2018 }LE REVERBERE | REVERBERE VITRINE COMMUNAUTAIRE par Marie-héléne Bourret de r’AHFV La Congrégation des Sceurs de Sainte- Anne a été fondée au Québec en 1850, par la Bienheureuse Soeur Marie-Anne, née Esther Blondin. Depuis ce petit couvent de Vaudreuil, la congrégation se dévoue a l’enseignement des garcons et des filles, principalement dans les campagnes; leur but avoué est d’enseigner a autant d’enfants que possible. Loffre que Modeste Demers fait a la congrégation en début de l’année 1858, correspond tout a fait au mandat que se sont donné ces femmes. Ce que dira Demers aux cing femmes choisies parmi les bénévoles (les 44 membres de la congrégation se sont portées volontaires !!!) n’est pas pour les effrayer, mais bien pour s’assurer qu’elles ne regretteront pas leur décision. Ces missionnaires doivent étre aussi fortes dans leur foi que dans leur corps. Devant lui se tiennent, la téte baissée et les mains jointes, cing jeunes femmes : Sceur Marie-Angéle, Sceur Marie-Luména, Sceur Marie-Conception et Soeur Marie-du-Sacré- Les Soeurs de la Congrégation des Sceurs de Sainte-Anne Coeur. Une laique se joindra a elles : Marie Mainville. I] leur dit que Fort Victoria est construit sur la pointe sud de |’Ile de Vancouver; que le climat y est tempéré et que les hivers sont doux. La terre est riche et donne bombance de fruits sauvages. Les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson sont en majorité des engagés du Québec, dont plusieurs sont d’anciens employés de la défunte Compagnie du Nord-Ouest. La trés grande majorité des travailleurs est francophone, et tous les officiers parlent aussi francais. Il ajoute qu’il ne faudra pas s’offusquer des meeurs : ces catholiques vivent depuis trop longtemps dans les bois, sans religion; que si on les laisse faire, ils boivent de l’eau d’esprit plus que de raison et qu’ils se bagarrent. D’autres, plus sages, trouvent femmes a la mode du pays, parmi les nombreuses nations avec lesquelles la Baie d’Hudson fait affaire... Ils ont des enfants, non baptisés. Les sceurs font.un dernier séjour dans leurs familles, certaines qu’elles ne reverront plus jamais ces visages bien-aimés. Elles sont prétes, et ala mi-avril 1858 les cing femmes, accompagnées de Demers et de 4 prétres, se rendent a New-York. De la, ce sera par bateau jusqu’a Cuba, puis jusqu’a l’Isthme de Panama, que le groupe traverse d’est en ouest. Elles prendront un nouveau navire jusqu’en Orégon, ot elles seront accueillies par une congrégation de sceurs 21