4, Le Soleil de Colombie, 20 Aodt 1976 Sous le projecteur par Michel Monnet Michel Picard | UN HERAULT PARMI LES HEROS Chaque médaille a deux faces: laissons le cété pile (ou bills)A ceux qui vont payer et regardons ce que les Jeux nous ont apporté en beauté. Il y a des siécles A Olympie, les poétes étaient nos reporters modernes. A Montréal, M. Michel Picard a été 1’un d’eux. Q - Avez-vous vu cette jeune gymnaste roumaine dont la gracile silhouette a brillé sur tous les écrans - R - J’ai eu la chance de l’approcher d’assez prés et méme d’assister A l’un de ses interviews. Elle a été la vedette qui a aidé A vendre les Jeux Olympiques au monde entier. C’est pourquoi les sports les plus spec- taculaires sont toujours au début - 2g - Votre impression sur la publicité faite autour d’el- R - En tant qu’étre humain, c’est un trés grand gym- naste, mais il est regrettable d’avoir besoin de vendre les jeux - Q - Quelle discipline vous a le plus enthousiasmé - R - Lematch de ‘‘soccer’’ of la Russie a (avec peine) battu le Canada par 2 4 1. Notre équipe nationale était trés homogéne et bien entrainée - Q - Et quelle a été votre déception sportive - R - L’équipe féminine de volley-ball. Rien n’a semblé marcher comme il faut - Q - Quel a été le comportement des athlétes - R - Je suis allé A l’intérieur du Village Olympique, et un fait m’a frappé. Il semble que, cette année, les athlétes américains n’ont pas été entrafhés pour gagner A tout prix. L’esprit sportif dominait chez eux. - Q - Au point de vue technique et professionnel, étes- vous satisfait - R - Il n’y a jamais eu, au cours des Jeux Olympiques, une telle couverture: 23 sites avec 5 cameras fixes par site, plus 2 cameras mobiles - Q - Expliquez-vous les succés russes - R - Chez eux, les entrafneurs sélectionnent en vue des résultats. D’ailleurs, tous leurs athlétes sont ingénieurs ou étudiants. Il n’y a pas un seul ouvrier - Q - Aprés cette expérience, aimeriez-vous aller 4 Moscou pour les prochains Jeux - R - S’il y a des Olympiades, je ferai des pieds et mains, et plus - Q - La politique est incompatible avec les sports, mais la politique ¢€st notre vie de tous les jours. Alors - R - C’est pourquoi notre réle est ingrat, car notre tra- vail est de faire vivre les gens au rythme olympique. Ceci dit, j’approuve entiérement le Gouvernement dans l’affaire de Formose - Q- Les Grecs observaient, pendant leurs guerres, une tréve A l’occasion des Jeux Olympiques, et les athlé- tes pouvaient circuler librement. Preuve peut-étre, de leur haute civilisation - R - Non, c’est placer Jl’athléte au-dessus de tout et cela fausse 1l’échelle des valeurs - Q - Quel événement a pour vous, marqué 1l’ouverture des Jeux - R - La naissance de ma fille. J’ai pu assister 4 l’ac- couchement dang la nuit et, le lendemain, je reprenais mon travail .- des Q - Toutes nos félicitations a4 la jeune mamanet 4 vous-méme. Maintenant revenons 4 Vancouver. Quel est votre titre 4 Radio-Canada - R - Animateur depuis 4 ans. Auparavant, j’étais 4 Sas- katoon - Q.- L'ingpiracee souffle od elle t-il d’@tre pris dé court'- ~ * “yout, Vous arrive- ‘ R - J’ai toujours su improviser, méme si j’ai quelque- fois. . .mis les pieds dans le plat. Cependant, j’ai tou- jours préparé mes programmes avec soin - Q --Il vous est parfois arrivé de dépasser votre pen- sée: Le téléphone sonne, alors! Quelle est votre réac- tion - R - Que de fois, que de fois, cela m’est-il arrive. Quand je réalise ce que j’aiditet que je sais que les gens _ ont raison, je m’excuse. Cependant, moncourrier m’apporte . ..50 lettres agréables, pour une de mécontentement - Q- Les peintres, écrivains, compositeurs, font des brouil lons, cela vous géne-t-il de ne pouvoir ‘‘retoucher”’ - R- C’est un avantage, une preuve de sincérité. D’ail- leurs, la vie ne se retouche pas - Q - La minute de vérité. Vos gofits en cuisine et en bois- sons - R - Des rognons sautés (4 la poéle avec des oignons) et, comme vin, un Beaujolais ou un Bourgogne sec - Q - Votre sport préféré est-il toujours le soccer - R - Oui, mais il est difficile de s’entrainer. C’est pour- quoi je pratique le tennis et surtout la marche a pieds, environ une heure par jour - Q - Que préférez-vous: la lecture ou la musique - R - Il y a quelques années, c’était la lecture: Prévert, Cendras, Simenon; maintenant je préfére la musique et les disques