Arts et Spectacles : 17 En collaboration avec la troupe anglophone Pink Ink Voila la premiére fois que Polygraphe sera interprété a Vancouver, la premiére fois que Robert Lepage en confie la mise en scéne a d’autres artistes et la deuxiéme fois que le théatre la Seiziéme et Pink Ink co-produisent une piéce bilingue. es dates choisies pour la L représentation de Polygraphe ne _ relévent certainement pas du hasard. La piéce de Robert Lepage, mise en scéne conjointement parle Théatre la Seiziéme et la troupe de théatre Pink Ink dans une version bilingue, sera al’affiche du Vancouver East Cultural Centre du 22 au 31 octobre, en pleine agitation référendaire. Lorsque les dates ont été arrétées, “on savait qu’ily aurait un référendum au Québec .etmaintenant c’estunréférendum pan-canadien” explique Roger Gaudet, directeur artistique de la Seiziéme. “Polygraphenecontient aucun message politique mais ily a un message politique qu’on prend dans l’action de jouer ensemble: c’est la collaboration entre les deux compagnies qui veulent passer au-dessus des barriéres linguistiques et des murs qu’on dresse entre nous” précise le co-metteur en scéne de la piéce. Polygraphe sera en effet la deuxiéme co-production bilingue de la troupe francophone avec la troupe anglophone Pink Ink, aprés le succés remporté par De beaux gestes and Beautiful Deeds en 1991. Et pour la premiére fois, une piéce de Robert Lepage sera mise en scéne par un autre artiste que Vauteur lui-méme, ou plutét par deux autres artistes, Roger Gaudet pour la Seiziéme et Sandhano Schultze pour Pink Ink. Recherche de la vérité Polygraphe se veut un suspens mullti- disciplinaire ou s’entremélent meurtre et mystére, langues et frontiére. Robert Lepage a développé $ 3 Vidée de la piéce alag 3 suite d’une expérience & personnelle déchirante oil il fut lui-mémesuspect dans une histoire de meurtre au Québec. La piéce tire son titre du détecteur de mensonge (ou polygraphe), inventé en 1921 par John Larson, étudiant en médecine en Californie, et dont Vutilisation de plus en plus répandue, notamment aux Etats- Unis, suscite aujourd’ hui les plus jell de Colombi Roger Gaudet Quel(le) est...? Roger Gaudet est le directeur artistique de la Seiziéme. -Le mot que vous préférez dans la langue frangaise? ~ Débrouillard...parce qu’il n’existe aucun équivalent dans la langue anglaise. - Celui que vous détestez? «Annuler! Parce que moi, je dis toujours «canceller» (anglicisme) et les gens me corrigent en disant «AN- NULER»! - « Votre juron ou blasphéme favori? Je n’enai pas, je pensais qu’il fallait étre Francais pour utiliser des jurons et qu’il fallait étre Québécois pour utiliser des blasphémes... - La ville qui vous a envotté ? ENvoité? Laissez-moi y penser... Victoria n’a ENfanté, mais je suis parti en voyage... Rome m’a ENrobé, Paris m’a ENivré, Bruxelles m’a ENflammé, Londres m’a ENquété, Dublin m’a ENchanté, Caraquet m’a ENneigé, Québec m’a ENjolé, Montréal m’a ENseigné, Ottawa m’a ENdetté, Los Angeles m’a ENdurci, Edmonton m’a ENvoyé magasiner et Winnipeg m’a ENcouragé a retourner 4 Vancouver... ENfin, comme tout bon Vancouvérois, je dois admettre que c’est Vancouver. - Le livre que vous avez le plus apprécié? La piéce que j’ai le plus appréciée. Ban la, c’est une autre histoire... - Le film que vous pournies voir et revoir sans vous lasser? Normalement, je suis incapable de voir un film plus qu’une fois sans commencera refaire la mise en scéne. J’ai bien aimé Brazil et j’aimerais revoir Montréal vu par. Un jour, j’aimerais me taper un mini-festival des films de Atom Egoyan, suivi par un mini-festival des films de Jim Jarmusch... L’été passé, je me suis régalé des films d’Almodovar, de Greenaway et de Spike Lee... c’est trés varié. - Le plat qui vous fait saliver? Les moules au persil chinois. - Votre passe-temps favori? Me plaindre que j’ai pas assez de temps? Quand je suis trés fatigué, j’invente et je dessine des bandes dessi- nées. Je dessine juste quelques premiéres images et j’abandonne... Ca commence toujours par LES AVEN- TURES DE...etc’est toujours cocasse dans le genre de: Les Aventures de Marie-Anne qui avait la téte magné- tique... chaque fois qu’elle entrait dans le café du coin, elle ramassait tout le pourboire... - Votre animal préféré? L’hypocampe... parce que je n’ai aucune idée pourquoi qu’on appelle ca un «hypocampe». Ca n’a rien a voir avec un hippopotame et ca ne va jamais faire du camping... -La premiere chose que vous iriez acheter aprés avoir gagné 