~ Le Soleil de Colombie, vendredi 15 février 1980 Société Regard sur Maillardville Recherches historiques d’Alexandre Spagnolo Membre de la Société Historique Franco-Colombienne LE PATRIARCHE Jean-Baptiste Dicaire, né en 1892, fils de Jean-Bap- tiste Dicaire (senior) et José- phine Boyer, est venu de Hull, en 1909. Mort en 1978, il demeure encore dans notre mémoire. Il y a des morts qui sont toujours vivants par leurs oeuvres, de ceux qui disent: nos péres nous ont laissé un peuple, nous devons laisser a nos enfants un pays. On ne peut dissocier de Vhistoire de Maillardville cette grande figure. J.B. : Dicaire fut toute sa vie un militant de tout poil, un lutteur. Illutta pour l’amélioration des conditions de travail de ses compagnons a la Cana- dian Lumber Company. II formula la fondation d’un timide syndicat a cette fin. Résultat: saqué, mis a la porte, sept années sans tra- vail a cette... brebis galeuse. Puis, il fut repris, par suite d’un changement de mentalité de la société en- vers le mouvement syndical. Doté d’une force d’4me, Dicaire lutta toute sa vie et se fit une belle place au soleil, provoquant |’admira- tion chez ses compatriotes. Initiateur de l'idée de fonder le Foyer Maillard, le Club de V’Age d’Or (Branche 86) Maillardville, il en fut le Président pendant 14 ans. Au cours de réunions offi- cielles anglophones-franco- Mme Régina J.B. Dicaire-Gagné, la grande dame de Maillardville. Devenez membre de la Société Historique _ Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4.00 membre individuel $10.00 membre groupe Nom = apwesse ss VILLE —————— ——— CODE POSTAL—— ~—— Se EES Se _ Nos lecteurs nous écrivent DE MAILLARDVILLE: phones, il “osait” entonner Vhymne national O Canada, en frangais... Il nous a laissé des souve- nirs impérissables sur le vieux Maillardville et ses pionniers. Ses souvenirs, quoique oraux, furent notés et pu- bliés par M. Patrick Chotikian, lors de son entre- vue de Janvier 1977. Ils constituent un magistral acte de foi pour les généra- tions futures, celles de la reléve. Notons que le projet de M. Chotikian de tourner un film documentaire et historique ~ sur Maillardville, qui aurait été un témoignage visuel, a été l'objet de contradictions et d’obstacles regrettables. Néanmoins, nous relevons des souvenirs exprimeés, lors de la dite entrevue, des ob- servations pertinentes de J.B. Dicaire, comme: O Parmi les ouvriers em- bauchés a |’Est Canadien, de 60 4 70 furent trouvés inap- tes au travail du bois; c’étaient des Montréalais douillets... O Que le Pére Délestré, un - dur, interpellait les écoliers qui parlaient anglais dans les rues de Maillardville, aprés les classes, en leur disant: pas de “‘parleurs” anglais ici... ET Dicaire d’ajouter, avec-son accent folklorique, qui lui était propre: les parents ont dfi faire l'amour en anglais... ~ O Sur l’avenir de Maillard- ville, il avait des sentiments nuancés, voire empreints d’un certain pessimisme: un dépeuplement de Canadiens- francais, lent mais existant. Une perte de vitesse de la langue frangaise due a l’envi- ronnement anglophone croissant et infiltrant. Il y avait, disait-il, des messes en francais; mainte- nant, on en a ajouté en anglais. []° _ souci: que Maillard- ville, 4 longue échéance, ne finisse pas par perdre son entité et son identité ori- ginelles, ne devienne qu’un ex-Frenchtown... Visionnaire ou non, l’ave- nir dépend des jeunes géné- rations a venir, qui ne de- vraient pas oublier |’épopée de 1909-1910. On constate que les rues qui sillonnent le coeur de Maillardville ne sont pas riches en noms frangais; pour des rues Cartier, Laval, Délestré, Therrien, Begin, Girard, Gauthier, Vanier, Poirier, Dicaire, Lebleu, _Leduc ou Brunette, il y a des centaines de noms anglais. Méme Marmont, qu’on au- rait cru en hommage a Auguste Marmont, Duc de Raguse, Maréchal de France (1774-1852) n’est prosaique- Societé Historique Franco-Colombienne ment que le nom de L.E. Marmont, Maire de Coquit- lam, de 1914 4 1916 et de 1918 a 1922. Maillardville - Coquitlam a-t-il eu un maire canadien- francais? Peut-étre Géo H. Proulx (1923). Tout ceci nous porte a croire que Maillardville est un site sentimental rempli de forces de survie. - Méme le nouveau centre - communautaire, inauguré en mars 1978, sous le nom de Place Maillardville, 300, Car- ré Laval, pourtant sur une terre de Canadiens fran- cais, ex-famille Girard, terre qui a épongé des sueurs, des larmes, voire du sang des vieux pionniers, n'a presque rien de francophone. LES VIEUX DE 1909 - 1910: Combien sont-ils ou sont- elles? Une poignée. Leur dur La Pitt River Road de 1862 a donné lieu partiellement a ‘ TAvenue Brunette. NOMINATION A CNRAIL M. John Sturgess, vice-pré- sident, marketing, CN Rail, annonce la nomination de M. Marv A. Blackwell au poste de directeur a I'échelon na- tional, combustibles et pro- duits chnimiques, 4 Mont- réal. Il assumera l’entiére direction, pour le réseau, du: - marketing des principaux produits bruts (charbon, soufre, potasse, produits chi- miques). Avant sa présente nomination, M. Blackwell, natif de la Saskatchewan, était directeur, marketing, planification du marché — expansion. M. MARV A. BLACKWELL © passé dans les pénibles conditions de la vie d’alors, a ébranlé leur robustesse. Nous pouvons encore ren- contrer M. René Hamelin qui, avec trente familles, toutes venues en 1909, a véeu durant quatre années dans des wagons aménagés en logis en attendant la construction de leurs mai- sons, aussi Arthur Laver- dure, domicilié 4 Maple Rid- ge; Rodolphe (dit Pitou) © Boileau, de 1909, agé de 80 ans; Mme Ida _ Beaudoin- Proulx, née Couture (80 ans) de 1909; Wilfrid J. B. Dicaire, frére de feu Jean- Baptiste (78 ans) également de 1909; Régina Gagné, Vve Jean-Baptiste Dicaire, ve- nue avec sa famille de Saint- Romuald (Québec), en 1909, qui a largement contribué a — nous communiquer ses sou- venirs de jeunesse et du bon vieux temps, aidant notre exposé rétrospectif. Citons encore Rosa Ham- mond, venue en 1910, veuve d'Arthur Dicaire (frére de Jean-Baptiste et Wilfrid). Ajoutons Helena Cheva- lier (83 ans) du contingent de 1910, veuve Emery Paré Jr., dont le beau-pére, Emery Sr., était le Chef de la Police de Maillardville. On peut encore rencontrer le couple Alexandrine Laverdure, de 1909, et son époux Maurice Rompré. Nous croyons que quel- ques vétérans de 1909-1910 nous ont échappé. Les événements d’hier et d’aujourd’hui seront Vhistoi- re de demain. FIN Société Historique Franco-Colombienne Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie informait les premiers colons de la Colombie britannique Procurez-vous les exemplaires existants, du 11 septembre au 8 octobre 1858. Ecrivez 4: SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 PRIX: $1.25 — $0.25 pour la poste. Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? TE ee ee Ame) eee