‘Propos en lair
du. gondolier
du ciel

per
Jacques Baillaut.
GENS DANS LA LUNE ?
JEAN-DE—LA—LUNE ?

Nous sommes er 1'an 2000, Un
vaisseau spatial se deéplace rapi-
dement dans le grand silence de la
stratosphere,

A son bord, deux canadiens:
un homme et une femme reviennent
vers la terre qu'ils ont quittée
trente ans plus tét.

Ils ramenent de leur épopee des
échantillons de toutes sortes, des

_ connaissances accrues ainsi que dix-
huit rejetons tous nés dans la lune
portant des noms d'étoiles... Et des
vétements métalliques tailles dans
des boites a conserve,

Ce n'est pas que ce soit la m-
de sur la lune, mais seulement par
necessité en raison d'une erreur
de jugement de la part des savants

‘qui avaient préparé le voyage en

1970.

Ils avaient tout prev. pour’

rendre la vie rossible dans la lune,
nourriture, equipement ultra-moderne
TOU. si la seule chose qu'tils
niavaient pas prévue, c'est comment
deux astronautes de Sexes’ “différents
passeraient les soireés sur une pla
nete sans cinéma ni télévision,c'est
pour cette raison que dans la capsu-
le il n'y avait pas de layette, ni
dtaiguilles a tricoter,

Les robinsons de la lune furent.
trop occupés durant les quelques
mois qui suivirent leur arrivee
pour penser a la bagatelle. Mais
quand leur passe-temps redevint une
routine, le charme des " clairs de
terre " aidant,une fois la vaisselle
terminee, ils commencérent 2 se
compter fleurette.....

la chair étant aussi faible
dans la lune qutici-bas, il en re-
_sulta une succession de naissances,

18 petits terriens " vinrent a
la lune ",i1s pousserent sans mal et
-sans rhume sur cette planete depour-
vue d'atmo sphere, done de microbes.

Toute la famille etait en route
vers la terre en ce jour de 1tan
2000. Les parents étaient éms 4 1'i-
dée de revoir la terre de leur en-
‘fance, les vertes vallées, les ri-
vieres, les montagnes, les oiseaux,
et la television...

Les jeunes eux n'arrivaient pas
a croire possible toutes ces histoi-

res mirobolantes dont leurs parents”

avaient farci leurs oreilles a lon-
gueur d'années. au cours des longues
veillees lunaires auprés de la che-

minée atomique.
: Ils avaient beaucoup de mala
imaginer un etre 3 quatre pattes
fréles, avec de grands yeux doux que
les vieux appelaient " biche ", Os
niavaient jamais vu d'arbres, de
prairies, de riviéres; quant aux
montagnes, & en juger par. celles de
la lune, la description qu'en don-
naient leurs parents était du domai-
ne des légendes, ou le fruit d'un es-
py dérangé au.méme titre que les
" poissons ", ces . choses..-vivantes
sans pattes qu'on tire de LICau..ee.
Ia nacelle commenga 4 dimimier

Hétel de famille

320 ABBOTT STREET
VANCOUVER 4, B.C.

Le Soleil de Vancouver, page 3,le 29 Novembre ,1968

de vitesse sous la poussée ces rétro
réacteurs... puis elle se posa dou-
cement sur le sol, dans un nuage de
poussiere.Les 18 jeunes n'arrivaient
pas 4 comprendre pourquoi les vieux
pleuraient en s'ambrassant, tandis
que leurs mains tremblantes pous-
saient le hublot.,.

Tls compri.rent encore moins en
voyant le décor qui les entourait
lorsqu'ils mirent pied a terre.seeee
Mis a part la difficulté qutils é=
prouverent & marcher a cause de
1' atmosphere terrestre, le pay sage
ressemblait etrangement ‘a celui de

la lune avec moins de majeste; de

vulgaires tas de terre et de rochers
a perte de we, bien différents du
paradis terrestre décrit par le pe-
re,

Celui-ci, d'ailleurs, semblait
muet de stupefaction. IL retourna a
la nacelle, fit et refit des cal-
culs, Les yeux hagards, il tournait
autour de la nacelle comme fou, en
marmonnant entre ses lévres des mots
incoherents....

