ee sais ncaa Le Soleil de Colombie shasocill ler eee 1980 13 société | | . ° ciété_ a Regard sur Maillardville | fa2#cntim: Recherches historiques d’Alexandre Spagnolo Membre de la Société Historique Franco-Colombienne Avant de jeter un regard sur le passé de Maillardville, il est impérieux de se pen- cher sur la carte topogra- phique de Coquitlam, au sein duquel le site de Maillard- ville s’est édifié, il y a a peine soixante-dix ans. COQUITLAM Cette région qui était une * suite de foréts, de bosquets et de broussailles sur une rive du fleuve Fraser, a di étre vue par l’explorateur - Simon Fraser et son fidéle compagnon Jules Maurice Quesnel, par le bout de leurs lorgnettes, lors de leur péri- ple fluvial, en 1808, alors quils se dirigeaient vers Yactuel New-Westminster, 1a ot les Indiens de I’époque les chassérent, eux et leurs, compagnons canadiens-fran- cais, d'une maniére ignomi- nieuse. Cinquante ans plus tard, la région, alors sauvage, prit un autre aspect, lorsque le Colonel Richard Clement Moody (1813-1887) et ses 400 hommes des Royal Engi- neers construisirent, en 1858, l’axe routier New- Westminster-Port Moody, nommé North Road, qu’un piéton traversait carabine en main. RECHERCHES HISTORIQUES. I] n’apparait pas, sauf erreur, que quelques narra- tions furent écrites et pu- bliées par des Canadiens d’expression frangaise au su- jet de l’origine de Maillard- ville. : Ily eut des études aux fins de théses de doctorat effec- tuées par des universitaires et qui se trouvent probable- ment dans les archives pous- siéreuses de nos universités. Il y eut des articles dans Vhebdomadaire “L’Appel”, un mémoire de M. Roméo Paquette, le tout dans le cadre général du fait fran- cais en Colombie britannique et l’oeuvre des missionnai- res. Il y eut des entrevues assez timides avec les sur- vivants des anciens pion- niers-bficherons de 1909, principalement avec feu Jean-Baptiste Dicaire, qui, dans un langage coloré em- preint du folklore local qui lui était propre, a laissé un héritage de souvenirs qui a contribué au succés de nos recherches. Il demeure toutefois que l'étude de John Stuart et H.A. J. Monk, condensée dans leur ouvrage intitulé “A History of Coquitlam and Fraser Mills” demeure, a notre avis, la piéce maitres- se, mais c’est en langue anglaise. La partie concernant Mail- lardville aurait été inspirée d’un mémoire du Révérend Pére Aldéric Fréchette, de la Paroisse de Notre-Dame de Lourdes.. Rappelons que John Stewart — dont une rue de Maillardville porte le nom — est né 4 Cumberland (Angle- terre), en 1887. A 26 ans, il vint en Colombie britannique. De 1913 a 1921, il fut attaché a la Fraser Mills en qualité de directeur des Généraux. Il s'intéressa beaucoup a l'étude des archives histori- ques du District de Fraser . Mills, qui était un district indépendant, pensant que cela pourrait stimuler linté- rét de recherches des géné- rations futures. John Stewart est l’auteur d’une thése “French-Canadian Set- tlement in British Colum- bia. Quant 4 H.A.J. Monk, né a Limerick (Saskatchewan), il vint en Colombie britanni- que en 1932. Il s’installa a Coquitlam-Maillardville, rue _ Devenez membre de la Société Historique. - Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4.00 membre individuel - $10.00 membre groupe NOM ——————————--——---—--—-———— ADRESSE 2325 VILLE ————+————— CODE POSTAL—— ~—— TEL — = Magasins: a=) Rochester, avec sa femme et ses cing enfants. II s’occupa de diverses activités dans le domaine scolaire, des Clubs d’Eclaireurs et des Guides de sa région. Notons que leur ouvrage, une brochure de 76 pages, ne porte aucune mention quant au nom de |’éditeur, de l’im- primeur et de la date de publication. Le District de Coquitlam, dont le nom dériverait, selon les uns, du nom d’un petit poisson rouge (type sau- mon), selon d’autres, du nom d’un chef indien, avait une superficie de 44.000 acres, couvrant Port Coquitlam et l’aire de Fraser Mills. Vers 1913, pour des rai- sons budgétaires et écono- miques, Port Coquitlam se détacha avec 6.200 acres, puis Fraser Mills avec seule- ment 400 acres. Port Coquit- lam végéta assez longtemps, et ne se releva que plus tard. NAISSANCE D'UNE {NDUSTRIE DU BOIS C’est au début de 1889 que le site longeant le fleuve Fraser avant New-West- minster fut trouvé propice pour créer, de toutes piéces, une industrie du bois: en l’éspéce, ce fut la “Ross, McLaren Sawmills” de Frank Ross et James, de Buckingham (Québec), avec des capitaux initiaux de $ 350.000, pour une production de 200.000 pieds. Elle pro- testa, lorsqu’on voulut cons- truire un pont sur le fleuve, prétendant