é = a : be ee Jie : Sst tS SESERRLNLSNABRAS ESS 7 ' 5 3 a! : .s ‘ oe ee Oe SVS VAS SSL ESR SS par Keith SPICER Courtoisie du Vancouver Sun VANCOUVER. - Amis, 4 vos jumelles, 4 vos casquettes de chasseurs, 4 vos dictionnai- res d’oiseaux rares. Ce mois- ci nous assistons 4a la plus merveilleuse migration de Vannée: les hommes politi- ques s’égaillent aux quatre coins du globe, partout sauf parmi les gens qui les ont élus, Les fédéraux s’y mettent, les représentants provin- ciaux aussi et méme les élus municipaux. I] s’agit de s’éclipser — aux frais du contribuable — a un moment ou, citoyens, journalistes et assemblées élues étant en vacances, il n’y a pas un chat pour s'interroger sur le no- ble mobile d’intérét public qui a déclenché la promena- de officille — par exemple la ution sur les eee Cest la une bonne vieille tradition de la démocratie. Qui aurait le coeur de refu- ser un rayon de soleil aux grands qui nous gouvernent, tant qu’ils font mine de ne pas trop en jouir? Il faut dire que dans la grande famille des hommes politiques canadiens, le cabi- net du parti québécois fait preuve d'une imagination du tonnerre. Les petites virées aprés l’école, trés peu pour “eux; ils ont la bougeotte a longueur d’année. _ D’aprés les caleuls du gou- vernement du Québec lui- méme, la grande migration d’été pour les ministres pé- quistes a commencé début avril. Au cours des quelque quatre-vingt dix jours écou- lés, dix-ministres différents ont visité trente-huit villes dans des pays étrangers, ‘sans compter Ottawa et autres. contrées étrangéres du Canada anglophone. A la téte de l’équipe de globetrotters on trouve le ministre de l'Immigration, Jacques Couture, avec onze villes dans cing pays. Ce nouvel Ulysse a cherché refuge en Belgique, en Fran- ce, en Italie, en Suisse et au Portugal. Le Ministré d’Etat au dé- veloppement économique Bernard Landry vient en seconde place avec huit vil- les, toutes aux Etats-Unis; cette remarquable constance prouve une résolution pro- fonde, chez les péquistes, d’amener les hommes d’affai- res américains a financer Vindépendance du Québec... 4 moins qu'il ne s’agisse d'une passion encore plus profonde pour les hambur- gers américains. En troisiéme position, on trouve le ministre des Transports Lucien Lessard, . avee cing pays d'Europe occidentale. S’il peut appren- dre chez nos amis frangais, allemands, hollandais, sué- dois et britanniques com- ment faire arriver nos trains a lheure et comment nourrir décemment nos voyageurs, bénit soit-il. Le ministre des Affaires intergouvernementales Clau de Morin et le ministre d’Etat au Développement culture! Camille Laurin se partagent la quatriéme pla- ce, avec quatre pays chacun. Le Dr. Laurin, qui sait ot se trouvent les vraies gros- ses tétes de la culture mon- diale, s’en est tenu a la France, a |’Allemagne, a la Belgique et au Luxembourg. M. Morin s’est fait ld main pour le poste de ministre des Affaires étrangéres d’un Québec indépendant qu’on lui a promis: il s’est réchauf- fé le coeur, etc., 4 Houston, Austin et Atlanta mais a aussi écumé les hauts lieux diplomatiques de Washing- ton (pour toutes les bonnes raisons), Londres (pour le Commonwealth), Bruxelles (pour le marché commun) et Paris (pour inaugurer quel- que chrysanthéme). Le ministre d’Etat 4a VAménagement Jacques Léonard suit avec simple- ment Londres et’ Paris, ot il a étudié la décentralisation avec deux des gouverne- ments les plus rigidement centralistes du monde occi- dental. La Grande-Bretagne _et la France suent sang et eau pour découvrir comment . ils pourraient bien donner a leurs cultures régionales quelque chose comme le cin- quiéme ou le dixiéme de l'autonomie dont jouit déja le Québec. ~ Quatre autres ministres, y compris le premier ministre René Lévesque lui-méme, n'ont jusqu’a présent réussi a visiter qu'un seul pays étranger chacun. M. Léves- que a fait des visites-éclair a Boston (Harvard), White- field au Nouveau Hampshire (le Club des premiers minis-. -tres provinciaux et des gou- verneurs) et a New York. Pour cette derniére expédi- tion vaguement cocardiére mais a but surtout écono- mique, il n’avait pas, cette fois, emporté son smoking. Les autres excursionnis- tes de long week-end? Le ministre de Education Jac- ques-Yvan Morin e&t allé