page 12 L’APPEL Octobre 1967 Activites a Maillardville Sur le plan social, Maillardville semble s’éveiller 4 'idée que sera bien- tot réalisé le Foyer pour retraités qui prendra nom, Foyer Maillard. Cet édifice, qui sera le premier 4 multi- étages, huit pour étre précis, est le résultat d’un travail de trois ans et un peu plus, par un groupe d’engagés qui se sont réunis réguli¢érement, tous les lundis soirs, décidés de faire pé- nétrer chez la population Vidée que des projets d’importance sont possibles quand tout le monde s’y met. Les plans, maintenant complétés, sont 4 étre approuvés par les autorités provinciales qui, elles mémes, sous- criront pour le tier du cout total. La plupart des associations ont maintenant emboité le pas et veulent contribuer a leur fagon a ce projet qui est vraiment communautaire. Bazar de la C.W.L. La Ligue Catholique Féminine (C.W.L.) tiendra un bazar de lHal- lowe’en le 28 octobre, au sous-sol de Péglise Notre-Dame-de-Fatima, de 2 heures 4 9 heures, dont tous les revenus seront versés au Foyer-Mail- lard. Il y aura un succulent souper, de 5 heures 4 7 heures. Les autres mouvements de la paroisse prendront aussi part 4 l’organisation: les Fem- mes Chrétiennes et Ia C.Y.O. Un bridge suivra le souper. Départ des Ursulines C’est au congrés de la Fédération Canadienne Francaise, le 7 octobre, que la nouvelle du départ prochain des Ursulines de Rimouski, religieu- ses enseignantes a Notre-Dame-de- Lourdes depuis une quinzaine d’an- nées, a été annoncée publiquement. Cette décision de la Communauté est une dure épreuve pour tous. Aus- si bien pour les religieuses elles-mé- mes que pour la communauté cana- dienne-frangaise de Colombie Britan- nique. Une épreuve pour les religieu- ses parce que leur dévouement n’a pas eu dégal; parce que Tloeuvre quelles avaient 4 accomplir dans nos murs s’est butée a des obstacles insurmontables. I] n’est pas opportun, ici, de faire l’analyse d’une série de circonstances, défiant toute logique, qui ne pouvaient faire autrement que daboutir 4 une telle décision. Nous le ferons plus tard. Cest aussi une épreuve pour toutes ces familles qui ont contribué de leurs efforts personnels pour assurer une éducation francaise et catholique a leurs enfants, La question que nous nous posons invite a la réflexion. Notre population réalise-t-elle, collec- tivement, que c’est en son nom que ces religieuses sont venues? Réalise- t-elle, 4 tout prendre, que cst elle, cette méme population qui n’aura pas su les retenir? Ceux qui jugeront la pelite histoire de Maillardville ne pourront pas oublier cette page. Ils devront tenter de répondre aux questions qui se poseront naturelle- ment. Les réponses ne seront pas un hommage au sens de la collectivité des Canadiens francais. (suite p. 13) HISTOIRE DE LA COLOMBIE ... (suite de page 8) dienne avaient vécu. L’homme avait abandon- né la maison aprés Ia mort de sa femme. Il n’y avait pas de cadenas sur la porte ni de meubles a l’intérieur. Les deux ou trois pre- miers jours, les religieuses dtirent prendre leurs repas & la demeure de l’évéque, mais, par la suite, elles s’organisérent par elles-mémes, fai- sant cuire leur pain sur des briques chaudes. Le lendemain de leur arrivée, un dimanche, tous les enfants métis vinrent les voir, et soeur Marie-Luména leur fit le catéchisme assise sur le vieux poéle. Cing enfants blancs seulement, appartenant aux employés de la Cie. de la Baie d’Hudson, habitaient cette terre. Le reste é- taient tous des enfants de sang mixte. La mé- me piéce servait a la fois de cuisine, de dortoir, de vivoir, et de classe. Environ 30 enfants mé- tissés fréquentérent ]’école cet été. De grandes difficultés dirent étre surmontées au début, les enfants ne venant a l’école qu’une demi jour- née a la fois, car leurs péres étaient occupés au service de la Cie Hudsons’ Bay, et, leurs méres indiennes passaient leur temps a pécher ou a cueillir des petits fruits. Les soeurs de- vaient enseigner le catéchisme aux enfants ain- si qu’a leurs méres; onze, parmi ces derniéres, firent leur premiére communion durant 1’été. A Vautomne de cette année, 300 femmes blanches arrivérent a Victoria. Elles rendirent le confort a nombre de foyers dans la colonie. Auparavant, il n’y avait que deux blanches A Victoria.’’ Si on voulait, ici, faire une hypothése, elle pourrait étre la suivante. L’année 1858 en fut une d’efforts conjugués pour donner 4a la po- pulation naissante de Victoria les institutions nécessaires a son épanouissement communautai- PPP PRP PPP PRP PP PPP PPP re. Il n’y a pas de doute qu’encore, 4 ce mo- ment, la population francophone fut au moins aussi importante que la population anglophone. La preuve en est que le premier journal, Le Courrier, fut publié en francais pendant quel- ques mois. D’autre part, que les Cleres St-Via- teur aient suivi les Soeurs de Ste-Anne, on ne peut le concevoir que s’il existait un potentiel important. Si les choses ne sont pas demeurées ainsi, il faut l’attribuer 4 ce que j’appellerais “le grand dérangement de l’Ouest’’, la fiévre de 1’Or. Il serait intéressant pour deux raisons de reviser cette épopée de I’histoire de la Colom- bie Britannique. La premiére, ec’est que nulle part on s’est penché réellement sur le drame humain qui la accompagnée. Vu que l’histoire a été écrite par les blanes en fonction du pou- voir colonial et de l’éventuelle Confédération, on ne s’est nulle part mis a4 la place de la population authoctone. C’est la vague d’aven- turiers, venant surtout de la Californie et de VPOrégon, qui balaya sur son passage tout ves- tige de dignité chez les nombreuses tribus in- diennes qui habitaient la céte. Tous les efforts civilisés de la part du gouverneur Douglas, des missionnaires, Catholiques ou Protestants, afin d’assurer le respect des lois et des territoires indiens, ne purent empécher la spoliation d’un équilibre fragile. Le pire désastre fut celui des épidémies ravageuses, telle la petite vérole, qui faucha la grande majorité des indigénes. Ceux-ci ne purent jamais se relever de cette épreuve. La deuxiéme, ec’est la destruction rapide d’une dualité culturelle en perspective. De celle-ci on ne mentionne a-peu-prés rien A Vexception de ce qu’on peut déduire de pages fragmentaires. (a suivre)