A lfassemblée annuelle des membres de la caisse po- pulaire de Maillardville, le dimanche 31 janvier, l‘ona eu l’impression d‘ un passage d'une génération 4 l‘autre. La caisse Populaire de Maillardville présente un bi- lan positif qui se traduit en une croissance de l‘actif de prés de $300,00 pour l‘année quise termine. L‘ac- tif actuel se chiffre 4 une somme de $2,263,366. Lors de l‘audition on anno- ca que le 25éme anniver- saire de la caisse serait célébré en avril, et la nou- velle prise 4 la retraite dé Mr.Jean-Baptiste Goulet, _ gérant, l'un des animateurs- fondateurs en 1946. Il sera remplacé par Mr.Jean Aus- Sant présentement assistant. . Deux resolutions : : Deux résolutions venant de l‘assemblée ont été adoptées sans dissidence. Lapremié- re, A l'effet que l‘'avénement du 25€me anniversaire de fondation soit marqué par la mise sur pied d‘ une commis- sion permanente de prospec- tive dont le but sera de redéfinir le rdle de la cais- se populaire en rapport avec lsévolution du milieu cana- dien d‘expression frangaise en Colombie-Britannique . de la réaliser. ee = : a LE cea La deuxiéme, A l‘effet de créer un comité de 6 mem- bres dont la moitié ne fera pas partie du Conseil d‘ad- ministration, pour procéder A la poursuite du fusionne- ment des deux caisses po- pulaires francophones et 4 la création de succursales: 4 travers la province. Commission de prospective: La premiére de ces réso- lutions méritera d‘étre ex- plicitée et comprise par ceux qui auront la responsabilité Une telle Commission de prospective devient urgente si l’on s’ar- réte A refléchir le moin- drement de la ‘‘dispersion‘‘ actuelle du fait frangais 4 Maillardville.Depuis un cou- ple d’années, en particulier, lfinvasion du milieu tradi- tionnellement canadien- francais de Maillardville par les spéculateurs sur la pro- priété -domiciliaire, (entre autres, Block Brothers et Wall et Redecop), A fait plus pour détruire le potentiel francophone de Maillardville que toute l‘inaction des gou- vernements en matiére sco- laire ou autre depuis 1910. Lteffritement du milieu En ce qui concerne la Cais- se Populaire de Maillard- ville, l‘on constate que ses principaux investissements se font sous forme de préts hypothécaires 4 ses mem- bres. Ces préts sont con- sentis A des particuliers qui achétent ou construisent une maison familiale. Le but de ces préts, au départ fut d‘en- courager 1l‘établissement, de familles francophones 4 Maillardville. Le succés est évident puisque la caisse détient en préts hypothécai- res, un actif de $1,890,977. Toutefois, nombreuses ont été les familles établies gra- ce A la -caisse populaire qui, durant les ueux der- niéres années, ont ‘‘cédé‘‘ leur patrimoine pour un plat de ‘‘lentilles‘‘ devant l’il- lusion de faire un coup d‘ ar- gent en vendant leur domi- cile. Rares sont celles, ce- pendant, qui peuvent se van- ter d‘avoir fait un bon mar- ché 14 ot elles ont dQ ra- cheter. Dans le sillage de cette exploitation, la Caisse Populaire de Maillardville doit se poser une question trés importante : Qu‘est-ce qui doit-étre fait pour pro- téger le milieu méme que la caisse avait mission d‘a- ~ ménager 7? ... et, en méme temps, pour protéger l‘ins- titution qui, sans le milieu social, perd sa raison d‘étre La Commission de prospec- tive aura du travail plein. 3. L’APPET.. Vol. 6. no 11, JANVIER-FEVRIER la Caisse Populaire de Maillardville aura 25 ans les mains A répondre A cette seule question. Comité de fusionnement et de diffusion : Quant A la deuxiéme ré- solution, qui a trait au fu- sionnement des deux caisses et A la fondation de succur- sales, son importance se fait surtout sentir dans le sens de l*autonomie de la société francophone et de pouvoir en ce qui concerne l'échelle des priorités par- ticuliéres 4 une communauté ~ francophone en devenir. Pour le moment, nos caisses francophones, comme, par ailleurs, nos paroisses fran- cophones ou bilingues, con- tribuent a4 l‘actif collectif de deux ensembles institu- tionnels au niveau desquels leurs besoins particuliers sont noyés par les besoins généraux, et leur représen- tation tributaire de décisions majoritaires. _ Un fusionnement des caisses populaires de Maillardville et St.Sacrement de Vancou- ver, dans Il‘ optique d‘en faire la centrale francophone de tout un réseau de succur- sales, pourrait avoir comme résultat d‘identifier le mou- vement des coopératives d‘épargne et de ¢rédit de LES CANADIENS D’EX- PRESSION ‘SODES- Cette méme constitution coloniale a servi 4 isoler les Canadiens d’expression francaise dans la réserve québecoise, et les autres indigénes dans des réserves plus exigués. Il n’est donc pas surprenant qu’on veuil- le maintenant en créer de nouvelles, 14 ot 10% de la population serait d’expres- sion frangaise. C’est bien dans la mentalité coloniale qui consiste 4 faire des con- cessions quantitatives plutot que qualitatives. Les porte-parole de la Fédération ont voulu ponc- tuer la gravité de la si- tuation en affirmant que les ‘Canadiens d’expression ‘francaise ne peuvent exercer leur citoyenneté canadienne que dans la province de Qué- bec. Ailleurs, ils sont for- cés d’assumer une nouvelle citoyenneté, tout comme n’importe quel immigrant, dont la langue