitue le pilier essen- tiel la survie de la langue frangaise chez les communautés francopho- nes du Canada. L’enjeu éducatif devient une question de plus en plus cruciale, de fait, il se retrouve sur la ligne de front dans la lutte pour contrer une tendance significative vers l’assi- milation. A un point tel, qu’au cours des derniéres années, les parents sont devenus conscients que sans une amélioration de |’éducation et des moyens éducatifs en frangais, ce serait la fin des communautés francophones. Le cri d’alarme le plus percutant a peut-étre été lancé dans les foyers quand des parents ont réalisé que leurs enfants leur parlaient en anglais. Lacréation de la Commission nationale des pa- rents francophones (qui collabore avec’ Association dela presse fran- Les éditions, Education: «Enjeu National» sont une ini- tiative de |’Association de la presse francophone (APF) en collaboration avec la Commis- sion nationale des parents fran- cophones (CNPF). Volume I: Semaine: du 5 mars 1990 _ Direction générale Wilfred Roussel Direction de la publication Luce St-Pierre Comité consultatif Paul Charbonneau Ginette Gratton Richard Nadeau Rédactrice en chef Reine Degarie Rédacteurs Gilles Belleau Paul Charbonneau Jean-Pierre Dubé Guy-Marc Dumais Cécile Girard Christian Hyde Daniel Marchildon Angéline Martel Raymond Théberge Bado (Caricature) Conception et Photographie: Page couverture Guy-Marc Dumais (Studio Fernand Leclair) Publicité (OPSCOM) Claudia Schiffo André Thivierge Lucie Tremblay Typographie et Montage Edigraph inc. Impression Qualimax Inc. Les textes n’engagent que leurs auteurs respectifs. Toute correspondance doit étre adres- sée au 900-325, rue Dalhousie, Ottawa, Ontario, KIN 7G2. Tél.: 613.237.1017, Fax: 613. 234.6313 Nous tenons a remercier le Secrétariat d' Etat du Canada pour leur contribution au pro- Jet. ' cophone ala production de ces trois éditions) est l’aboutissement logi- que pour ces gens qui se sont sentis brimés dans leurs droits. Evidemment, la question revé- tant une telle importance, 1’ APF dont le mandatestnon seulement de contribuer au développement de la presse francophone mais aussi de contribuer a une meilleure informa- tion a la clientéle servie par ses journaux membres, a réalisé l’inté- rét de produire ces trois éditions sur l’éducation. D’ailleurs, cette série s’inscritdans une ligne d’action car elle continue la production d’édi- tions spéciales commencée depuis quelques années. L’éventail de sujets que recou- vre le dossier de |’éducation au Canada est tellement vaste que nous avons décidé d’y consacrer trois cahiers intitulés Education: «Enjeu national». Le premier donne un apercu de I’ état de la situation, le deuxiéme soulévera les probléma- tiques en jeu et le troisiéme ouvrira un pan sur les perspectives d’ave- nir. Cependant, il est impossible de tout relater, vu l’ampleur, la diver- sité et la multitude d’intervenants concernés dans ce dossier. Les systémes d’éducation relévent des responsabilités provinciales. Il y a donc dix fagons de gérer 1’éduca- tion en milieux minoritaires : les juridictions de neuf provinces et des Territoires du Nord-Ouest. Ce qui signifie dix modéles a identifier et dix analyses 4 faire, multipliés par autant de facteurs influencant l’éducation a l’intérieur de chaque région. Il y a aussi 10 niveaux d’évolution dusystéme d’enseigne- ment. II n’existe pas deux provin- ces qui sont au méme niveau de développement et d’application du systéme d’éducation. Un seul axe _ demeure constant pour tous : l’arti- cle 23. Nos éditions ont voulu jeter un regard sur certaines pistes afin de tracer, d’analyser et de prévoir les éléments les plus pertinents ou représentatifs des dossiers éduca- tifs. Nous ne prétendons pas faire une couverture exhaustive de toute la problématique. Méme avec trois éditions c’est impossible. Vu le dynamisme et peut-étre méme la mutation que connait le domaine éducatif en milieu franco- phone minoritaire et vu le vif intérét des participants 4 ces éditions, nous croyons nécessaire d’y accorder un suivi. Nous formulons donc le souhait de produire des éditions subséquentes, sur une base annuelle. Autour de l’article 23 Jusqu’a récemment, jamais les francophones n’avaient pu recourir a un outil tel que l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés qui reconnait pour la pre- miére fois des droits spécifiques de langues officielles du Canada. L’article 23 est maintenant utilisé a toutes les sauces. Pour le lancement de notre pre- miére édition, nous avons choisi d’approndir ce nouvel outil louan- gé par les uns, contesté par les au- tres, interprété différemmentde part et d’autre, mais quiconcerne tout le monde del’enseignementen milieu minoritaire francophone et qui est lié A presque tout ce qui bouge pré- sentement en éducation. Un premier article retrace les causes de l’article23,enexpliquela portée et avance des opinions quant 4 l’interprétation du jugement que la Cour Supréme du Canada rendra incessamment a cet