VOL. 4 NO. 25 VENDREDI

29 OCTOBRE 1971

Enregistrement de 2éme classe 0046

LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE COLOMBIE BRITANNIQUE

PAR PIERRE C. O'NEIL

VANCOUVER—“‘Ainsi va la vfe, a
lexpliqué Ken Dryden aprés le match;
chaque fois que Kossyguine me voit
jouer, je réalise un blanchissage...

Dryden venait de réussir son pre-
ier coup de pinceau dans la ligue
Nationale, tandis que le Premier Mi-
nistre soviétique venait d’ assister a
on premier match!

| Si le Premier Ministre a été gaté
par la performance du Canadien et
les trois buts de Frank Mahovlich en
particulier, on ne peut dire que celle
des Canucks a eu de quoi l’impres-
sionner.

Méme qu’a la fin. de la rencontre,
des partisans dotés du sens de ]’hu-
mour se sont mis a crier: “On veut
iKossyguine”’.

Malheureusement pour ceux qui reé-
clamaient de l’aide pour leurs favoris,
M. Kogsyguine, qui a effectivement
déja joué au hockey, avait quitte
amphitheatre aprés la deuxiéme pé-

/

{

riode, mais non sans avoir livré d’in-
éressants commentaires a la presse.

“C'est tout un sport, a confié Kossy-
guine a Bud Poile, gérant-général des
Canucks. Ca devrait étre joué entre
os deux pays’’.

. Mais Kossyguine ne s'est pas con- §

enté de commenter, il a promis
d’agir: ‘Je vais étudier personnelle-

ment, a mon retour chez-nous, a-t-il |
les raisons pour lesquelles des |

it;
encontres ne sont pas disputées entre
es équipes de nos deux pays”.

Aprés la premiere période, Kossy-

uine avait déclaré a Babe Pratt, de ;

‘organisation des Canucks, qu’il avait
été surpris que le jeu ne soit pas plus
rude.

Le Premier Ministre a également
avoué que la réception dont il a été
Vobjet hier a ‘été la plus chaleureuse
qu'il n’ait jamais obtenue en dehors
de son pays. “‘J’ai été fortement tou-
ché’”’, a-t-if reconnu. -

oseveiine a recu une. ovation ‘de-
bout de Ja part des 15,579 spectateurs
présents quand il a été introduit aux
spectateurs, de sa loge, avant le début
du match. Fait amusant, Kossyguine
applaudissait lui aussi. Il semble que
ce soit la facon de remercier en
Union soviétique.

Kossyguine n’a pas été le seul a
étre ému hier.

Henri Richard, dont. la presence a
la cérémonie d’échange de cadeaux
avant le match représentait la pre-
miére charge officie le, a fitre de capi-
taine, a avoué avoir également été im-
pressionné, lui habituellement si réser-
ve. |

“Jai surtout été surpris par les
connaissances qu’a Semblé manifester
M. Kossyguine str le hockey”, a dit
Henri, qui a pu converser avec le
Premier Ministre 4 l'aide d’un inter-
préete.

Henri a également eu un ‘bon mot

pour la fille de Kossyguine, présente
a lentretien, qu’il a qualifiée de ‘‘trés
gentille’’.

Quant: 4 TVinstructeur Scotty Bow-
man, il préférait vanter le travail de
son équipe qui venait de jouer “son
premier vrei match de la saison. L’of-
fensive et la defensive ont enfin tra-
vaillé comme ils sont capables”’, a af:
firmé. Bowman.

_Les héros du match ont évidemment
été Dave Dryden, dont la présence de-

M. Kossyguine €change des cadeaux avec les capitaines des deux équipes qui s’affron

taient vendredi soir 4 Vancouver. A droite, Orland Kurtenback , le capitaine des Canuck
de Vancouver et 4 gauche Henri Richard, capitaine des Canadiens de Montréal.

Frank Mahovlich, qui en était a son
premier tour du chapeau depuis qu’il
porte les couleurs du Canadien. Frank
compte maintenant neuf buts en six
matches.

‘Yvan Cournoyer, pour sa part, a
une fiche de sept buts, ayant été un
des compteurs du Canadien hic
Mare Tardif s’est également surpassé
avec sa seconde performance de deux
buts de la saison.

Quant a Guy Lafleur, il a joué deux
premiéres périodes bien réguliéres,
mais n’a pas eu de veine au dernier
vingt alors qu’il a eu deux bonnes oc-
casions de marquer son premier but
tant attendu.

Pete Mahovlich, pour sa part, n’a
pas terminé le match ayant obtenu la
permission d’aller se déshabiller 10
minutes avant la fin de celui-ci, parce
qu’il souffrait de la grippe et faisait
de la température.

Disons finalement que les agents de
la Gendarmerie royale du Canada
avaient des sourires “larges comme
ca” a la fin de la soirée: aucun inci-
dent disgracieux: n’était venu ternir la
visite de M. Kossyguine.

Encore une fois, le monde du sport
a servi d’exemple pour les bonnes re-

vant le filet etait loin d’étre assurée. et}

Hations- entre Jes peuples._ a Chae

‘|

onset