| } t i ea VOL. 4 No 34 VENDREDI 12 DECEMBRE 1980 Les Beaux Dimanches Le jeudi 18 décembre “Un des derniers trappeurs (est dans la région du Lac La Biche, en Alberta, ou il demeure, que Julien Gervais part trapper tous les hivers. Il parle de sa vie dans les bois ainsi que de ses autres activités, notamment guide de chasse et prospecteur d’or dans le Yukon. L'Ecole des Femmes le 14, 20h30 Jean Dalmain, Sylvie Léonard et Marc Labréche font revivre Moliére Moliére est toujours vivant, tou- jours actuel, toujours couru par les amateurs de comédie a Montréal ou en province. En novembre /e Grenier de Moliére monté par Jean Dalmain au Café de la Place... des Arts a rem- porté un triomphe. Les amateurs y sont allés en foule parce qu/‘ils se plaignent de l’absence de Moliére sur la plupart de nos grandes scenes. Quant aux téléspectateurs il y a belle: lurette qu'ils ne se sont régalés d’un Moliére au petit écran, Voila pourquoi ils seront ravis de voir I’Ecole des femmes aux Beaux Dimanches le 14 décembre a 20h30. L’Ecole des femmes? Oui. Un Moliére? Oui. Qui plus est... avec Jean Dalmain dans le rdle d’Arnol- phe et la piéce dans une mise en scene et une réalisation de Jean Fau- cher. Difficile de trouver meilleures références, on en conviendra. Autour de Jean Dalmain dans le réle ingrat du barbon, Jean Faucher a réuni: Sylvie Léonard (Agnés); Marc Labréche (Horace); Jacques Zouvi (Alain); Mireille Thibault (Geor- gette); Franco's Cartier (Chrysalde); Léo llial (Enrique); Gaétan Labréche (Oronte) et Victor Désy (le notaire). La comédie est présentée dans des décors de Claude Fortin, assisté de Pier Despars; avec des costumes de Claudette Picard; des maquillages de Norma Ongaro et des coiffures de Liliane Généreux. Ensemblier: Hervé Ouimet; caméramans: Réal Angers, Michel Desbiens et Robert: Lowe; prise de son: Hervé Bibeau; éclaira- ges: Jean-Guy Corbeil; Assistant ala production: Jean-Paul Robinette; script: Céline Hallée; directeur tech- nique: Serge Riendeau. Molidre.et I'Ecole des femmes Moliére a été sans contredit le plus brillant caricaturiste des lettres fran- caises. II avait |’art de souligner les travers et les ridicules de ses con- temporains parce qu'il avait un sens aigu de l’observation. II savait faire la différence entre un sot et un homme de bon sens; entre une précieuse et une femme intelligente; entre un ee grand seigneur et un faquin; bref entre ‘homme tel qu’il est et celui qui se prétend autre. Jean-Baptiste Poquelin avait qua- rante ans quand il écrivit /‘Ecole des femmes. C’était en ™662 et Moliere était allé depuis longtemps non seu- lement a l’école des femmes mais 4 \'école de la vie. Il avait connu le suc- cas et l’échec, la faveur des grands et la disgrace; les éloges les plus flat- teurs et les critiques les plus féroces; la jalousie, l’envie de ses collegues, la mesquinerie des dévots et 'aban- don de ses protecteurs. Tout finira par s‘arranger, bien sor, pour le plus grand bonheur des deux jeunes amoureux et la confu- sion d’Arnolphe. Et c’est la qu’on se rend compte de |’universalisme et de l'actualité de Moliére. Quand le rideau tombe sur le dernier vers on ne peut s‘empécher de se dire: l’ac- tion de /‘Ecole des femmes pourrait se passer a Montréal; les interpretes pourraient jouer en costumes de ville 1980 dans des décors du XXe siécle et la piéce serait accessible a tout le _ monde parce qu’elle n’a pas vieilli: la bétise, la jalousie, la sottise, de méme que I‘honnéteté, la franchise, le bon sens et |’'amour étant éternels. Mais avec /‘Ecole des femmes Moliére rend justice a l’intelligence, a la sagesse, a I'habileté, a la finesse des femmes 4a travers le personnage d’Agnés.