effet. Puis, un exposé nous rend comestible un autre aspect de ce méme article, celui des «ayants-droit» et il fait comprendre |’importance, pour les faire valoir, d’instaurer des mesu- res incitatives comme des ressour- ces suffisantes dés le préscolaire et par l’établissement de centres sco- laires et communautaires. Nous traitons d’ailleurs de ces sujets un peu plus loin dans le cahier et nous nous arrétons plus particuli¢rement a leffet positif de garderies au Manitoba et de centres scolaires et communautaires au Nouveau- Brunswick et a Terre-Neuve. Afin de bien saisir les implica- tions liées 4 la Charte canadienne, nous offrons un résumé de l’évolu- tion générale de |’éducation des minorités francophones au pays. Mais, dans tout ga, que pensent les jeunes des systémes dans lesquels ils évoluent? Un article sur la fran- cophonie étudiante nous renseigne a cet effet. Les étudiants et leurs parents n’hésitent pas a parfois mener de longues luttes pour obte- nir gain decause. C’estce que nous apprend un article sur la troisitme ouverture officielle d’une école secondaire 4 Penetang, dans le sud de l’Ontario. Enseigner en milieu minoritaire, ce n’est pas moins courageux, surtout au Yukon. Si l’on suit l’histoire d’une_ensei- gnante, nous réalisons qu’il s’agit presque d’une vocation, mais que l’espoir pour des jours meilleurs pointe 4 l’horizon. Souhaitant que nos cahiers de- viennent des outils de référence nous avons cru faire oeuvre utile en résumant en trois séquences, une par édition, la situation des lois pro- vinciales en éducation et le portrait de 1’état actuel des interventions des comités de parents francopho- nes au pays. Bref, des dossiers 4 lire et a sui- vre. DhiS Nok LOLS, C'S T-TOWT LE ConTelige WW AVEREC: Gy WH“. q { FASSE DU S)BSONCTIF fe Ri ~ FRANCAIS “A LINTERIEIZ La charte des droits et libertés: L'article 23 de la Charte des Droits et Libertés influence ac- tuellement tous les domaines de l'éducation en milieux minoritai- res au Canada; en voici l'énoncé: (1) Les citoyens canadiens: a) dontlapremiére langue apprise et encore comprise est celle de la minorité francophone ou an- glophone de la province ou ils résident. b) quiontreculeur instruction, au niveau primaire, enfrancais ou en anglais au Canada et qui résident dans une province ou la langue dans laquelle ils ont recu cette instruction est celle de la minorité francophone ou anglophone de la province. ont, dans l'un ou I’ autre cas, le droit d'y faire instruire leurs en- fants, aux niveaux primaire et se- condaire, dans cette langue. (2) Les citoyens canadiens dont un enfant a recu ou recoit son instruc- tion, au niveau primaire ou secon- daire, en francais ou en anglais au Canada ont le droit de faire ins- truire tous leurs enfants, aux ni- veaux primaire et secondaire, dans la langue de cette institution. (3) Le droit reconniu aux citoyens canadiens par les paragraphes (1) ’ et (2) de faire instruire leurs en- fants, aux niveaux primaire et se- condaire, dans la langue de la minorité francophone ou anglo- phone d’ une province: a) s’exerce partout dans la pro- vince ou le nombre des enfants des citoyens qui ont ce droit est suffisant pour justifier a leur endroit la pres- tation, sur les fonds publics, del’ instruction dans la langue de la minorité; b) comprend, lorsque le nombre de ces enfants le justifie, le droit de les faire instruire dans des établissements d’ enseignement de la minorité linguistique fi- nancés sur les fonds publics. L’article 23 renferme des garan- ties importantes concernant les droits des minorités linguistiques dans le domaine de |’éducation. Dans les neuf provinces ou l’an- glais est la langue de la majorité ainsi que dans le Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest, les pa- rents qui sont citoyens canadiens et dont la langue maternelle est le francais ou quiontrecu leur instruc- tion au niveau primaire en francais au Canada ou encore dont un enfant a recu ou recoit son instuction pri- maire ou secondaire en francais au Canada, ont le droit, en vertu de la Constitution, de faire instruire tous les enfants en frangais. ANGLAIS A VEXTERIPIK Article 23 Au Québec, les citoyens cana- diens qui ont recu leur instruction primaire en anglais au Canada ou dont un enfant a recu ou recoit son instruction en anglais au Canada, ont le droit, en vertu de la Constitu- tion, de faire instruire tous leurs enfants en anglais. Le critére de la langue maternelle des parents ne s’applique pas au Québec, 4 moins que son emploi ne soit autorisé au préalable par l’assemblée législa- tive ou le gouvernement du Qué- bec. Dans tous les cas, le droit 41’ ins- truction dans la langue de la mino- rité s’exerce 1a ot le nombre d’en- fants admissibles est suffisant, et comprend, lorsque le nombre d’en- fants le justifie, le droit a l’instruc- tion dans des établissements -d’en- seignement de la minorité linguisti- que financés 4 méme les fonds publics. € O66) Siew ¢ Np eUleWes ‘| EWN|OA-«jeUOJEN NeluUy» :uoeoNpy