récié des lecteurs du Soleil, Roger Dufrane est également N’auteur d’un recueil de poé- mes réunis sous le titre ‘Te Cadran des Songes’’. Ge connu et vivement ap- Le goftt prefond qu’a tou- jours manifesté Roger Du- frane pour la poésie,°l’a conduit 4 donner dans 1’au- ditorium de 1’Alliance Fran- gaise une conférence, illus- trée de poémes, sur le thé- me ‘*Rétrospective de la poésie francaise’’. Le sujet choisi, vaste et assionnant, convenait par- faitement au talent du confé- rencier. ] En effet, Roger Dufrane qui est né 4 Bruxelles et est établi A Vancouver depuis 1953, a fait de solides études littéraires sops la direction de Daniel Mornet, profes- seur A la Sorbonne, puis des études de technique litté- raire (roman, poésie, essai critique) avec pour profes- iseur Maurica-Charles Re- nard, romancjer et auteur de piéces de théatre 4 Paris. Ce godt de 1*écriture, tant en prose qu’en vers, a conduit Roger Dufrane 4 exercer cette activité litté- raire que nous voyons se traduire d’une part dans Le Soleil, dont il est l’un des collaborateurs depuis la premiére heure, par une ‘chronique trés appreciée de nos lecteurs, d’autre part par l’édition d’une plaquette intitulée ‘‘Le Cadran des Songes’’, recueil de poé- mes, tous écrits 4 Van- jcouver. ‘TROIS ODELETTES ROGE R =e UN POETE Dimanche yah dans le parc désert. = U 3 DUFRANE AUTHENTIQUE re ran ee ataars aux wagons ouverts Siffle entre les houx. Le bel oiseau bleu refléte en'sa roue Le ciel et les fleurs ; ‘Quant 4 sa compagne elle fait la roue Et regarde ailleurs. Dimanche de juin dans le parc fleuri. Ma belle s’éveille. Elle chante et danse et mon coeur est pris ‘Aux rais du soleil. '‘L’or de ses cheveux me brfle et m’envofte. Saute l’écureuil ! Comme lui craintif mon coeur en déroute Tremble sur les feuilles. ae ree - Poéte, tu me parles. -Tu me-dis avoir rencontré le bonheur ; Mais tu rougis et tes mots s’embrouillent. Et maintenant, assis au piano, Tu me joues ton amour Et tes doigts font lever une brume de notes Laisse tout cela mon ami, Tes mots de réves et tes chants de nuages. Puis nous irons tremper nos visages unis, Nos coeurs enfouis au creux des meules, Dans le puits limpide et bleu du ciel. — Dis-moi, Automne de retour En sandales dorées, ‘Pourquoi pleure mon coeur ? J’entends tes pas de feuilles mortes, Ton visage sourit dans le soleil plus pale Et ta robe mauve et grise Est doucement voilée. Je me sens triste, Automne, Car les portes que tu m’ouvres, L’Hiver aux yeux cruels bientdt va les franchir, L’Hiver armé de ronces Qui viendra s’asseoir en manteau blanc Dans le carré désert de mon jardin perdu. Au sujet de sa conférence, Roger Dufrane nous a dé- claré : ‘‘J’ai choisi dix-sept gpoémes qui jalonnent les sié- cles du lyrisme francais. J’ai tenté de les resituer dans leur epoque et d’ex- liquer leur lyrisme. J’ai lessayeé par-ia de faire res- ortir l’évolution du lyris- e frangais : courbe mon- ante du douziéme au sei- ziéme siécle, retombante aux siécles classiques, re- ontante depuis 1820. J’ai en outre essayé de Mmontrer comment le poéme s’élabore dans 1’Ame de 1’au- teur, s’écrit, puis se pro- longe dans 1’Ame du lecteur ou de l’auditeur en une sorte de vie nouvelle’ Et Roger Dufrane conclut : ‘¢Ce survol du lyrisme m’a- donné l’occasion de montrer comment le poéte obtient } certains effets de style, la Itristesse, la gafté, le bon- heur, le malheur, s’expri- mant en des métres divers et sur des tons différents. Roger Dufrane s’est montré bien inspiré en s’assurant la collaboration de Jeanine Leroi, professeur de fran- gais A l’Alliance, qui a dé- taillé les poémes avec beau- coup d’expression, une dic- tion trés claire et une déli~ cate sensibilité. Cette soirée poétique a atti- ré un public attentif quia vi- vement applaudile conféren- cier que nous souhaitons avoir le grand plaisir de retrouver bientdt. oe “Jean-Claude Arluison ‘Nous signalons 4 nos lec- teurs qu’ils peuvent trouver le ‘*Cadran des Songes’’ au Bouquineur, 1141, rue Davie. Roger Dufrane a bien voulu réserver A votre journal la primeur de trois poémes inédits, ce dont nous le re- mercions vivement. sir yn pe ty ere ESE MIR, al a emote i a a ‘i