INFORMATION monde entre egaux , i e Bangladesh Tisser des réves pour transformer la realite Agée de 23 ans, Nurjahan n'est pas mariée. Jusqu’a l’an dernier, elle était une femme «indigente» ne bénéficiant d’aucun soutien de la part d'un homme adulte (pére, mari, frére ou fils). Avoir plus de 20 ans et 6tre célibataire pose des problémes au Bangladesh, quand on est une femme. On dénombre parmi les personnes les plus exploitées de ce pays les femmes célibataires, les veuves, et les femmes divorcées ou abandonnées. Obligées de prendre n'importe quel travail, elles se retrouvent souvent au sein de banques de main-d’oeuvre bon marché, survivant en échangeant leur labeur contre dela nourriture, ou se prostituant tout simplement. Le pére de Nurjahan était tisserand dans le district du Tangail, une région célébre jadis partout en Asie pour la qualité et la beauté de sa production. L’arrivée des industries textiles, axées sur la production en série, les exporta- tions et l'utilisation de matiéres premiéres importées, a bouleversé l'industrie locale. Le savoir traditionnel des tisserands s'est perdu alors que l'économie locale se déstabilisait. L'absence d'aide significative dela part de Etat n'a fait qu’aggraver la situation. Pourtant, cette industrie a survécu. On s'efforce aujourd'hui de la ranimer. Pendant ce temps, le ralentissement des écono- mies locales et l'appauvrissement des familles poussent les femmes vers des emplois non traditionnels ou elles peuvent gagner un revenu supplémentaire pour subvenir aux besoins de leurs familles. Dans le cas du tissage, de plus en plus de femmes deviennent tisserandes, une occupation anciennement réservée aux hommes, mais que ceux-ci abandonnent parce que l'industrie «se meurt». Comme beaucoup de femmes dans sa région, Nurjahan a appris lorsqu’elle était enfant a faire les travaux de préparation au tissage, taches qui relevaient traditionnellement des femmes: la préparation du fil, le bobinage, |'empe- sage et le rentrage. L'UBINIG, une organisation locale appuyée par INTER PARES, acru qu'il serait possible de ranimer l'industrie locale du tissage au Tangail, ow il existe encore suffisamment de savoir technique pour assurer une production de grande qualité. C’était également une occasion d'amélio- rer et de valoriser le réle des femmes dans I'industrie en exploitant leurs capacités, en améliorant leurs compétences techniques, et en leur donnant de nouvelles taches, comme la commercialisation de la production. Grace a une mise de fonds de l'UBINIG, Nurjahan a pu obtenir son premier métier. Traditionnellement, les mohajans (intermédiaires) prétent la matiére premiere et/ou le capital aux tisserands, en échange du premier droit de refus sur leur production. Cette relation a créé une dépendance sur les mohajans, qui achétent les piéces tissées a un prix inférieur a celui du marché. L'UBI- NIG aide Nurjahan ainsi que d'autres tisserandes du Tangail 4 négocier directement avec les consommateurs et les détaillants. Le résultat net est une prise de pouvoir graduelle des tisserandes sur toutes les étapes dela produc- tion et de la commercialisation. Et au fil du temps, ce sont des femmes qui sont en position de contrdle. L'importance de ce projet est manifeste, puisqu’il démontre qu'une industrie traditionnelie en milieu rural peut étre revitalisée 4 condition que l’on pro- duise des biens pour les marchés locaux. II stoppe le préjugé en faveur des vétements importés et revalorise la production locale. 1! démontre que des progrés techniques pondérés peuvent améliorer — mais ne jamais rempla- cer — les compétences nécessaires a la production de biens de haute qua- lité, et que les femmes sont en mesure de s‘adapter a de nouvelles activités économiques tout en faisant appel a leur expertise traditionnelle. De plus, il sous-entend qu'une telle initiative peut se répéter dans d'autres régions, et que les liens qui existent entre l'industrie et l'agriculture peuvent étre resser- rés si l'on relie la production du coton au tissage, tout en encourageant les innovations entre secteurs d’activité. JC INTER PARES Photo: Larry Frazer Un monde entre égaux est un service d'information offert aux journaux membres de |'Association de la presse francaphone hors Québec. La chronique se veut une réponse a l'intérét sans précédent des Cana- dien(ne)s al'égard du tiers monde et des efforts de developpement qui s'y déroulent. Cette initiative d' INTER PARES, organisme a but non- lucratif, est appuyée financiérement par |'ACDI. Depuis dix ans INTER PARES appuie des projets de développement dans le tiers monde et au Canada qui visent a enrayer la pauvrete, la maladie, la faim et l'impuis- sance. Si vous désirez vous associer a notre travail de solidarité, nous acheminer vos commentaires ou obtenir plus d'informations, écrire a: Un monde entre égaux, INTER PARES, 58, rue Arthur, Ottawa (Onta- rio), K1R 7B9, ou téléphoner a (613) 563-4801. ~ faire La renaissance du patrimoine maritime francais A Newcastle, San Diego