¥ canal 7 a Vancouver et canaux 3 et 8 a Victoria Programme de la télévision francaise de Radio-Canada VOL.3: NO.8_ Vendredi 17 novembre 1978 : nn sett Pentre ene a nen ne Cn Quelques anecdotes en cours de tournage Le mercredi 4 19 h 30, les té- léspectateurs de Radio-Canada peuvent, si le coeur leur en dit, retourner dans leur Petite Patrie ou celle de Claude Jasmin. Ce- lui-ci, pour sa part, reste con- vaincu, que «sa» Petite Patrie est celle de tous les Québécois, et non seulement des Montréa- lais, méme si l'action se situe - rue Saint-Denis, entre Jarry et Bélanger. a C'est une reprise, bien enten- du, mais une reprise qui attire encore beaucoup de gens. Ceux qui avaient vingt ans en 1945 d'abord, puis leurs enfants en- suite qui ont toujours du mal a imaginer comment vivaient leurs parents il y a trente ans. La Petite Patrie, c'est la chronique d'une 6poque; c’est un docu- mentaire bien vivant; c’est une page de notre petite histoire, celle d'un quartier populaire de Montréal, un quartier bien défi- ni mais semblable a beaucoup d'autres, non seulement dans la _ Métropole mais également en province. Ce qui fait le charme de la Petite patrie, c'est son authen- ticité, sa simplicité, son naturel. Les téléspectateurs ont aimé tout de suite les membres de la famille Germain: le pére, la mé- re, les filles et le fils avec leurs qualités et leurs défauts. Ils ont aussi sympathisé avec la: pa- renté, les oncles et les tantes, avec les voisins, avec les amis. C’est pourquoi ils reviennent a- vec plaisir au rendez-vous du mercredi soir. Il faut dire que la réalisation ‘de Florent Forget est remar- quable et que le jeu des inter- prétes respire un tel naturel que tout le monde s’y laisse pren- dre. A ce propos, Claude Jas- min a tout plein d’anecdotes a raconter: «Aprés le tournage des premiéres séquences fil- mées, ma mére est allée trou- ver Giséle Schmidt et lui a dit: . «Vous m/'imitez trés bien, ma- dame»! Et Giséle Schmidt a sou- ri: pour elle, c ‘était un joli com- pliment.» L’auteur de la Petite Patrie nous dit encore: «Dans une des émissions de la série, je faisais intervenir un aveugle, accordeur de pianos. C'est Jean-Pierre Masson qui jouait le réle. On commence le tournage au mo- ment ou Jean-Pierre marche, canne blanche a la main, verres fumés sur le nez, rue Saint-De- nis, de Jean-Talon a Bélanger. Subitement, sans que, bien sar, personne ne I'ait prévu dans le décor, un autre aveugle, un vrai celui-la, croise en sens inverse l'aveugle-acteur Jean-Pierre Mas- son. A la stupéfaction de |’équi- pe technique, nous voila avec deux aveugles, presque ju- meaux. Sidérés, nous avons as- sisté a la scéne sans un mot et surtout sans oser déranger le véritable aveugle.» Claude Jasmin raconte aussi un fait amusant @ propos du restaurant que tenait son pére dans le quartier: «Quand nous avons commencé le téléroman, il y avait longtemps que le res- taurant de mon pére était fer- mé. Pour les besoins du tourna- ge, on avait installé a l'entrée du sous-sol les affiches indi- quant le restaurant ainsi que les marchandises qu’on- y vendait avec les prix pratiqués a |’épo- que. L'illusion était si compléte qu'une bonne dame du quartier s'améne au restaurant un bon matin avec ses bouteilles vides et son porte-monnaie. La pau- vre, elle a été bien désappoin- tée quand elle s'est trouvée non pas devant un comptoir bien garni mais une loge de maquilleur et d’habilleuse.» Pour terminer, car il en aurait mille a évoquer, Claude Jasmin nous raconte cette scéne cocas- se vécue a la gare Windsor a- vec René Caron, interpréte du réle de-l’oncle Léon: «René Ca- ron était costumé en employé du CPR avec la casquette, le complet noir et sa petite valise a la main. II faisait tellement bien dans le décor qu'un por- teur s'est approché de lui pour lui demander des informations sur les horaires des trains. René - lui explique la méprise et se re- tourne pour se trouver nez a nez avec un vendeur de crayons et de lacets (un vrai) qu'il «L’Homme devant la mort» A Second regard, le dimanche 19 novembre 4 17 heures, on ’ proposera, aprés les quinze mi- nutes habituelles consacrées a !'actualité religieuse nationale et internationale, un sujet qui nous , concerne tous: /‘Homme devant la mort. A ce propos,-on a profité du passage a Montréal de M. Phi- lippe Ariés «historien des men- talités», pour l’interviewer. En effet, dans une sorte de vision renouvelée en histoire, il a ten- té de démontrer qu'il existe une zone profonde en |’homme en: tre le biologique et I'historique... Depuis une quinzaine d’an- (au Moyen Age) a la mort refou- lée, maudite, «interdite»: «Fuir la mort est la tentation constan- te de l’Occident». 