2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 18 Novembre 1977 PUBLIE PAR © Téléphone: 879-6924 Directeur: André Piolat Directeur-adjoint: Marc Béliveau Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise en page: Danielle Leclaire KEKE HEBDOS DU CANADA Association de la Presse : francophone Hors-Québec LE ce tg L DE COLOMBIE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 . Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 Ti Par Jim Smith IIpleut sur notre parade “‘Aprés la pluie. Je beau temps’, nous dit le philoso- phe. Ce qui ne fait que con- firmer qu'il ne faut jamais faire confiance a un philoso- phe, surtout s’il en sait aussi peu sur la météorologie. Prenons un exemple: le déclin industriel actuel du Canada. Nous sommes dou- loureusement non-concur- rentiels, aujourd’hui, dans les cercles commerciaux inter- nationaux. Des pays comme la Corée et Taiwan nous bat- tent a plate couture dans tous les domaines, depuis les textiles jusqu’a l’équipement électrique. Sans aucun doute, ce nuage international fait pleuvoir sur notre parade in- dustrielle. Regardez a l’intérieur du nuage, toutefois, et vous ver- rez que cela ne présage pas le beau temps. En fait, l’in- térieur est plus lugubre que Vextérieur. La sinistre réalité de notre position internatio- nale est celle-ci: cela va em- pirer. John Bulloch, président de la F.C.E.I., s'est récem- ment rendu en Corée pour prendre la parole lors d’un symposium international sur les petites entreprises. Pen- dant quil était dans la région, il est également allé aux Phi- lippines, 4 Hong Kong et a Formose. Ses conclusions sont troublantes. Bulloch nous rapporte la nouvelle de toute une géné- ration de jeunes asiatiques qui, pour la premiére fois, sont trés instruits. Aprés Yécole, ces jeunes gens ren- trent dans leurs minuscules cabanes pour regarder des programmes de télévision produits en Amérique; cha- cun de ces programmes fai- sant part des valeurs améri- caines a une société mainte- nant suffisamment instruite pour exiger le méme niveau de vie pourelle-méme. Pour aller de l’avant, ces pays asiatiques doivent an- nexer certains des emplois canadiens. Armée de I’équi- pement le plus moderne, avec une main-d’oeuvre préte a travailler pour moins de 50c de l’heure, et sans restriction aucune quant a oll et com- ment produire, l’Asie consi- dére le monde occidental comme une proie toute trou- vée. Entre-temps, l’Amérique du sud et l'Afrique commen- cent a faire sérieusement con- currence a lAsie. Comble d@’ironie,sil’Amé- . rique du nord est en diffi- culté actuellement, c’est en raison de l’aide apportée Jli- brement aux pays en voie de développement. En fin de compte, cette aide pourrait signifier la fin de notre pré- dominance industrielle. Mais nous devons continuer a four. nir cette assistance si nous ne voulons pas avoir a faire face a une écrasante influence communiste et a une instabi- lité politique en Asie. Pouvons-nous faire con- currence aux pays d’Asie? Probablement. Mais seule- ment si nous choisissons de. faire concurrence dans nos domaines d’expertise, plutot que de livrer la bataille com- merciale a leurs conditions. Et nous ne survivrons que si nous revenons a une éthique de travail trés développée. Il faut un sens de lopti- misme poussé a un niveau inhabituel pour espérer le beau temps aprés une telle pluie. N’oublions pas les mots du philosophe digne de confiance: “Un malheur ne vient jamais seul.” La Fédération canadienne de |’entreprise indépendante © “e Editorial La vérité sur Dieppe? Les soldats canadiens se sont illustrés durant les deux guerres mondiales et la guerre de Corée. Un nom ressort de la Grande Guerre 14-18: Vimy. La ot des milliers de soldats alliés avaient échoué, des forces canadiennes dont l'importance aurait été jugée insuffisante par n’importe quel expert militaire, réussissérent l’exploit