de Jacques Brel et Serge Regianni - Q- A 26 ans, vousétes jeune. Que pensez-vous de 1’é- cart entre générations - R - Les générations pour moine se comptent pas en an- nées mais en maniére de penser. De toutes fagon, tout est toujours remis en question - Q- — . votre définition de l’argent et que feriez-vous si vous deveniez subitement millionnaire - R - Je m’achéterais aussitdt une station de radio; pour le reste, je peux me contenter du strict nécessaire. L’argent n’est souvent qu’une consolation pour le man- que de bonheur - Q - Quel est votre passe-temps favori - R - Marcher etregarder lesgens. Je me proméne’sou- vent avec un calepin pour noter les choses extraordinai- reg que je vois et m’enservir dans mes emissions. J’ai- . me observer - Q- La ville de Montréal, of vous avez vécu, vous a-t-elle semblée différente, vue sous les couleurs 0O- lympiques -— R - Cela lui donne un air de féte cosmopolite, mais les quartiers de ma jeunesse, vers la Céte-des-Neiges, ont été rasés et remplacés par des gratte-ciels - Q - Quels sont vos goftsenpeinture, moderne ou an- cienne - R - Avant tout Van Gogh, puis Chagal et la premiére pé- riode de Picasso - Q - Quels sont vos défauts, d’aprés vous et aussi d’a- prés votre femme - R - Je pense avoir un peu trop le souci de la perfection et, peut-@étre, suis-je un peu menteur. Ma femme pré- tend que je vois tout, Q - Quel est le disque vous aimeriez nous faire enten- dre sans arrét, si vous osiez - R - ‘*Le Petit Garcon’, par Serge Reggiani - Q- Vous avezunautre poste qui vous attend 4 Ottawa. Pourquoi avez-vous demandé une affectation autre - R - Je pense que pour l’animateur, comme pour |’audi- toire, il est bon de changer; cela permet un renouvel- lement. Cependant, je suis heureux des années passées dans 1’Ouest et je m’en vais avec regret. - Q - Quelle est votre définition du mot ‘‘francophone’’ - R - Quelqu’un qui veut mourir en faisant sa derniére priére en francais - Vous connaissez la voix de Michel Picard, vous ne 1’en- tendrez plus; vous connaissez maintenant l’homme et le voici parti dans l’Est. Puissiez-vous le regretter au- tant qu’il vous regrette - Il vous est arrivé de l’approuver, mais parfois aussi de le maudire, parce qu’il n’était pas de votre avis. Cela prouve seulement qu’il a ducaractére et des opi- nions personnelles. Il ne nous reste qu’a lui souhaiter BONNE CHANCE ! ! ! LE. 5] ome Cbkerale DomaycpstS eds Vout done I) eo Sor fn. Ba, We a &. rezen ee © Chest oe bag £3 en fonction de mon travail - Weare sma. ¥ Pee TR. un complexe de 206 millions au coeur de montréal Le nouveau Complexe Desjardins, ensemble d’é- difices destinés Ades bu- reaux, boutiques, hotel, etc. . -en plein centre de Montréal, construit par l’action combinée du Mou- vement Coopératif Desjar- dins et duGouvernement du Québec, devient le plus vaste ensemble immodbi- lier du Québec et du Canada tout entier, étant plus con- sidérable que ceux de la Place Villemarie et de la Place Bonaventure. On évalue 4 $206 millions le coftt des travaux de construction, qui ont duré 4 ans et quin’étaient pas complétement terminés, lors de la récente inau- guration officielle. Ce complexe se trouve entre les rues Sainte-Catherine et Dorchester, A peu de distance de la rue St-Lau- rent. L’ensemble se compose principalement de quatre immeubles, dont 3 tours, contenant surtout des bu- reaux et un hotel Méridien, avec des promenades et des centaines de boutiques au rez-de-chaussée, ¢t d’une place ou promenade couverte. Les tours comp- tent respectivement 29, 32 et 40 étages. Poe ES STS. canst eis: Quelque 20.000 personnes y travailleront et environ 60.000 s’y rendront chaque jour: pour affaires ou tout simplement pour se dis- traire... 135 boutiques Outre les 4tours, dont l’une est occupée par 1’hd- tel Méridien, capable de loger 1.000 congressistes, et une piscine extérieure, On trouve, dans ce com- plexe, une douzaine de restaurants, une caisse populaire et deux succur- sales bancaires, une clini- que de premiers soins, u- ne garderie d’enfants, qua- tre salles de cinéma, des galeries pour 135 bouti- ques, un centre de recueil- lement ou de silence, une grande place publique, recouverte et climatisée, Ouverte jour et nuit et couvrant une superficie de 0,405 ha (1 acre), des bars, des brasseries, des discothéques, etc. . 2 = 4 ‘ind = = & = = 34 Pd 8 Ed * a