Le Soleil de Vancouver, page 8, 31 octobre 1969

CARNET D’UN PROMENEUR

VERS SQUAMISH

Fin d'octobre déji! Les arbres
roussissent.La nature,:jui procéde par
touches délicates, crayonne des pas-
tels fragiles et tre nsitoires, 01 sem
ble que l'année, regrettant de nous a+
voir si souvent taquing de ses pluies,
veuille allumer .quelques flambées a-
vant l"hiver.

Rousseurs? Pas tout a fait. A
Stanley—Park,les teintes inégales des
taillis, fauves,oranges, rouges, parmi
la serenite verte des sapins. et des
cédres, colmposent une symiphonie pictu-
rale, Notre route file vers'le pont.
suspendu. A travers les poutrelles de
ce meccano pour grandes personnes se
déploie un paysage de sérénite et de
grandeur, Le bateau de Nanaimo passe
sous le pont. D1 plisse l'eau moirée
comme une broche une robe de soie, La-
bas,par gradins,les bungalows de West—
Vancouver jettent des éclaboussures

‘blanches pari les jardins.

_Que l'on regrette de ne pouvoir
traverser 2 pied ce décor!Si nous vou-
lons atteindre notre but,il faut nous
asservir 4 l'auto, qui par sa toiture
tronque le paysage et par sa rapidite
le rend plus fugace, Sur la route de
Squamish, des rocs stagenouillent au
long de la piste qui serpente. Un gar-
de-fou nous protége du precipice, Est-
il str? Je le crois plutodt posé la
pour le réconfort. Les montagnes, tan-
t6t bleuatres sous les lointaines pi-
nédes alternent. :

Une nappe blanche planant sur
quelques cahutes,une senteur de fumée
imprégnée de carbone, et voici Squa-
vish,Cette bourgade tient son nom des
Indiens Sho-Ko-lIfish, Leur capitale
stornait de vastes cabanes 4 totems
et poutres massives, Ils vivaient de
péche et de chasse, Au lieu de plumes,
is se coiffaient de grands chapeaux
tressés pour se protéger des pluies.
Connaissaient-ils les depots de mine-
rais et de charbon du voisinage? J'ai-
me imaginer les blanes avides les in-
terrogeant @ ce sujet. Aujourd'hui,
Squamish ,rappelte les cités frontié-
res et ha&tives des pionniers. Elle
n'offre rien d'esthetique,sincn sa si-
tuation dans un site grandiose,

Mon compagnon Vancouverois ine
désigne les pylones métalliques per-
chés ici et 14 au flanc des rocs, "Ce-
1A a dQ cottter cher!" remarque-t-il,
Et brusquement il me demande: "Est-ce
que la Suisse offre un spectacle aus
a impressionnant?" Je ne sais que ré-
pondre, Depuis longtemps j'ai constaté
deux soucis qui tourmentent les habi-
tants nés a Vancouver, D'abord le sou-
ci financier.On vous signale rarement
la beauté dtune arche de pont ou 1'é-
lan d'un nouvel édifice, Mais on vous
éclaire abondamment sur leur mesure
en pieds et en dollars.En outre,et ce-
ci s'analyse plus difficilement, ja

par Roger DUFRANE

stalgie d'un monde oublié, Si on

vous vante les beautés de la nature,
il sewble que cela recouvre une arrié-
re- pensée inconsciente,Atavisme?C test.
comme si on avait tout réecemnent quit—
té un pays intéressant et «ue l'on dée-
sire se persuader.d'tavoir bien fait,

Pourquoi comparer la Colombie-
britannique 4 la Suisse? Ltune reléve
de l'Europe, l'autre de 1' Amérique
L'une appurtient a un ancien monde ar-
ticulé come une main polie par vingt
siécles de civilisations;l'autre,plus
massive, pareille €@ un corps p)ein et
aux belles formes, offre aussi une
prande beauté naturelle;imais,trop jeu-
— elle doit encore apprendre l'art
de se parer.Lles chalets suisses s'thar-
monisent au paysage alpestre, les cha-=
lets d'inspiration. tyrollienne de
Squanish ne semblent pas a leur place,

Mon colpagnon interrompt ma ré=
verie:"Que nous sommes privilégies"me
dit-il: "Foréts,montagnes,riviéres et
1'0céan aA nos. portes! "Et ses yeux
brillent avec un tel enthousiasme, sa
voix sonne avec tant d'assurance, que
j'approuve en souriant.