1] a démontré © que la vie sexuelle est paralléle a la mort et que |'‘homme a droit a une mort apprivoisée comme celle d’autrefois. Il faut revenir a la facon ancienne ou |’ on mou- rait en cérémonie, entouré de sa famille et de ses amis. Ce droit 4 la mort est aussi néces- saire a l'homme que son droit au bonheur et a la vie. Signa- lons, entre autres ouvrages pu- bliés ‘par Philippe Ariés: Essais sur l'histoire de la mort en Oc- cident, du Moyen Age a nos jours et l'Homme devant la “mort. nées, Philippe Ariés a entrepris’ des recherches sur l'histoire des attitudes de l'homme occi- dental devant la mort, a savoir comment on est passé lente- ment, progressivement, de la mort familiére, «apprivoisée» - On présentera ensuite une in- terview du pére Joseph Ledit s.j. auteur du livre Marie dans la liturgie de Byzance. Né en France en 1898, le pére Ledit a été professeur a |’Institut ponti- fical oriental (1929-1939). Il pas- se du rite latin au rite oriental en 1954 et il fonde, en 1959, a Montréal, l’Eglise catholique rus- se de la Présentation, pour les immigrants. Au cours de cette rencontre, le pére Ledit nous con- fiera: «La mort, je ne pense qu’a cela». Il aimerait méme. écrire un livre sur «la mort dans le rite oriental» mais cela lui pren- drait de six a sept ans et il est agé de quatre-vingts ans. Apres nous avoir parlé des différences qui existent entre la mort dans — le rite latin et le rite oriental, il nous dira comment il se pré- _ pare &@ sa propre mort. «Ce n'est pas la mort que je crains, c'est le mourir», a écrit Montaigne. Et c’est avec cette | phrase en téte que les repré- sentants du Centre de bioéthi- que de I'Institut de recherches cliniques de Montréal ont orga- es prend pour un figurant. II lui dit a brdle-pourpoint: «Je t’avats pas prévu dans la scéne». Stu- péfaction de l'autre qui n’y com- prend rien, évidemment.» Ainsi s'est tournée la Petite Patrie, magnifiquement interpré- tée par Giséle Schmidt (Mme Germain); Jacques Galipeau (Edmond Germain); Louise La- paré (Lucie); Christiane Pas- quier (Muriel); Louise Rinfret (Marie-Paule); Vincent Bilodeau (Clément); Michel Forget (Ro- land), et Jacques Thisdale (Her- vé), avec la participation de nombreux autres comédiens et comédiennes selon les exigen- “ces de la distribution. La Petite Patrie, un téléro- man qu'on revoit toujours avec plaisir parce qu'il reste toujours aussi actuel et vrai. Fernand Cété nisé un symposium intitulé «Pro- longer le mourir, qui décide?» A cette occasion, on est allé interviewer le Dr David J. Roy, directeur du Centre de bioéthi- que, ainsi que le professeur Hu- bert Doucet, du Département de ‘philosophie du Collége de Val- leyfield et chargé de projets au _ Centre de bioéthique. Le sujet discuté au cours de ce symposium était le suivant: Dans le cas d'un patient incapa- ble “d'exprimer ses volontés, faut-il utiliser, refuser ou sus- pendre tout traitement qui pro- longerait la vie? Qui, en der- ‘niére analyse, a le pouvoir et la responsabilité de décider qu'une thérapeutique de _ prolongation’ de la vie doit ou non 6étre ap-. pliquée au patient incapable d’exprimer sa volonté? Réalisateur de la partie actua- - (fragment) ‘lité: Lucien Létourneau, assisté d’Héléne Laporte. Reporter-in- terviewer: Yves Blouin. Anima- trice pour toute |l’émission: My- ra Cree. Recherche et inter- views: Gilles-Claude Thériault. * Réalisation: Alain Grothé, assis- té de Marie DesRosiers. R.H. Murale de Jordi Bonnet 4 I'Institut de recherches cliniques de Montréal iter AL A Pa AG Ak sie all Wl Re a A TN ALA On Eee | | | : |