4, Le Soleil deVancouver, 4 mai 1973 alaide! Imprimer un journal Spal gais toutes les semaines en Colombie n’est pas tache fa- cile. ‘*Le Soleil’? existe de- puis maintenant 5 ans ; la lutte a été difficile et conti- nuera de 1’@tre. Saviez-vous que pendant, toutes ces années, il a tou- jours été fait en trés grande partie avec des gens qui of- fraient gratuitement leurs services. Des gens qui ont. donné “leur temps, des soi- rées trés longues... et sans compter les tours. Le financement du Soleil a toujours relevé du prodige. Les experts venus de 1’Est dont Jean Laurin ont toujours été étonnés de voir que la population franco - colom- bienne avait réussi 4se don- ner un tel’journal, disposant de si peu d’argent. Cet ex- ploit fut possible grfce au courage et a la détermina- tion d’une poignée de gens engagés. Vous voulez nous aider? Vous le pouvez, premiére- ment en lisant le ‘‘Soleil’’ et en le faisant connaftre, nous sommes plus nombreux qu’on ne le pense 48 lire le frangais en Colombie. Vous pouvez deuxiémement vous abonner A ce sixiéme volume du Soleil qui commence avec ce numéro du vendredi 4 mai 1973. Le sixiéme volume, c’est-a-dire notre sixiéme année, comprendra environ 50 numéros. Troisiémement, vous pou- vez nous aider en venant of- frir vos talents. Nous avons besoin de gens pour nous aider A tous les niveaux. Voici quelques ta- ches od il manque des gens: adressage du journal, rédac- tion d’articles, campagne d’ abonnement, permanence (recevoir les gens, répon- dre au téléphone), mise en page, dactylographie d’ar- ticles (mise en colonne auto- Matique), promotion du jour- nal, etc. Ce n’est pas payant, mais c’est une bonne occasion d’ apprendre 4 faire un journal. Il y a une réunion de toutes les personnes intéressées tous les jeudis soirs au3213 de la rue Cambie, 47h 30. Durant ces réunions, nous examinons ensemble numéro qui vient tout juste de sortir. Nous discutons également du contenu du numéro de la se- maine suivante et de la ré- partition des taches. Si vous voulez en savoir plus long sur ‘‘Le Soleil’’ et que ¢a vous tente de partici- per A la création d’un jour- nal, ces réunions sont pour vous la fagon la plus simple de le faire. Si vous ne pouvez venir aux réunions ce soir-lA passez nous voir 4un autre moment. Si vous vouleznous envoyer des articles : on aime les avoir le plus t6dt possible : ils doivent nous parvenir au plus tard le vendredi. Si c’est quelque chose d’ur- gent, vous pouvez toujours nous apporter vos informa- tions jusqu’au lundi aprés- midi au plus tard. Le jour- nal est daté du vendredi. L’équipe * _ eT A alaide! eee 1PE2" ou 1a clochette d’un porteur d’eau vétu de rouge. Du sable. Des milliers de miles de sable. Une maigre végétation d’épineux donne, en de rares endroits, 1|’illu- sion de la vie. Ces arbres protégent leurs feuilles ra- bougries au moyen d’une multitude de longues épines et, malgré cette défense, les animaux nomades des cara- vaniers, chévres et cha- meaux, s’en nourrissent. Pas d’eau. Quelques puits souvent desséchés ou conte- nant de i’eau saumatre ja- lonnent les pistes. C’est la MAURITANIE. Le sceau de l’aventure m’avait marque, comme beaucoup d’enfants, au tra- vers des lectures et mainte- nant, me voila prét, répon- dant A l’Appel du désert. Il faut un véhicule solide pour traverser ce territoire désertique. Daniel, mon coé- quipier, avait conseillé un 4x4 Renault, modéle mili- ‘|taire, pour ses quatre roues motrices et son volume ha- bitable. L’acquisition en ayant été faite chez un stoc- keur de véhicules de l’armée 4 Aix-en-Provence, nous 1’ avons aménagé en blindant la toiture d’une tole épaisse qui venait se river A l’avant: }auX Montants de pare-brise. Cela lui donnait une silhou- ette massive et un peu mons- trueuse.. Bien entendu, 1’in- térieur a retenu tous nos soins et nous l’avons rendu le plus confortable possible pour pouvoir y dormir 4 l’aise et y bien ranger notre matériel, cuisine, provi-| sions, vétements, outillage. Notre but était de rouler Les gens de St Tropez étaient intrigués par les al- lées et venues de ce véhicule insolite. Mais c‘est dans cette ville que j’habitais et c’était donc le point de départ de notre expédition. Aprés avoir traversé l’Es- pagne, le ferry boat nous a déposés sur la terre d’Afri- que, 4a Ceuta, et nous avons ressenti une grande émotion au contact de ce sol mysté- rieux aux légendes fascinan- tes. Le MAROC est sillonné de routes carrossables. Pas de problémes de circulation Nous avons eu les premiers contacts avec un peuple d’une civilisation differente, qui vit au rythme ducoran, quel- ques siécles en retard. Nous l’avons parcouru au son du tam tam et au chant du muez- zin qui psalmodie des ver- sets 4 la louange d’ALLAH. du haut de la tour des mos- quées. pent le charme du pays. Elles ne sont pas la gloire des co- lonisateurs, mais ceci est une autre histoire. On entre vraiment en Afri- que 4 MARRAKECH, avec ses souks colorés, la place DJEMA EL