a a ae vax eat oF - ~~ — = = : wi ; i at 5 a a a ait 4 48 t Le Soleil de Colombie, 6 juin 1975, 5 URBANISATION ET ASSIMILATION Samedi dernier, je lisais Jans le Franco-Albertain, la question la plus impor- tante que je lui posai fut je dis, A mon avis, s’appli- pejoratif et que, lorsqu’on que @ nous et non a un i sq déja, j’en suis sQr et de mentionne le mot ‘‘élite’’, méme pour la plupart de Jaté du 26 avril, une lettre ju Pére Poirier repondant 1 un article que j’avais é- rit Mou “Le -Solerl?? “et qui aurait également été reproduit dans ce journal de l’Alberta. Certe lettre est, en gros, la méme que le P. Poirier a fait parvenir au Solcil. Ce petit article, écrit ra- pidement miis_ sinc¢re- ment dans le train un di- manche aprés-midi, alors que je quiltais dmonton apres avoir assisté a ‘la reunion provinciale des jeunes de l’Alberta (qui se tenait au College Sr-Jcan) a fait un peu de bruit, du moins, relativement, pour ici. -Ce n’ecst pas . tous les jours que l'on nous publie a l’extericur de la province ou méme que l’on nous ecrive de l’exterieur. Puisque cet article aurait done, semble-t-il, Cyale- ment paru en dehors de la Colombic, je pense que ce serait. ‘inc bonne chose d’apporter certaincs clari- fications susceptibles d’aider les gens que la question inteéresse. Allons- y! Premiérement, je dois dire que, comme beaucoup de gens en Colomhie, j’ai beaucoup d’admiration pour l’oeuvre du Collége St-.lcan. De plus, quand je parle de la ‘‘soi-disant lite’’ qu’a formée ce col- I¢ge, je n’utilise pas ce ferme avec mepris comme on pourrait l’avoir cru, c’est plutOt que, de nos jours, le concept ‘‘d’elite’’, de ‘classe dominante’’, de groupes ‘‘intellectuels’’, etc. . .Ont souvent un sens RECYCLA L’autre jour, je disais a un ami qu’il était dommage que les jeunes qui appro- chent la vingtaine ne fas- sent pas partie en-grand nombre de la coopérative dont ilest lui-méme mem- bre. Il me répondit: ‘‘tu sais, les jeunes de cet Age-1a sont pris dans la consom- mation’’. On pourrait discuter long- temps 1a-desus; disons tour simplement que la premiére chose 4 faire, le premier principe gé- néral, c’est d’éviter le gaspillage. Chaque année, au Cana- da, il se jette 1’équiva- lent de plusieurs tonnes de vidange par citoyen. Ces soi-disant dechets sont trop souvent des objets ou des matériaux d’une grande utilité, dont on pourrait hbénéficier si seulement les gens chan- yeaient leurs habitudes. Vous vivez dans un foyer typique. Regardez tout ce if vaut mieux le prendre a- vee des pinces. .: Mais revenons 4 la question de fond. Malheu- reusement, d’aprés votre lettre, On pourrait croire, de prime abord, que dans mon article ‘‘La Colom - bie et l’Alberta’’ je parle surtout du Collége Saint- Jean mais, en regardant de plus prés, vous men- tionnez vous-méme que je parle du collége 4a titre d’exemple. Une partie de la question de fond dans. cet article crait le fait qu’il y a 25 ans. on reunissait Ices jeunes francophones et qu’ils se parlaient en francais; aujourd’hui ils passent d’une langue 4a autre, a moins que tout bonnement, comme _ cela arrive de plus en plus sou- vent, ils ne parlent qu’en anglais durant toute la conversation... Ce que je voulais dire dans cet article, c’est que, d’une part, il faut faire quelque chose au plus vite pour ce qui est des jeu- nes et, d’autre part qu’il faut également faire quel- que chose au niveau du J’ai eu la chance de ren- contrer M. Eugéne Trotrier autre jour quand il a eu la gentillesse de venir nous voir lors du congrés de la Fédération des Fran- co-Colombiens. Nous