4 la loterie? Un billet de lotto, parce que ¢a serait trés embarassant de gagner sans avoir acheté de billet... trouvez pas? - Votre définition du Canada? Canada: (Ka-na-da) n: mot amérindien qui veut dire: Ayoye! Y fait frette icitte! - Votre définition des francophones en Colombie- Britannique? C’est, pour moi, des gens de chez nous. - Le souvenir le plus cocasse depuis votre arrivée a la direction artistique du théatre la Seizigme? Le plus cocasse je ne sais pas.. . Mais durant la tournée de L’Ange Gardien, le régisseura, par erreur je crois, fait le mauvais «cue» sonore dans une scéne ov le fils prend la voiture du pére sans lui demander Ja permis- sion. Le «cue» aurait di étre le son d’une auto qui se stationne calmement devant Ja maison. Mais... le «cue» sur lequel il est tombé était le son d’un accident effrayant qui donnait l’impression que la voiture avait été complétement démolie. Ce qui rendait le tout encore plus ironique, c’était la réplique du fils qui disait en redonnant les clés au pére...: «Je te remets les clés, l’auto est correcte...elle’a rien...j’ai juste fait un petit tour.» v Bes a a ea amie Le Soleil de Colombie Roger Gaudet, directeur artistique de La Seiziéme. grandes controverses. Polygraphe met en scéne Lucie, une jeune actrice quienest a son premier role au cinéma dans un “thriller” policier, basésurune histoire vraie résolue. Elle réalise soudain que sonami Frangois estimpliqué dans Vhistoire du meurtre et fait la rencontre incongrue de David, un expert médico-légal qui a fait passer le test du polygraphe a Francois. Les trois personnages sont réunis dans leur recherche de la vérité et espérent qu’elle les libérera. “La piéce tourne autour des techniques de recherche de la vérité, avec la maniére humaine de la trouver, qui s’oppose a la maniére technique (le polygraphe), avec derriére tout ¢al’affrontement entre l’ humanité et la technologie” souligne Roger Gaudet. Le réle de David sera interprété par Andrew Mclllroy et celui de Frangois par Andrew Wheeler. Un point d’ interrogation entoure’ encore |’actrice qui interprétera Lucie. Les auditions a Vancouver n’ont pas donné les résultats escomptés et Roger Gaudet se trouve actuellement au Québec pour y dénicher la comédienne qui correspondra parfaitement a l’idée qu’il se fait du réle de Lucie, le personnage central. Le théatre trés visuel de La Seizieme a l'epreuve du polygraphe Robert Lepage rendra le casse-téte linguistique beaucoup moins com- plexe a résoudre. A cha- que rolesa langue: Lucie et Francois conversenten francais mais s’adressent en anglais a David, “comme dans la vie de tous les jours lorsqu’on S’adresse @ un anglophone” remarque Roger Gaudet. Le sous- titrage de certains dialogues devrait également faciliter la compréhension. Si Robert Lepage a accepté pour la premiére fois de ne pas mettre en scéne lui-méme une de ses oeuvres, il a néanmoins fourni a Sandhano Schultze et Roger Gaudet des indications scéniques trés précises. Mais ilnes’agira pas d’un carcan rigide avec lequel les metteurs enscéne ne disposeraient d’aucune marge de maneouvre, bien au contraire. “On regoit le texte, mais c’est a nous de comprendre les images et de trouver une facgon de les interpréter pour. que le public les comprenne” indique le directeur artistique de la Seiziéme. “On se demande pourquoi telle image demandée par Robert Lepage est importante. Par exemple, ily aura des projections sur les personnages: pourquoi?” poursuit Roger Gaudet. Une version bilingue de Polygraphe mise en scéné par Robert Lepage a déja tourné dans tout le pays mais elle s’est arrétée a Edmonton. Vancouverdécouvrira donc Polygraphe pour la toute premiére fois et mémesic’est avec unpeu de trac, Roger Gaudet espére Secrétement que Robert Lepage se trouvera dans la salle. Renaud Hartzer Polygraphe, de Robert Lepage. Au Vancouver East Cultural Centre, du 22 au 31 octobre 1992. Réservations au 254-9578. L'ALLIANCE FRANCAISE DE VANCOUVER avec le concours du Service Culturel du Consulat de France et de I'Hétel Le Méridien présente L'ETRANGER un spectacle du Théatre en Piéces de Paris (France) d'aprés le roman d'Albert Camus adapté et mis en scéne par Robert AZENCOTT MERCREDI 14 OCTOBRE 1992 a 19h30 Théatre Frédéric Wood (U.B.C.) Billets: 20$, 15$ (Membres A.F. étudiants, groupes a partir de |0) Information: Alliance Frangaise 327-0201 Réservation: Alliance Francaise, 6161 Cambie Street, 327-0201 Manhattan Books, 1089 Robson Street, 681-9074 Vendredi 25 septembre 1992