maternelle n’est pas l’anglais. L’AMBIGUITE DU SYSTE- ME POLITIQUE : Selon le mémoire de la Fédération, la constitution actuelle du Canada a non seulement favorisé une ci- toyenneté équivoque pour les Canadiens d’expression francaise, mais il en fut de méme quoique dans des cir- constances moins tragiques, pour tous les Canadiens. En effet, l’on parle d’une seule nation canadienne a- lors que onze gouvernements luttent les uns contre les autres pour affirmer leur _ souveraineté particuliére dans des domaines de ju- ridiction concurrente présu- ‘mément exclusive de part et d’autre. S S ‘VA-T-IL SE PRODUIRE UN MIRACLE ? : : Dans les conditions pré- sentes, sans un miracle ou un rebondissement inattendu de la part de la population FRANCAISE - I- “mité francophone de la Colombie- Britannique, l’on peut dire que le systéme, les cadres de la loi, l’ambiance socia- le et culturelle, enfin tout se conjugue pour rejeter comme un corps étranger des formules collectives de lancement !communautaire pour les Canadiens d’ex- pression francaise. Ils sont réduits 4 l’atome individuel -et invités de tous les c6- et invités de tous les cdtés, méme de la part de ceux qui prétendent étre sympa- ‘thique 4 leurs droits, 4 s’a- dapter aux conditions d’une ‘¢province anglaise’’. LA CITOYENNETE A PART ENTIERE OU RIEN. La F.C.F.C.B. recomman- de des options claires et fondées sur la liberté et non pas sur la rigidité d’un systéme qui a peut-étre bien des intéréts, mais qui -en a lésé d’autres, encore plus fondamentaux. ‘PEU DE LE DIALOGUE : Le mémoire fait remar- quer aux membres du co- qu’il n’y a pas beau- coup d’évidence de progrés dans le dialogue frangais- anglais au pays. De plus, on peut se demander si les Canadiens > francaise n’ont pas déja dée- missionné, au moins psycho- logiquement, dans le sillage d’aliénation qui les a re- duit au néant sur le plan ‘institutionnel, au moins en Colombie-Britannique. La ot ils comptaient naguére, sur les institutions parois- siales pour se regroupec ‘et pour survivre, celles-ci ont abandonné leur role tra- ‘ditionel ,:, laissant ainsi un vacuum qui a vite été en- vahi. par les pressions an- glicisantes du milieu. Sans les infrastructures d’une communauté digne de ce nom le dialogue est impossible faute d’interlocuteur vala- ble. De plus , -le gouver- nement semble en train d’é- tablir un critére de 10% PROGRES DANS’ d@expression ‘pour justifier l’exercice des droits de la minorité, ob- jectif inaccessible dans un tel contexte. __ ane ALTERNATIVE FEDERA- LE OU UNITAIRE : Le Canada doit se donner une constitution de pays in- dépendant, formé de terri- toires qui peuvent exercer des options libres. Dans ‘esprit des auteurs du mé- moire, ceci veut dire qu’il faut éviter la contrainte.S’il doit s’agir d’un pays bilin- gue, comme on le souhaite, il faudra pas que ce bilin-2. guisme soit imposé 4 une majorité hostile, mais préte au compromis pour préser- ver -le statu quo politique. Il ne s’agirait pas alors, d’un choix libre, positif, et motivé par la notion d’en- richissement que comporte- rait l’alliance de ‘‘deux na- tions’? au sens sociologique 2 du mot. Au contraire s’il fallait imposer 4 la majo- ‘rité anglophone une présence francaise acceptée comme un fardeau, nous nous di- rigerions vers une nouvelle crise A bréve échéance. Dans cet esprit, il serait préférable de ne pas tenir mordicus 4 la Confédération telle que nous la connais- sons mais d’étre ouvert, 4 titre de comité parlementai- re de la Constitution, 4 d’au- tres hypothéses. Il y aurait une gamme de. choix possi- ble entre une Confédération de 10 provinces et un état unitaire qui laisserait tom- ber ses frontiéres artifici- elles. I] ne faudrait pas re- fuser d’avance non plus, l’hypothése de deux états autonomes fédérés, dont l’un serait francophone etl’autre anglophone. I] serait préfé- rable, face A une fin de non recevoir du principe de ‘légaliteé entre les citoyens de langue frang aise et de lan-- gue anglaise, d’en arriver 4 une solution quirespecterait la dignité de chacun sans avoir A recourir au sépa- ratisme négatif. la Colombie-Britannique : comme il doit l*étre dans un pays bilingue : deux mou- vements unis 4 la téte, mais oeuvrant dans deux champs de préoccupations différents Note en passant : Sur une présence de 99 membres, trois membres seulement sont intervenus au cours de l‘assemblée pour poser des questions ou pro- poser des résolutions venant du plancher. Il est a souhai- ter que la direction de la caisse profite des services d‘,animation: de la Fédéra- tion pour sensibiliser ses membres a un role plus dynamique. Il a été noté, au cours de la réunion, qu‘ aucun membre du clergé n‘ était présent. Au moment méme ouonréalise, A peu prés partout dans le monde, Kimportance du role social qui doit se jouer con- jointement par de telles ins- titutions. que la caisse et ‘la paroisse,... et combien encore plus dans un foyer d‘aliénation culturelle et so- ciale qu‘est le milieu mino-' ritaire,... il serait souhai- table que ceci ne se re- produise plus. AVIS: La personne précédemment -connue sous le nom de Hu- guette LAUZIER, domiciliée alors au 216 Carnarvon, New Westminster, annonce qu’ elle porte maintenant lenom légal de Maria Martel.