a a = PEER 7 M BLE Courrier de 2éme classe | Second class mail N° 0046 VOL 17 No 41 VENDREDI 22 FEVRIER 1985 Le seul journal de langue frangaise de la Colombie britannique. 30 cents . -— Le métier d’un francophone Théadtre Un metteur en scéne venu d’ Acadie Par Annie Granger Il s’appelle Réjean Poirier, il vient de l'autre bout du pays, de l’Acadie et il monte la nouvelle production de la Troupe de la Seiziéme “Sea Horse” qui sera présentée sur les planches du théatre Firehall du 7 au 17 mars prochains. : Vous avez peut-étre vu cette piéce aux “Beaux Dimanches” sur votre petit écran, elle était interprétée — par Denise Filiatrault et Jean Duceppe: “Un gros défi” souligne Réjean Poirier. Comme ce dernier n’a pas voulu de Enquéte pour le magazine “Justice” de février, les origines historiques de cette discussion de sourds. _ “La question de savoir si, oui ou non, la peine capitale doit etre. abandonnée, maintenue_ ou rétablie ne dépend pas de ~ ‘la preuve de ses effets utili- taires, mais de la force de la croyance et des sentiments populaires (...) Ces croyances et ces sentiments prennent racine dans la culture d’un peuple. Quand un peuple n'est plus en faveur de la peine capitale comme chatiment des meurtriers, elle est enlevée, quoi qu'il puisse arriver au taux des homicides. C’est ce qui s'est produit dans le passé pour les crimes contre la propriété.” Ces quelques mots sont de Thornstein Sellin, un crimi- nologue qui, dés 1926, a -véritablement et maintes fois démontré par la suite l’ab- sence d’efficacité de la peine capitale. Mais, dit Sellin, le débat sur la peine capitale nest pas uniquement affaire de raison mais de passion. Si bien que les arguments des ‘uns et des autres réussissent rarement aA convaincre les adversaires... Une peine universelle Les abolitionnistes ont tou- jours rencontré |’objection voulant que la disparition de la peine capitale entrainerait une augmentation de crime. . En 1810, quand Sir Samuel Romilly proposa a la Cham- bre des communes de Londres la disparition de la pendaison pour les vols a l’étalage de cing shillings et plus, il se heurta a une vive opposition. Lord Ellenborough, juge en chef de la Cour du Banc du Roi, affirma d’ailleurs a cette occasion: “J’espére bien, vos Seigneuries, que vous hésite- rez a consentir 4a une ex- périence pleine de dangers pour la sécurité des biens et a abolir une loi qui a été si longtemps considérée comme nécessaire a la sécurité publi- que. Je suis convaincu, com- me les autres juges, que Tintérét public interdit tout adoucissement des peines pro- . total décors réalistes “‘je les laisse au cinéma”, tous les accessoires - presque tous - ont été pris de la récupération, ils ont été trouvés sur les quais de Vancouver: des filets au lieu de murs, des caisses, une boite a musique... Les deux person- noncées contre ce genre de malfaiteurs. L’abolition de cette loi donnerait lieu immé- diatement, j’en suis persuadé, a un pillage incontrélable.” Et, intervenant une autre fois,_Lord Ellenborough ajou- ta que “personne n’oserait prendre le risque de sortir de chez lui pendant une heure sans €prouver les craintes les plus vives de découvrir, 4 son retour, que ses biens ont été complétement enlevés par un voleur endurci”. Habile, Lord Ellenborough transforme un vol de cinq shillings en biens “complétement enlevés”, de surcroit par un “voleur en- durci”. Le projet de loi fut rejeté par $1 voix contre 11. En dépit de _cette défaite, l’abolitionnisme gagna du terrain et, petit a petit, la peine capitale fut éliminée comme peine tous azimuts. Car on n’appliquait pas cette peine qu’a quelques crimes, loin de 1a! Dans l’Angleterre du début du 19e siécle, la mise 4 mort sanc- tionnait quelque 17 délits dont le vol de bestiaux, le vol de courrier, l’incendie volon- taire, le vol par effraction, la piraterie, le sacrilége, la ten- tative de meurtre, les graves voies de fait contre une fem-: me, etc. Or, que se passe-t-il quand on abolit la peine capitale pour ces “crimes”? Une... réduction de leur nombre! Pour ces 17 crimes, le nombre d’accusations en Angleterre et au Pays de Galles au cours des trois années précédant |’abolition s’élevait 47 497, contre 6 620. pour les années suivant l’abo- lition, soit une diminution de 877 accusations. Au lieu de provoquer un accroissement du nombre de crimes et de livrer la société aux ‘“‘voleurs endurcis’, l’abolition a, selon l’expression consacrée, adouci les moeurs. Ce fut d’ailleurs, en 1836, la conclusion du second rapport des membres de la Commission d’enquéte de Sa Majesté sur le droit criminel (1836). de nages, Gertrude, interpretée par Héléne Deggan et Harry, par Gabriel Gauthier, anime- ront cette comédie dramati- que qui se passe dans un bar , de marins. Depuis seulement une se- maine a Vancouver, Réjean Poirier n’a pas eu de temps a perdre; d’abord passer les auditions - il a vu une dizaine de candidats - découvrir les comédiens, = monter la production et diriger les répé- titions. Réjean Poirier de Caraquet au