POR - “La passion éteinte” —~ C4 AZ ioe ae Le SOLEIL Courrier de 2éme classe SS | Second clase mail N° 0046 VOL 18 No 11 VENDREDI 12 JUILLET 1985 Le seul journal de langue frangaise de la Colombie britannique- 30 cents Enquéte Par Annie Granger Hy a dix ans avait lieu l’'anné Paroles de femmes e internationale de la femme puis la décennie pour la femme de 1976 a 1985. Cette semaine débute a Nairobi au Kénya la d’examiner et d’évaluer les ré conférence mondiale chargée sultats de cette décennie. Le Soleil] a demandé a neuf femmes francophones de Vancouver si elles avaient trouvé du changement dans la condition de la femme depuis ces dix années, et ov elles étaient en 1976. Olga, professeur, candidate sur la scéne politique provin- ciale: “Il y a dix ans je finissais mon doctorat, et j’entrais donc de pleins pieds dans le monde du travail. Oui il y a eu des changements, mais le Canada avait déja commencé 4 se sensibiliser en 1969 avec l’en- quéte sur la condition de la femme. Depuis 1976, il y a beaucoup plus de femmes impliquées qu’avant, bien que la génération montante ne suive pas, le mouvement s’est earthen des choses ont été i - ac uises, seulement mainte- nant il faut plus pousser vers les lois. Au point de vue carriére, les femmes arrivent maintenant a des postes im- portants, mais c’est au bas de échelle que cela n’a pas changé. On vient d’apprendre que les tee-shirt de l’Expo 86 se fabriqueront en deux minutes par des femmes qui sont payées 5 dollars de Vheure, c’est peut-étre raisonnable 5 dol- lars, cela fait beaucoup de tee- _ shirt a l'heure. La lutte se fait toujours mais on ne peut pas lutter toujours pour les autres. Le mouvement. féministe a i; fin de «La francophonie and you» beaucoup ébranlé la loi sur le divorce en 1969 qui disait que l'adultére y'était plus la seule raison pour obtenir le divorce. Les femmes qui travaillent_ d’un cété et qui ont leur foyer de l’autre sont partagées entre les anciens réles et les nou- veaux. Et c’est devenu une lutte personnelle dans le cou- ple. On a vu récemment avec le probléme de la désindexa- tion que les femmes de l’age d’or ne se sont pas fait marcher sur les pieds, ca c’est de l’engagement et de la lutte!” Olga est a Nairobi cette semaine et suivra la conférente “Je vais apporter mais ap- prendre aussi.” “Cesta recommencer” Louise, infirmiére: “Je suis désolée. que nos filles qui. nous L’écran est vide Par Francois Bourboulon “La francophonie and you” disparait des écrans du cable 10. L’émission communautaire disparait ainsi en méme temps qu'elle fétait son 10éme anniversaire. En avril, les animateurs de “La Francophonie and You” estimaient que l’émission ne dépasserait pas le cap du mois de mai (voir le Soleil du 12 avril) . Et si celle-ci a bénéficié d’un sursis jusqu’a la fin du mois de juin, cette fois c’en est bien terminé. Les spectateurs fidéles n’auront plus leur ren- dez-vous hebdomadaire sur le cable 10, un rendez-vous qui leur était donné depuis 10 ans exactement. Il est sans doute inutile in revenir en détails sur les raisons de cette disparition. Pour les résumer, quelques mots suffisent: absence de -moyens, absence de volon- taires, perte d’enthousiasme. , titrait Le» Soleil le 12 avril dernier, et les quel ques semaines supplémen- taires n’ont pas réussi a rani- mer cette passion. “On est a la fin Vane certaine période, d’un état d’esprit de volontariat, ex- plique Hervé Lours, l'un des derniers piliers de 1’émission. De par la récession, les gens ne peuvent plus donner leur temps aussi facilement”’. Une poignée de passionnés De fait, ils n’étaient plus qu’- une poignée de passionnés, les derniers d’une liste trés lon- gue , celle de tous ceux qui ont figuré au générique de ]’émis- sion. Pour beaucoup d’entre eux, “La Francophonie and You” a été l'occasion “de se voir ou de se montrer 4a la télévision et souvent d'y faire leurs premiéres armes”, com- me l’a_ souligné Danielle David, la présentatrice, lors de la derniére émission. “Un moyen aussi pour tous les francophones de faire connat- tre leurs réalisations, des’ ac- teurs aux propriétaires de restaurants, des chanteurs aux commercants”’, a-t-elle ajouté. Tous ceux qui sont venus a “La Francophonie and You”, pour participer a l’élaboration du programme ou lorsqu’ils y étaient invités, en ont sans: doute retiré quelque chose. Et si les animateurs ne cachent pas leur tristesse, ils ont aussi la satisfaction d’avoir; avec ceux qui les ont précédés, aidé beaucoup de gens a profiter de ce médium. Réaliser une heure d’émis- sion toutes les semaines n’était pas une mince tache. “C’est un défi a chaque fois, car il faut aborder de personnes et des sujets différents”, explique Danielle David. Et il faut faire face aux difficultés techni- ques, aux contraintes finan- ciéres et matérielles. Une certaine routine Et peu a peu, le découra- gement a pris place. “On finit par faire tout soi méme et ca devient trop lourd”, com- mente Pierre Grenier le réali- sateur technique. “On produit l’émission dans une certaine