—_

Debout devant les Hioreuils

tT ne sera plus necessaire de se ~

pencher pour se rendre 4 son fauteuil,
on le fera debout car, avec les nou-
veaux plans dtaménagement des super-
réactés Boeing 707 et 727, il n'y a
plus de filets bas au-dessus des
t@tes des voyageurs.

Un professeur japonais se
:

fait hara-kiri

TOKYO— M.Masazumi Terada,professeur 4
ltuniversité d'Osaka, s'est fait hara-
kiri,ont. annoncé les services de poli-
ce de Tokyo.

Selon la poliae. le professeur
Masazumi Terada avait regu pour consi-
gne de se montrer tres sévere envers
les étudiants contestataires,et il se
voyait traite par ceuwx-ci de "chien
couchant du capitalisme",

ELECTRICITE

Le patron électricien :

— Jules, vous étes allé chez les Durand ?

— Oui, patron.

— Mais vous n’avez pas réparé la sonnette élec-
trique.

— Impossible, patron, ils n’étaient pas chez eux.
J'ai sonné dix fois et personne ne m’a répondu !

Reece a |
Prop.: JBauché {

on parle frangais

320 ABBOTT STREET

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é

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Woter de famille-Prix raisonnables
Bee. 4, B.C.

T6163681-6154,

L’ Alliance Francaise

L'Assemblée Générale de 1'Alliance .
Francaise de Vancouver se tiendra le
, novembre a 20h. précises dans 1'au-
ditoriunm - 6161 rue Cambie, Vancouver

SON HiSTOIRE

LtALLIANCE FRANCAISE fut fondée a Tunis et forméeen
association a Paris, le 2} Juillet 1883,sous |'impulsion des
futurs embassadeurs de France en Gronde-Bretagne et aux
ftats-Unis Paul CAMBON et Jean-Jules JUSSERAND., Son :
but etait de favoriser ila propagation de Ia langue et de la
culture francaises a |'étranger.

La section de Vancouver de |'ALLIANCE FRA NCAISE - |o
deuxieme en date du Canada - fut créée en 1903. Son comi-
te est choisi parmi une élite de professeurs et d'hommes
d'affaires canadiens et francais.

i
SON CHAMP D'ACTION
!

L'ALLIANCE FRANCAISE DE VANCOUVER est un institu-
tion indépendante. Bien que son nom rappelle celui de

I'Alliance Francaise de Paris ou de {Union des Alliances
Frangaises du Canada, elle ne leur est assujettie en aucune
maniere, ni sur le plan légal,-ni sur le plon financier. Leur :

seul point commun est leur identite de but: RESSERRER LES
LIENS D'AMITIE FRANCO-~CANADIENS GRACE A L'ETUDE
DE LA LANGUE ET DE LA CULTURE FRANCAISES

L'Alliance Frangaise de Vancouver ne se livre G aucune acti-
vité politique. Elle est ouverte 4 tous, sens distinction de
nationalité, de race ou de religion.

,
f
ACTIVITES
CONFERENCES on frangcis organisées mensuellement de }

|

sept

G mars. Toutes les conférences sont suivies par
contre intime des mem
sert Je café.

Gneurs s au cours de laquelle on
; Les conférenciers invités sont d'éminents
Scrivains, professeurs, hommes de science, artistes ou diplo-
mates. :

Quire ces conférences, |'Alliance Francaise de Vancouver, ;
maintenant qu'elle a sa maison 6 elle, projette d’étendre son ;
action culturelle et de diversifier son programme: vous trouve-
rez ci-dessous une liste de ces activités eventuelles. C'EST
L'INTENTION BIEN FERME DU COMITE ACTUEL DE TENIR
LE PLUS GRAND COMPTE DES SUGGESTIONS DE. TOUS

LES MEMBRES. Nous vous serions donc tres reconnaissants de

bien vouloir pointer les activites auxquelles non seulement

vous voudriez participer mais aussi a |'organisation desquelles

vous Gimeriez apporter un concours actif.

i] Films en frangais _{] Theatre d'amateurs
[J Groupes de discussion [—] Art culinaire frangais
{J Diners intimes {-] Lecture de pigces de theGtre
[—] Evenements musicaux [_] Usage de ia bibliothéque |
[J Ciub des dames ("J Chants en francais

[] Club de bridge ([] (Autres suggestions:)

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par le passé, d'ajuster les cotisations pour la saison en cours.
Cette somme minimum de 5 dollars pour les familles et de 3
dollars par personne, constituant un don pour des. dépenses
engagées dans la réalisation de notre nouveau CENTRE
D'ETUDES FRANCAISES, vous recevrez un recu dont fe
montant est déductible au point de vue de |'impédt sur le re—
venu.

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