a Paris, sans doute pour re- monter le moral de son ho- mologue francais qui s’in- quiéte de voir qu’en France, dans les établissements se- condaires, plus de 80% des éléves choisissent. l'anglais comme seconde langue. Le ministre des Finances Jac- . ques Parizeau s’est toqué de Tokyo ot ila emprunté un tas d'argent et un petit délai pour remettre |l’économie québécoise sur pied avant le - référendum. Le ministre de I’Industrie. et du Commerce, Rodrigue n Tremblay, enfin, a atterri a Genéve ou il a sirement vu de ses propres yeux com- ment les négociateurs com- merciaux du Canada, aux rencontres du GATT, se pré- parent a ‘“‘ajuster”’ (c’est- a-dire anéantir) les vulné- rables industries québécoi- ses du textile, du vétement et de la chaussure en’ auto- risant les importations de produits asiatiques bien meilleur marché. En somme, nos amis pé- quistes au pied léger ramas- sent un score impression- nant. S'ils restent sur leur lancée, ils ont des-chances d’égaler le record absolu de bourlinguomanie outre-mer établi par le premier minis- tre de l’Alberta Peter Lougheed (Gréce, Allema- gne, Arabie Séoudite). La place de champion de. M. Lougheed n'est, a ce jour, menacée que par le premier ministre de l'Ontario Bill Davis (Grande-Bretagne, Is- raél, Floride) et désormais peut-étre, par pure gloriole, par Dave Barrett, chef de lopposition en Colombie bri- tannique: cet été M. Barrett fait une tournée tapageuse en Grande-Bretagne pour raccoler les emplois qu’il n’a pas réussi a créer quand il était premier ministre. Quels sont l’utilité et les dangers des voyages péquis- tes? Du cété positif, et blague a part, plusieurs de ces visites sont des moyens sensés et profitables de faire dvancer les intéréts du Québec, par- ticuliérement ceux d’ordre économique et culturel. Les Canadiens non-Québécois qui voient dans tout ce tourisme la preuve sinistre . que le gouvernement du Québec est simplement cou- pable de se faire mousser aux frais de la princesse devraient se rappeler que tous les gouvernements pro- vinciaux essaient peu ou ~ prou de défendre leurs inté- réts a l’étranger. Quels que soient la pureté de ses intentions et le dé- vouement de ses, vendeurs, Ottawa peut rarement connaitre et promouvoif un produit aussi bien que le gouvernement plus proche _ de l'usine, de l’atelier ou de Vécole. Autre bénéfice: gra- ce aux visites du P.Q., les gouvernements étrangers prennent conscience des dif- ficultés constitutionnelles et économiques du Canada. Na- turellement les péquistes présentent histoire a leur facon, hautement tendan- cieuse et fort déprimante au demeurant: les hommes d’af- - faires ont l’habitude de considérer le Canada comme un marché stable de 23 millions de consommateurs. Mais le P.Q. est une com- posante essentielle de la réa- lité canadienne. Et il n’est ° pas si mauvais que les amis du Canada a l’étranger (par- ticulierement 4 l’;OTAN) comprennent ‘que le Canada “riche et sir” a besoin ces temps-ci d’un peu comprehension supplémen- taire et non d’un autre tour de vis sur ses-efforts de défense ou ses tarifs doua- niers. Au fait, la propagande péquiste a l’étranger pour- rait, par son dogmatisme méme, tourner 4 |l’avantage du Canada. L’exemple “sé- paratiste” effraie de nom- breux gouvernements qui ont a accommoder des mino- rités culturelles agitées, c’est-a-dire probablement la bonne moitié des pays du globe. Déja dans presque chaque nation intéressée et méme en France (dans quelques journaux), la presse a publié des éditoriaux en faveur d’un Canada unifié mais re- construit. Cela va du Boston Globe et du New York Times au Monde de Paris et, pour des raisons fascinantes, au quotidien soviétique La: Pravda. Pour le gouvernement du P.Q., les risques sont po- tentiellement aussi impor- tants que les buts (allian- ces a l’étranger, investisse- ments) poursuivis. Tout d'abord, les édito- riaux sus-mentionnés sont eités au Québec (méme si certains journalistes péquis- -tes les mettent en sourdine), . ee qui incite les Québécois a reconsidérer d'un oeil scepti- que les affirmations messia- niques des chefs péquistes . sur Vhistoire “le cours inexorable de Québec hors du Canada. Les arguments fédéraux ou “Ca- nadiens anglais” en faveur du Canada font mouche plus stirement quand ils sont qui