Finalement,il se baissa, ramas—
sa au sol un panneau rectangulaire
sur lequel il pu lire: " Keep B.C.
green"... Ce fut 4 ce moment qutil
se rendit compte que ce pay sage dé-
sertique etait tout ce qui restait
des splendeurs qu'il avait connues
trente ans auparavant,.

Tristement,il fit signe a toute

_ la famille de regagner la nacelle;il

ferma le hublot et activa les réac-
teurs.... 1a nacelle s'éleva dans un
nuage de poussiere..en route vers la
JUNC S seis

Cette semaine-ia, on annoncait
gux:inouvelles, tune soucoupe vo=—
lante s'était posee dans le secteur
des mines de ._ charbon a ciel ouvert
exploitées apres les accords passés

par un ancien premier ministre Se la:

province avec des compagnies étran-
geres,

Le _communique ajoutait que dans
le passe cette partie du désert de
Colombie était un lieu de réve, un

paradis entoure de montagnes nei-.

geuses, aux flancs couverts de sa-
pins majestueux, ou stébattaient des
biches aux doux yeux et dont les
lacs et les rivieres,maintenant dis—
parus, regorgeaient de poissons.....

AVALANCHE

ee C.B. - Les corps de M,Jean-

louis’ lapaire, 47 ans, et de son
€pouse Shirley Elaine, 46 ans, de
Coquitlam ont éte retrouvés morts
a 1'intérieur de leur ~ automobile
qui a ete ensevelie, sur la route
Trans-Canada, sous une avalanche
de moellons et de terre provenant
d'une des mines découvertes de
charbons de Natal.

Ltavalanche,déboulant de prés

de 4hooo pieds de haut sur le flan |
de la montagne, recouvrit la route
de moellons, terre, rochers et de-

- bris d'une epaisseur de 50 a 60

pieds sur 600 environ de long.

La Trans-Canada ne retrouvera
son trafic normal que dans une se-
maine.

Prop.3J.Bauché

On parle frangais

Prix raisonnables

16162681-6154".

LES CAISSES POPULAIRES
(historique du mouvement)

par A.Piolat

1 faudrait probablement retour-
ner a l'age de pierre pour retracer
l'origine du preteur d'argent. L'An-
cien Testament nous en parle. 0 e-
tait connu du temps des Pharaons de
l'ancienne Egypte. 01 exergait son
‘métier sur la place publique de Ba-
bylone. Riches; ou pauvres déevenaiént
tot ou tard ses victimes,

Les philosophes de tous les @-
ges se sont penchesS sur ce probleme
et n'ont jamais pu trouver la solu-
tion.

Dana. 'ancienne Grece, Xenophon,
outreé des taux usuriers des preteurs,
proposait la fondation d'une societé
bancaire dans laquelle tous les A=
theniens pourraient investir des ca-
pitaux et dont ils partageraient les
benefices, L'idee ne fut jamais mise
en pratique.

Dans lta ncienne Rome, le pré=
teur etait tour a tour louange’ ou
maudit,selon qu'il fallait emprunter
ou payer.

Malgre que les preteurs étaient |

ostracises par la population, ils
reussirent, a faire passer des - lois
pour proteger leurs agissements et,
légions sont les pauvres bougres qui
périrent en prison pour n'avoir pas
pu payer ce qu'ils avaient emprunte,

Vers 1450,l'ordre religieux des
Franciscains, cherchant un moyen de
soustraire leurs ouailles aux grif-
fes des preteurs d'argent, ouvrirent
a Milan une societe de prébs. L'ar-
gent devait provenir des riches et
leur contribution serait considdree
une bonne oeuvre récompensée par des
indulgences,

Cette societe fonctionna pendant

quelque temps, mais dépendant de la
charité les fonds firent vite défaut,
les riches preférant les jouissances
terrestres aux recompenses hypothe-

tiques au paradis. (a suivre)

|LA GAISSE POPULAIRE

ST-SACREMENT

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700 - 16iéme avenue ouest
a Vancouver 9, C.-B.

Un jeune avocat defendait avec feu,
un client affligé de la perte de
-- cochons. Dans son ardeur, il
stadresse au jury pour l'attendrir
sur le nombre des victimes:

~ Pensez—y, messieurs, 24 cochons!

Deux fois le nombre que vous étes
dans la boite du jury.

ETES-VOUS ABONNE AU SOLEIL?

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SASS RN RS eS

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