de briser le front. Ce devait étre un tournant décisif dans le déroulement de la guerre. Au cours de la seconde guerre mondiale, les troupes canadiennes s’illustrérent lors du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944: une plage de débarquement leur avait été réservée. Mais la deuxiéme guerre mondiale contient une page noire pour le Canada: I’expédition de Dieppe. Vendredi dernier, les Canadiens se sont souvenus. Les survivants et les parents des victimes de.cette expédition désastreuse, aimeraient bien connaitre la vérité, toute la vérité. Trente-cing ans apres, cette triste vérité a commencé a monter a la surface. Le gouvernement britannique continue a invoquer des raisons de sécurité nationale pour justifier sa réticence 4 révéler — a _ confesser, devrait-on dire, semble-t-il — la vérité sur Dieppe. Il est permis de se demander, vraiment, en quoi cela pourrait nuire a la sécurité nationale du Royaume-Uni? Mais des historiens et des journalistes ont, apparemment, réussi 4 percer le mystére. Apparemment, car le gouvernement britannique ne s’est pas empressé de nier, mais a gardé, au contraire, le silence. L’expédition canadienne s’est mal présentée dés le début, l’aviation et la marine britan- niques ayant refusé leur soutien. De plus, quelques jours avant, des agents alliés en France avait donné I’alerte et averti que le systéme de sécurité n’avait pas fonctionné et que les Allemands se tenaient sur leurs gardes. Malgré ces éléments peu encourageants, Lord Louis Mountbatten donna le feu vert et le général Andy McNaughton accepta, attitude propre a étonner tout expert ainsi que tout officier qui estime précieuses les vies de ses hommes. : Mais ce n’est pas la le pire. Un journaliste allemand, Gunter Peis, dans un livre intitulé “Le miroir de la déception” a avancé l’explication suivante: un espion allemand, parachuté en Angleterre en automne 1940 avait été dépisté par les services de contre-espionnage ; britanniques qui auraient eu l’idée géniale de l’utiliser en lui faisant parvenir de faux | renseignements que l’espion ferait parvenir aux services allemands. Mais, tout d’abord, il s'agissait de faire en sorte que cet espion soit jugé efficace et digne de confiance par ses supé- rieurs. C’est pourquoi selon Gunter Peis, les services britanniques se seraient arrangés pour que les renseignements exacts sur I’expédition de Dieppe tombent entre les mains de l’espion {Pagent 3725]. Cela expliquerait la riposte immédiate des Allemands et le désastre canadien. Les associations canadiennes d’anciens combattants devraient intervenir auprés du gouvernement canadien afin que ce dernier exige que le gouvernement britannique éclaircisse cette pénible affaire. Les survivants, les familles de ceux qui y sont restés, la population canadienne dans son ensemble, ne sont-ils pas en droit de connaitre la vérité... enfin. Jean-Claude ARLUISON Congrés du Parti Libéral... [Suite de la p.1] dans l’est du pays devien- nent bilingues. Si nous n’en- seignons pas le francais dans’ nos écoles, nous condam- nons nos enfants a l’unilin- guisme et les priveront plus tard d’accéder aux emplois de commande. Une innovation de ce congrés fut linvitation lan- cée aux écoles secondaires d’envoyer deux éléves de onze ou douziéme année chacune, comme observa- teurs, le parti libéral payant la moitié des dépenses en plus du logis, ' Malgré la critique des autres partis politiques qui voyaient dans cette invita- tion une manoeuvre politi- que, la trentaine d’étudiants présents se sont dits enchan- tés d’avoir pu observer sans contraintes les activités d’un congrés politique, et plu- sieurs déclarérent que les autres partis politiques de- vraient eux aussi inviter des étudiants 4 venir observer leurs délibérations. A latelier Jeunesse, ou les jeunes observateurs assis- taient avec les Jeunes Libé- raux, Mme Iona