Information Le bilinguisme sur... Suite de la premiére page tions dans leur langue. Remettre cela en question, c’ est remettre en question I’ existence méme du Canada.» Le gouvernement fé- déral, estime Marc Godbout, a été «trop umide et trop silencieux» ces derniers mois en ce qui con- cerne la promotion de la dualité linguistique. Le directeur général de la FCFA ne pense pas que les pro- pos de Don Getty reflétent la pensée des autres premiers mi- nistres. En revanche, il dit que cette déclaration donne de la cré- dibilité au chef du Reform Party, Preston Manning, et au chef du Parti Québécois, Jacques Parizeau, qui prétendent que la langue an- glaise est au Canada ce que la langue francaise est au Québec. Le président de 1’ Associa- tion canadienne-frangaise de l’Ontario, Jean Tanguay, s’est dit «estomaqué» par la déclara- tion du premier ministre Getty. «Fe suis présentement en état de choc.» Jean Tanguay n’arrive pas a comprendre la position du pre- mier ministre albertain. «Tout ce que je peux imaginer, c’ est qu'il est devenu un vassal de Preston Manning.» Le président de 1’ AC- FO n’est toutefois pas inquiet des répercussions de cette déclara- tion sur le gouvernement ontarien. «M, Rae me !’a dit a plusieurs reprises, quoiqu’il advienne, la Loi 8 sur les services en francais et le systéme d’ éducation conti- nueront a étre bonifiés.» Le chef du Bloc québécois et ancien secrétaire d’Etat, Lu- cien Bouchard, pense que la dé- claration de Don Getty «refléte l état d‘esprit du Canada anglais.» «Si le Québec devient indépen- dant, on ne fera jamais ce coup-la a la minorité anglo-québécoise. Il faudra donner I exemple,» a soutenu le chef du Bloc qui a le vent dans les voiles au Québec. Le ministre de la Santé, Benoit Bouchard, lui, n’est pas surpris par cette déclaration-choc ence début d’année. «On nes’ at- tendait pas tellement a ce que ca commence autrement.» Cela dit, il ne comprend pas pourquoi Don Getty affirme que les Canadiens sont obligés de parler les deux langues officielles. «Personne au Canada n est forcé de parler I’ anglais et le francais.» Il reproche au premier ministre albertain d’avoir choisi un mo- ment critique dans l’histoire du pays pour faire sa déclaration- choc. Comme s’il voulait ména- ger la susceptibilité d’un rare premier ministre conservateur encore au pouvoir au pays, Lu- cien Bouchard a rappelé que Don Getty s’est dit favorable au bilin- guisme & titre personnel, et a ajouté «que les mots choisis par le pre- mier ministre pour exprimer sa pensée ne sont pas ceux qui ex- primaient ce qu il voulait dire.» Le chef libéral Jean Chré- tien trouve de son cété que les remarques de Don Getty «n’ar- rangent vraiment rien.» «Don Geity s’abaisse au dernier échelon politique, celui du désespoir. S’ il pense accroitre Sa popularité par cette incitation al intolérance et en adoptant les politiques du Reform Party il se trompe,» a fait savoir le chef libé- ral. Enfin, le Commissaire aux langues officielles, Victor Gold- bloom, est troublé par la déclara- tion du premier ministre Getty. «Il contribue a perpétuer un my- the trés pernicieux, celui du bilin- guisme forcé.» M. Goldbloom rappelle que la Loi sur les langues officielles «consacre le droit de chaque ci- toyen de demeurer unilingue.» Le commissaire s’explique mal les intentions du premier minis- tre albertain. «Je n’ arrive pas a m’insérer dans la téte de Don Getty.» APF Reprise économique timide -Loiselle préche la confiance Le président du Conseil du Trésor Gilles Loiselle a mis l’ac- cent sur les points forts de 1’éco- nomie canadienne et a défendu avec vigueur la politique écono- mique du gouvernement fédéral lundi 13 janvier 4 Vancouver. Invité par le Vancouver Board of Trade, le député de Québec a tenté de brosser les perspectives de 1’économie du pays en 1992. «En ces pre- miers jours de’ 1992, I’ écono- mie canadienne sort de ce qui a été une difficile, et pour cer- tains, une douloureuse période» a déclaré Gilles Loiselle, cons- tatant cependant que «la con-: fiance était encore relativement ‘faible et le chémage un sujet ‘d’ inquiétude pour tous». Se- 3 ‘lon celui qui tient les cordons de la bourse fédérale, le mo- ¢ ‘ment est donc venu de «recon- * naitre nos forces», afin que Gilles Loiselle, président du coal du prospérité canadienne, le prési- dent du Conseil du Trésor a plai- dé pour «!’ élimination des cen- taines de barriéres au commerce interprovincial»: «Les Canadiens veulent savoir pourquoi ils ne peuvent acheter de la biére du _chacun se souvienne que «/’éco- Trésor. nomie canadienne repose sur des bases solides». Malgré des indi- “cateurs économiques contrastés, Gilles Loiselle garde la certitude que «la reprise se poursuit tou- jours». Tout enrappellant la posi- tion stratégique de la Colombie- Britannique pour le commerce dans la région du Pacifique et la contribution de la province a la Nouveau-Brunswick dans d’ au- tres provinces alors qu'elle fait partie des biéres importées les plus vendues dans les 50 états des Etats-Unis» s’est-il exclamé. Prenant la défense de la politique économique du gouver- nement, Gilles Loiselle a insisté sur les «sensibles progrés accom- plis [depuis 1984] pour corriger Vendredi 17 janvier 1992 certaines faiblesses fondamenta- les de notre économie». Le prési- dent du Conseil du Trésor s’est notamment fait l’avocat de 1’ac- cord du libre-échange et de la TPS: «Bien loin d’ avoir nui a la compétitivité internationale du Canada, laTPS !’ a fonda- mentalement améliorée» a- t-il affirmé. Et selon lui, «un dollar canadien plus faible ne signifierait pas nécessairement un accrois- sement de la compétitivité des entreprises canadien- nes autrement qu’ a court- terme». Les mesures prises par le gouvernement «ne nous ont pas rendu popu- laire» a poursuivi le dépu- té de Québec. «Mais gou- verner, c’ est choisir et nous avons pris des décisions politiques difficiles, non pas pour une popularité a court-terme, mais la prospérité du Canada a long-terme» a-t-il déclaré. Gilles Loiselle n’a pas manqué de déclencher l’hilarité de son auditoire lorsqu’il a décla- ré ironiquement que nul ne pou- vait accuser son gouvernement «de reposer sur sa popularité». Renaud Hartzer Le Soleil de Colombie Le feu aux poudres La déclaration choc de Don Getty, premier ministre de 1’ Alberta, demandant 1l’abolition du bilinguisme réfléte malheu- reusement un courant de pensée qui souffle dans l’ouest canadien. La loi sur les langues officielles, cette mesure qui date de !’é6poque Trudeau, n’a jamais été réellement acceptée et encore moins com- prise dans ce coin de pays. En période d’incertitude ou de détresse, on 1’utilise pour se faire du capital politique. En Colombie-Britan- nique, Rita Johnston, alors premier ministre, l’avait dénoncé peu avant les élections et Don Getty fait de méme. En affirmant que le bilinguisme est imposé a tous les Cana- diens, le premier ministre albertain perpétue le mythe de l’impo- sition de l’apprentissage d’une seconde langue. Rien n’est plus faux. Seules les institutions fédérales sont soumises 4 la loi sur les langues officielles. Le citoyen demeure toujours libre de choisir. Ce mythe sert néanmoins de facade a tout un mouvement d’into- lérance envers la francophonie. Cependant le gouvernement fédéral doit assumer le lea- dership et convaincre tous les Canadiens que le bilinguisme est une caractéristique fondamentale et inaltérable de la société cana- dienne. La journée d’études consentie aux communautés minori- taires dans le processus constitutionnel sauve le gouvernement fédéral. Il n’est pas obligé de réagir. Cette fois, il a devancé les événements. Cette déclaration relance néanmoins la calvacade constitu- tionnelle. La dualité linguistique fera-t-elle partie des négocia- tions? Le premier ministre ontarien Bob Rae a déclaré a la com- mission Beaudoin-Dobbie qu’un sénat élu, égal et efficace ne fait pas partie des priorités de son gouvernement. Un déclaration qui va al’encontre des espoirs des provinces de l1’Ouest. La déclara- tion de Don Getty n’a fait que mettre le feu aux poudres du baril constitutionnel. Daniel Bélanger a Tinlenee ‘aitas aux ‘ciomna La télévision de Radio-Canada enregistrera le 22 janvier dés 20h un forum spécial sur le theme de la violence faite aux femmes. Pierre Claveau, accompagné de Sylvia L’Ecuyer tenteront de répon- dre 4 de nombreuses interrogations avec la participation d’un public dont vous pouvez devenir participant en téléphonant au 662-6163. Sur le plateau seront présents des invités spéciaux pour mieux cerner le probléme: une victime, le criminologue Ezzat Fattah, la psycho- logue Nicole Aubé, l’agent de police Pierre Mc Connell, une repré- sentante féministe et un homme défendant la condition masculine. L’émission sera diffusée sur le réseau provincial de R.-C, le mercredi 29 janvier 4 20h. Le § oleil | de Colombie — Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique Président-directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Daniel Bélanger Gestion, administration, publicité: Jacques Tang Journaliste: Renaud Hartzer Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Tima Sekkat, Jean-Claude Arluison, Jean-Claude Boyer Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Marie Michaud, Lyne Vigneault Ouverture du journal: 9h a 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, BC, V6A 2W3. Les lettres a la rédaction seront publiées 4 condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu’elles soient signées. Tél: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. L'abonnement annuel cotite 21,40$ au Canada, 26,75$ a l'étranger. 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