F’NA, véritable cour des miracles ou tout un peuple piétine devant des camelots, des diseurs de bonne aventure, des musi- ciens, des sorciers, des dan- seurs, des montreurs de serpents, dans un bruit lan- cinant de tam tam que do- ‘mine le son aigrelet d’un vers le Sud de paesraduery Casablanca, Rabat, sontdes | villes européennes qui rom- | par Puis en bordure de 1‘ At- lantique, c’est AGADIR, la ville martyre, entiérement détruite par un tremblement de terre et reconstruite. Par certaines nuits lourdes on sent encore sourdre des en- trailles de laterre une odeur fétide. TIZNIT,GOULIMINE, TANTAN et le désert com- mence. Un désert de pierres de deux cents miles qui né cessite cinquante heures de volant. L’asphalte a cédé la place 4 la piste et, leplus souvent, on roule 4 la trace et 4 l’aide de la boussole. A partir de TARFAYA, 4 1’ex- tréme Sud du Maroc, le sable fait son apparition. Une nou- velle expérience. La pelle doit souvent entrer en ac- tion. Nous parcourons avec peine les 30 miles qui nous séparent de la frontiére du SAHARA espagnol, atravers les dunes, et les roues de notre camion laissent de profondes orniéres dans le sable, s’ajoutant aux autres et augmentant les difficultés de parcours. Pour éviter ces sillons, les véhicules pas- sent 4 droite ou 4 gauche et ainsi la piste s’élargit quel- quefois sur plusieurs miles. Comme les traces s’entre- croisent on risque facile- ment de s’égarer. A la frontiére - quelques tentes de toile - les doua- niers nous offrent le thé 4 la menthe en signe de bienvenue. C’est.ensuite une route asphaltée jusqu’a la Ditale EL AIUN, en bor- dans vos Les caisses populaires en Colombie- Britannique ai- dent les gens a s’aider eux mémes, dans tous les do- maines de la gestion finan- * Pret * taux réduit. * Systéme d’éparne at- trayant Il y a 205 Caisses comp- tant 256 comptoirs atravers la province. Cantie dure de l’océan. Ville mili- taire protégée par des en- ceintes de barbelés et des miradors. C’est le centre de la Légion espagnole. Quand on rencontre un civil on peut dire que c’est un mi- litaire en permission. Les. formalités douaniéres et po- liciéres sont longues et fas- tidieuses. C’est le dernier bastion. Maintenant, noug avons conscience que le voyage de- vient sérieux. Renseigne- ments pris, nous allons pé- nétrer en Mauritanie par l’intérieur des terres et nous nous enfongons dans le dé- sert jusqu’a FORT GOU- RAUD. Dans cette immensi- té, le corps et l’esprit se purifient des miasmes de la civilisation. Les valeurs deviennent plus réelles et les ressources que posséde 1’étre humain sont utilisées au maximum. C’est la vraie vie, celle of l’argent ne veut plus rien dire, celle ot une gorgée d’eau a plus de va- leur qu’une poignée de bil- lets de banque, celle oi 1’ entr’aide n’est pas un vain mot. Une nuit brusquement, nous perdons toute trace et nous jugeons qu’il est préférable de nous arréter. Quelle sen- sation ! Le ciel était cons- tellé d’étoiles et l’atmos- phére tellement pure les faisait briller d’un plus vif éclat. Nous étions seuls, en plein désert, loin de tout. Je me suis éloigné du camion Ensemble nous avons S6ZZ5AS2518! Pour vous aider besoins financiers Ensemble nous avons un ac- tif total dépassant le mon- tant de $677,571,825.18) soit une augmentation par rap- port 4 l’an dernier de 43.5% ; En Colombie 1’année dernié- | re les caisses populaires ont | aidé dans leurs épargnes et emprunts plus de 418,680 citoyens. Credit ‘besoin d’un prét ou d’une épisode dun voyage en Afrique André SSS ik a ES PO Se SS a ET eI nyse 2 OR ee et j’ai éprouvé le besoin de me mettre nu, de me baigner dans cette nuit comme il de- vait y en avoir 4 l’origine des temps. Le lendemain, nous attei- pre Sea capa: ville ar- 5 : : faene noite de. aiinecel aS fer, insolite. Ici, le gigan- tisme industriel contraste avec la simplicité des con- trées que nous venons de tra- verser. L’homme viole la terre et la torture pour en extraire ses richesses. Eternelduel du possesseur et du possédé, du fort et du faible. La sociétequi exploi- te le sol mauritanien s’ap- pelle la MIFERMA. Pour transporter le minerai, elle a construit une voie ferrée qui traverse des centaines de miles de désert jusqu‘a FORT ETIENNE. Le train est A l’échelle de 1’exploi- tation : 100 wagons tractés par quatre locomotives. Le minerai, extrait 4 ciel ou- vert, est trés riche puis- qu’il contient jusqu’a 70 % de fer. Les concasseurs, tels des monstres antédiluviens, broient la roche 4 longueur de journée et des camions énormes le déversent dans leur mAachoire d’acier. Et c’est dans cette ville de fer et de béton, cancer de Et c’est dans cette ville de fer et de béton, cancer de la nature créé par les hom- mes, dans cette ville qui ne ---Suite page 5 Alors si pour quelques rai- sons que ce soit vous avez hypothéque ou que vous dé- siriez accroftre les intéréts sur vos dépdts A terme, passez nous. voir A votre caisse populaire. It’s a good feeling to belong!