Campagno- la, ministre des Sports, les encouragea a participer acti- vement a la vie politique du pays dans le parti de leur choix. x Aprés l’allocution de M. Denis Dawson, député du Comté de Louis Hébert, au Québec, quelques jeunes dé- clarérent qu’ils avaient pour la premiére fois une idée de ce qu'était le probléme de Vunité nationale. — Dans son discours a l’issue du banquet, M. Gerald Regan, premier ministre de la Nouvelle-Ecosse, mit l’em- phase sur le probleme de Vunité, le séparatisme au Québec, qui ne sera pas vaincu par quelques vulgai- res concessions venant de Vextérieur, mais par les anti- séparatistes québecois qui ont besoin de |’appui de tous leurs concitoyens a travers le pays. Il fit appel a tous leur demandant de se ranger derriére Pierre Tru- deau, le seul chef capable de sauver le pays, car le départ du Québec entrafnerait Vécroulement du reste du pays, qui, malgré son gré se verrait absorber par les Etats-Unis. Les partisans d'une plus grande autonomie provinciale verraient alors ce que c’est que de vivre dans un .pays a gouver- nement centralisateur. Au cours de la réunion pléniére, il y eut 87 pro- positions, allant depuis l’en- seignement obligatoire du francais dans les écoles pu-- bliques 4 la création d’un ministére responsable de la coordination économique du pays. Aux élections des offi- ciers, M. Shawn Sullivan, de Vancouver, directeur géné- ral de Acorn Forest Pro- — ducts fut élu président, Don Silverside, avocat de Prince Rupert, vice-président, Vic- tor Elias, avocat de Vancou- ver, secrétaire. [Suite de la p.1] Quant aux adultes, le ban- quet auquel ils ont pris part: les a ravis. En plus de la remise des plaques et des certificats de reconnaissan- ce, la présidente de 1’A.C.A. a dressé un bref historique du mouvement “A Coeur Joie”. Pour sa part, la fonda- trice d’A Coeur Joie en Alberta, Sr. Thérése Potvin, a expliqué comment le chant choral peut contribuer a la paix mondiale. “Lorsqu’on chante, de dire Sr. Potvin, on n’a pas le temps de se chicanner et, surtout, on forme un unité”’. Elle a également rappelé les ef- forts de César Geoffray, fon- dateur d’A Coeur Joie qui, en 1945, a voulu redonner de Vespoir aux jeunes par le chant choral. “Ce qui s’éva- nouit dans l’oreille prend naissance dans le coeur”, telle est la phrase utilisée -Rencontre musicale de l’A.C.A. ... par César Geoffray pour traduire l'amour qu'il avait de la musique. A ce méme banquet, les participants ont pu visionner un documentaire audio-vi- suel réalisé par M. Blair Doré, ancien résident de Maillardville. Ce document filmé relatait divers concerts donnés par certaines chora- les membres de 1’A.C.A. au cours des années passées. Une large partie de cet audio-visuel portait sur la rencontre de jeunes qui a eu lieu 4 Maillardville l’an der- nier sous le théme “Chante Jeunesse’ Chante”. Les cho- ristes présents ont certaine- ment mieux compris I’impor- tance d’une reléve de qualité qui semble presque assurée par cet enthousiasme expri- mé par les jeunes pour le chant choral. Pour cléturer cette ren- contre musicale, un concert ’ chorale public a eu lieu 4 l’école J.H. Picard d’'Edmonton. Plus de 400 personnes sont venues assister a ce concert de choix donné par les 300 choristes — et la troupe folklorique les Blés d’Or qui est venue se joindre a cette atmosphere ‘de féte. La maftresse de cérémonie n’était nulle autre que Mme Gertrude Beau- chesne, vice-présidente de VA.C.A. et membre _ des Echos du Pacifique de Mail- lardville. C’est aussi lors de ce concert qu’a été annoncée la formation prochaine d’une francophone a Calgary. Au cours des prochaines semaines, Le Soleil publiera un reportage photographi- que de cette rencontre musi- cale tout comme une série d’articles vous présentant les diverses chorales faisant partie de l'Alliance Chorale Alberta. ee PY ant eae ee OM poe ee sant 7 | ij