routine, ajoute Hervé Lours, et progressivement on se limite dans ses possibilités d'expres- sion, on coupe au plus court”. “Auparavant, on trouvait facilement 6 a 8 sujets par uite page 16 “Célibatatre déstre fonder une famille avec la femme de ses réves. Son nom est . Pandau et il pése... 1,400 kilos”. Out, vous avez bien lu, 1,400 kilos. Le céliba- taire en question est arrivé récemment a Washington, venant de San Diego. Et ceux qui s'occupent de lui cherchent maintenant une Faire le poids compagne et ont commen- cé a parcourir le monde. Ces personnes, ce sont les responsables du National Zoo de Washington. Quant a Pandau, c'est un rhino- céros indien. On satt déja qu'il aura du mal a trouver satisfaction dans les fichiers des agences matrimoniales. Oncle Archibald Louis RIEL 1885-1985 ont vu lutter et ont été témoins de nos mouvements soient ov elles en sont. Elle se laissent vivre sans responsabilité. C'est a recommencer avec cette nouvelle génération. Le chau- vinisme est toujours présent chez les jeunes gens. Je trouve un changement impercepti- ble. C’est certain la femme a maintenant accés & presque toutes les professians, génie, affaires, par contre elle doit encore se battre continuel- lement, continuer 4 se réaffir- mer. Dans le fond les emplo- yeurs font ce qu’ils veulent, c'est juste la forme qui a chan; Mais les femmes sont en train de réévaluer les valeurs, le chemin a été tracé et a été nécessaire mais son impact n'a pas été si profond, les femmes de trente’ a quarante ans Parti Québécots La course est lancée Par Francois Bourboulon Aprés avoir joué pendant quelques jours 4 cache-cache, au “j'y vais ou j’y vais pas?” ; les principaux candidats a la succession de René Lévesque au poste de Président du Parti Québécois et de Premier mi- nistre se sont jetés a l’eau. Bernard Landry, 48 ans, ministre du Commerce exté- rieur et des relations inter- nationales s'est lancé le pre- mier mardi 2 juillet. M. Landry a annoncé sa candida- ture aux journalistes en se présentant comme un “souve- rainiste” et un “progressiste”. Il a toutefois précisé qu'il n’entendait pas revenir sur la décision prise en janvier par le P.Q. de ne pas aborder la question de l'indépendance lors des prochaines élections. “C’est une simple question de respect de la démocratie” a-t-il affirmé. M. Landry a insisté sur le fait qu'il baserait sa campagne sur les questions économiques. “J'ai toujours choisi trés pru- demment sur ce que je connais le mieux, l'économie”, a-t-il commenté. “Je suis opposé ala dérive vers le droitisme, le déclin du réle de l'état et le triomphe du libéralisme”. Par ailleurs, M. Landry a affirmé qu'il allait essayer de “construire des ponts” et “d’u- nifier” le P.Q., indiquant indi- rectement son espoir d’obtenir le soutien des “orthodoxes”’, le groupe qui avait protesté contre l’évolution prise par le parti récemment. Trois jours plus tard, c’était au tour de Pierre-Marc Johnson, ministre de la Justice et des Affaires inter-gouver- Suite page 16 pensent maintenant 4 la vie de couple, a avoir des enfants, pour elles c’est devenu plus important.” “Assumer ses responsabilités” Renée, physicienne: “Il y a dix ans j’était déja a l’universi- té de la Colombie britannique au département Triumf, et jétais détachée de l’université de Montréal. Je n’ai jamais éprouvé de la difficulté en tant que chercheur au milieu des hommes, mais je suis presque la seule a faire ce métier. Pourquoi au Canada et aux Etats-Unis on trouve si peu de chercheurs féminins je ne sais pas, l'Europe est beaucoup plus avancée, on trouve facile- ment des femmes chefs de laboratoire. Dans mon do- maine, jen’ai pas vu en dix ans _ le nombre de femmes augmen- ter, quoique au Québec cela s‘ouvre plus facilement. Le gros changement, d'une facon générale, c'est que la femme est appelée 4 assumer ses responsabilités, on trouve maintenant beaucoup de sou- tiens de famille. Il y a dix ans lorsque je disais que je travail- lais et que j‘élevais une famille en méme temps, on trouvait cela étrange, maintenant si une femme éléve ses enfants mais ne travaille pas on trouve cela étrange. Je vois que de nos jours organiser des excursions pour les enfants c’est difficile, on a de la difficulté 4 trouver des mamans disponibles pen- dant la journée.” “La jungle en France” Héléne: secrétaire d’admi- nistration: “Il y a dix ans a Montréal - pe a Aaa aN Roe Re SAN” sae SSAA a a ‘ - ensculptures Les sculptures en relief origi- nales et humoristiques de Patrick Amyot sont exposées 4 la galerie Grace sur I'fle Granville jusqu’au 28 juillet. A voir absolument, difficiles a décrire ses sculptures repré- sentent des facades de quartier de Montréal; le dépanneur du coin avec deux bonhommes qui se versent une biére; la boutique du plombier, “celle” du garagiste... Pour les nostalgiques de la métropole québécoise et tous: ceux qui veulent rigoler, la galerie est ouverte de 1lh a 18h, sauf les lundi et mardi; elle est située en face de la fabrique de ciment, sur I'fle Granville. ee ate Aaa