n’avons malheureu- sement disposé que de quclqucs minutes pour jaser. Pressé par le temps précisement ‘‘que se pas- se-t-il chez vous au ni- veau de ce phénoméne de Vurbanisation’’. En gros, ily aurait 45,000 franco-albertains et peut-étre 20,000 4 Edmon- ton. Méme si ces chiffres n’étaient pas exacts (les chiffres sur les franco - phones ne le sont jamais), il_n’en reste pas moins que l’on peut dire que, dans le cas de l’Alberta, lapar- tie se joue autant a Ed- monton qu’a St-Paul et ici, autant 4 Vancouver qu’a Maillardville. Pour re€enir 4a cette let- tre, On nous dit qu’il ya au collége plus d’etudiants universitaires que jamais. Bravo! et ici, nous espe- rons que de plus en plus de nos jeunes Colombiens iront étudier dans ce trés beau collége qu’est le v0- tre. “Mais; ee. que je dis, c’est, qu’au niveau de_la_jeunesse, il y a un ‘‘glissement’’ parmice __. que l’on appelait les jeu- nes___ francophones, le francais est en train de devenir leur deuxiéme lan- guc, la langue de leurs an- cétres. Ils ont de plus cn plus de difficultés 4 vraiment pen- ser en frangais; ils tradui- sent dans leur téte d’abord. Nous sommés tous au cou- rant de ces faits. Ce qui est fondamental, c’est de ne pas jouer 41’au- truche, de bien voir les choses conne elles sont, - méme sielles sont souvent décourageantes- . Ilyaune situation a corriger auni- veau de toute la francopho- nie dans 1’Quest et ce que E ET CONSOMMATION qui se jette dans votre cuisine et je ne parle pas simplement de nourriture (tous s’écrieront qu’ils ne jettent pas d’aliments). D’accord, laissons passer ce point, mais avez-vous remarqué les sacs de tou- tes sortes que l’on jette, les boftes de conserves, les cartons d’oeufs, etc. . Si vous saviez comme tou- tes ces petites choses peu- vent ¢tre utiles en décora- tion: on peut faire des jou- ets d’enfants, s’en servir dans un atelier, pour le recyclage, efc. - Et les vétements! Al- lez faire un petit tour de temas en temps 4 l’Arm2e du Salut et autres boutiques d’occasion. Vous y verrez de tout. De peaux habits en laine ‘‘worsted’’ ache- tés pour plus de cent dol- lars, que l’on a porté quel- que peu, puis la supposee mode ayant change, ons’en est débarrassé. Ce n’est qu’une minorité de gens gui appellent la ‘‘Salva- tion Army, St-Vincent-de Paul’’, un bazar ou des a- mis, pour recycler le lin- ge qu’ils ne portent plus. Il faut avoir visite les ‘«dépotoirs’’ pour voir tout ce gaspillage - Pensez-vous que le pro- gramme de conservation d’énergie auprés des ci- toyens amarché. Pas du tout, la conservation ne fait pas partie des moeurs de notre société car jusqu’a présent les citoyens ont €- té gavés par toute une philosophie de gaspillage, chacun se voyant envahi par des douzaines de mil- liers de commerciaux ne le concernant méme pas. On dit que les commer- ciaux stimulent des sec- teurs parasitaires, font naitre des besoins artifi- ciels. Finalement, on en vient A produire une foule de choses dont on n’a pas besoin et ¢a, c’est de la perte d’énergie, du gas - pillage. Premier principe gene - ral, pas de gaspillage et vive le recyclage! organisme en particulier. Le cas du collége St-Jean n’a fait que ‘‘lancer le dé- bat’’?, comme on dit. Cette situation 4 corri- ger, il faut la voir bien en face, mais cela ne veut pas dire que nous réussirons; d’ici dix ans, dans 1’Ouest, nous ne serons peut-étre, vous et moi, que des ‘‘dé- bris culturels’’. Par contre, notre meil- leure chance de réussir a retrouver un deuxiéme souffle culturel, c’est de bien voir ce qui _a change. de bien voir ot ont