conduirait le formulés par des étrangers supposément sans préjugés. Ensuite les grands frou- frous du P.Q. a l'étranger risquent de tourner en grands flop-flop fort humi- liants pour la cause réfé- rendaire du P.Q. Lorsqu’en -avril Claude Morin essaya de voir un haut fonctionnaire du département d’Etat amé- ricain, on l’expédia chez Vagent chargé des dossiers canadiens; le chatouilleux Morin dut refuser cette offre pour sauver la face de son gouvernement comme insti- tution “presque souveraine”. Quand I'Oncle Sam s’alar- ma de l'allusion a un possible retrait de 'OTAN et du. NORAD dans le programme péquiste, il dépécha son consul général a Québec Francis McNamara pour ma- ter diserétement le gouver- nement péquiste. Les chan- tres du P.Q. ont essayé de fuire passer la volte-face publique de Morin pour une manoeuvre génialement “pragmatique”. Mais l’inci- dent montre que le Québec “‘indépen- dant” pourrait avoir encore moins de souveraineté qu'un Canada trois fois plus grand. Le risque le plus grave que comportent les voyages du gouvernement québécois i l'étranger demeure tout de méme la bonne vieille ran- coeur des contribuables qué- bécois. Leur réaction cour- roucée aux “splendeurs pa- risiennes” du gouvernement libéral de l’époque fut en 1966 l'un des facteurs qui parfaitement | eausa la perte du premier ministre Jean Lesage. Les voyages fastueux de ancien premier ministre Robert Bourassa a Paris, ses trop visibles limousines, ses gardes du corps et son coif- feur personnel au Québec méme lui valurent l'image peu reluisante d'un chef qui cofitait cher en caviar.’ — Avec le raz-de-marée cali- fornien (la proposition No. 13 sur la réduction radicale des budgets et des imp6ts) déferlant sur !Amérique du Nord cet été, le P.Q. ferait bien de surveiller ses ama- teurs de baignades exoti- ques sous peine de passer trés vite pour le parti de- Louis XIV. Pour le nouveau chef libé- ral Claude Ryan il y a peut-é@tre la une question honnéte que chaque électeur talonné par inflation est en mesure de comprendre. Ryan qui — histoire est \égendaire — administrait Le Devoir avec le soin d'un eomptable de caisse populai- re, pourrait insister sur ce théme sans paraitre le moins du monde hypocrite. Voici la question: avee ses riwines — souvent plus clai- ronnées que réelles — dans In social-démocratie, le P.Q. peut-il impunément courail- ler de la sorte? Dans le réfé: «rendum a venir, et dans les élections au Québee qui sui- veont, classe ouvriére et premiere classe ne feront pas bon ménage: de Le Conseil des Arts du Canada cherche un __ Représentant régional (Colombie-Britannique) Sous |’autorité du directeur, le titulaire explique ies politiques et Fonctions "programmes du Conseil aux intéressés de la Colombie-Britannique et les conseille au besoin; il représente le Conseil dans la province, en diverses circonstances: réunions d’organismes publics (fédéraux, provinciaux, municipaux) et privés, spectacles, expositions, rencontres avec des représentants de la presse écrite, radiophonique ou télévisée, ~ © etc.; il est l'agent de liaison du personnel avec les organismes publics et privés, les bénéficiaires de bourses et-subventions et les candidats; il assiste aux réunions du Conseil et de ses comités ou il peut étre appelé a donner son avis. _ Qualités et expérience Les candidats doivent étre au courant des politiques et programmes du Conseil, bien connaitre la vie culturelle de la Colombie-Britannique et 6tre aptes a conseiller les personnes qui s'occupent d’activités _ artistiques et culturelles. Ils auront un dipl6me universitaire, ouune - formation professionnelle dans une discipline artistique, ainsi que plusieurs années d'expérience dans un domaine relié aux arts. Langues de travail La compréhension du francais et de l'anglais est essentielle, il est souhaitable que le titulaire puisse s’exprimer oralement et par écritdans ces deux langues. Lieu de travail N’est pas encore fixé. Le titulaire devra voyager beaucoup. Traitement De $20 000 a $23 000, selon les qualités et l'expérience. , CSS PTR PREP HOR TF RNIN 2 EE -Priére de faire parvenir votre curriculum vitae avant le 18 aout 1978, a Monsieur Yves Carriére Chef du personnel Conseil see des Arts du Canada Case postale 1047 Ottawa, Ontario ~ K1IP. 5V8