ou Chesapeake, il est partout Stan Hugill marin a 14 ans, octogénaire il y a peu, ce vieux monsieur qui devrait aujourd’hui fumer tranquillement sa pipe devant un feu de bois en révant au Cap Horn, n’est pas rangé du » tout. Jeans et polo, tatouages, cheveux blancs, boucle d’argent, agile comme un moussaillon, il est de toutes les fétes traditionnel- les consacrées a la marine ancienne. Il y a une raison a cela : il est «shantyman», c’est-a-dire l’hom- me qui, autrefois, menait le choeur des marins lors des manoeuvres de voiles. De ce fait il est, aujourd’hui, comme la mémoire vivante de tous les chants de marins du monde entier. Cet homme extraordinaire avait donc tout naturellement sa place a la Féte internationale de la voile traditionnelle organisée a Douarnenez, vieux port de pécheurs arrimé a la rude Bretagne et défiant ]’Atlantique depuis des siécles. Et, 4 Douarnenez, a l'occasion de cette Féte, il s'est passé justement un événement considé- rable qui ne pouvait que plaire a notre «shantyman» : lidée de revivre le patrimoine maritime s’étant faite jour en France, des centaines de. vieux bateaux, a peine ensommeillés et l’allure conquérante, sont ressor- tis des eaux ressuscitant du méme coup des pans entiers de notre histoire maritime. Ils s’ennuyaient sur une gréve ou au fond d’une vasiére, offrant aux promeneurs leurs grandes carcasses décharnées et aujour- d’hui les «vieux gréements» - anciens voiliers de péche ou de travail en bois - sortent donc peu a peu de la chape d’oubli qui les avait ensevelis. Chaloupe, sardiniére, sinagot, dundee, bisquine, gabare, misai- nier, pinasse, battela, ce ne sont pas moins de 350 vieilles coques (dont certaines venues d’Europe) que l’on a pu admirer a douarnenez : le public nombreux ne s’y est pas trompé et les vieux gréements ont, pour une fois, volé la vedette aux grands multicoques transocéaniques! Il était temps que quelques bretons passionnés se réveillent car le sort du _patrimoine maritime francais n’était guére enviable. Mais, en 1980, était heureusement fondée la Fédéra- tion régionale de la culture maritime. (FRCM) et autour . delle de trés nombreuses associations (plus de 120), soutenues par le Ministére de la Culture ou par les Conseils Régionaux, se sont mises au travail soit pour construire de toutes piéces des bateaux anciens représentatifs d’une région soit pour remettre en état, dans son aspect d’origine, une embarca- tion traditionnelle. L’association «Le Taillevent» a Noirmoutier a, par exemple, restauré «la Fleur de Lampaul» une gabare (bateau de trans- port) de 21 métres; «la Bisquine cancalaise», a Cancale, a construit une bisquine de 17,60 métres, voilier de péche tradi- tionnel. Une quinzaine d'autres projets sont en cours de réalisation. On peut espérer ainsi que le retard pris dans ce domaine par rapport a d'autres pays comme les Pays-Bas, le Danemark ou les Etats-Unis, sera rapidement comblé. Cette renaissance du patrimoi- ne maritime permet, autour de «l'objet bateau», de redécouvrir le passé dans toute sa spontanéité a travers les techniques de péche ou le mode de vie d'une communauté. Rien de passéiste dans cette démarche : les bateaux reconstruits sont destinés 4 naviguer. Le bois lui-méme est toujours d’actualité puisque - trés compétitif par rapport aux matériaux modernes - il €quipe la moitié des unités de péche de Bretagne. I] n’est pas méme jusqu’aux régates - si a la mode aujourd’hui - ot les «vieux gréements» ne pointent le bout de leur étrave bien avant les multicoques, chaloupes et tho- niers régataient déja. Il est vrai qu'il s'agissait surtout de regagner le port au plus vite pour préserver la fraicheur du poisson... Ov trouver Le Soleil? Le Soleil de Colombie se trouve maintenant en vente dans ces différentes locations: © La Madrague, boucherie francaise du Marché Granville sur Vile Granville © La Librairie frangatse, 795 - | 16é€me avenue ouest ® Manhattan Books Store, 1089, rue Robson e European News, 1136, rue Robson © Universal News, 132, East Hastings © Piccadilly, tabagie de l’hétel Vancouver © Mayfatr News, 1535 Broad- way ouest ¢ VIP, News and Gift Store, 2440, rue Granville © La Mouette, librairie fran- cophone, 3451 rue Chatham, Richmond © Dans les trains Via Rail en partance de Vancouver REUNION BUDGETAIRE DU CONSEIL SCOLAIRE DE VANCOUVER PRESENTATION DE BREFS ET D'INTERVENTIONS Les Commissaires Scolaires de Vancouver invitent les étudiants, parents, gardiens, employés et membres intéressés de la communauté a participer 4 une réunion importante au sujet du budget le... MERCREDI, LE 27 JANVIER 1988 A 19h30 dans le gymnase de MOUNT PLEASANT ELEMENTARY SCHOOL 2300 GUELPH STREET (al’est de Main et au nord de Broadway) Vos commissaires scolaires veulent entendre vos inquiétudes au sujet du budget 1988-89. Vous avez l’opportunité de leur faire connaitre votre position. Veuillez contacter le 731-1131, local 231 pour réserver votre place dans la liste des intervenants. (/ fa VANCOUVER PUBLIC SCHOOLS Z NO BETTER PLACE TO LEARN!