Nouveau Brunswick n’est pas un in- connu pour le théatre hors Québec, il est le fondateur du Théatre populaire d’Acadie. Ala téte de ce théatre acadien depuis dix ans, Réjean a dirigé de nombreuses mises en scéne, dix-neuf pour étre pré- cis, dont certaines ont connu Suite en derniére page La peine dont on ne revient pas Le débat sur le rétablissement de la peine de mort a r ris le devant de l’actualité plus particulitrement depuis les meurtres de policiers canadiens mais surtout depuis la série crimes d’enfants dans notre province. Francois Huot retrace, Au fil des années et des enquétes, une conclusion s’est imposée: la peine capitale ne protége ni la population en général ni, en dépit d'une tradition fortement ancrée chez ceux-ci, les policiers. Comparant des Etats américains socio-€économique- ment semblables, Sellin con- clut, aprés l'étude minutieuse de statistiques couvrant la période 1920-1958, que les exécutions capitales n’ont pas d’effet dissuasif significatif. La mise en paralléle d’Etats différents, comme ceux du Nord et du Sud, qui présen- taient des taux d’homicides | fort différents (environ un par 100 000 habitants dans le Nord et 11,5 dans le Sud), fait voir que le facteur déter- minant n’est pas l’existence ou ‘non de la peine capitale, mais “Yorganisation sociale, la composition de leur popu- lation, les conditions sociales et économiques, etc.” Cette conclusion est celle d’André Normandeau_ et Doagan Akman “dans un ar- ticle intitulé Pezne de mort et protection sociale, paru en 1965 dans Cité libre, au temps ot Pierre E. Trudeau était membre du comité de rédac- tion. Maintenant professeur de criminologie a l'Université de Montréal, André Normandeau indiquait ré- cemment sur les ondes de Télé-Métropole que la com- paraison des villes de. Détroit et de Chicago était éclairante. Ces villes semblables, situées dans des Etats dont la position diverge sur la question de la peine capitale, présentent de- puis 1850 des taux d’homici- des presque identiques. Le citoyen et les policzers ne sont pas plus en sécurité 4 Chicago (Illinois) ot existe pourtant la peine capitale... Pourtant les policiers sont généralement partisans de Suite page 5 rial, et Colin Sines, Patrick Singapour, Hong Kong, Montréal, .Tokyo, Rio, Brazzaville, Le Caire... Paris évidemment... et bientét le petit dernier, Vancouver, le quarante- huitiéme hétel de la chaine des Méridien-Air® France ouvrira début septembre prochain dans le centre- ville. A sa téte un jeune directeur de trente-six ans, Jacques Omnés, qui est maintenant depuis un an sur ce projet qui prend peu . a peu vie; le 26 février on procédera a la cérémonie de la pose du toit. Il s’en est fallu d'un cheveau pour que Jacques Omnés quitte la Colombie britannique et parte pour Tahiti. = Quand la chaine Méridien Yapproche l'année der- niére, il partait pour les fles polynésiennes fran- caises, il venait de finir deux ans 4 Whistler a la téte de l’hétel Delta Inn. “J'ai accepté avec plaisir de rester ici parce que j'aime beaucoup Vancouver.” Et pourtant ce jeune direc- teur a l’habitude de voya- ger. Né au Maroc, de arents francais, il quitte «Hotel Méridien, bonjour!» De gauche a droite Jacques Omnés, directeur adjoint ‘de Vhétel, Gérard Gales, vice-président du directeur des Ventes V’hétel Bonaventure, 4 Toronto oi il suit des cours de marketing ; ceux-ci vont déterminer sa carriére: le marketing, la promotion puis la direction. En 1975, le Méridien de Montréal ouvre, Jacques Omnés est déja 1a. Il retourne dans le pays de son enfance, le Maroc pour encore une ouverture d’un hétel Méri- dien. L’hétel Delta a Ottawa, 4 Whistler puis enfin I’hétel Méridien-Air France ici. Ce nouvel hétel, bien qu'il. porte le nom de “Méridien-Air France” ap- partient au Groupe Impé- rial qui “un mois avant ‘ouverture de l’hétel nous remettra |’édifice en mains”, mais c’est la chai- ne francaise qui dirigera l’hétel. Le Méridien situé dans le Centre ville de Vancouver, attirera une clientéle de gens d'affaires, d’abord a 60% de lest canadien puis le reste viendra de Californie et des pays du bassin pacifi- que. L’hétel comme ses concurrents sera lui aussi prét pour |’aventure d’Expo 86 et espére attirer Aprés la prohibition de Vopium du peuple, va-t-on en URSS, vers la limitation unilatérale de la proliféra- tion alcoolique? Un acadé- micien sovtétique vient de proposer, pour lutter con- tre les ravages de lalcool, son interdiction pure et simple. Selon un rapport officiel de UAcadémie so- e Magreb pour la France Jes gens d'affaires des com- ou il fait l’école d’hételle- pagnies francaises qui -se- rie de Nice. Il grimpera ont présentes a cette expo- peu a peu les re aS d’abord aux Bermudes, a dix-neuf ans, 4 Montréal a Suite en derniére page Marx ou vodka viétique des sciences, on compte en effet dans ce pays plus de quarante millions d’alcooliques. Il a raison: la construc- tion du socialisme par des masses éméchées et ti- tubante est impossible. Marx ou vodka, il faut choistr! Oncle Archibald