réside nos faiblesses, de voir sur quel terrain avons-nous perdu de notre vitalité, GUGer- « Dans cet article, CeStalaavill ee. Il faut apprendre 4 s’or- ganiser en ville. Le phé- noméne de la paroisse, du village a été bouscule par ce grand monstre qu’est la grande ville. je dis: Dans les grandes villes, en général, les gens ne se connaissent plus, (méme dans leur rue) et les mino- rités francophones n’eé- chappent pas 4 I’isole- ment, elles non plus. Il sera fondamental qu’en ville nous crééions des foy- ers d’éducation et de cul- ture. Dans le cas d’Ed - monton par exemple le collége St-Jean devracon- tinuer a étre plus que ja- mais un lieu de rassemble- ment, pas simplement au niveau de l’éducation mais au niveau de la culture et des loisirs. Ceci se fait nos maisons d’enseigne - ment francophone, mais il faudra tenter de faire da- vantage, aller plus loin. Il est vrai que nous ne disposions jamais d’assez de moyens, mais il faut continuer 4 faire beaucoup avec peu, il faut @tre in- novateur. Il faut appren- dre 4 faire differemment les choses. Ca aussi c’est de la cultu- re! Ici, & Vancouver, notre foyer d’éducation et de culture, ce sera (c’est dé- ja) le quartier St-Sacre- ment. Dans: cette grande ville, nous n’avons pas le choix. Il faut briser l’isolement, il faut se regrouper, il faut apprendre -a faire fa- ce 4l’urbanisation et mMéme 4 la faire jouer en notre faveur dans la mesure du possible. Pour ce qui est de la jeunesse, il faut des éco- les et la télévision, fais aussi des milieux de vie oti les jeunes puissent se retrouver eét — renforcer feurs valeurs culturelles. Ca encore un quartier com- me le quartier St-Sacre - ment a un role important a jouer. Dans les autres villes plus petites, si. 1’on ne peut par- ler de quartier, il fauttout au moins parler de centre culturel ou autre. On ne peut s’organiser dans les airs ou sur les trottoirs, il nous faut des endroits francophones bien identifiés si l’on veut pa- rer 4 l’assimilation et aux problémes que pose l’urba- nisation. - FRANCOPHONIE AGREABLE ? ‘*La Francophonie, est-ce que celaen vaut lapeine’’. Voila le genre de question que l’on entend souvent, pour ne pas dire le genre de question que ]’on se pose a 30i-méme. Réussir acréer sur la Cd- te Ouest une société fran- cophone qui nous permette, non seulement de survivre, mais de s’épanouir, c’est comine tenter d’organiser une féte. Il y a d’une part ceux qui aimeraient que cela arrive, mais qui n’y croient pas vraiment, il y a ceux quiy croient mais qui ne savent pas comment y arriver, ily a ceux quiont abandonne, il y a ceux qui y Ont cru, ceux qui y croiront lorsqu’ils le verront..- Il y améme ceux pour les- quels la francophonie n’est qu’un emploi, le soir a la maison, On veut avoir la paix, par rapport 4 toutes ces histoires de franco - phonie. Beaucoup se disent au- dessus de tout ¢a- Mais dans le fond, on aimerait bien ga, qu’ily ait une fran- cophonie bien vivante ot l’on grandit, ot l’on ap- prend, ot l’on rit et s’a- muse un peu aussi. La question etait: ‘‘est-ce que cela en vaut la peine’’. Lorsqu’il y a trop de peine, trop de sacrifice, V’on se fatigue, l’on se dé- courage. Reussirons-nous enfin a créer un milieu qui soit également agréable. Qui survivra verra. En attendant , nous vous rappelons que le ‘‘Soleil de Colombie’’ a besoin de vous et que cette campagne de souscription ‘est une bonne facon de nous aider 4 sur- vivre pour le moment, a- prés , mes amis, onverra. LA CAISSE POPULAIRE ST-SACREMENT 700 ouest, 16éme avenue, VANCOUVER, Bs@z Téléphone: 874-9622