que cela génerait le. flottage des trains de grumes: on passa outre, le pont fut construit, rendant d’énormes services. Japonais et d'autres asiati- ques. Entre-temps, la région in- dustrielle se développa: rou- tes, moyens de transport par chemin de fer, tramways de la British Columbia Electric Railway Company, travaux d’adduction d'eau, construc- tion de routes, établisse- ment d’organismes pour le bien-étre et la santé, etc. De 1920 a 1927, cette industrie connut de dures périodes, suivies du krach de 1929-1930, de triste mémoire qui créa ‘“‘Les Affamés de 1930”, réductions des salai- res, mises a pied, le cortége des miséres, etc. Le Constable Paré dans sa nouvelle auto de la Police [1914] En 1903, Frank Ross, décédé onze ans auparavant, la société connut de sérieu- ses séries de difficultés: elle fut reprise par Lester David, de Seattle et M. Jenkins, de Minneapolis, sous le nom de Fraser River Lumber Company. Quatre années plus tard, en 1907, un autre change- ment par l’entrée de nou- veaux financiers, dont A.D. McRae (Winnipeg) et Peter Jansen (Nebraska), afin de doubler la production de cette industrie. En 1910, encore des chan- gements: d’autres associés, de nouveaux capitaux, une nouvelle raison sociale “The Canadian Western Lumber Company Ltd” avec un effec- - tif de plus de 850 hommes, a majorité canadienne-fran- caise, nous verrons pour- quoi, touchant un salaire moyen de $ 2.50 par jour; on y trouvait des Chinois, des ey En 1945, gréice 4 la deman- de pour la reconstruction des régions dévastées en Europe au cours de la secon- de guerre mondiale, il se produisit une reprise floris- sante des affaires. En 19538, le carrousel des ~ changements continua. Un accord intervint entre les actionnaires de la Cana- dian Western Lumber Com- pany et la multinationale Crown-Zellerbach Corpora-’ tion, qui opérait déja a Ocean Falls (C.B.) et dans d’autres régions, accord qui entérina la main-mise de la C.Z. sur la C.W.L. Co. qui devint, vers 1956, une divi- sion de Crown-Zellerbach. Voila done une exposé synoptique de la naissance ‘d'une industrie du bois qui, par divers cheminements en dents de scie (c’est le cas de le diire) a atteint de nos jours une place prépondé- + biicherons *. wee rante dans l’économie de Coquitlam-Maillardville. MAILLARDVILLE Sans cette industrie du bois, pas de Maillardville possible, sans l’oeuvre des premiers missionnaires, un bourg sans ame. St. Louis de New-Westmins- ter, avec la collaboration de M. Théodore Thériaux, de la société, se jetérent sur l’oc- casion avec l’idée de créer un noyau de Canadiens d’ex- pression francaise et surtout de catholiques. Leur plan fut une réussite totale, nous ne pouvons le nier. Ainsi, dés 1909, une com- 1912 : Company Limited. Il est indiscutable que n’importe quelle industrie nécessite pour son fonction- nement des bras forts et de la compétence. Des ennuis permanents avec ses ouvriers asiatiques portérent.la Canadian Wes- tern Lumber Company (catholique sur les bords) a se tourner vers |’Est -cana- dien. Son choix favorisa des canadiens-fran- cais rompus aux exigences de ce métier dur et épui- sant. En 1909, un premier contingent de ces bfiicherons fut amené par.chemin de fer . et la société lui réserva une partie de sa vaste propriété, afin qu'il puisse posséder un . foyer et les moyens finan- ciers de l’avoir, ainsi que des écoles, des paroisses, etc. Action éminemment huma- nitaire, car la société ne voulait pas de taudis, ni de ghettos. Le Rév. Pére_ Patrick O’Boyle, Oblat du Collége munauté de hardis pion- niers-biicherons créa un ha- meau, un village. Ce fut le moment de l’entrée en jeu d’un jeune oblat francais, le Pére Edouard Maillard qui va guider ces pionniers a se donner une identité bien défi- : définie, héritiers d'une civili- sation séculaire, au sein du vaste District de Coquit- lam. Cette identification se devait un nom bien earac- térisé. ’ Des réunions eurent lieu avec l’intention de trouver ce nom a cette commu- nauté régionale d’expression frangaise par l’esprit et le coeur. Les Anglais de la société disaient bien, avec humour, “Pea soup Hill”, la colline de la soupe aux pois, de la cuisine québécoise, risquant des coups de poing a la figure (J.B. Dicaire dixit...). ’ Quelquefois “Frenchtown”, blessant (A suivre) méme le “Shacktown”. Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie informait les premiers colons de la Colombie britannique Procurez-vous les exemplaires existants, du 11 septembre au 8 octobre 1858. Ecrivez 4: SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T1V4 PRIX: $1.25 — $0.25 pour la poste. mbm?